Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Έτος έκδοσης:1983
 
Σελίδες:324
 
Θέμα:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Χρονική κάλυψη:1829-1831
 
Άδεια χρήσης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Το Βιβλίο σε PDF:Κατέβασμα αρχείου 48.27 Mb
 
Εμφανείς σελίδες: 186-205 από: 323
-20
Τρέχουσα Σελίδα:
+20
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/186.gif&w=550&h=800

ponsable des conséquences. Je leur ai démontré avec des documens à la main que les intrigans qui s’étaient réunis à Hydra avaient essayé à plusieurs reprises mais en vain, d’insurger l’armée et les provinces du Péloponèse et de la Grèce Continentale ; que leurs essais ont eû quelques succès dans l’Archipel, mais que dans les îles mêmes où ils ont pu séduire quelques aventuriers et des hommes timides, la grande majorité des citoyens honnêtes et paisibles ne cessent de m’envoyer des suppliques par lesquelles ils invoquent l’assistance du Gouvernement pour délivrer les îles des Hydriotes. J’ai enfin prouvé à M(essieur)s les Résidens et à M(essieur)s les Commandans que je ne pouvais ni traiter avec l’insurrection ni lui faire des concessions sans trahir la confiance dont la Nation m’honore. En effet les provinces du Péloponnèse et de la Grèce Continentale ont répondu à ma circulaire en date du 8/20 Juillet, et elles s’expriment de manière à ne pas laisser de doute sur la haute improbation dont elles frappent les projets et les mouvemens insurrectionnels des Hydriotes, ainsi que la poignée d’hommes qui les dirigent. Ces adresses sont publiées à mesure que le Gouvernement les reçoit. Ce qui prouve que les citoyens de chaque province ont été en pleine liberté d’exprimer leurs opinions et leurs vœux c’est que j’ai également reçu et fait publier les adresses du peu de citoyens de Calavryta, de Vostitza, de Patras et de quelques étrangers qui se trouvent Φ· 2v à Nauplie lesquels/semblent sympathiser avec les Hydriotes.

Lorsque toutes les adresses avec leurs signatures auront été publiées il sera aisé de voir de quel côté se trouve l’immense majorité.

L’ensemble de ces témoignages paraît avoir fait quelque impression sur l’esprit de M(essieur)s les Commandans et j’ose le croire même sur celui de M(essieur)s les Résidens.

Je dois m’en flatter en songeant qu’après quelques pourparlers nous sommes convenus de la déclaration que M(essieu)rs Lalande et Lyons devaient aller faire directement encore une fois et une dernière fois à la Communauté d’Hydra. L’acte de lâcheté et de barbarie consommé à Poros le 1 Août achèvera j’espère de convaincre ces Messieurs que les Grecs dont ils ont aimé à s’entourer ont constamment surpris leur bonne foi. Ils leur avaient persuadé que toute la Nation allait se soulever pour soutenir le mouvement d’Hydra. Ils verront que toute la Nation se lève pour flétrir ce mouvement et ceux qui en sont les coupables fauteurs.

Le Congrès National est convoqué au 15 Sept(em)bre et ses délibérations en offriront la preuve !

J’ignore quels autres désastres sont réservés à ce malheureux pays, ceux qui me semblent les plus imminens sont la piraterie, la peste et le cholera morbus.

Des forbans se sont déjà montrés au cap Sunium. Un bâtiment arrivé de Constantinople à Spezzia quoique ayant eû dans sa traversée un homme

Σελ. 186
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/187.gif&w=550&h=800

φ. 31 mort et un autre / malade a été admis immédiatement à la libre pratique nulle autorité n’étant respectée à Spezzia pas plus qu’à Hydra et qu’à Syra.

En résumant ce déplorable état de choses dans votre Mémoire vous ne manquerez pas de demander avec instance à la Conférence de Londres de prompts remèdes.

Vous devez répéter que si elle avait daigné accueillir les vœux que j’ai pris la liberté de lui exprimer par votre entremise depuis le mois de Janvier jusqu’à ce jour, les malheurs qui pèsent déjà sur la Grèce, ceux plus graves qui la menacent auraient été prévenus.

Des instructions collectives aux Résidens auraient découragé la clique. Elles auraient fait plus, elles auraient préservé M(essieur)s les Résidens de France et d’Angleterre des suggestions d’une poignée d’hommes qui n’ont rien à perdre en Grèce et qui veulent, n’importent les moyens, s’emparer si non du pouvoir, du moins, de la haute direction des affaires.

J’ai sollicité des secours pécuniaires. Ces secours ont été promis; mais je les attends encore.

J’ai enfin insisté pour qu’on accélérât la décision des questions majeures desquelles dépend l’avenir de la Grèce, et au cas où une décision semblable serait impossible pour le moment, j’ai demandé que les Cours Alliées déclarassent d’une manière claire et positive leurs intentions quant au maintien de l’ordre provisoire. /

φ. 3v Vous n’ignorez pas dans quels termes M(onsieu)r Dawkins a été autorisé à me faire confidentiellement cette déclaration. Vous avez reçu la copie de la lettre que j’ai adressée à ce sujet à Lord Palmerston. Aucune responsabilité ne pèse plus sur moi et vous devez énoncer bien positivement cette vérité dans votre Mémoire.

Je ne me crois pas pour cela dispensé de remplir mes devoirs envers le pays et je les remplirai.

Je vous charge conséquemment de demander à la Conférence de Londres de munir d’instructions collectives tant Messieurs les Résidens que M(essieur)s les Commandans des stations alliées. Ces instructions doivent leur enjoindre de se concerter avec le Gouv(ernemen)t sur toutes les mesures qu’il est d’une impérieuse urgence de prendre.

1o. Pour éteindre l’insurrection d’Hydra et pour en préserver les autres îles de la mer Egée.

2o. Pour garantir la navigation et le commerce de la piraterie.

3o. Pour mettre le Gouvernement en mesure de préserver la Grèce de l’irruption de la peste ou du choléra morbus.

Ces mesures résultent du principe déjà admis par Mess(ieur)s les Commandans, savoir qu’ils ne peuvent permettre la libre navigation qu’à

Σελ. 187
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/188.gif&w=550&h=800

ceux des bâtimens grecs qui sont munis de commissions ou de patentes de leur Gouvernement.

Il serait à désirer que Mess(ieur)s les Commandans fussent aussi autorisés à enlever à l’île d’Hydra tant qu’elle reste en révolte, les bâtimens qu’elle arme en son port et à ne lui laisser que les embrarcations qui sont nécessaires à son ravitaillement. /

φ. 4r Si ces mesures avaient été mises à exécution depuis un mois ainsique j’en ai fait plusieurs fois la demande à Messieurs les Commandans Alliés nous n’aurions pas à déplorer aujourdhui les scènes sanglantes de Poros et le sombre avenir dont elles menacent la marine grecque.

