Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Title:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Contributors:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Date of Publication:1983
 
Pagination:324
 
Subject:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Temporal coverage:1829-1831
 
License:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
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C’est dans le courant de mars que les revenus de l’état sont affermés d’après les usages du pays. D’après les mêmes usages, les fermiers paient d’avance un tiers; mais ce tiers n’entre d’ordinaire dans la caisse que dans l’espace de six ou huit semaines.

Avec ces minces ressources le gouvernement pourra-t-il faire honneur à ses engagements envers les soldats et les marins? Pourra-t-il développer graduellement l’organisation des troupes régulières, en diminuant graduellement le nombre des irrégulières? Pourra-t-il en même temps fournir aux marins d’Hydra, de Spetzia et de Psara, les moyens de radouber leurs bâtiments marchands, qui dépérissent dans les ports?

Je viens de faire en tout dernier lieu, malgré la rigueur de l’hiver, une tournée dans ces îles; et je me suis convaincu de mes propres yeux que le gouvernement ne pourrait pas se dispenser de venir à leur secours.

La misère, et plus que la misère le désœuvrement de quelques milliers de marins, compromettent les plus grands intérêts de la nation. Les Turcs leur offrent dans l’arsenal de Constantinople des places et des emplois. Pourquoi ne les accepteraient-ils pas? Les chancelleries commerciales des ambassadeurs alliés à Constantinople leur offrent provisoirement les pavillons de leurs souverains. Pourquoi les refuseraientils? Or s’ils les acceptent, la Grèce aura-t-elle plus tard un pavillon et une marine?

Ces considérations, que je m’abstiens de développer, m’ont porté à accorder 50.000 talaris aux communautés des trois îles maritimes, afin qu’elles puissent radouber quelques-uns de leurs bâtiments, et donner ainsi de l’occupation, du pain et de bonnes espérances, à leurs matelots. Cette mesure a produit pour le moment un effet salutaire. Mais ce n’est pas tout. Pour sauver notre marine des périls dont elle est menacée, le gouvernement devrait lui faire des avances plus considérables. Mais où les prendre?

Si l’imprimerie m’envoie à temps les nouveaux règlements de notre banque, vous les recevrez par la poste d’aujourd’hui, et vous verrez les garanties que le gouvernement offre aux prêteurs de notre 8 pour 100. Si les placements répondent à mes vœux, l’affaire majeure de la marine sera réglée sur une base nationale et complètement indépendante de toutes les combinaisons de la politique, si toutefois la politique ne s’oppose pas ouvertement à ce que la Grèce ait une véritable existence maritime et commerciale.

Plus je médite cette question grave, et moins je comprends toutes les notions qui parviennent à ma connaissance sur les mesures provisoires que les cours alliées semblent avoir adoptées. Elles offrent, ainsi que je viens de vous le dire, aux Grecs leur pavillon et leur protection

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pour six mois, et jusqu’à ce que la Porte ait reconnu l’état Grec et son pavillon; mais cette offre, au lieu d’être adressée au gouvernement actuel de la Grèce, a été faite directement aux marins, et par l’entremise d’une foule d’agents subalternes. Vous verrez dans les gazettes que je vous envoie les communications que j’ai cru de mon devoir d’adresser à qui de droit.

Il est bon que vous n’ignoriez pas cet état de choses, afin de pouvoir répondre si l’on vous fait quelque question. Dans le cas contraire gardons le silence, et laissons parler les choses.

Tout ceci vous donne, mon cher Eynard, la mesure de l’impatience avec laquelle j’attends les nouvelles que vous me promettez, tant sur le dénouement des négociations à Londres, que sur le résultat des dernières démarches que vous avez faites pour négocier l’emprunt avec la seule garantie de la cour de Russie.

Je n’ai pas cessé de répéter que, si des intérêts majeurs rendaient nécessaire la prolongation des négociations, la conclusion prompte de l’emprunt pourrait encore rendre tolérable cette longue crise. L’emprunt donnerait en effet au gouvernement grec une force morale et matérielle, qui seule le mettrait en état d’avancer l’œuvre de la restauration de ce pays, et de préparer ainsi les voies à l’accomplissement du sort qu’on voudra lui assurer.

J’ignore quel est l’accueil qu’on a fait à mes observations respectueuses. Ce que l’on m’écrit de Constantinople en date du 28 janvier, c’est que les trois représentants des cours alliées, dans l’attente où ils sont des ordres de leurs cabinets, ont consigné mes jérémiades au protocole.

