Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
Τίτλος: | Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄ |
Τόπος έκδοσης: | Κέρκυρα |
Εκδότης: | Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών |
Συντελεστές: | Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη |
Έτος έκδοσης: | 1983 |
Σελίδες: | 324 |
Θέμα: | Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο |
Χρονική κάλυψη: | 1829-1831 |
Άδεια χρήσης: | Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών |
Το Βιβλίο σε PDF: | Κατέβασμα αρχείου 48.27 Mb |
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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ
Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 19, 1 δίφυλλο (αρ. 804) 25 X 19,9 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 143-147.
[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Σούτσο για την ησυχία που επικρατεί στο εσωτερικό της Ελλάδος και του δίνει οδηγίες για τα προβλήματα που επείγουν.]
A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc.
Nauplie, le 29 septembre/11 octobre 1830
J’attache un grand prix, mon Prince, à ne pas tarder à répondre à votre dépêche sub n(umér)o 6 du 17/29 août. Elle ne m’est arrivée que peu de jours après le départ de la mienne du 8/20 sept(embre). Conséquemment je n’ai rien à vous ajouter sur les intérêts majeurs que j’ai recommandés à votre zèle éclairé et à votre activité.
J’apprends avec infiniment de plaisir que M(onsieu)r Eynard et Madame son épouse sont à Paris, et que la cure des eaux minérales de Bonne leur a parfaitement réussi. Je joins ici quelques mots pour M(onsieu)r Eynard. S’il était déjà parti pour Genève veuillez les lui envoyer.
Vous aurez trouvé dans ma lettre du 8/20 sept(embre) de quoi tranquilliser Mons(ieur) l’Ambassadeur d’Angleterre sur la situation actuelle de la Grèce. Je vous ai fait observer que nos ressources financières pourront à peine suffire au Gouvernement jusqu’à la fin de novembre, et qu’au delà de ce terme, à défaut de nouveaux secours ou de la conclusion de l’emprunt, je ne prévoyais que des embarras, et avec eux la cessation de l’état de parfaite tranquillité dont le pays jouit maintenant.
En effet la tranquillité et le bon ordre n’ont été troublés nulle part quoique une poignée d’intrigans aient mis en action tous leurs
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moyens pour faire éclater la guerre civile à Sparte, pour infester les grandes routes de voleurs et pour porter enfin quelques provinces du Péloponèse à refuser les armes à la main le paiement des impôts. Le bon sens du peuple a opposé une résistance admirable à toutes les insinuations perfides de ces hommes de malheur, et ceux d’un ordre secondaire qu’ils ont employés soit à Sparte, soit dans les provinces du Péloponèse, se trouvant compromis vis à vis du pays et du Gouvernement, n’ont trouvé leur salut qu’en arrivant ici, en demandant pardon et en révélant les complots devant l’autorité des tribunaux. Je fais suivre ces procès et je ne doute pas de l’effet salutaire que produiront quelques actes de justice.
Je me dispense de signaler ici les intrigans, ils se sont montrés eux mêmes par leurs fameuses adresses au Prince Léopold. Cependant il φ. lv ne faut pas les placer / tous dans la même catégorie. Il y a des meneurs et ceux ci sont le peu de Grecs étrangers au pays qui y sont arrivés pour prendre part à la révolution, qui y ont pris part en effet, mais sans succès réel ni pour la Grèce ni pour eux mêmes. Les autres sont des acolytes tirés de la classe des anciens primats ou boyards qui ne s’accommodent pas d’un ordre de choses dans lequel on ne leur permet d’exploiter à leur profit les provinces où ils ont quelque propriété ou d’y exercer comme ils le prétendent une influence prépondérante. Ces derniers sont très peu nombreux et demandent déjà grâce au Gouvernement. Les uns cependant comme les autres n’ont et ne peuvent avoir aucun crédit dans l’opinion des classes plus considérables, telles que la bourgeoisie, les laboureurs, l’armée, car ces hommes sont ceux qui avaient le pouvoir et que la guerre civile a replongés dans la foule.
Le Gouvernement n’a opposé à leur[s] menées aucune mesure de rigueur. Il les a constamment avertis qu’il connaît leurs complots, qu’il déplore leur aveuglement, et qu’il ne les redoute pas parcequ’il est fort de la confiance de la nation. La seule mesure cependant que j’ai cru devoir prendre c’est celle de faire sejourner pendant trois ou quatre semaines quelqu’un des nouveaux bataillons de Roméliotes dans le Péloponèse. Leur apparition devait montrer aux intrigans que l’armée obéit au Gouvernement; elle devait aussi montrer aux provinces qui paraissaient peu disposées à payer les impôts que le Gouvernement a les moyens de les y contraindre.
Cette démonstration a suffi; les impôts sont payés; les voleurs sont arrêtés et vont être jugés, et les bataillons par leur conduite me donnent l’espoir que sous peu ils pourront être graduellement organisés et disciplinés d’après les principes des troupes régulières.
Si comme je n’en doute pas, Messieurs les Résidens rendent compte à leurs Cours respectives des faits dont ils sont témoins, M(onsieu)r
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l’Ambassadeur d’Angleterre recevra à son tour des informations positives φ. 2r sur ce qui s’est passé et sur ce qui / se passe en Grèce. Il se convaincra dès lors que les troubles et les désordres n’ont existé que dans les projets insensés des hommes qui prétendant créer une opposition contre le Gouvernement provisoire actuel, mais qui n’ayant pu réaliser aucune de leurs coupables espérances s’en consolent en donnant matière au journal de Smyrne de remplir ses colonnes de diatribes calomnieuses.
Vous pouvez, mon Prince, mettre sous les yeux de Lord Stuart l’exposé que je viens de vous faire, et je vous engage à profiter de cette occasion pour prier S(on) Exc(ellence) d’interposer ses bons offices auprès de sa Cour en faveur de la Grèce.
Je vous répéterai ce que je vous ai recommandé par ma dernière lettre :
Que les Cours Alliées daignent hâter le choix du Souverain du nouvel Etat.
Qu’elles hâtent la conclusion de l’emprunt.
Que le Ministère de S(a) M(ajesté) B(ritannique) se plaise à ne pas différer l’envoi des 500 m(ille) francs qu’il a bien voulu nous promettre.
Je vous sais gré des démarches que vous avez déjà faites et dont votre lettre sub n(umér)o 6 me rend compte.
Vous porterez aussi le contenu de la présente à la connaissance de Mess(ieurs) les Comtes Molé et Pozzo di Borgo.
Je vous renouvelle, mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.
(signature).
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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ
Correspondance, τόμος IV, σ. 155 - 156.
[Ο Καποδίστριας αναφέρει στον Εϋνάρδο την πρόοδο που έχει συντελεσθεί σε διάφορους τομείς].
A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Paris.
Nauplie, 9/21 octobre 1830
Mon cher Eynard,
Le prince Soutzos m’a écrit en date du 10 septembre que vous
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étiez à Paris, que vous travailliez toujours avec la même ardeur pour cette Grèce qui vous doit tant de services importants, et qu’enfin vous vous occupiez d’une longue lettre que je recevrais sous peu. Vous pouvez juger avec quelle impatience je l’attends. Aujourd’hui j’en écris une au prince qu’il vous communiquera, et je joins ici à cachet volant celle que j’adresse à M(onsieur) Crud. En vous donnant la peine d’honorer de votre attention l’une et l’autre, vous connaîtrez au juste la situation du pays et du gouvernement, nos périls et nos espérances. Il me serait impossible de vous en dire davantage.
Vous êtes, vous serez toujours le même. C’est donc sur vous et sur votre active et bienveillante sollicitude que je compte.
Pour vous consoler et pour me consoler, je vous dirai que la fermemodèle de Tirynthe, bâtie et organisée par vos bienfaits, a déjà trente élèves, dont M(onsieur) Paléologue se charge de faire d’excellents valets de ferme. Que l’école centrale d’Égine, bâtie également à vos frais et qui porte votre nom, compte plus de trois cents élèves, et que ces élèves font des progrès étonnants. Enfin que toutes les écoles prennent de la consistance, et qu’elles me donnent beaucoup, mais beaucoup à espérer.