Je vous engage à répéter encore une fois combien sont ardens et sincères les vœux que je forme pour que les Augustes Cours Alliées décident enfin les questions dont elles s’occupent, pour qu’elles procèdent au choix du Prince Souverain et qu’elles me délivrent ainsi d’un fardeau dont les circonstances du dehors rendent tous les jours davantage le poids plus insupportable.

Je ne ferai que vous accuser la réception de vos lettres du 23 et 27 Juin sub n(umér)o 24.

Ai-je besoin de vous dire qu’au moment où je vous écris la caisse publique contient à peine 30.000 francs?

Je ne doute pas du zèle et de l’habileté avec lesquels vous remplirez la commission importante dont je vous charge aujourdhui.

Je vous renouvelle l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

56

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 23, 1 δίφυλλο (αρ. 1166), 25,1 X 20 εκ. + 1 δίφυλλο (αρ. 1210), 25,3 X 20 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 353 - 357 και Αρχείο Καποδίστρια.

Σελ. 188
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/189.gif&w=550&h=800

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Σούτσο για τα γεγονότα του Πόρου. Δίνει πληροφορίες για τον τρόπο με τον οποίο κατευθύνονται από την Ύδρα οι κινήσεις όλων εκείνων οι οποίοι αντιπολιτεύονται την Κυβέρνηση. Τέλος, αναλύει τη συμπεριφορά που επέδειξαν κατά τη διάρκεια των γεγονότων, τόσο οι Έλληνες, όσο και οι εκπρόσωποι των ξένων Δυνάμεων ή οι στρατιωτικοί.]

Nauplie, le 3/15 août 1831

Je joins ici, mon Prince, deux pièces qui vous donneront l’idée du plan révolutionnaire des Hydriotes et des moyens qu’ils ont osé employer pour le mettre à exécution. Je n’ai pas assez de secrétaires pour faire traduire ou pour faire copier un volume de documens qui jetent un grand jour sur ces infâmes menées. Je ne vous en donnerai donc qu’un court extrait.

Il résulte de ces documens que depuis quelques mois les directeurs de la société secrète avaient gagné les hygionomes de l’Archipel, lesquels sont chargés en même tems des fonctions de commissaires de la poste aux lettres. Ceux ci envoyaient toute la correspondance du Gouvernement avec les employés de l’Archipel aux directeurs d’Hydra. Alors l’on retenait à Hydra les dépêches qui pouvaient éclairer les Gouverneurs sur l’état des choses et sur les intérêts du Gouvernement et l’on expédiait à leur destination celles qu’on pouvait commenter de manière à rendre l’administration impopulaire. Ces commentaires se publiaient par la gazette l’Apollon.

L’on a traduit et colporté l’article du Globe qui parle de la prétendue Alliance de la Russie avec la Porte. On a ajouté que ces deux Puissances s’étaient déjà entendues pour faire du Péloponèse seul une principauté dont je serais l’Hospodar... C’est en répandant parmi la populace ces bruits absurdes, et en la travaillant par des suggestions et par des promesses qu’on a révolutionné Syra et quelque autre île de la mer Egée.

Le Gouverneur de Syra a trahi ses devoirs et l’on prétend que les Hydriotes l’ont bien payé pour cela.

Ce qui a donné de la force à cette coupable entreprise c’est que les φ.lv meneurs ont annoncé publiquement et par leur correspondance /que la France et l’Angleterre ne se mêleraient pas des affaires intérieures et qu’Elles ne pouvaient pas improuver des mouvemens semblables à ceux qui caractérisaient la grande semaine de juillet et ses conséquences en Belgique et ailleurs. Ils ajoutaient que bon gré, mal gré, la Russie se verrait forcée de suivre la même ligne de conduite.

L’attitude prise par Mess(ieurs) les Résidens de France et d’Angleterre, celle des Commandans des deux stations, les rapports d’intimité que les uns et les autres ont toujours entretenu et entretiennent encore avec les chefs de la révolte; toutes ces circonstances réunies ont fait des prosé-

Σελ. 189
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/190.gif&w=550&h=800

lytes aux coryphées d’Hydra et notamment à Mavrocordato qui en est le principal.

Ce qui nous a sauvés pour le moment, c’est la fermeté avec laquelle l’Amiral Ricord a rempli les ordres de sa Cour et de la Confér(en)ce. Aussi a-t-on fait tout au monde pour l’intimider et pour le paralyser. Il a tenu ferme et Miaoulis est resté presque seul à Poros. Il se serait même retiré sans incendier nos bâtimens si des conseils perfides ne lui avaient fait envisager une retraite sans destruction comme un acte de lâcheté.

Bref on a réussi à priver le pauvre Etat Grec de sa frégate et de deux Corvettes ; on voulait lui enlever aussi les deux bâteaux à vapeur et tout le matériel de sa marine. On a voulu mettre le Gouvernement dans l’impossibilité de se faire respecter dans l’Archipel.

Le tems et les évènemens vous expliqueront encore mieux où tendent φ. 2r tant de perfidies et quelle en est le but véritable. / Est-ce que les mille bâtimens marchands grecs qui ont passé le Bosphore dans une seule année de notre restauration (et quelle restauration!) n’en seraient pas une des causes? Je ne vous développe pas cette observation mais vous en serez sans doute frappé I

Je reviens à la conduite ferme et inébranlable de l’Amiral Ricord. Supposez qu’il eût quitté Poros avec ses collègues en y laissant maître Miaoulis de diriger où bon lui aurait semblé ses bâtimens armés. La révolution des côtes du Péloponèse et de celles de la Grèce continentale était toute préparée et à l’apparition des bâtimens Hydriotes elle aurait éclaté. J’ai la certitude qu’elle n’aurait pas fait de progrès, mais la guerre civile n’en eût pas moins été la conséquence funeste. Admettons même que Miaoulis eût promis aux Commandans des Stations Alliées de ne point faire sortir les bâtimens qu’il avait envahis, est - ce que d’autres n’auraient pas quitté Hydra avec mission d’insurrectionner le pays? Est-ce qu’en effet deux bricks n’ont pas été l’un à Salamine portant à son bord Zami Caratasso, l’autre à Cranidi portant d’autres émissaires?

Mais quand bien même nul bâtiment des insurgés ne fût sorti ni de Poros ni d’Hydra, les Hydriotes auraient cependant acquis aux yeux de la nation le caractère d’un pouvoir légitime lequel est appelé à tracter d’égal à égal avec le Gouvernement Grec, sous la médiation des Commandans des Stations Alliées. Quel[le] eût été l’impression que devait produire ce fait sur l’esprit des Grecs? et quelles les conséquences? /

φ. 2v Les Grecs auraient dû penser que c’est à l’insurrection que les Puissances Alliées donnent leur appui moral. Dès lors par quels moyens compteraient Elles faire respecter un ordre de choses qu’Elles ont positivement déclaré de vouloir maintenir?