D’un autre côté vous m’annonciez vous-même, mon cher Eynard, par votre lettre du 22, que d’un instant à l’autre arriveraient de Londres les communications officielles des décisions de la conférence. Il y a cinq immenses semaines depuis lors, et je ne reçois aucune nouvelle de votre part.

Quelque pénibles que soient ces retards, les conséquences n’en seraient pas si dangereuses, si la malveillance n’en profitait pas tout à son aise. Le bon sens de cette admirable nation est mis à une rude épreuve depuis l’année dernière.

Des colporteurs de nouvelles, souvent titrés, lui annoncent à tout moment que dans peu de jours il y aura ici un nouvel ordre de choses. D’abord c’était le prince de Baden qui allait se rendre en Grèce, puis le prince Léopold qui était arrivé à Malte; aujourd’hui c’est le prince de Carignan qui vient recueillir ici l’héritage de la royauté de Jérusalem.

Je vous le demande, quel autre pays resterait dans une paisible

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et respectueuse attitude, si l’on s’efforçait de lui persuader avec un certain ton d’autorité, que le gouvernement auquel il obéit a cessé par le fait même, et qu’un autre va le remplacer?

Cependant l’ordre se maintient; la tranquillité est parfaite. Les bons paysans bénissent Dieu, travaillent leurs terres, et haussent les épaules lorsque quelques orateurs les engagent à se préparer à ce grand changement. A l’exception d’une poignée d’hommes à mauvaise conscience, et chaque pays n’en manque pas, tout le reste conserve et renforce, s’il se peut, les sentiments de confiance et de respect qu’il a voués à son gouvernement actuel.

Sous ce point de vue les bruits imprudents qu’on a répandus et qu’on répand encore, rendent plus difficile l’exécution des arrangements que les alliés ont arrêtés. Ce pays, tout sauvage qu’il est encore, a aussi son opinion publique, et elle ne se prononce pas favorablement pour la combinaison d’une royauté, moins encore pour un prince étranger, qui viendrait l’exercer sans garanties. Il est inutile que je vous en explique les motifs.

Ce qui me paraît cependant de toute nécessité et de toute justice, ce que je n’ai pas laissé ignorer dans le temps, c’est que quel que soit le plan dont on sera convenu, puisque c’est par les Grecs et pour les Grecs qu’on voudra l’exécuter, encore faudrait-il le leur communiquer, et combiner dans les formes légales leur participation aux négociations avec la Porte, auxquelles ce plan donnera lieu nécessairement.

J’ignore également ce qui a été décidé sur ce point important. Il en adviendra ce qu’il plaira à Dieu.

M’étant acquitté loyalement de mes devoirs envers les augustes bienfaiteurs de la Grèce, il ne me reste plus qu’à attendre, tout en continuant, autant que faire se pourra, à porter ma croix, et je la porte sans murmurer.

Passons maintenant à des intérêts de détail.

Mes établissements maissants, l’orphanotrophe, l’école normale, l’école militaire, toutes les écoles d’enseignement mutuel, me donnent tous les jours de véritables consolations. Je m’occupe maintenant de la fondation d’un séminaire et d’une école rurale ou ferme-modèle. C’est sur la route de Nauplie à Argos que j’ai assigné un beau et magnifique terrain à cette ferme. Les charrues venues de France sont déjà en usage. Il s’agit maintenant de bâtir le local, des magasins, des étables, des ateliers, et d’acheter des bœufs.

Vos 100.000 francs nous sont arrivés à point nommé. C’est sur cette somme que je prendrai 25 ou 30.000 francs que pourront coûter les bâtisses et les achats du bétail.

Si cette ferme-modèle réussit, nous aurons fait un pas immense

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vers l’amélioration agricole du pays, et je l’espère, attendu que M(onsieur) Paléologue justifie jusqu’ici mon attente.

Ce qui nous manque le plus ici, ce sont des ouvriers. Si je faisais une respectueuse demande au roi de France, pour obtenir quelques places dans l’école des arts et métiers, serait-elle accueillie? Veuillez m’en dire un mot. Plaçant dans cette école une douzaine de jeunes Grecs, le pays aurait dans trois ou quatre ans des maîtres-ouvriers qui en feraient à leur tour une vingtaine.