N’importe notre détresse, une grande route est tracée, et pour la première fois depuis des siècles on pourra se rendra [rendre] commodément de Nauplie à Argos en voiture.
Je baise les mains à M(ada)me Eynard, et je vous salue de tout mon cœur.
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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ
Μουσείο Μπενάκη αρχείο 46 (Σούτσου - Καρατζά) φ. 19, 2 δίφυλλα (αρ. 805-806) 24,5 X 20 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 156-163
[Ο Καποδίστριας δίνει οδηγίες στον πρίγκηπα Σούτσο για να προωθήσει τα συμφέροντα της χώρας, σε συνεργασία με τον I. Γ. Εϋνάρδο].
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A Monsieur le Prince Soutzo etc. à Paris.
Nauplie, le 9/21 octobre 1830
Je ne tarde pas, mon Prince, à vous accuser la réception de votre dépêche sub n(umér)o 7 du 10 septembre. Les informations qu’elle renferme et la pièce qui y était jointe m’ont fait éprouver une véritable satisfaction. J’approuve en tout point la juste mesure que vous avez mise dans vos démarches et je vous engage à en faire autant par la suite. Le mode que vous avez su choisir pour faire en même tems et dans les mêmes termes vos communications au Ministère français et aux Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie est préférable à tout autre et je me dispense de vous en développer les motifs.
Le dernier paragraphe de votre dépêche me porte à ne plus douter du secours que j’attends de la part du Ministère Britannique. Vous me dites: J’apprends au moment même que l’Angleterre a envoyé les 500 m(ille) francs. Je dois donc recevoir d’un instant à l’autre cette somme. Mais jusqu’ici ni Mons(ieur) le Bésident Dawkins ni M(onsieu)r l’Amiral Malcolm ne semblent pas autorisés à me donner la moindre assurance.
Si vous avez reçu comme je l’espère mes lettres en date du 29 Septembre / 11 Octobre vous jugerez de l’anxiété avec laquelle je compte les jours. C’est le 10 (novem)bre prochain qu’échoit le trimestre dû à l’armée. Or, sans pouvoir disposer du subside qui m’a été promis, il me sera impossible de satisfaire à ce pressant besoin. Observez que c’est dans ce moment que Messieurs les Résidens se proposent de pousser la faible garnison turque hors de l’Acropole et de me demander en retour l’évacuation de Vonitza et la retraite de notre flottille du golfe Ambracique. Si ces mesures précipitées doivent s’accomplir, et que je n’aie pas de quoi payer à l’armée son tierçal et donner quelques secours aux nombreuses familles qui quitteront l’Acarnanie, à quels moyens pourrai je avois recours pour préserver le pays et le voisinage des incursions armées, de la dévastation et du désordre?
J’ai itérativement entretenu Messieurs les Résidens de ces observations, et Monsieur Rizo vous enverra la copie des communications que φ. 1v je leur / ai adressées tant par rapport aux arrangemens dont ils sont convenus avec Hadj Ismail Bey Commissaire de la Porte que relativement au sort déplorable auquel l’île de Candie parait condamnée sans retour.
Ces lignes vous donnent l’idée la plus compiette et la plus claire de la situation où se trouve le Gouvernement et de la détresse de ses finances.
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Avanthier Mons(ieu)r l’Amiral Malcolm et M(onsieu)r Dawkins étaient chez moi et je leur ai lu le dernier paragraphe de votre lettre. L’un et l’autre m’ont déclaré qu’ils n’avaient reçu aucune information à l’égard du subside de 500 mille francs. Cependant M(onsieu)r Dawkins m’a engagé à lui donner un petit Mémorandum confidentiel au moyen duquel il puisse donner à Mylord Aberdeen les informations qui lui sont nécessaires pour justifier devant le parlement l’envoi de ce secours à la Grèce.
Quoique intimément convaincu de l’inutilité compiette d’une pièce confidentielle semblable, je n’ai pas hésité à la transmettre dès le lendemain à M(onsieu)r Dawkins et M(onsieu)r Rizo vous en enverra une copie.
Mais quand même j’aurai reçu les 500 mille francs dont il s’agit, en peu de semaines le Gouvernement se trouvera encore dans les mêmes embarras et en face des mêmes besoins. D’ailleurs ces derniers seront et plus nombreux et plus pressans si l’on s’obstine à hâter l’exécution des mesures relatives à la délimitation.
Ainsique je vous l’ai fait observer tantôt et que je l’ai répété au risque de fatiguer la patience des Cabinets Alliés, l’évacuation de l’Acarnanie et de l’Etolie ramènera dans le territoire Grec des centaines de familles dénuées de tout moyen de subsistance. L’île de Candie et les autres îles qui restent hors de la ligne maritime seront désertées par une foule d’émigrans qui tous viendront demander au Gouvernement du pain et un abri. Peut - il leur refuser quelque secours? Que deviendront ces malheureux, livrés à la misère et au désespoir ne feront-ils pas nécessairement les brigands et les pirates?
C’est sur cette thèse, que je vous invite, mon Prince, à fixer l’attention bienveillante du Ministère français ainsique de Messieurs les φ. 2r Ambassadeurs de Russie / et d’Angleterre. Une fois qu’ils seront pénétrés de la nécessité impérieuse de prévenir ces funestes conséquences, ils jugeront peut - être que le moyen le plus facile, le plus prompt, et le moins dispendieux consiste à procurer sans délai ultérieur au Gouvernement Grec les ressources de l’emprunt.
J’ai traité cette même question sous un autre point de vue dans une lettre particulière que j’adresse à un de mes bons amis de la Suisse. Vous la trouverez ci - jointe. Je la laisse à cachet volant afin que vous puissiez en tirer quelques notes et en faire l’usage que vous jugerez le plus utile.
Si l’emprunt de 60 millions peut se faire, qu’il soit conclu au plutôt. Sans cela tous les secours que les Puissances ont donnés à la Grèce et tous ceux qu’Elles lui accorderaient seraient perdus. Dans vos entretiens avec Mess(ieurs) les Ambassadeurs et avec M(onsieu)r le Ministre
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des Affaires étrangères de France, vous pourrez facilement leur démontrer cette vérité importante.
Dans le courant des trois années qui vont être révolues en janvier prochain la France et la Russie ont généreusement fourni à la Grèce environ dix millions et à présent l’Angleterre lui promet 500 mille francs. Si depuis deux ans aulieu de ces subsides les trois Cours avaient garanti l’emprunt Elles auraient moins dépensé, et l’Etat Grec serait à cette heure organisé sur une base large et solide. Mais il y a plus. Par leur garantie les Puissances ne seraient peut être dans le fait obligé[e]s à faire aucune avance attenduque l’Etat Grec en recevant le premier versement de l’emprunt se mettrait en mesure de payer exactement aux prêteurs le dividende et de leur assurer aussi le remboursement du capital à des époques déterminées.
Supposons en effet que l’emprunt soit conclu à 5% d’intérêt. L’emploi des fonds qui seraient en possession du Gouvernement Grec lui donnerait au moins 10 ou 12%. Il est évident dès lors que ce même Gouvernement est en mesure de s’acquitter honorablement de ses engagemens envers les prêteurs.
Je dis 10 ou 12 % pour ne pas dire davantage. Vous verrez dans ma lettre à M(onsieu)r Crud énoncé l’idée d’une banque hypothécaire. Arrêtez vous à cette institution et dites vous que les citoyens payeront φ. 2v d’abord 8% à la Banque, et / qu’en second lieu, en employant les Capitaux qu’ils auront empruntés à l’agriculture à l’industrie, à la navigation, au commerce, ils payeront encore à l’Etat ce qui lui revient si c’est pour l’agriculture à titre de dîmes, si c’est pour l’industrie, la navigation et le commerce à titre de patentes et de douanes.