Je dicte à la hâte ces observations, mais vous saurez les développer et en faire le meilleur usage pour nos pauvres affaires.

Σελ. 190
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/191.gif&w=550&h=800

Je vous salue et je suis tout à vous

( signature )

Déclaration

Mess(ieurs) les Commandans des Stations Alliées réitéreront à la Communauté d’Hydra la déclaration qu’ils ont déjà faite aux chefs qui se sont emparé des bâtimens de l’Etat Grec et de l’Arsenal à Poros:

Que conformément aux intentions de leurs Cours et au désir de S(on) E(xcellence) le Président de la Grèce la dite Communauté doit s’empresser d’ordonner aux chefs qu’elle a envoyés à Poros de se retirer et de laisser les bâtimens et l’Arsenal dans l’état où ils les ont trouvés.

Que si la Communauté d’Hydra se refuse d’obéir à cette injonction Mess(ieurs) les Commandans ne pourront permettre à aucun des bâtimens de guerre prenant part à l’insurrection de naviguer librement et qu’il sera s’il est trouvé à la mer refoulé dans le port du départ.

Que pour empêcher que l’insurrection ne s’étende ils regarderont comme bâtimens à son service, tous ceux qui auront à leur bord des munitions de guerre, des armes, ou tout autre objet qui constituent ordinairement un bâtiment de l’Etat et qu’enfin ils ne permettront de libre navigation dans les lieux insurgés que celle des bâtimens nécessaires à l’approvisionnement de la population des îles.

Mess(ieurs) les Commandans sont autorisés à ajouter:

Que si les Hydriotes se retirent de leur propre mouvement de Poros, et qu’ils se désistent de tout acte et mouvement ultérieur contre l’ordre actuel de choses provisoirement établi en Grèce, le Gouvernement proclamera un complet oubli du passé et verra conséquemment avec une pleine satisfaction que les députés d’Hydra assistent comme ceux de toutes les autres provinces de l’Etat au Congrès National qui est convoqué à Argos pour le 15 du mois de Sept(embre). /

φ. 1v La déclaration qui précède a été signée par Mess(ieurs) Lalande et Lyons le 31 juil(le)t/12 août à Nauplie. Ces Messieurs sont partis ensuite pour Poros afin que M(onsieur) l’Amiral la signât aussi et se chargeât en commun avec eux de cette commission. Le 1/13 août Miaoulis fit sauter les bâtimens. J’ignore ce qui en adviendra.

( initiales)

Σελ. 191
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/192.gif&w=550&h=800

57

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 357 - 358.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον Εϋνάρδο για τις εξελίξεις στην εσωτερική κατάσταση της χώρας].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Genève.

Nauplie, 3/15 août 1831

Je vous écris, mon cher Eynard, ces lignes pour vous donner signe de vie, et pour vous prier de rabattre les neuf dixièmes de toutes les nouvelles que l’on vous donnera sur notre situation. Elle n’est nullement bonne, mais elle pourrait être plus mauvaise.

Des Hydriotes, menés par nos faiseurs de grandes semaines, se sont mis en révolte, avec la prétention de se faire suivre par l’Archipel, et puis par les provinces du Péloponèse et de la Grèce continentale. Ils n’ont réussi qu’à faire brûler par Miaoulis la seule frégate que nous avions et une corvette.

Cette catastrophe et toutes ses circonstances menacent d’anéantir notre marine et notre commerce. Je fais tout ce qui peut dépendre de moi pour prévenir cette grande calamité.

Je suis toujours sans aucun secours pécuniaire, et très-peu aidé par l’alliance sous tous les rapports; néanmoins je ne me décourage pas, puisque je sais que Dieu est avec nous.

Vous ne serez pas étonné si dans ce moment je ne réponds pas à votre lettre du 20 mai de Florence.

Σελ. 192
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/193.gif&w=550&h=800

58

IΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 23, 1 δίφυλλο (αρ. 1193), 25,4 X 20,1 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 362 - 367 και Αρχείο Καποδίστρια.

[Ο Κυβερνήτης αναφέρει στον πρίγκηπα Σούτσο τις εξελίξεις στο εσωτερικό της χώρας μετά τα γεγονότα του Πόρου. Αναλύει διεξοδικά τη στάση που κράτησε ο ίδιος απέναντι στον ανώτερο Γάλλο αξιωματικό Pauzié, ο οποίος, επί αρκετά μεγάλο χρονικό διάστημα, δυσφημούσε την Ελληνική Κυβέρνηση προφορικά η γραπτά.]

A M(onsieu)r le Prince Soutzo à Paris

Nauplie, le 13/25 Août 1831

C’est par la voie d’Ancône que je vous ai expédié, mon Prince, mes lettres en date du 3/15 Août. Je les ai accompagnées de beaucoup de documens. Je joins ici la suite et pour mettre à votre disposition les adresses de l’armée et de la marine je joins aussi ici la gazette grecque laquelle vient de publier ces pièces.

Vous verrez que la nation toute entière reprouve hautement les attentats de Poros et qu’elle demande au Gouvernement la punition exemplaire des auteurs et promoteurs. Le Ministère de la justice s’occupe d’un rapport qui sera publié et par lequel le Gouvernement sera fondé à appeler par devant la Cour qui doit connaître des crimes de haute trahison, les chefs de la révolte.

Ce qui me fait le plus de peine dans ces graves circonctances, c’est que ces hommes de malheur semblent tous les jours plus encouragés à ne pas se désister de leurs coupables desseins. Quoique surveillés par un brick français qui défend la sortie d’Hydra à tout bâtiment armé, quoique M(onsieur) le Contre Amiral Ricord ait été à la poursuite de deux bricks Hydriotes qui s’étaient échappés avant l’établissement de la croisière, les meneurs ne renoncent pas à la tâche de faire des complices. Ils ont envoyé

Σελ. 193
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/194.gif&w=550&h=800

et ils envoyent par des voies détournées des émissaires partout où ils espèrent pouvoir recruter des proselytes. En tout dernier lieu quelques uns de ces Agens ont été à Liméni et ont tâché en même tems de débaucher les équipages des petits bâtimens Grecs qui veillent sur les côtes du Magne afin de préserver la navigation de la piraterie. J’ignore s’ils ont complètement réussi à attirer à Hydra deux de ces bâtimens.