Je joins ici quatre lettres, une pour M(onsieur) Ruggeri, deux pour les professeurs ***, et la quatrième pour un Zuricois. Cette dernière est une simple réponse, sur laquelle il ne vaut pas la peine de revenir. Quant aux deux professeurs, vous m’obligeriez infiniment de prendre des informations à l’égard de l’institut de l’un et des capacités de l’autre. Si l’institut de M(onsieur)*** est sous la sauvegarde de la bonne opinion de M(essieurs) Lasteyrie et Degerando, je n’hésiterai pas à lui envoyer des élèves, aux conditions avantageuses qu’il me propose. De même si le professeur de Bruxelles est connu avantageusement, et qu’il consente à venir ici avec un traitement modique, je le placerai immédiatement à l’école normale d’Egine, qui en aurait besoin. Enfin si d’après l’opinion des connaisseurs, M(onsieur) Ruggeri a en effet les capacités dont il me parle dans sa lettre, et que vous puissiez me l’assurer, envoyez-le ici. Il prendra la place de maître de dessin à l’école militaire, et il fera aussi l’architecte en dehors de l’école. Voilà tout ce que je puis faire pour lui. Je lui paierai les frais de voyage; et s’il s’agit, pour le mettre en état de partir, de lui donner 2 ou 300 francs, j’y consens et je vous prie de les lui avancer.

Il me reste à vous dire un mot de cette plaie éternelle des Mavromichalis. Sa famille, qui coûte toujours à cette pauvre caisse, ne veut rien faire pour le jeune homme. Elle prétend aussi ne le pouvoir pas. Donnez-lui donc quelque chose, et s’il s’agit de le faire revenir dans ses foyers, payez-lui ses dettes et les frais de voyage. Je ne pense pas qu’en restant à Paris il devienne meilleur, ni pour les siens ni pour la Grèce, et il me serait impossible de me charger plus longtemps de lui.

Je finis cette longue lettre, en exprimant du fond du cœur toute la reconnaissance que je vous dois, pour les services immenses que vous avez rendus, et que vous rendrez encore à cette pauvre et bonne Grèce.

P. S. Au moment de cacheter ma lettre je reçois la vôtre du 30 janvier. Je répondrai à M(onsieur) Ricardo dans le sens que vous me suggérez.

Je vous exprimerai dans peu de jours mon opinion sur le projet

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de M(onsieur) Barbezat. En attendant, je pense comme vous: je crois que c’est trop tôt.

Je vais faire prendre note dans notre compte courant des sommes dont vous m’accréditez, et je finis par vous conjurer de me faire connaître ce que vous apprendrez des longues négociations de Londres. Il est temps qu’on se décide, et qu’on nous dise ce que nous allons devenir. Je serai conséquent, et ne changerai pas.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος III, σ. 494-497.

[Ο Καποδίστριας στέλνει στον Εϋνάρδο τον κανονισμό της Τραπέζης και τον προτρέπει να αναζητήσει μετόχους, ώστε με τα έσοδα από την αγορά μετοχών να ενισχύσει τη ναυτιλία. Πολύ σύντομα, άλλωστε, ελπίζει ότι πρόκειται να του καταβληθούν οι δύο από τις τρεις δόσεις των 600.000 φράγκων, γεγονός που αποδεικνύει ότι οι προσπάθειες του Εϋνάρδου τελεσφόρησαν. Από τη στιγμή που θα του ανακοινωθούν επίσημα οι αποφάσεις της Διάσκεψης του Λονδίνου, ο Κυβερνήτης προτίθεται να γράψει στον πρίγκηπα Λεοπόλδο του Σαξ Κοβούργου, για να τον ενημερώσει για τις προφυλάξεις που δεν θα πρέπει να αμελήσει να πάρει, ώστε να ανταποκριθεί στην αποστολή του. Τέλος, ο Καποδίστριας αναφέρεται στην επιθυμία του να χρησιμοποιήσει για την εξυπηρέτηση των ελληνικών συμφερόντων τον πρίγκηπα Σούτσο, αφού πρώτα ενημερωθεί για τα αποτελέσματα των διαβουλεύσεων των Δυνάμεων.]

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Paris.

Nauplie, 24 février/8 mars 1830

Je continue aujourd’hui, mon cher Eynard, la longue lettre particulière que je vous ai écrite il y a quatre jours.

Je joins ici les exemplaires du règlement de la banque, et je vous prie de faire tout ce qui peut dépendre de vous pour nous procurer des actionnaires. Si la banque peut me procurer des ressources, mon intention

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est, ainsi que je vous l’ai dit, d’en consacrer la plus grande partie à l’encouragement de notre marine.