Je suis entré dans tous ces détails, mon Prince, pour vous mettre à même de plaider victorieusement la cause de l’emprunt, en démontrant au Ministère français et à Messieurs les Ambassadeurs que leurs Gouvernements ne feraient que prêter à la Grèce le crédit moral dont elle ne pourra pas jouir tant que son sort ne sera définitivement arrêté et que l’emprunt dont il s’agit ne soit conclu. Elle a une ancienne dette extérieure (c’est celle provenant des deux malheureux emprunts faits à Londres) et il n’est nullement dans les intérêts de son Gouvernement de ne pas procéder à un arrangement équitable avec ses créanciers. Mais encore pour cela il faut qu’il soit soutenu dans ses négociations avec eux par le crédit des Puissances c’est à dire par le nouvel emprunt.
Je ne me dissimule pas cependant que tous ces raisonnemens peuvent être perdus si par malheur les événemens deviennent plus forts que les dispositions généreuses et bienveillantes des Cours Alliées, et dans ce cas la Grèce ne peut trouver son salut qu’en contractant elle
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même un emprunt sur les bases que j’ai déjà indiquées à M(onsieu)r Eynard par ma lettre du 8/20 septembre.
Dans cette triste hypothèse vous auriez, mon Prince, à travailler de votre côté auprès des capitalistes français en suivant les bons conseils et les directions que M(onsieu)r Eynard vous donnerait. Je ne lui écris que quelques mots en me référant au contenu de la présente et vous voudrez bien la lui communiquer soit qu’il reste encore à Paris, soit qu’il ait déjà pris ses quartiers d’hiver en Suisse. J’attends avec une vive impatience les informations qu’il me promet par la lettre du 10 sept(emhre) et je les espère favorables. Tous mes vœux seraient remplis si j’apprenais que la conférence de Londres a repris ses délibérations et que leur dénouement est au moins prochain.
J’ai lu avec une grande attention les journaux jusqu’à la date du φ· 3r 26 et / Monsieur l’Amiral Malcolm a reçu le Galignani du 29... J’en ai le cœur serré. Espérons que la Providence ne nous abandonnera pas, mais tâchons aussi de nous aider nous mêmes, en ne nous décourageant pas et en marchant droit.
Mons(ieur) Rizo vous enverra par la poste d’aujourdhui un premier bulletin avec les nouvelles de notre voisinage. J’ai déjà pris des mesures pour qu’il puisse par la suite vous tenir au courant de ce que nous apprenons tant des provinces limitrophes que de Smyrne et de Constantinople.
La tranquillité et le bon ordre dans le pays continuent à se maintenir d’une manière très satisfaisante. Nos faiseurs pour ne pas dire intrigans semblent avoir mis bas les armes. Les principaux coryphées sont venus chez moi. Ils ont prétendu faire l’apologie de leur conduite et avouer des fautes qu’ils s’efforcent de caractériser comme innocentes ou inoffensives. J’ai reçu ces hommes, je les ai écoutés avec calme et patience. Je leur ai expliqué leur fait, et j’ai conclu par leur dire qu’il leur appartenait désormais de combler le fossé qu’ils ont creusé de leurs propres mains entre eux et le Gouvernement provisoire actuel. Que ce fossé une fois comblé, nous nous rencontrerions et qu’alors je serais bien aise de me trouver encore au milieu d’eux comme je l’ai été dès mon arrivée jusqu’à l’année dernière. Ce peu de mots vous en dit assez, mon Prince, sur ce pauvre chapitre. Pour le completer je vous dirai que le Général Church est revenu sur ses pas du moment qu’il en a reçu l’injonction du Gouvernement. M(onsieu)r Dawkins m’a demandé si je ne voyais pas d’inconvénient à ce qu’il vînt s’établir à Argos. Je lui ai répondu que je n’en voyais aucun, tant que le Général se tiendrait tranquille. Il est en effet à Argos et vit dans la retraite.
Je vous réitère, mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.
(signature).
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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ
Μουσείο Μπενάκη αρχείο 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 19, 2 δίφυλλα (αρ. 807 και 808) 24,1 X 20,1 εκ. ανέκδοτη.
A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. à Paris.
Nauplie le 6/18 Novembre 1830
J’ai reçu mon Prince, vos dépêches sub n(umér)o 8 (et) 9. Peu de jours après j’ai reçu aussi les lettres de notre ami M(onsieu)r Eynard qui portent la date du 30 Sept(embr)e et du 10 Octobre. L’ensemble de ces communications ne me laisse pas un grand espoir d’obtenir les prompts secours que j’ai sollicités et que je ne cesserai de solliciter de la part des Cours Alliées.
Mons(ieu)r Dawkins vient de mettre à ma disposition les 20 m(ille) liv(res) sterl(ine)s que le Gouvernement de S(a) (Majesté) B(ritanique) se plait à avancer à la Grèce. Ce subside me fournira les moyens de couvrir les dépenses les plus urgentes jusqu’à la fin de l’année. M(onsieu)r Eynard m’écrit qu’il vous a recommandé de solliciter un nouveau secours de 900 mille francs afinque je puisse avec ce fonds atteindre le mois de mars. Je vous réitère la même recommandation quoique je doute que dans l’état actuel des choses vos efforts aient un prompt et utile résultat.
Les deux lettres ci - jointes à cachet volant, l’une à l’adresse de M(onsieu)r le Comte Mattussévriz, l’autre à celle de M(onsieu)r Eynard, me dispensent de vous répéter les motifs qui me portent à considérer comme indispensable une décision quelconque sur les trois questions qui concernent la définition du sort de la Grèce, savoir: l’emprunt, la nomination du Souverain et les améliorations promises quant aux frontières. Vous pourrez tirer des notes de ces lettres pour en faire le sujet de vos entretiens avec M(onsieu)r le Comte Molé et avec les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie.
Mons(ieu)r Eynard ne cesse de m’engager à vous envoyer aussi
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souvent que possible un bulletin concernant la situation intérieure de la Grèce afin de vous mettre en état de la faire envisager telle qu’elle est et non telle que la présentent les hommes qui appartiennent à l’école du journal de Smyrne. Je vous envoie ci - joint ce bulletin, mais je φ. lv ne vous promets pas de vous / en transmettre un tous les courriers, parceque je n’aime pas trop me répéter. Le fait est que le pays n’a cessé d’être dans la plus parfaite tranquillité, que les contribuables payent régulièrement l’impôt n’importe quelques difficultés partielles, et que toutes les intrigues n’ont abouti qu’à la déconsidération des meneurs.
J’apprends directement de Modon que le Général Schneider attend 600 hommes. Ce renfort sera d’une grande utilité s’il arrive à tems et si le Général est autorisé à faire usage de ses troupes pour soutenir par leur présence les opérations difficiles et périlleuses de la délimitation dans la Grèce Occidentale.
Mess(ieurs) les Résidens des Cours Alliées semblent décidés à exécuter rigoureusement les dispositions du protocole concernant la rétrocession de l’Acarnanie et de l’Etolie, n’importe la saison, l’absence du commissaire délimitateur français et l’impossibilité où se trouve le Gouvernement de venir au secours des familles qui émigreront en Grèce.
Mess(ieurs) les Résidens ont mis la même persévérance à vouloir l’évacuation de Grabuse. La garnison grecque y a été remplacée par une garnison tirée des Escadres Alliées et placée sous le commandement d’un officier anglais.