M(onsieu)r l’Amiral Ricord vient d’arriver et bientôt je connaîtrai le résultat de sa course dans l’Archipel, et je vous en ferai part.

Autant que je puis en juger notre situation est toujours critique à raison de la persévérance de nos révolutionnaires et des circonstances extérieures qui la motivent. Je dis circonstances pour ne pas dire davantage, car si comme M(onsieu)r l’Amiral Ricord et M(onsieu)r le B(aron) Rukman, Mes(sieurs) les Commandans des stations anglaise et française et Mess(ieurs) Rouen et Dawkins avaient pu se prononcer et agir d’une manière décidée et positive, nul doute que des hommes égarés ne fussent revenus sur le chemin de l’honneur et du devoir, nul doute aussi que les principaux auteurs de cette funeste parodie révolutionnaire n’eussent demandé grâce et pardon.

Quoi qu’il en soit, le tems nous dévoilera ce mystère; espérons que φ. lv ce/sera sous peu de jours. Sans cela je ne puis pas vous dire ce que deviendra ce malheureux pays.

Je vous ai recommandé par mes lettres du 3/15 Août de présenter un Mémoire à la Conférence de Londres. Dans la ferme conviction que vous avez déjà rempli cette tâche je vous engage aujourdhui à faire l’extrait des documens que je vous transmets, de les accompagner des observations que je viens de vous faire à la hâte et d’envoyer le tout à L(eurs) E(xcellences) Mes(sieurs) les Plénipotentiaires des Cours Alliées afin qu’Elles ne jugent pas de la situation actuelle de la Grèce sans avoir aumoins entendu aussi le Gouvernement.

Comme si ce n’était pas assez des entreprises révolutionnaires des Hydriotes pour paralyser le Gouvernement, j’ai à lutter tous les jours avec quelques uns des officiers supérieurs français qui sont au service de l’Etat. L’un d’eux Command(an)t de l’Artillerie et Directeur de l’Ecole Centrale Militaire, M(onsieu)r Pauzié, Capitaine français et Lieut(enan)t Colonel au service de la Grèce a mis le comble à ses égaremens injurieux contre le Gouvernement.

Dans ses relations sociales, et ce qui plus est dans ses relations avec les officiers sous ses ordres, M(onsieu)r Pauzié n’a cessé, surtout dans ces derniers tems, de saisir toutes les occasions pour deverser le blâme et le mépris sur tous les Actes du Gouvernement. Désirant conserver cet officier au service à raison de ses capacités et de son mérite réels, j’ai fait tout ce qui a pu dépendre de moi pour le ramener à d’autres sentimens et à

Σελ. 194
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/195.gif&w=550&h=800

une conduite plus analogue à ses devoirs. J’ai demandé pour lui des faveurs de la part de son Gouverne(men)t et j’ai pris la liberté d’en écrire dans le tems à M(onsieu)r le Maréchal Duc de Dalmatie. Lorsqu’en janvier et février derniers il a itérativement demandé sa démission par suite de démêlés qu’il avait eu avec M(onsieu)r Gérard Directeur du Corps régulier et avec M(onsieu)r Pourchet Directeur de l’Arsenal, je me suis interposé, et j’ai tâché grâce aussi à l’intervention de M(onsieu)r Eyceronnier, Commandant de l’Artillerie dans la Brigade française, de ne pas donner suite aux demandes de M(onsieu)r Pauzié et de le faire rester à son poste. Mais connaissant par une pénible expérience combien il importait de mettre un frein au caractère de cet officier je me suis bien gardé de faire donner aucune réponse officielle à ses demandes de démission.

Les funestes évenemens d’Hydra et de Poros vinrent ensuite ses symφ.2Γ pathies au/point qu’il ne sût plus se contenir. Sa correspondance avec le Ministre de la Guerre et jusque dans la moindre petite affaire fût désormais inadmissible à raison des termes inconvenants ou plutôt injurieux qu’il paraissait prodiguer à dessein à ce fonctionnaire du Gouvernement. S’il se permettait de manquer à ce dernier par ses lettres jugez quel devait être son langage au milieu des élèves dont il devait diriger l’éducation, au milieu des officiers qu’il devait former à la discipline. Il n’y avait pas de jour où je ne fusse accablé de plaintes et de récriminations de la part des officiers Grecs qui ne pouvaient tolérer de voir méprisé le Gouvernement, publiquement, par cet officier supérieur. Tous les efforts que j’ai faits en appelant auprès de moi M(onsieu)r Pauzié et en le priant de se modérer, ont été inutiles. Il ne me restait donc plus qu’à accepter aujourdhui la demande de démission qu’il m’avait fait parvenir en janvier. Avant d’arrêter cette mesure j’en ai prévenu M(onsieu)r le Général Gérard. M(onsieu)r Pauzié pour me faire changer de détermination m’a adressé une lettre dont je joins ici la copie.

Ce document me dispense de vous en communiquer une foule d’autres qui vous caractériseraient encore plus l’homme. Si au moment de demander au Gouvernem(en)t une faveur, M(onsieu)r Pauzié ne sait que l’insulter grossièrement, jugez des procédés qu’il tenait journellement envers le Ministre de la Guerre.

Je joins ici une lettre à S(on) E(xcellence) le Duc de Dalmatie pour lui annoncer que je suis forcé de donner à M(onsieu)r Pauzié sa démission et pour le prier de vous accorder une audience dans laquelle vous vous ferez un devoir de l’entretenir plus en détail de cette désagréable affaire.

Les officiers français qui comme M(onsieu)r Pourchet remplissent avec zèle leurs devoirs et qui font profession de sentimene honorables sont chéris par le Gouvernement et il se félicite toutes les fois qu’il peut saisir une occasion de leur témoigner sa confiance et sa gratitude.

Σελ. 195
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/196.gif&w=550&h=800

En donnant provisoirement le commandement de l’Artillerie et la direction de l’Ecole Centrale Militaire à M(onsieu)r le Lieut(enan)t Colonel Rayko, j’ai confié définitivement la direction du matériel de l’Artilleφ. 2V rie à M(onsieu)r Pourchet/en le plaçant, d’après le désir qu’il m’a exprimé, de manière à n’avoir de relations directes qu’avec le Ministère de la Guerre.

Vous pouvez donc donner à M(onsieu)r le Maréchal Soult l’assurance que c’est pour prévenir le désordre auquel aurait donné lieu la conduite et le langage de M(onsieu)r Pauzié, tant dans le bataillon d’Artillerie qu’à l’Ecole militaire que j’ai dû dispenser cet officier supérieur de continuer ses services à la Grèce.

Je suis loin de vouloir faire pour cela du tort à la carrière qu’il peut fournir en France. Dans une autre position, placé sous des chefs que savent et peuvent maintenir leurs subordonnés dans le devoir, M(onsieu)r Pauzié dont les capacités semblent incontestables servira encore la France avec distinction.