Je joins ici ma réponse à M(onsieur) Ricardo; vous verrez qu’elle ne préjuge aucune question.

Grâce à votre sollicitude bienveillante, je suis aujourd’hui en état de faire payer régulièrement la solde aux vingt bataillons irréguliers.

M(onsieur) le comte de Panin, qui le premier a reçu les 600.000 francs, me fera pour sa quote-part le subside de janvier et de février, c’est-àdire 400.000 francs.

L’argent envoyé à M(onsieur) de Rouen est déjà à Navarin, et sous peu il sera ici. Il me remettra alors, je pense, sa quote-part pour les deux mois déjà échus, et nous vivrons.

Je tâche aussi d’avancer avec ces secours tant l’organisation des écoles, que d’autres arrangements favorables à l’agriculture.

Je joins ici une copie de l’office que j’adresse à la commission des finances relativement à vos 100.000 francs. Je n’annonce pas les autres dispositions que je compte faire, pour ne pas me faire accabler de demandes.

J’ai lu le discours du roi d’Angleterre, et je ne doute plus de la conclusion finale des négociations concernant l’avenir de la Grèce. J’en ignore le résultat, et je ne me permets pas d’en juger.

Si comme vous me l’annoncez par vos dernières lettres, le prince de Cobourg est en effet appelé par le suffrage des cours alliées à la royauté de la Grèce, et que S(on) A(ltesse) R(oyale) vienne à Paris, veuillez m’en informer une heure plus tôt, afin que je puisse m’acquitter envers elle de mes devoirs.

Vous lui direz, en attendant, que je le conjure d’arriver droit en Grèce. Toute apparence extérieure ferait une mauvaise impression, et un mal que nous pourrions difficilement guérir.

Losque je connaîtrai les propositions que les cours alliées veulent bien faire à ce pays, je prendrai moi-même la liberté d’écrire au prince. Je lui exprimerai en toute âme et conscience mon opinion sur tous les points, et surtout je lui dirai quelles sont les précautions qu’il ne doit pas négliger, afin de se placer d’abord dans une situation où il puisse soutenir, sans se décourager, la tâche pénible qu’il est destiné à remplir.

Je ne vous en dis pas davantage sur ce sujet majeur, parce que je manque de toutes les données nécessaires.

J’ai lu la lettre que vous adresse M(onsieur) Rarbezat. Je persiste à penser que ce n’est pas le moment de livrer votre correspondance aux compilateurs. Dans tous les cas je ne me permettrai pas de contribuer à l’entreprise de M(onsieur) Barbezat. Le public me croirait impatient de l’entretenir de mes faits et gestes. La malveillance me supposerait

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l’intention d’embarrasser mon successeur. Or si je désire que le monde me juge, ce n’est pas assurément sur des plaidoyers écrits, qui peuvent ressembler à l’histoire que M(onsieur) Barbezat se propose d’imprimer. On nous dit de la publier au profit des Grecs. Mais est-ce que l’imprimeur et le rédacteur n’y seront que pour leurs travaux et pour leurs dépenses? C’en est assez sur ce mince intérêt.

Vous n’aviez pas reçu jusqu’au 30 janvier l’office que je vous ai écrit en date du 26 novembre/8 décembre relativement à l’ordre du Sauveur. Ce retard mérite quelque attention. L’expédition que je vous ai envoyée par Modon et par la poste française en renfermait aussi une à l’adresse de M(onsieur) le maréchal Maison. Tâchez de tirer au clair tout ceci.

P. S. J’ai à vous répondre sur la proposition concernant le prince Soutzos.

Quel que soit mon désir de lui procurer le moyen de servir la Grèce, il m’est impossible de le nommer lui seul et le premier. Les Grecs supposeraient que je le charge de mes intérêts personnels, et non de leurs intérêts. Dans quel moment concevraient-ils ce soupçon?

Au reste nous sommes dans l’attente des communications que les cours alliées feront au gouvernement grec. Ces communications reçues, il faudra leur répondre. Il faudra peut - être envoyer une députation au - devant du nouveau chef de la Grèce. L’affaire de l’emprunt et les arrangements avec les créanciers de ce pays, peuvent aussi exiger que vous ayez auprès de vous un ou deux députés grecs. Tout cela pourra se faire d’un trait, et dans cette mesure générale le prince Soutzos pourra avoir sa part, et s’installer alors sous des auspices favorables.