D’autre part les troupes Egyptiennes ont débarqué en Candie. Les malheureux habitans de cette île se trouvant dès lors entre les Egyptiens et la garnison de Grabuse qui leur refuse un asyle dans ce fort, présentent le spectacle dont vous aurez une idée dans la communication que Mess(ieurs) les Résidens viennent de m’adresser et que M(onsieu)r Rizo vous enverra en copie. On aurait prévenu des conséquences aussi désastreuses si les différentes propositions que j’ai faites avaient obtenu un meilleur accueil. L’évacuation de Grabuse n’aurait dû en effet s’opérer que lorsque des Agens des Cours Alliées, munis des pouvoirs nécessaires se seraient trouvés sur les lieux pour se porter garants de l’exécution des clauses auxquelles les Puissances, de concert avec la Porte, ont jugé pouvoir amener la pacification de Candie. Les clauses de cette pacification sont consignées dans un firman auquel personne φ. 2r ne veut se soumettre / parceque les antécédens ne sont pas de nature à établir la confiance entre les populations grecques et une autorité qui depuis des siècles a été envers elle toujours déloyale et tyrannique. Dans cet état de choses, la guerre et l’anarchie continueront en Crète, et les malheureuses victimes qui voudront s’y soustraire en se réfugiant en Grèce, ne trouveront de la part du Gouvernement ni secours ni conso-
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lations parce qu’il est lui même privé des ressources que lui promettait la conclusion de l’emprunt.
Il en sera de même si l’on s’obstine à ériger la rétrocession de l’Acarnanie et de l’Etolie, sans avoir préparé d’avance les voies qui rendraient cette mesure moins désastreuse. Je ne saurais d’ailleurs la faire rimer avec l’intention où paraissent être les Puissances de rectifier les limites tracées par l’Acte du 3 Février.
Les Turcs ne semblent pas pressés d’évacuer ni l’Attique ni Négrepont, et si les Résidens des trois Cours n’insistaient pas journellement auprès de Hadj Ismail Bey Commissaire de la Porte, il consentirait probablement très volontiers à laisser les choses in statu quo. Dans cette hypothèse on gagnerait le tems nécessaire pour que la Conférence de Londres pût reprendre ses travaux et dès lors la Grèce pourrait espérer une meilleure frontière avec la conciliation de tous les intérêts.
J’ignore si au moment où vous recevrez la présente vous pourrez utilement faire part des observations qu’elle renferme à M(onsieu)r Molé et à Mess(ieur)s les Ambassadeurs de Russie et d’Angleterre. Messieurs) les Résidens et M(onsieu)r l’Amiral Malcolm semblent avoir des ordres perémptoires pour la prompte exécution du Protocole. Néanmoins des circonstances imprévues peuvent la retarder et dans ce cas vos démarches contribueraient peut être à l’accomplissement de nos vœux. Dans le cas contraire le Gouvernement Grec ne sera pas responsable des conséquences funestes qui suivront nécessairement la précipitation avec laquelle on aura voulu donner suite à des arrangemens qu’on reconnaît impraticables.
Vous êtes autorisé à entretenir M(onsieu)r le Comte Molé et Mess(ieur)s les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie de ces intérêts, mais sous des formes tout à fait confidentielles. /
φ. 2v P. S. Je suis à peine de retour d’une course que je viens de faire à Corinthe, Patras et Missolongi et conséquemment accablé par le travail qui s’est accumulé dans cette dernière quinzaine. Ajoutez que M(onsieu)r de Ribeaupierre est depuis deux jours à Nauplie. Ce peu de mots me serviront d’excuse auprès de vous ji [si je] ne réponds pas plus longuement à la lettre qui m’accompagnait celle de M(onsieu)r le Comte de Lacteyrie et auprès de ce dernier, si je tarde jusqu’à un prochain courrier à le remercier de la proposition qu’il veut bien me faire. Veuillez néanmoins l’assurer que je m’en occuperai avec empressement parceque je la reconnais utile, et qu’il me tient à cœur de lui témoigner par le prompt envoi de quelques jeunes grecs toute la confiance que je place dans un établissement fondé sous ses auspices. Je n’attends
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pour donner suite à cette mesure que des informations ultérieures plus positives sur l’institut de M(onsieu)r Desjardin à Munich dans lequel le Gouvernement entretient plusieurs élèves. Celles qui me sont parvenues en dernier lieu à cet égard sont loin d’être satisfaisantes, et si elles se confirmaient, je n’hesiterais pas à faire passer les enfans dont il s’agit au Lycée Grec de Paris. Au retour de la bonne saison, et la Providence aidant à nous procurer quelques ressources, je pourrai aussi choisir dans le même but parmi les orphelins de l’établissement d’Egine, ceux qui auront prouvé mériter le plus cette honorable et avantageuse distinction.
2° P. S. Avant de cacheter la présente je viens d’avoir un entretien avec M(onsieu)r Le Roy Commandant le brick français le Grenadier et depuis hier de retour de la station qu’il a faite dans les parages de Candie. Il m’a dit devant M(onsieu)r de Rouen que la situation intérieure de l’île commençait à se présenter sous l’aspect le plus satisfaisant, que Soliman Bey était parvenu à gagner la confiance des habitans, enfin qu’on pouvait regarder la pacification de Candie comme assurée. Les informations que j’ai puisées à d’autres sources ne sont pas de la même teneur, et ce que M(onsieu)r le Roy n’hésite pas à envisager comme un résultat déjà accompli, je le dirai franchement, je ne puis le considérer encore que comme un espoir, ou plutôt comme une illusion. Cependant elle est de nature à sourire aux Puissances qui depuis si longtems s’efforcent de faire cesser la guerre et l’anarchie en Crète, et il est conséquemment à présumer que le Ministère recevra des détails, pour le moment, contradictoires avec ceux que je vous donne aujourdhui. L’avenir prouvera lesquels étaient exacts. En attendant usez sur ce chapitre de toute la réserve que votre sagacité saura vous suggérer.
Nauplie le 6/18 Novembre 1830
Notice sur la situation de la Grèce.
Après l’abdication du Prince Léopold la Grèce attendait avec une respectueuse confiance les décisions des Cours Alliées sur le choix du Prince Souverain, sur la conclusion de l’emprunt et sur l’amélioration de la ligne des frontières. Elle les attend encore.
Une poignée d’intrigans ont voulu profiter de la situation critique où se trouvait placée la Grèce par une suite de l’élection du Prince Léopold et de son abdication, pour remuer les esprits et ébranler le crédit dont le Gouvernement provisoire actuel jouit auprès de la Nation. Ces hommes n’ont fait que se déconsidérer davantage à ses yeux et le Gouvernement est aujourdhui plus que jamais fort de l’affection et du dévouement du
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peuple. Le Président en a recueilli de nouveaux témoignages dans une tournée qu’il vient de faire dans l’intérieur du Péloponèse et dans la Grèce Occidentale.
La tranquillité et le bon ordre n’ont cessé de se maintenir dans toutes les Provinces de l’Etat. On a essayé d’y porter atteinte à Sparte et dans les montagnes de l’Arcadie en poussant les cultivateurs et les bergers à la mutinerie, mais les efforts des meneurs ont complètement manqué leur but. Les Spartiates et les Arcadiens qui s’étaient le plus compromis, sont venus spontanément demander grâce au Gouvernement et se trouvent actuellement à Nauplie.
On a aussi encouragé quelques anciens soldats du Péloponèse et de la Romélie au brigandage. Le Gouvernement a fait sentir aux Communes qu’il était de leur devoir et de leur intérêt de les arrêter et ces voleurs sont saisis et traduits devant les tribunaux.
L’armée réorganisée l’année dernière en bataillons a justifié par sa discipline l’attente du Gouvernement.
Voulant préparer les voies à l’évacuation de l’Acarnanie et de l’Etolie il a dû montrer aux habitans du Péloponèse que les Roméliotes sont φ. 3v leurs frères / et que leurs bataillons au milieu d’eux sauraient respecter et faire respecter les ordres du Gouvernement.
Cette épreuve hardie et périlleuse a été faite et elle a parfaitement réussi. Quatre bataillons sont entrés en Morée et y sont restés pendant six semaines et leur séjour n’a donné lieu à aucune plainte de la part des provinces.