Si comme je l’espère vous obteniez de M(onsieu)r le Maréchal Duc de Dalmatie une audience, veuillez lui faire part de toutes ces observations et mettez sous ses yeux la copie de la lettre de M(onsieu)r Pauzié que je vous envoie.

Je ne vous répéterai pas ce que je vous ai écrit par ma dernière lettre. Faites tout ce qui peut dépendre de vous pour hâter les décisions des Cours Alliées ou dumoins pour faire arriver en Grèce quelques secours pécuniaires et les instructions collectives que je vous ai engagé à demander à la Conférence de Londres.

Agréez, Mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

Je n’ai pas encore vu l’Amiral Ricord. Je vous écrirai par la poste prochaine.

59

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 386-390 και Αρχείο Καποδίστρια.

Σελ. 196
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/197.gif&w=550&h=800

[Ο Καποδίστριας περιγράφει τις δυσκολίες που αντιμετωπίζει, οι οποίες οφείλονται όχι μόνο στις ενέργειες των αντιπολιτευόμενων κύκλων, αλλά, κυρίως, στη βοήθεια και την ενθάρρυνση που παρέχουν στους επαναστάτες οι ξένοι αξιωματικοί].

A M(onsieur) le Prince Soutzos, à Paris.

Nauplie, 24 août / 5 septembre 1831

C’est le 18/30 de ce mois que j’ai reçu, mon prince, vos dépêches du 30 juillet, et le 7 de ce même mois celles sous les numéros 25 et 26.

Je ne saurais assez vous remercier du zèle et de l’empressement que vous avez mis à me faire parvenir les informations importantes qu’elles renferment.

L’ensemble de ces informations, les détails que nous apportent les journaux ministériels et ceux de l’opposition, me font grandement soupçonner que la guerre est inévitable, quels que soient les efforts que fait et fera la diplomatie pour la retarder au moins pour le moment.

La guerre est dans les choses, ou si l’on veut dans les intérêts; que peuvent dès lors les paroles qui ne représentent ni les unes ni les autres?

Je suis porté à croire que la communication confidentielle qu’on vous a faite est de bonne source. Je pense aussi que si la guerre éclate, l’Angleterre ne se prononcera pas, et qu’elle demeurera neutre.

Un homme très-sage et très-profond a dit qu’en politique souvent ce qui ne paraît pas probable est possible. S’il doit en être ainsi dans ces graves et périlleuses circonstances, il se peut encore que la paix se maintienne, et que dès lors l’affaire de la Grèce se décide sous les auspices de l’alliance.

Dans cette dernière hypothèse comme dans toute autre, nous devons remplir nos devoirs en honneur et conscience.

Fermement résolu de remplir les miens jusqu’à la dernière extrémité, je vous transmets aujourd’hui le mémoire adressé à la conférence de Londres, que je vous ai annoncé par mes dernières lettres. Je vous envoie aussi plusieurs documents que vous vous empresserez de mettre également sous les yeux de L(eurs) E(xcellences) les représentants des cours alliées.

Ces documents sont: le contenu des adresses des provinces et de l’armée, le rapport du ministère de la justice sur la révolution d’Hydra et sur les attentats de Poros. Les autres qui font suite à cette pièce donneront l’idée de l’état des choses jusqu’au moment du départ du courrier.

Ces documents et ceux dont ils résultent jettent, ce me semble, un grand jour sur notre situation intérieure, et ne laissent pas de doute sur la nature des remèdes dont la prompte application peut faire encore le salut de la Grèce.

Si la conférence de Londres existe encore, ces remèdes sont faciles. Si

Σελ. 197
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/198.gif&w=550&h=800

elle ne les a pas adoptés sur vos demandes réitérées, elle pourra encore les adopter, et ce pays sera encore en état de répondre aux vœux des Puissances alliées. Dans le cas contraire, quelles que soient les combinaisons, nous devons faire connaître la vérité tout entière à chacun des trois cabinets. Dans cette hypothèse vous vous donnerez la peine de tirer des copies du mémoire, et vous les ferez parvenir officiellement aux ministères anglais et français, et à Messieurs les ambassadeurs de Russie. Vous tâcherez d’obtenir au moins un accusé de réception.

Je ne répondrai aujourd’hui ni aux questions qui regardent les revenus des provinces dont on se propose de demander la concession à la Porte, ni à celles des Vacoufs; je crois tout ceci hors de saison. Quand même je me tromperais, il y aura toujours temps de faire amende honorable.

J’en dis de même de la proposition que vous m’avez faite quant au mode de pourvoir aux objets d’équipement pour nos troupes. Votre plan suppose l’emprunt et une avance; si cette double supposition se réalise, j’approuve votre idée et je vous autorise à y donner suite.

Je mets un si grand intérêt à vous faire recevoir promptement et sûrement le mémoire et la présente dépêche, que j’expédie un courrier ad hoc à Ancone.

Je vous le répéterai. Soyez bien assuré mon prince, que je demeurerai ferme à mon poste jusqu’au dernier moment, et que si des circonstances majeures m’engagent à le quitter, je ne le ferai jamais qu’en employant tous mes efforts pour justifier la confiance dont la nation me donne tous les jours des preuves très-touchantes.

P. S. Au moment de faire cacheter le paquet, je reçois deux rapports de Salamine et un de Syra. Je les fais copier et je les joins ici.

Vous verrez quelle est la mission dont a été chargée la corvette française la Lionne. Son commandant a réprimandé le gouverneur civil et les officiers de la garnison, d’avoir opposé aux Hydriotes la résistance des armes. Il leur a dit en toutes lettres que sous peu de jours les patriotes d’Hydra triompheront du président, que M(onsieur) Ricord sera renvoyé avec ses bâtiments, et que ceux qui s’opposent aux Hydriotes agissent en aveugles qui ne connaissent pas leurs véritables intérêts.

M(onsieur) Lyons a engagé les coryphées de la révolte de Syra à délier la bourse, attendu que le président est fort du Péloponèse et de la Grèce continentale, qu’il a de l’argent, et que s’il réunit le congrès ils seront perdus, attendu que les Puissances alliées ne peuvent pas intervenir dans les affaires intérieures.

Ces documents sont d’une haute importance. Ils prouvent que le gouvernement provisoire lutte, non avec les Hydriotes et le peu d’hommes

Σελ. 198
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/199.gif&w=550&h=800

qui les mènent, mais avec les grands patrons qui les protègent désormais ouvertement.

M(onsieur) l’ambassadeur Gordon vient d’arriver de Constantinople. Il a passé par Hydra. Il a à son bord M(onsieur) Clonarès, l’un des brouillons que le gouvernement a dû faire sortir d’Argos.