Je vous écris comme si je vous parlais au tuyau de l’oreille.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος III, σ. 505 - 507.

[Ο Καποδίστριας υπενθυμίζει στον Εϋνάρδο τις δυσκολίες που αντιμετωπίζει από την έλλειψη οικονομικών πόρων και τον ενημερώνει για το ότι του ανακοινώθηκε ότι η Ρωσία προτίθεται να θέσει στη διάθεση της Ελληνικής κυβέρνησης μια συμπληρωματική προκαταβολή 400.000 φράγκων, με τα οποία θα μπορέσει να καλύψει τα τρέχοντα έξοδα της δημόσιας διοίκησης. Ο Κυβερνήτης παρακαλεί τον Εϋνάρδο να εξασφαλίσει για λογαριασμό της Ελλάδος ισόποση προκαταβολή από τη Γαλλική κυβέρνηση, ώστε να ανταποκριθεί στις τρέχουσες ανάγκες του επόμενου διμήνου. Με τον τρόπο αυτό θα μπορέσει να περιμένει χωρίς άγχος τη βελτίωση της οικονομικής κατάστασης, η οποία θα επιτευχθεί από τη μια με την καταβολή των τακτικών ετήσιων προσόδων από τους έλληνες πολίτες και από την άλλη με τη σύναψη του δανείου, ή, τουλάχιστον, με την υλοποίηση των συμφωνιών που αφορούν το μέλλον της χώρας, θέματα για τα οποία αγνοεί ακόμη τις αποφάσεις των Δυνάμεων.]

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Paris.

Nauplie, 17/29 mars 1830

La lettre d’office ci-jointe vous fera comprendre en partie, mon cher Eynard, les embarras dans lesquels on tâche de me mettre. Le plus grand de tous serait sans doute le déficit des finances, et c’est pour le prévenir que je vous supplie de déployer tout|votre zèle et toute votre activité.

M(onsieur) le comte de Panin m’a annoncé que S(a) M(ajesté) l’empereur de Russie avait autorisé éventuellement son ambassadeur à Paris à mettre, s’il le fallait, à la disposition du gouvernement grec une avance supplémentaire de 400.000 francs.

Si vous pouvez en obtenir autant de la part du ministère français, nous poumons alors couvrir les dépenses de mai et de juin, et attendre ainsi, sans courir les chances de l’anarchie et du désordre, les revenus du pays, la conclusion de l’emprunt, ou du moins l’exécution des arrangements concernant le sort de la Grèce.

Le silence qu’on garde sur ces deux derniers points ne fait qu’aggraver la crise, et préparer des résultats qui peuvent devenir funestes pour

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ce pays, et qui seront sans contredit complètement contraires aux intérêts et aux vues des Puissances alliées. Leurs agents auprès du gouvernement grec manquent de toute information quelconque, et viennent se consoler chez moi, en demandant à ma vieille expérience l’explication de cette énigme. Je n’en ai aucune à leur donner, quoiqu’il ne me fût nullement difficile d’en trouver la clef.

On prétend savoir que le prince Léopold est déjà arrivé à Paris; j’en serai bien aise, parce qu’au moins par votre intermédiaire S(on) A(ltesse) R(oyale) voudra bien peut-être se mettre en relation avec le pays qu’elle doit gouverner.

Vos dernières lettres sont du 2 février; jugez avec quelle impatience j’attends celles du mois de mars.

Quoique les esprits soient dans une grande fermentation, la tranquillité et l’ordre se maintiennent, et je continue à apporter graduellement dans chaque branche de l’administration toutes les améliorations qui ont été arrêtées par le congrès d’Argos. La fermeté et le calme avec lesquels le gouvernement continue à s’acquitter de ce devoir, resserrent les liens de confiance qui existent déjà entre lui et la nation, et paralysent les efforts d’une poignée d’intrigants, qui s’étaient flattés peut-être de les affaiblir dans cette circonstance. Ils ont espéré et espèrent encore de fatiguer ma patience, au point de me pousser ou à des mesures de rigueur ou à quitter mon poste, avant d’en faire la consigne sous les auspices de l’honneur et de la loi. Ils n’y ont pas réussi, et n’y réussiront pas, à moins que les cours alliées ne le veuillent. Elles le voudront, si elles gardent un plus long silence et nous refusent les secours pécuniaires que je sollicite jusqu’à la réalisation de l’emprunt.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ ΛΕΟΠΟΛΔΟ ΤΟΥ ΣΑΞ ΚΟΒΟΥΡΓΟΥ