Ce grand résultat est dû à l’exactitude avec laquelle le Gouvernement paye le soldat et l’officier, et plus encore à la nouvelle organisation attendu qu’elle met hors d’action les anciens chefs de l’armée. Ils ont tous pris place dans une espèce d’état major.
Ces mêmes Roméliotes qui l’année dernière se seraient révoltés en masse contre la proposition d’adopter le fusil à bayonette s’empressent aujourdhui de demander une place dans le bataillon modèle dont l’organisation est confiée à M(onsieu)r le Général Gérard. La première compagnie de ce bataillon est déjà complète et si le Gouvernement avait les fonds qui sont indispensables pour procéder rapidement à cette réforme, en peu de tems toute l’armée serait organisée d’après les principes et les ordonnances qui règlent l’institution des troupes régulières.
Le service de la marine se régularise tous les jours davantage. La navigation commerciale s’efforce d’acquérir de nouveau le développement qu’elle avait avant 1821, mais elle prendrait un plus grand essor si le Gouvernement était reconnu à Constantinople et que le pavillon grec fut admis dans le Bosphore.
L’instruction publique fait des progrès. Les écoles d’enseignement
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mutuel se multiplient. Trois écoles normales sont aussi instituées une pour les maîtres d’enseignement mutuel et d’enseignement supérieur à Egine, une pour le clergé à Poros, une troisième enfin pour le service militaire à Nauplie.
L’agriculture et le commerce languissent. La première faute de φ. 4r bras, / l’une et l’autre faute de capitaux. Néanmoins il existe déjà une ferme modèle établie à Tyrinthe. Une grande route facilite désormais les communications entre Nauplie et Argos. D’autres sont projetées, mais le Gouvernement ne pourra les tracer et les construire que lorsqu’il aura à sa disposition les fonds nécessaires. Du moment que l’emprunt lui en procurera, il en placera aussi une partie dans une banque hypothécaire à laquelle les propriétaires et les cultivateurs pourront emprunter les sommes dont ils auront besoin pour mettre leurs terres en rapport. Les marins, les commerçans et les industriels obtiendraient de la même manière des avances pour qu’ils puissent se vouer activement au travail.
Le travail, tel doit être le levier et la base de la régénération graduelle des Grecs. Vouloir l’opérer par tout autre moyen chez un peuple remuant et actif, auquel le régime turc avait enlevé presque toute propriété et avec elle les élémens d’ordre et de stabilité sur lesquels repose toute organisation sociale, serait illusoire et périlleux. Quelques Grecs formés à l’école du Phanar de Constantinople, d’autres à peine sortis d’une éducation licencieuse faite en Europe, de jeunes étrangers enfin qui cherchent fortune et qui aimeraient à faire du bruit en Grèce n’approuvent point la marche du Gouvernement et moins encore les principes invariables d’après lesquels il est résolu à la poursuivre sans dévier. Ces principes se résument en un seul. Porter le peuple grec qui se compose aujourdhui d’une masse de prolétaires à s’élever au rang d’un peuple propriétaire. Ce but atteint, l’organisation constitutioneile de la Grèce sera non seulement possible, mais facile.
Dans le système contraire celui que préconisent le plus les intrigans et les ambitieux élevés à l’école musulmane, cette organisation devrait se φ. 4v faire dans ce moment, et le résultat en serait que / la régénération du peuple se trouverait confiée à la cupidité et au bon plaisir de quelques anciens Boyards et des faiseurs tant grecs qu’étrangers qui leur vendraient à un prix élevé les services dont leur ignorance et leur incapacité ne peuvent pas se passer.
Ce qu’on appelle l’opposition se compose de ces deux classes d’hommes. Elle est peu nombreuse et les coriphées de l’une et de l’autre reconnaissant l’impuissance de leurs efforts et la stérilité de leurs vœux ont fait des démarches pour se concilier encore une fois la confiance du Gouvernement.
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Εν Ναυπλίω, τη 6η/18η Νοεμβρίου 1830
Έλαβον, Πρίγκηψ, τας επιστολάς σας υπ’ αριθμόν 8 και 9. Ολίγας ημέρας αργότερον έλαβον επίσης τας επιστολάς του φίλου μας κυρίου Εϋνάρδου, αι οποίαι φέρουν ημερομηνίαν της 30ής Σεπτεμβρίου και της 10ης Οκτωβρίου. Το σύνολον των ανακοινώσεων τούτων δεν μου επιτρέπει να ελπίζω ότι θα επιτύχω την ταχείαν βοήθειαν την οποίαν εζήτησα και την οποίαν δεν θα παύσω να ζητώ εκ μέρους των Συμμάχων Αυλών.
Ο Κύριος Dawkins μόλις έθεσε εις την διάθεσίν μου τας 20 χιλιάδας λίρας στερλίνας, τας οποίας η Κυβέρνησις της Αυτού Μεγαλειότητος του Βασιλέως της Βρετανίας ευηρεστήθη να προκαταβάλη εις την Ελλάδα. Η βοήθεια αύτη θα μου παρέξη τα μέσα διά να καλύψω τα πλέον επείγοντα έξοδα μέχρι του τέλους του έτους. Ο κύριος Εϋνάρδος μου γράφει ότι σας ανέθεσε να επισπεύσητε την χορήγησιν μιας νέας βοήθειας 900 χιλιάδων φράγκων, ώστε να ημπορέσω δι’ αυτών των χρημάτων να φθάσω μέχρι του Μαρτίου. Σας επαναλαμβάνω την αυτήν παράκλησιν αν και αμφιβάλλω εάν, λόγω της παρούσης καταστάσεως των πραγμάτων, αι προσπάθεια! σας θα έχουν ταχύ και χρήσιμον αποτέλεσμα.
Αι δύο συνημμέναι ασφράγιστοι επιστολαί, η μία απευθυνομένη προς τον Κύριον Κόμητα Mattussevriz, η ετέρα προς τον κύριον Εϋνάρδον, με απαλλάσσουν από του να σας επαναλάβω τους λόγους οι οποίοι με οδηγούν εις το να θεωρώ ώς απαραίτητον μίαν οιανδήποτε απόφασιν σχετικώς προς τα τρία προβλήματα τα αφορώντα εις τον καθορισμόν της τύχης της Ελλάδος, ήτοι: το δάνειον, την ονομασίαν του Ανωτάτου Άρχοντος και τας υποσχεθείσας βελτιώσεις ως προς τα σύνορα. Ημπορείτε να λάβητε σημειώσεις εξ αυτών των επιστολών ώστε να αποτελέσουν το αντικείμενον των συζητήσεών σας μετά του Κυρίου Κόμητος Molé και των πρέσβεων Αγγλίας και Ρωσίας.
Ο κύριος Εϋνάρδος συνεχώς με προτρέπει να σας αποστέλλω όσον το δυνατόν συχνότερον έν δελτίον σχετικόν προς την εσωτερικήν κατάστασιν της Ελλάδος, ούτως ώστε να είσθε εις θέσιν να αντιλαμβάνεσθε οποία πράγματι είναι και όχι οποία την παρουσιάζουν ανθρωποι ανήκοντες εις την σχολήν της εφημερίδος της Σμύρνης. Σας αποστέλλω συνημμένως το δελτίον τούτο, αλλά δεν σας υπόσχομαι ότι θα σας αποστέλλω παρόμοιον με κάθε ταχυδρομείον, διότι δεν επιθυμώ να επαναλαμβάνω τα αυτά. Γεγονός είναι ότι η χώρα εξακολουθεί να ευρίσκηται εις απόλυτον ησυχίαν, ότι οι φορολογούμενοι πληρώνουν τακτικώς τους φόρους παρακάμπτοντες ολίγας δυσκολίας και ότι όλαι αι συνωμοσίαι κατέληξαν εις την ανυποληψίαν των δολοπλόκων.