Je fais complimenter Monsieur l’ambassadeur. Il viendra me voir; je lui parlerai clair. C’est une ancienne connaissance. Tout ce que vous apporte le courrier de ce jour, vous donne assez la mesure des circonstances périlleuses et critiques dans lesquelles se trouvent le pays et son gouvernement.

60

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 390-391.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον Εϋνάρδο για τα προβλήματα τα οποία αντιμετωπίζει στο εσωτερικό της χώρας και για τις οικονομικές τους συναλλαγές].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Genève.

Nauplie, 24 août / 5 septembre 1831

C’est avec une véritable satisfaction que j’ai reçu, mon cher Eynard, en tout dernier lieu votre lettre de Genève en date du 18 juin.

Comme je vous l’ai dit par ma lettre du 3/15 août, je suis condamné à combattre les folies qui nous viennent du dehors, et je les combats en manquant complètement du moyen le plus efficace, c’est-à-dire d’argent. Néanmoins j’ai une pleine confiance en Dieu, et je ne perds pas courage. Jusqu’ici la masse de la nation s’est montrée sous un jour très-honorable. Il en est de même de l’armée; elle a un trimestre à recevoir, et cependant elle demeure ferme dans les sentiments d’honneur et de fidélité. La marine s’est laissé gagner par les séductions de ses ennemis. Cependant l’île de Spetzia, une grande partie des Psariotes, et quelques Hydriotes sont restés fidèles ; et nous avons encore à la voile quelques bâtiments armés à la hâte après la catastrophe de Poros.

Σελ. 199
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/200.gif&w=550&h=800

Ne soyez pas en peine pour vos 200.000 francs. Je vous les ferai garantir par l’assemblée nationale, ce qui vaudra mieux que toute autre autorité.

Le prince Soutzos m’écrit en date du 7 août. Il espère encore le maintien de la paix et la possibilité des subsides que les Puissances alliées nous ont promis. Je voudrais bien partager la même espérance, mais je n’ose pas y compter.

Dites mille choses de ma part à M(ada)me Eynard. Je vous serre la main de tout mon cœur.

61

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 391 - 398 και Αρχείο Καποδίστρια.

[Ο Καποδίστριας γράφει στον πρίγκηπα Σούτσο για την κατάσταση που επικρατεί στην Ελλάδα και για τα διαβήματά του προς ξένους αρμόδιους, ώστε να σταματήσουν οι ξένοι αξιωματικοί να υποστηρίζουν ενέργειες που στρέφονται ενάντια στην Κυβέρνηση].

A M(onsieur) le Prince Soutzos, à Paris.

Nauplie, 31 août / 12 septembre 1831

Nous avons ici les journaux français jusqu’à la date du 18, mais je n’ai pas reçu par cette occasion de vos nouvelles. Les dernières sont du 7 ; je vous ai répondu par mon expédition en date du 24 de ce mois, voie d’Ancône; et je joins ici le duplicata des documents qu’elle vous porte. J’en ajoute deux autres qui vous mettent en mesures de bien apprécier la situation des îles de la mer Égée.

Vous pouvez par conséquent donner des informations positives sur le véritable état des choses. Je le résume encore une fois.

La clique d’Hydra, protégée toujours par les commandants des stations française et anglaise et par Messieurs les résidents de ces deux Puissances, reste ferme dans ses projets subversifs.

Σελ. 200
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/201.gif&w=550&h=800

Tous mes efforts se réduisent aujourd’hui à maintenir le statu quo, au moins jusqu’à l’arrivée des réponses qu’on attend de France et d’Angleterre, et qu’on lui fait espérer favorables à l’accomplissement de ses desseins. Ce statu quo n’est rien moins qu’inoffensif pour la nation. Les bâtiments hydriotes oppriment et ravagent l’Archipel, fomentent les troubles et la guerre civile dans le Magne, coupent enfin, autant qu’ils le peuvent, les communications maritimes du gouvernement avec différents points de l’état.

Plus cette crise se prolonge, et plus le gouvernement est dans la douloureuse nécessité d’armer les citoyens pour la défense de leurs propres foyers. Tout ceci se passe au moment où je n’ai, comme je vous l’ai marqué itérativement, ni fonds en caisse, ni subsides, ni crédit, ni l’espoir d’obtenir des uns ni de l’autre. Néanmoins nous nous défendons, et la révolution ne fait pas de progrès. Si elle n’était pas encouragée, elle ferait des pas rétrogrades sur le terrain étroit qu’elle a choisi pour le centre de ses folles et criminelles entreprises.

Dans cet état de choses, M(onsieur) Gordon de retour de son ambassade à Constantinople est arrivé à Nauplie après avoir visité Athènes. J’ai l’honneur de connaître M(onsieur) Gordon depuis longtemps, ayant été en relations d’affaires avec lui à Vienne, à Carlsbad, à Laybach et ailleurs. Nous nous sommes donc entretenus longuement à cœur ouvert sur la déplorable situation de la Grèce. Je lui ai fait part avec un entier abandon des observations que j’avais pris la liberté d’adresser à Milord Palmerston, et de celles que j’ai consignées dans le mémoire destiné à la conférence de Londres.

M(onsieur) Gordon semble avoir jugé des hommes et des choses comme un personnage de sa sphère le doit, et les vœux qu’il m’a témoignés le prouvent. Il a désiré contribuer à rétablir en quelque sorte la confiance entre les représentants des cours alliées, les commandants des stations et le gouvernement, et leur faire adopter d’un commun accord des mesures au moyen desquelles on puisse arrêter dans leur source les menées révolutionnaires, au moins jusqu’à ce que la conférence de Londres se prononce ou que le congrès national soit assemblé.

Je ne vous répéterai pas les longs entretiens que j’ai eus avec Monsieur) Gordon. Vous en aurez une première idée dans la copie ci-jointe d’un billet que m’a écrit hier matin M(onsieur) le baron Rukmann, et dans la courte réponse que je lui ai faite.

Le courrier de ce jour partira avant que la négociation dont Monsieur) Gordon a eu l’extrême bonté d’être l’intermédiaire ait un dénouement. Ce que je puis vous dire cependant d’avance, c’est qu’elle ne peut avoir de suite, que pour autant que le gouvernement s’assurera que les Hydriotes sont mis dans l’impossibilité matérielle et morale de continuer

Σελ. 201
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/202.gif&w=550&h=800

leurs pratiques hostiles contre le gouvernement et les provinces de l’état, tant dans l’Archipel que dans le Péloponèse et dans la Grèce continentale.