Correspondance, τόμος III, σ. 510-521.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Λεοπόλδο του Σαξ Κοβούργου για τις συνέπειες που ενδέχεται να έχει η κοινοποίηση του πρωτοκόλλου της 3ης Φεβρουαρίου στους έλληνες πληρεξουσίους. Επειδή οι απο-

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αποφάσεις των Δυνάμεων απέχουν σημαντικά από τις ελληνικές θέσεις, που εκφράστηκαν με τα ψηφίσματα της Δ' Εθνικής Συνελεύσεως του Άργους, ο Κυβερνήτης προτρέπει τον πρίγκηπα να επισπεύσει την άφιξή του στην Ελλάδα. Ακόμη, ο Καποδίστριας εκφράζει τις απόψεις του για τον τρόπο με τον οποίο μπορούν να προληφθούν οι βίαιες αντιδράσεις του ελληνικού λαού, που φοβάται ότι θα προκληθούν μόλις τεθούν σε εφαρμογή οι όροι του πρωτοκόλλου.]

A S(on) A(ltesse) R(oyale) le Prince Léopold.

Nauplie, 25 mars/6 avril 1830

Mon prince, La Providence n’abandonne pas la Grèce. J’en ai une nouvelle preuve dans les sentiments généreux qui portent Votre Altesse Royale à défendre les intérêts légitimes de ce pays, au moment où il s’agissait de la décision de son sort. La lettre que Votre Altesse Royale m’a fait l’honneur de m’adresser en date du 16 / 28 février, offre à la Grèce les gages les plus rassurants sur son avenir. Elle les trouve tous dans les efforts que vous avez faits, mon prince, pour que la délimitation fût plus conforme à ses vœux, et pour qu’il lui fût accordé une part dans le choix de son souverain.

Le protocole du 3 février, et les actes qui lui servent de complément, vont être communiqués officiellement au gouvernement grec, j’ignore dans quels termes; mais autant que me le font présumer mes explications confidentielles avec les résidents des trois cours alliées, ces messieurs demandent la stricte exécution des ordres dont ils sont munis, sans admettre aucune négociation, ne fût-ce même que pour convenir des formes d’après lesquelles les arrangements adoptés par les Puissances devront être exécutés.

Si Votre Altesse Royale veut avoir la bonté de jeter les yeux sur les décrets du congrès d’Argos, dont je joins ici un exemplaire, elle verra (1er décret, article 3) qu’il ne m’est permis de contracter au nom et de la part de la Grèce aucune obligation relative aux arrangements définitifs dont il s’agit, que lorsque ses députés plénipotentiaires en auront pris connaissance et les auront ratifiés.

Cependant, comme le point de vue sous lequel le congrès d’Argos a envisagé le traité du 6 juillet diffère essentiellement de celui sous lequel les Hautes Puissances contractantes ont jugé devoir considérer ce même traité dans leurs stipulations du mois de février; comme le gouvernement grec, malgré ses instances réitérées, n’a été appelé à prendre aucune part aux dernières négociations, peut-il se conformer à leur résultat, sans demander la réunion préalable d’un congrès national, et sans encourir le reproche de porter atteinte aux serments, à la dignité

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et aux droits de la nation? En effet, réunis en congrès pour recevoir la communication des actes de la conférence de Londres, les députés des provinces se trouveraient, quant aux clauses qui concernent la délimitation, dans la pénible alternative ou de manquer aux devoirs les plus sacrés envers leurs commettants, ou de ne pas remplir ceux que leur impose à de si justes titres la reconnaissance des Hellènes envers leurs augustes bienfaiteurs.

Mais le sentiment profond de ces mêmes devoirs aurait porté les représentants de la nation à accueillir avec gratitude toutes les autres dispositions qui lui assurent des avantages inappréciables; et Votre Altesse Royale aurait alors éprouvé la satisfaction de se voir appelée par le suffrage unanime et solennel d’une assemblée nationale à accomplir la restauration de la Grèce, sous la sauvegarde des institutions dont le congrès d’Argos a posé les bases. Dans l’état actuel des choses, les considérations que j’ai indiquées plus haut, et en général le mode d’après lequel les Puissances ont résolu d’exécuter leurs décisions, me mettent dans la nécessité de faire une réponse immédiate aux communications que je vais recevoir, et de renoncer à la convocation d’un congrès. Je porterai donc à la connaissance du sénat et de la nation les motifs qui m’obligent à me charger d’une aussi grave responsabilité; et le sénat, j’espère, la partagera avec moi, parce qu’il partage la confiance sans bornes que je place dans les intentions nobles et généreuses de Votre Altesse Royale, intentions qui se trouvent si clairement exprimées dans sa lettre du 16/28 février. C’est dans votre sein, mon prince, que les Hellènes déposeront leurs vœux; et c’est en les accueillant avec bonté que vous leur ferez concevoir et apprécier l’étendue du bonheur que les Puissances leur ont réservé, en les élevant au rang de peuple libre et indépendant.