Μανθάνω απ’ ευθείας εκ Μεθώνης ότι ο Στρατηγός Schneider αναμένει 600 ανδρας. Η ενίσχυσις αύτη θα είναι πολύ χρήσιμος εάν φθάση εγκαίρως και εάν επιτραπή εις τον Στρατηγόν να χρησιμοποιήση τα τμήματα ταύτα ώστε να συγκρατήση διά της παρουσίας των τας δυσκόλους και επικινδύνους ενεργείας της οροθετήσεως της Δυτικής Ελλάδος.
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Οι κύριοι Πληρεξούσιοι των Συμμάχων Αυλών φαίνονται αποφασισμένοι να εκτελέσουν αυστηρώς τας διατάξεις του πρωτοκόλλου σχετικώς προς την αντιπαραχώρησιν της Ακαρνανίας και της Αιτωλίας, αδιαφορούντες διά τον καιρόν, διά την απουσίαν του γάλλου επιμελητού διά την οροθέτησιν και διά την αδυναμίαν εις την οποίαν ευρίσκεται η Κυβέρνησις να βοηθήση τας οικογενείας αι οποίαι θα μεταναστεύσουν εις Ελλάδα.
Οι κύριοι Πληρεξούσιοι διά της αυτής επιμονής επιθυμούν την εκκένωσιν της Γραμβούσης. Η ελληνική φρουρά αντικατεστάθη υπό φρουράς προερχόμενης εκ των Συμμάχων Μοιρών και ετέθη υπό την διοίκησιν ενός Άγγλου αξιωματικού.
Εξ άλλου Αιγυπτιακόν στράτευμα απεβιβάσθη εις Κρήτην. Οι δυστυχείς κάτοικοι της νήσου ταύτης ευρισκόμενοι έκτοτε μεταξύ των Αιγυπτίων και της φρουράς της Γραμβούσης, η οποία τους αρνείται άσυλον εντός του φρουρίου τούτου, παρουσιάζουν το θέαμα περί του οποίου θα λάβητε μίαν ιδέαν εκ της ανακοινώσεως την οποίαν μόλις μου απέστειλαν οι Κύριοι Πληρεξούσιοι, και την οποίαν ο κύριος Ρίζος θα σας αποστείλη εν αντιγράφω. Θα είχον προληφθεί τα τόσον ολέθρια αποτελέσματα, εάν αι διάφοροι προτάσεις τας οποίας έκαμα είχον τύχει καλλιτέρας υποδοχής. Η εκκένωσις της Γραμβούσης όντως δεν έπρεπε να πραγματοποιηθή παρά μόνον ότε οι Αντιπρόσωποι των Συμμάχων Αυλών θα ευρίσκοντο επί τόπου ως εγγυηταί της εκτελέσεως των όρων, τους οποίους αι Δυνάμεις, ομού μετά της Πύλης, έκριναν ότι θα ημπορούσαν να επιφέρουν την ειρήνευσιν εν Κρήτη. Οι όροι της ειρηνεύσεως ταύτης κατεγράφησαν εις φιρμάνιον, εις το οποίον ουδείς επιθυμεί να υπακούση, διότι τα προηγούμενα γεγονότα δεν αφήνουν περιθώρια ώστε να δημιουργηθή κλίμα εμπιστοσύνης μεταξύ του ελληνικού πληθυσμού και μιας εξουσίας η οποία από αιώνων υπήρξε πάντοτε δολία και τυραννική. Με αυτήν την κατάστασιν των πραγμάτων, ο πόλεμος και η αναρχία θα συνεχισθούν εις Κρήτην, και τα δυστυχή θύματα τα οποία θα θελήσουν να απαλλαγούν καταφεύγοντα εις την Ελλάδα, δεν θα ευρουν εκ μέρους της Κυβερνήσεως ούτε βοήθειαν ούτε παρηγορίαν, διότι και αύτη στερείται πόρων, τους οποίους υπήσχετο η σύναψις του δανείου.
Το αυτό θα συμβή εάν επιμείνουν να πραγματοποιήσουν την αντιπαραχώρησιν της Ακαρνανίας και της Αιτωλίας, χωρίς να έχουν, εκ των προτέρων, προετοιμάσει τρόπον διά του οποίου το μέτρον τούτο θα καθίστατο ολιγώτερον ολέθριον. Εξ άλλου δεν θα ημπορούσα να την συμβιβάσω με την πρόθεσιν την οποίαν φαίνεται ότι έχουν αι Δυνάμεις να διορθώσουν τα σύνορα τα καθορισθέντα διά της Πράξεως της 3ης Φεβρουαρίου.
Οι Τούρκοι φαίνεται ότι δεν βιάζονται να εκκενώσουν ούτε την Αττικήν, ούτε την Εύβοιαν, και εάν οι Πληρεξούσιοι των Τριών Αυλών δεν επίεζον καθημερινώς τον Hadji Ισμαήλ Bey, Αντιπρόσωπον της Πύλης, ίσως ευχαρίστως να εδέχετο να αφήση τα πράγματα ως έχουν. Εν τοιαύτη περιπτώσει θα εκερδίζετο ο απαραίτητος χρόνος μέχρις ότου η Διάσκεψις του Λονδίνου επαναλάβη τας εργασίας της και κατά την στιγμήν εκείνην η Ελλάς θα ημπο-
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ρούσε να ελπίζη καλλίτερα σύνορα διά της συνδιαλλαγής απάντων των ενδιαφερόντων.
Αγνοώ εάν κατά την στιγμήν κατά την οποίαν θα λάβητε την παρούσαν, θα ημπορέσητε να ανακοινώσητε, επωφελώς, τας παρατηρήσεις τας οποίας περιέχει, εις τον Κύριον Molé και εις τους Κυρίους Πρέσβεις της Ρωσίας και της Αγγλίας. Οι Κύριοι Πληρεξούσιοι και ο Ναύαρχος Κύριος Malcolm φαίνεται ότι έχουν λάβει ρητάς διαταγάς διά την ταχείαν εκτέλεσιν του Πρωτοκόλλου. Όμως απρόβλεπτοι περιστάσεις, ημπορούν να την καθυστερήσουν, και εις την περίπτωσιν ταύτην τα διαβήματά σας θα συνέβαλον ίσως εις την εκπλήρωσιν των ευχών μας. Εις την αντίθετον περίπτωσιν η ελληνική Κυβέρνησις δεν θα ευθύνηται διά τα ολέθρια αποτελέσματα τα οποία απαραιτήτως θα επακολουθήσουν την βιασύνην μετά της οποίας θα θελήσουν να προχωρήσουν εις διευθετήσεις τας οποίας αναγνωρίζουν ως ανεφαρμόστους.
Είσθε εξουσιοδοτημένος να γνωστοποιήσητε εις τον Κύριον Κόμητα Molé και εις τους Κυρίους Πρέσβεις της Αγγλίας και της Ρωσίας τα θέματα αυτά, αλλά υπό μορφήν άκρως εμπιστευτικήν.