Ils seront dans l’impossibilité matérielle, lorsque les commandants des stations alliées leur auront enlevé les moyens de faire sortir du port d’Hydra des bâtiments armés, ou lorsqu’ils n’auront plus en main des gages qui leur donnent une pleine et entière sécurité à cet égard.

Ils seront dans l’impossibilité morale, lorsqu’en prenant ces mesures on procédera dans des formes qui puissent convaincre les hommes de la révolution et tous les Hellènes de la haute improbation dont les représentants des cours alliées frappent les projets insensés et coupables, qui menacent des suites de l’anarchie ce malheureux pays.

Hors de là, tout ce qu’on ferait dans un système de prétendue conciliation aggraverait le mal, et rendrait peut-être inefficace plus tard l’action salutaire d’un prompt remède.

Ma conviction est à cet égard aussi profonde qu’invariable; Monsieur) Gordon paraît ne pas en douter. Nous allons voir ce qui en résultera; mais je ne m’attends à rien de bien satisfaisant, et la raison en est que Messieurs les résidents et Messieurs les commandants se sont trop avancés avec les coryphées de notre essai révolutionnaire.

Ils ont pensé, et ils pensent encore, que le peu d’hommes dont ils se sont laissés entourer depuis deux ans, représentent la nation. Ils ont accordé à ces hommes pleine confiance. Ils ont répété peut-être à leurs cours les informations qu’ils leur ont données. Messieurs les résidents et Messieurs les commandants sont donc dans la pénible nécessité de les soutenir. Il ne leur suffit pas de les sauver. Ils veulent plus: ils veulent leur garantir une espèce de considération et d’influence, si ce n’est dans le pays, au moins auprès de leurs cours.

Toute la question est là. Je n’ose pas me flatter que M(onsieur) Gordon puisse la trancher de manière à satisfaire Messieurs les résidents et Messieurs les commandants, et à obtenir en même temps l’assentiment du gouvernement provisoire.

Quelles que soient mes dispositions personnelles à tout concilier, je ne puis pas y donner suite au prix des devoirs que j’ai à remplir pour répondre à la confiance de la nation.

En jetant un coup d’œil sur l’ensemble des faits, il me semble démontré jusqu’à la dernière évidence que le gouvernement a toujours voulu ramener les hommes égarés, par la voie de la persuasion et non par celle de la force.

Tant qu’ils n’ont fait que parler, écrire des adresses, et imprimer des libelles, il les a laissés faire. Les menées et les complots datent du mois de janvier. Quelles mesures le gouvernement a-t-il prises pour les arrêter?

Σελ. 202
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/203.gif&w=550&h=800

Aucune. Il a voulu que ces hommes fussent jugés par leurs œuvres. Il a voulu plus: il a mis à l’épreuve la nation. Il s’est dit: Si elle sait apprécier ses véritables intérêts, elle ne se laissera pas ébranler, et elle demeurera tranquille. Cette attente n’a pas été trompée. La nation en masse a rejeté et rejette les projets coupables de nos révolutionnaires, quoique appuyés au moins par les apparences d’une protection imposante.

Mais le gouvernement pouvait-il, devait-il, laisser ces hommes agir hostilement contre lui, et ce qui est plus encore, contre les provinces amies de l’ordre et de la tranquillité? C’est alors, et ce n’est qu’alors, qu’il a dû se garantir au moyen de la force.

Tel est le point de vue sous lequel je vous engage à faire envisager nos tristes affaires et la position du gouvernement, toutes les fois qu’il s’agira de faire des apologies. Je répugne à croire que la conférence de Londres vous place dans cette nécessité.

Les expéditions que les Hydriotes ont faites à Maïna portent leur fruit. On se bat dans les montagnes. J’ai été obligé de mettre à l’abri d’un coup de main Calamata et Mistra. En attendant, la piraterie a commencé sur les côtes du Magne. J’y ai envoyé trois de nos bâtiments. J’ignore ce qu’ils pourront faire.

Les choses restant dans l’état actuel, c’est-à-dire si l’insurrection continue à être protégée, le mal empirera tous les jours davantage. Il sera plus tard difficile, sinon impossible, d’y remédier. Pendant qu’il en est temps encore, tout peut être sauvé. L’ordre peut se rétablir: mais il faut que la conférence de Londres se prononce; il faut qu’elle envoie des subsides. Ce sont les deux conditions de rigueur.

Insistez sur ces points. Faisons notre devoir; Dieu fera le reste.

P. S. Les protecteurs des Hydriotes se plaignent maintenant que le gouvernement ait mis en accusation les promoteurs de la catastrophe de Poros.

En réponse j’ai fait une observation, sur laquelle il importe que vous vous arrêtiez en cas de besoin.

L’attentat de Poros a été consommé le 1/13 août. Le rapport du ministère de la justice et la proclamation du gouvernement portent la date 14/26. Que s’est-il passé dans cet intervalle?

Messieurs les commandants des stations alliées ont déclaré aux Hydriotes que leurs bâtiments ne sortiraient pas du port; et que s’ils sortaient ils y seraient refoulés, et qu’une croisière allait être établie à cet effet.

Malgré la déclaration, malgré la croisière, trois expéditions ont passé sous les yeux du brick chargé de la croisière: l’une pour Salamine, l’autre pour l’Archipel, et la troisième pour Maïna.

Ce n’est que lorsque le gouvernement a reçu les rapports de Salamine,

Σελ. 203
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/204.gif&w=550&h=800

de Maina, de Syra et de Siphnos, qu’il a signé la proclamation du 14/26, et expédié des troupes sur la côte du Péloponèse opposée à l’île d’Hydra. Pouvait-il se dispenser de prendre ces mesures? Il a laissé aux Hydriotes le temps de reconnaître leur crime, et de revenir spontanément sur la route du devoir et de l’honneur. Il leur aurait pardonné; ils ne l’ont pas voulu.

Si les déclarations de Messieurs les commandants des stations alliées étaient vraies et formelles, en ne s’y conformant pas les Hydriotes n’auraient-ils pas dû perdre tout droit quelconque à l’intervention de Messieurs les commandants et de Messieurs les résidents? Tout au contraire: ces messieurs les protègent encore.

Je reviens avec une peine inexprimable sur ces observations. Vous en ferez l’usage que vous jugerez le plus nécessaire.

62

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 405 - 415 και Αρχείο Καποδίστρια.

[Ακόμη μία φορά ο Καποδίστριας εκφράζει την αδημονία του για την ολοκλήρωση των διαβουλεύσεων της διάσκεψης του Λονδίνου. Περιγράφει τις νέες εξελίξεις των επαναστατικών κινημάτων και αναλύει τη στάση του, η οποία είναι πάντοτε σταθερή].

A M(onsieur) le Prince Soutzos, à Paris.