J’attache un si grand prix à soumettre d’avance à Votre Altesse Royale le plan de conduite que je me propose de suivre, que je lui en rends compte avant même d’avoir reçu les communications officielles de Messieurs les résidents des cours alliées, et avant d’avoir adressé au sénat aucun message sur ces graves intérêts. Je me flatte que je pourrai sous peu de jours m’acquitter de ce devoir, et que le sénat exprimera lui-même respectueusement à Votre Altesse Royale les vœux de la nation. La réponse qu’elle daignera lui faire, j’en suis assuré d’avance, dissipera alors tous les doutes, calmera tous les esprits, et ouvrira tous les cœurs aux sentiments du plus noble et du plus sincère dévouement envers Votre Altesse Royale.

Quel que soit l’empressement que mettront les ambassadeurs des trois Puissances à Constantinople à s’acquitter de leur commission, je doute que l’évacuation de l’Eubée et de l’Attique s’effectue aussi promptement que paraissent le croire les résidents accrédités auprès du

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gouvernement grec. Quand même la Porte aurait délivré les firmans nécessaires, il n’est pas à présumer qu’Omer-Pacha et le commandant d’Athènes s’y conforment sans élever des difficultés ou sans opposer des délais. Quoi qu’il en soit, il est impossible que l’évacuation des territoires occupés aujourd’hui par les Grecs ne devienne encore pour ce pays une source de troubles et de désordres, à moins qu’elle ne s’opère aux conditions suivantes:

1o. Qu’elle ait lieu en même temps que la retraite des Turcs fies territoires assignés au nouvel état Grec.

2o. Que les commissaires démarcateurs, dont fait mention le paragraphe 9 du protocole du 3 février, soient également chargés des mesures relatives à cette évacuation.

3o . Que des fonds suffisants soient mis à la disposition du gouvernement, pour qu’il puisse offrir des moyens de subsistance aux nombreuses familles qui chercheront un asile en Grèce.

Votre Altesse Royale me permettra de fixer pour quelques instants son attention sur chacun de ces points.

Ce n’est que par des faits qu’on pourra convaincre les Grecs que, s’ils abandonnent d’une part des territoires qu’ils ont conquis au prix de leur sang, ils acquièrent de l’autre des provinces où le sort des armes ne leur a pas été favorable. Cependant les Puissances alliées vont exiger la retraite immédiate des forces grecques de terre et de mer, qui couvrent la Grèce occidentale. Pourra-t-elle se faire sans désordre, si une autorité imposante ne se trouve pas sur les lieux? Je crois inutile de démontrer que ce n’est que par la présence des commissaires démarcateurs, et par l’appui moral que leur prêteront les forces navales des Puissances alliées, qu’on pourra prévenir des désastres, qui seraient inévitables, si on voulait confier cette tâche au gouvernement grec et à ses agents.

Enfin les malheureux habitants de la Grèce occidentale, auxquels depuis l’occupation de Lépante, de Messolonghi et de Vonitza, le gouvernement s’est empressé d’offrir quelques avances pour ensemencer leurs champs et attendre la récolte de cette année, vont probablement quitter leurs foyers. Pourra-t-il leur accorder un asile, sans être à même de leur donner de nouveaux secours? Les trouveront-ils chez leurs frères de la Grèce orientale et du Péloponèse, qui commencent à peine à se relever de la profonde misère qui les accablait?