Υστερόγραφον. Μόλις επέστρεψα από μίαν περιοδείαν την οποίαν έκαμα εις Κόρινθον, Πάτρας και Μεσολόγγιον και είμαι επομένως λίαν καταπονημένος εκ της εργασίας, η οποία συνεκεντρώθη κατά το τελευταίον δεκαπενθήμερον. Προσθέσατε ότι ο Κύριος de Ribeaupierre ευρίσκεται εδώ και δύο ημέρας εις Ναύπλιον. Αι ολίγαι αυταί λέξεις θα μου χρησιμεύσουν ως δικαιολογία προς υμάς διότι δεν απαντώ εκτενώς εις την επιστολήν η οποία συνώδευε την του Κυρίου κόμητος de Lacteyrie, και προς τον τελευταίον τούτον, εάν καθυστερήσω μέχρι του επομένου ταχυδρομείου να τον ευχαριστήσω διά την πρότασιν την οποίαν είχε την καλωσύνην να μου κάμη. Σας παρακαλώ όμως να τον διαβεβαιώσητε ότι θα ασχοληθώ με αυτήν επισταμένως διότι την θεωρώ χρήσιμον, και διότι επιθυμώ διακαώς να του αποδείξω, διά της ταχείας αποστολής μερικών νεαρών ελλήνων, όλην μου την εμπιστοσύνην προς εν ίδρυμα λειτουργούν υπό τας φροντίδας του. Διά να δώσω συνέχειαν εις το μέτρον τούτο δεν αναμένω ειμή νεωτέρας και πλέον θετικάς πληροφορίας περί του ιδρύματος του κυρίου Desjardins εις Μόναχον, εις το οποίον η Κυβέρνησις συντηρεί πολλούς μαθητάς. Αι πληροφορίαι τας οποίας έλαβον τελευταίως επί του θέματος τούτου ουδόλως είναι ικανοποιητικαί, και εάν επιβεβαιωθούν δεν θα διστάσω να μεταφέρω τους περί ων ο λόγος μαθητάς εις το Ελληνικόν Λύκειον των Παρισίων. Κατά την άνοιξιν και εάν η Θεία Πρόνοια μας βοηθήση διά της παροχής πόρων, θα ημπορέσω επίσης να επιλέξω διά τον αυτόν σκοπόν μεταξύ των ορφανών του ιδρύματος της Αιγίνης, όσους θα έχουν αποδείξει ότι αξίζουν περισσότερον να τύχουν της τιμητικής ταύτης και προνομιακής μεταχειρίσεως.
Υστερόγραφον 2ον. Προτού να σφραγίσω την παρούσαν συνηντήθην μετά του Κυρίου Le Roy πλοιάρχου του γαλλικού πλοίου «Ο Γρεναδιέρος» και επιστρέψαντα χθες εκ των ακτών της Κρήτης. Με επληροφόρησε, παρουσία του Κυρίου De Rouen, ότι η εσωτερική κατάστασις της νήσου ήρχισε παρουσιαζομένη
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ζομένη κατά τρόπον λίαν ικανοποιητικόν, ότι ο Soliman Bey τελικώς απέκτησε την εμπιστοσύνην των κατοίκων, και τέλος ότι ημπορούμε να θεωρούμε την ειρήνευσιν της Κρήτης ως εξησφαλισμένην. Αι πληροφορίαι τας οποίας έλαβον εξ άλλων πηγών δεν είναι του αυτού περιεχομένου, και εκείνο το οποίον ο Κύριος Le Roy δεν διστάζει να θεωρή ως αποτέλεσμα ήδη τετελεσμένον, θα το είπω ειλικρινώς, δεν ημπορώ να το θεωρώ ακόμη παρά ως ελπίδα ή μάλλον ως αυταπάτην. Όμως είναι ως να χαμογελά εις τας Δυνάμεις, αι οποίαι από τόσου χρόνου προσπαθούν να κάμουν να καταπαύση ο πόλεμος και η αναρχία εις την Κρήτην, και επομένως πρέπει να υποτεθή ότι επί του παρόντος ο Υπουργός θα λάβη πληροφορίας αντιφατικάς με όσας δίδω εις υμάς σήμερον. Το μέλλον θα αποδείξη ποίαι ήσαν ακριβείς. Εν τω μεταξύ, διατηρήσατε επί του θέματος τούτου όλην την επιφυλακτικότητα, την οποίαν θα σας υπαγορεύση η σύνεσίς σας.
Διατελώ όλως υμέτερος
(υπογραφή)
Εν Ναυπλίω, τη 6η/18η Νοεμβρίου 1830
Πραγματεία περί της καταστάσεως εν Ελλάδι.
Κατόπιν της παραιτήσεως του Πρίγκηπος Λεοπόλδου, η Ελλάς ανέμενε μετά ευσεβούς εμπιστοσύνης τας αποφάσεις των Συμμάχων Αυλών, περί της εκλογής του Πρίγκηπος Βασιλέως, της συνάψεως του δανείου και της βελτιώσεως της οροθετικής γραμμής. Τας αναμένει ακόμη.
Μία ομάς δολοπλόκων ηθέλησε να επωφεληθή της κρίσιμου καταστάσεως εις την οποίαν ευρέθη η Ελλάς κατόπιν της εκλογής του Πρίγκηπος Λεοπόλδου και της παραιτήσεώς του, διά να διεγείρη τα πνεύματα και να κλονίση την εμπιστοσύνην την οποίαν τρέφει το Έθνος διά την παρούσαν προσωρινήν Κυβέρνησιν. Οι ανθρωποι αυτοί επέτυχον μόνον να δυσφημησθούν έτι περισσότερον εις τα όμματα του Έθνους και η Κυβέρνησις είναι σήμερον ισχυροτέρα παρά ποτέ, ένεκα της αγάπης και της αφοσιώσεως του λαού. Ο Κυβερνήτης έλαβε νέας αποδείξεις περί τούτου κατά την διάρκειαν περιοδείας την οποίαν μόλις έκαμεν εις το εσωτερικόν της Πελοποννήσου και εις την Δυτικήν Ελλάδα.
Η ησυχία και η ευρυθμία εξακολουθούν να διατηρούνται εις όλας τας Επαρχίας του Κράτους. Προσεπάθησαν να τας παραβιάσουν εις Σπάρτην και εις τα όρη της Αρκαδίας, παρακινούντες τους γεωργούς και τους ποιμένας εις στάσιν, αλλά αι προσπάθειαι των στασιαστών απέτυχον τελείως του σκοπού των. Οι Σπαρτιάται και οι Αρκάδες οι οποίοι εξετέθησαν περισσότερον, ήλθον αυθορμήτως να ζητήσουν συγγνώμην από την Κυβέρνησιν και τώρα ευρίσκονται εις Ναύπλιον.
Επίσης ενεθάρρυναν μερικούς παλαιούς στρατιώτας της Πελοποννήσου και της Ρούμελης εις ληστείας. Η Κυβέρνησις κατέστησε γνωστόν εις τας
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Κοινότητας ότι ήτο καθήκον και συμφέρον των να τους σταματήσουν και οι λησταί ούτοι συνελήφθησαν και ωδηγήθησαν ενώπιον των δικαστηρίων.
Ο κατά το παρελθόν έτος αναδιοργανωθείς εις τάγματα στρατός δικαιολογεί διά της πειθαρχίας του τας προσδοκίας της Κυβερνήσεως.
Επιθυμούντες να προπαρασκευάσωμεν την οδόν της εκκενώσεως της Ακαρνανίας και της Αιτωλίας χρειάσθηκε να δείξωμεν εις τους κατοίκους της Πελοποννήσου ότι οι Ρουμελιώται είναι αδελφοί των και ότι τα τάγματά των ευρισκόμενα μεταξύ των θα εμάνθανον να σέβωνται και θα καθιστούσαν σεβαστάς τας διαταγάς της Κυβερνήσεως.
Αυτή η τολμηρά και επικίνδυνος δοκιμή εγένετο και επέτυχεν απολύτως. Τέσσαρα τάγματα εισήλθον εις την Πελοπόννησον και παρέμειναν επί έξ εβδομάδας· η εκεί παραμονή των δεν έδωσεν αφορμήν εις ουδέν παράπονον εκ μέρους των επαρχιών.
Το μέγα τούτο αποτέλεσμα επετεύχθη χάρις εις την ακρίβειαν μετά της οποίας η Κυβέρνησις πληρώνει στρατιώτας και αξιωματικούς, και ακόμη περισσότερον χάρις εις την νέαν οργάνωσιν, καθ’ όσον έθεσεν εκτός υπηρεσίας τους παλαιούς αρχηγούς του στρατού. Ετοποθετήθησαν άπαντες εις έν είδος επιτελείου.