Nauplie, 14/26 septembre 1831

M(onsieur) de Regny est arrivé, et il vient de me remettre votre lettre du 10/22 août. Vous ne m’accusez que la réception des miennes en date du 1/13 juillet. Celles qui les ont suivies jusqu’à la date du 31 du mois passé, et que je vous ai expédiées par la voie d’Ancône et de Modon, doivent à cette heure vous être parvenues. J’aime à espérer que, muni de toutes les informations qu’elles vous apportent, vous aurez pu remplir

Σελ. 204
http://62.217.127.123/~jkok/kapodistrias/includes/resources/auto-thumbnails.php?img=/home/jkok/public_html/kapodistrias/uploads/book_files/9/gif/205.gif&w=550&h=800

avec succès la tâche importante que la confiance du gouvernement vous a assignée.

Je continuerai d’abord le récit de nos misères. Je vous avais annoncé par ma dernière du 31 août / 12 septembre les négociations amicales de M(onsieur) Gordon; mais en même temps je ne vous ai point laissé ignorer le peu d’espoir que j’entretenais d’un résultat satisfaisant.

Les pièces ci-jointes sous les lettres A et B vous prouvent que je ne me suis pas trompé. La première est un projet de note verbale dont la rédaction appartient, me dit-on, à M(onsieur) le commandant Lalande. M(onsieur) Gordon en me la communiquant confidentiellement a reconnu avec moi qu’il m’était impossible de l’admettre. L’esprit dans lequel cette pièce était conçue, les termes dans lesquels elle exposait l’état des choses, les mesures enfin qu’elle proposait pour y remédier, tout était de nature à encourager d’une part l’insurrection, et de l’autre à déconsidérer le gouvernement. Le peu de notes dont j’accompagne cette pièce vous donnent le résumé de mon entretien avec M(onsieur) Gordon.

Ayant reconnu, comme je viens de vous le faire observer, qu’il m’était impossible de recevoir une semblable communication et de consentir aux mesures qu’elle proposait, M(onsieur) Gordon prit la plume, et voulut bien tracer sur le papier la courte proposition que je lui exposai de vive voix. C’est l’annexe sous la lettre B.

Après avoir expliqué encore une fois à M(onsieur) Gordon toute ma pensée sur la situation intérieure du pays, je l’ai instamment prié de solliciter les décisions définitives de la conférence, ne fût-ce que sur les deux questions vitales, c’est-à-dire la nomination du prince souverain et les subsides.

M(onsieur) Gordon est parti le jour même, et j’aime à me flatter qu’il ne tardera pas à informer Milord Palmerston des faits dont il a été témoin durant le peu de jours qu’il est resté ici.

Le lendemain du départ de M(onsieur) Gordon, Messieurs les commandants des stations alliées m’ont fait l’honneur de venir me voir. Ils m’ont parlé de deux propositions que M(onsieur) Gordon leur avait communiquées. J’en ai pris connaissance, et je leur ai répété que j’étais prêt à les adopter, et à concourir de tous mes efforts pour que les mesures qu’elles indiquent soient mises à exécution.

M(onsieur) Lalande qui portait la parole de la part de ses collègues revint alors sur la nécessité d’accorder aux Hydriotes la liberté de faire sortir leurs bâtiments de commerce, et de leur promettre en même temps qu’ils seraient reçus dans les ports de l’état.

Il serait trop long, mon prince, de répéter ici toutes les observations que j’ai dû faire à M(onsieur) Lalande, pour lui démontrer que le gouvernement ne pouvait consentir ni à l’une ni à l’autre de ces deux demandes.

Σελ. 205
Φόρμα αναζήτησης
Αναζήτηση λέξεων και φράσεων εντός του βιβλίου: Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
Αποτελέσματα αναζήτησης
    Σελίδα: 186

    ponsable des conséquences. Je leur ai démontré avec des documens à la main que les intrigans qui s’étaient réunis à Hydra avaient essayé à plusieurs reprises mais en vain, d’insurger l’armée et les provinces du Péloponèse et de la Grèce Continentale ; que leurs essais ont eû quelques succès dans l’Archipel, mais que dans les îles mêmes où ils ont pu séduire quelques aventuriers et des hommes timides, la grande majorité des citoyens honnêtes et paisibles ne cessent de m’envoyer des suppliques par lesquelles ils invoquent l’assistance du Gouvernement pour délivrer les îles des Hydriotes. J’ai enfin prouvé à M(essieur)s les Résidens et à M(essieur)s les Commandans que je ne pouvais ni traiter avec l’insurrection ni lui faire des concessions sans trahir la confiance dont la Nation m’honore. En effet les provinces du Péloponnèse et de la Grèce Continentale ont répondu à ma circulaire en date du 8/20 Juillet, et elles s’expriment de manière à ne pas laisser de doute sur la haute improbation dont elles frappent les projets et les mouvemens insurrectionnels des Hydriotes, ainsi que la poignée d’hommes qui les dirigent. Ces adresses sont publiées à mesure que le Gouvernement les reçoit. Ce qui prouve que les citoyens de chaque province ont été en pleine liberté d’exprimer leurs opinions et leurs vœux c’est que j’ai également reçu et fait publier les adresses du peu de citoyens de Calavryta, de Vostitza, de Patras et de quelques étrangers qui se trouvent Φ· 2v à Nauplie lesquels/semblent sympathiser avec les Hydriotes.

    Lorsque toutes les adresses avec leurs signatures auront été publiées il sera aisé de voir de quel côté se trouve l’immense majorité.

    L’ensemble de ces témoignages paraît avoir fait quelque impression sur l’esprit de M(essieur)s les Commandans et j’ose le croire même sur celui de M(essieur)s les Résidens.

    Je dois m’en flatter en songeant qu’après quelques pourparlers nous sommes convenus de la déclaration que M(essieu)rs Lalande et Lyons devaient aller faire directement encore une fois et une dernière fois à la Communauté d’Hydra. L’acte de lâcheté et de barbarie consommé à Poros le 1 Août achèvera j’espère de convaincre ces Messieurs que les Grecs dont ils ont aimé à s’entourer ont constamment surpris leur bonne foi. Ils leur avaient persuadé que toute la Nation allait se soulever pour soutenir le mouvement d’Hydra. Ils verront que toute la Nation se lève pour flétrir ce mouvement et ceux qui en sont les coupables fauteurs.

    Le Congrès National est convoqué au 15 Sept(em)bre et ses délibérations en offriront la preuve !

    J’ignore quels autres désastres sont réservés à ce malheureux pays, ceux qui me semblent les plus imminens sont la piraterie, la peste et le cholera morbus.

    Des forbans se sont déjà montrés au cap Sunium. Un bâtiment arrivé de Constantinople à Spezzia quoique ayant eû dans sa traversée un homme