Οι ίδιοι Ρουμελιώται οι οποίοι πέρυσι θα επανεστάτουν ομαδικώς κατά της προτάσεως της Κυβερνήσεως να στρατευθούν σπεύδουν σήμερον να ζητήσουν θέσιν εις το πρότυπον τάγμα, του οποίου η οργάνωσις ανετέθη εις τον Στρατηγόν Κύριον Gérard. Ο πρώτος λόχος του τάγματος τούτου συνεπληρώθη ήδη και εάν η Κυβέρνησις είχε τα μέσα τα οποία είναι απαραίτητα διά να προχωρήση ταχέως εις την αναδιοργάνωσιν ταύτην, εντός ολίγου χρόνου όλος ο στρατός θα είχεν οργανωθεί συμφώνως προς τας αρχάς και τας διατάξεις αι οποίαι διέπουν την σύστασιν του τακτικού στρατού.
Το ναυτικόν οργανούται καθημερινώς και περισσότερον. Το εμπορικόν ναυτικόν προσπαθεί να αποκτήση εκ νέου την ανάπτυξιν την οποίαν είχε προ του 1821, αλλά θα προώδευεν ακόμη περισσότερον εάν η Κυβέρνησις ανεγνωρίζετο εις Κωνσταντινούπολιν και η ελληνική σημαία εγένετο δεκτή εις τον Βόσπορον.
Η δημοσία εκπαίδευσις προοδεύει. Τα σχολεία της αλληλοδιδακτικής μεθόδου πολλαπλασιάζονται. Ιδρύθησαν επίσης τρία διδασκαλεία· έν διά διδασκάλους αλληλοδιδακτικής μεθόδου και ανωτέρας εκπαιδεύσεως εις Αίγιναν, έν διά τον κλήρον εις Πόρον και τέλος έν τρίτον διά την στρατιωτικήν εκπαίδευσιν εις Ναύπλιον.
Η γεωργία και το εμπόριον φθίνουν. Η πρώτη λόγω ελλείψεως εργατικών χειρών, αμφότεραι λόγω ελλείψεως κεφαλαίων. Εν τούτοις υφίσταται ήδη εν πρότυπον αγρόκτημα εις Τύρινθα. Μία μεγάλη οδός διευκολύνει από τούδε την επικοινωνίαν μεταξύ Ναυπλίου και Άργους. Καί άλλαι έχουν προγραμματισθεί, αλλά η Κυβέρνησις δεν θα ημπορέση να τας σχεδιάση και να τας κατασκευάση παρά μόνον ότε θα έχη εις την διάθεσίν της τα απαιτούμενα ποσά. Ότε
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θα τα προμηθευθή λόγω του δανείου, θα θέση μέρος αυτού εις μίαν τράπεζαν εκ της οποίας οι ιδιοκτήται και οι καλλιεργηταί θα ημπορούν να δανείζωνται τα ποσά τα οποία θα έχουν ανάγκην διά να αναζωογονήσουν τας γαίας των. Οι ναυτικοί, οι εμποροι και οι βιομήχανοι θα λαμβάνουν κατά τον αυτόν τρόπου προκαταβολάς διά να ημπορέσουν να αφοσιωθούν ενεργώς εις την εργασίαν των.
Η εργασία, αυτός πρέπει να είναι ο μοχλός και η βάσις της βαθμιαίας αναγεννήσεως των Ελλήνων. Το να θελήση τις να την επιτύχη διά παντός άλλου μέσου, εις ένα λαόν ανήσυχον και ενεργητικόν, από τον οποίον η τουρκική διακυβέρνησις αφήρεσε σχεδόν πάσαν περιουσίαν και μετ’ αυτής τα στοιχεία της τάξεως και της σταθερότητος εις τα οποία στηρίζεται πάσα κοινωνική οργάνωσις, θα ήτο μάταιον και επικίνδυνον. Ολίγοι Έλληνες εκπαιδευθέντες εις την σχολήν του Φαναριού της Κωνσταντινουπόλεως, άλλοι οι οποίοι μόλις έλαβον μίαν επιπολαίαν μόρφωσιν εις Ευρώπην, τέλος ολίγοι νεαροί ξένοι οι οποίοι αναζητούν την τύχην των και θα επεθύμουν να σταδιοδρομήσουν εις την Ελλάδα, ουδόλως επιδοκιμάζουν την πορείαν της Κυβερνήσεως και ακόμη ολιγώτερον τας σταθεράς αρχάς τας οποίας αύτη έχει αποφασίσει να ακολουθήση άνευ παρεκκλίσεως. Αι αρχαί αυταί συνοψίζονται εις μίαν και μόνην: ο ελληνικός λαός ο οποίος σήμερον αποτελεί μίαν μάζαν ακτημόνων, να ανέλθη εις την τάξιν ενός λαού ιδιοκτητών. Ότε ο σκοπός ούτος θα έχη επιτευχθή, η συνταγματική οργάνωσις της Ελλάδος θα είναι όχι μόνον δυνατή, αλλά και εύκολος.
Διά του αντιθέτου συστήματος, το οποίον εξυμνούν περισσότερον οι δολοπλόκοι και οι φιλόδοξοι οι ανατραφέντες εις την μουσουλμανικήν σχολήν, η οργάνωσις αύτη θα έπρεπε να γίνη την στιγμήν ταύτην και το αποτέλεσμα θα ήτο ότι η αναγέννησις του λαού θα ανετίθετο εις την απληστίαν και την διάθεσιν μερικών παλαιών Μολδαβών και μερικών ραδιούργων τόσον ελλήνων όσον και ξένων, οι οποίοι θα επώλουν εις υψηλήν τιμήν υπηρεσίας, αι οποίαι θα ήσαν απαραίτητοι λόγω της αγνοίας και της ανικανότητος των ιθυνόντων.
Εκείνο το οποίον ονομάζεται αντιπολίτευσις αποτελείται από τας δύο αυτάς τάξεις ανθρώπων. Είναι ολιγάριθμος και οι αρχηγοί αμφοτέρων των τάξεων αναγνωρίζοντες την αδυναμίαν των προσπαθειών των και την στειρότητα των ευχών των, έκαμαν διαβήματα διά να αποκτήσουν ακόμη μίαν φοράν την εμπιστοσύνην της Κυβερνήσεως.
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Ψηφιοποιημένα βιβλία
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Α΄, 1976
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Β΄, 1978
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Γ΄, 1980
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Δ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ζ΄, 1986
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄, 1987
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄, 1983
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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ
Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 19, 1 δίφυλλο (αρ. 804) 25 X 19,9 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 143-147.
[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Σούτσο για την ησυχία που επικρατεί στο εσωτερικό της Ελλάδος και του δίνει οδηγίες για τα προβλήματα που επείγουν.]
A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc.
Nauplie, le 29 septembre/11 octobre 1830
J’attache un grand prix, mon Prince, à ne pas tarder à répondre à votre dépêche sub n(umér)o 6 du 17/29 août. Elle ne m’est arrivée que peu de jours après le départ de la mienne du 8/20 sept(embre). Conséquemment je n’ai rien à vous ajouter sur les intérêts majeurs que j’ai recommandés à votre zèle éclairé et à votre activité.
J’apprends avec infiniment de plaisir que M(onsieu)r Eynard et Madame son épouse sont à Paris, et que la cure des eaux minérales de Bonne leur a parfaitement réussi. Je joins ici quelques mots pour M(onsieu)r Eynard. S’il était déjà parti pour Genève veuillez les lui envoyer.
Vous aurez trouvé dans ma lettre du 8/20 sept(embre) de quoi tranquilliser Mons(ieur) l’Ambassadeur d’Angleterre sur la situation actuelle de la Grèce. Je vous ai fait observer que nos ressources financières pourront à peine suffire au Gouvernement jusqu’à la fin de novembre, et qu’au delà de ce terme, à défaut de nouveaux secours ou de la conclusion de l’emprunt, je ne prévoyais que des embarras, et avec eux la cessation de l’état de parfaite tranquillité dont le pays jouit maintenant.
En effet la tranquillité et le bon ordre n’ont été troublés nulle part quoique une poignée d’intrigans aient mis en action tous leurs