Il ne m’appartient pas de discuter si la ligne de l’Aspropotamos peut garantir les rapports de paix et de bon voisinage qu’on désire établir entre la Turquie et la Grèce. Ce que je ne cesserai de répéter, c’est que les huit provinces qui doivent rentrer sous la domination ottomane, savoir l’Acarnanie, Vonitza, Valtos, Vlochos, Agrapha, Cravari, Carpé-

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nisi, et Patradjik, renferment une population chrétienne de 80 à 100.000 âmes, qui fournit à elle seule presque les deux tiers de l’armée grecque, composée d’après la dernière réforme de vingt bataillons de 400 hommes chacun. Il est notoire d’ailleurs que ces provinces, exclusivement habitées par des Grecs, n’ont jamais été entièrement soumises à la Porte, et que leurs soldats et leurs capitaines ont le plus contribué par leur valeur à soutenir avec succès la lutte contre les Turcs depuis 1821. Lorsqu’on leur annoncera que leur terre natale est replacée sous la souveraineté musulmane, que feront-ils? S’ils restent dans les rangs de l’armée grecque, ce n’est pas à eux qu’on pourra confier la garde de la nouvelle frontière. Si pour se vouer à leur ancien métier d’armatolis, ils préfèrent le régime turc, respecteront-ils cette même frontière, étant comme de coutume en état d’hostilités avec les musulmans? Je ne le pense pas; car des hommes dignes de foi m’assurent que l’Aspropotamos et le Sperchius ne sont en plusieurs endroits que des ruisseaux guéables; que le pays en deçà de ces rivières n’est qu’un vaste désert, où il n’existe ni ville ni village; enfin que toute la ligne tracée par le protocole du 3 février ne présente guère à ce pays les moyens de défense naturelle qu’il était si important de lui offrir, afin d’assurer pour toujours l’œuvre de paix qui a coûté tant de sacrifices aux Puissances. Je ne m’étendrai pas davantage sur ce sujet, qui doit être pénible pour Votre Altesse Royale. J’ajouterai seulement que, si les décisions des cours alliées relativement à la délimitation sont irrévocables, Votre Altesse Royale peut seule aplanir sur les lieux les difficultés presque insurmontables que rencontrera leur exécution, et prévenir des conséquences funestes pour le pays.

Je la supplie donc très-instamment de hâter autant que possible son arrivée en Grèce. Personne ne saurait vous remplacer, mon prince, dans une conjoncture aussi grave, sans que votre éloignement ne devienne une source de regrets pour les Grecs, pour les Puissances alliées, et pour la Porte elle-même.

Afin de consoler les misères et d’empêcher le désordre, qui seront le premier fruit de la nouvelle délimitation, le gouvernement grec doit pouvoir donner des secours et des espérances. Or ce n’est pas le gouvernement qui est au terme de sa carrière, qui peut remplir cette tâche avec succès. Ce n’est pas non plus ce même gouvernement, qui pourra inspirer assez de confiance aux Puissances alliées pour leur faire comprendre, ainsi qu’à la Porte, que les complications qui naîtront de l’exécution des arrangements adoptés seront le résultat de la nature même de ces arrangements.

Les affaires qui peuvent retenir encore Votre Altesse Royale dans l’étranger n’auront à ses yeux qu’une importance secondaire, lorsqu’elle

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voudra bien prendre en considération celle dont je viens d’avoir l’honneur de l’entretenir.

En mon particulier, quoique accablé de travail et de peines, je vouerai tous mes soins et tous mes efforts à justifier la confiance des Grecs et celle dont Votre Altesse m’honore, et je m’estimerai heureux de m’ acquitter de cette double obligation, aussi longtemps que ma santé pourra me le permettre, et que Votre Altesse Royale voudra accueillir le faible hommage de mes services.

P. S. Nauplie, 26 mars/7 avril. J’ai porté hier au soir confidentiellement à la connaissance du sénat le protocole du 3 février et la lettre de Votre Altesse Royale.

A cette occasion j’ai pris à tâche de développer aux membres de ce corps les avantages que les transactions de Londres réservent à leur patrie; et en finissant mon discours, je leur ai annoncé que, lorsque je recevrai les communications officielles, je conférerai avec eux sur la marche que je me propose de suivre pour remplir mes devoirs envers la Grèce, et pour justifier, autant qu’il pourra dépendre de moi, la confiance dont m’honorent les cours alliées et Votre Altesse Royale.

Après un profond et triste silence, le sénat me demanda la permission de se retirer, afin de se donner le temps de réfléchir mûrement sur les graves questions dont je l’avais entretenu.

Aujourd’hui une députation composée du président et de deux rapporteurs m’a demandé une audience. Cette députation sort de chez moi. Voici, mon prince, en peu de mots la substance de leur message. «Nous ignorons dans quels termes les Puissances alliées nous donneront connaissance de leurs décisions. Quelles qu’elles soient, nous doutons, d’après les observations que vous nous avez faites, que ces décisions nous laissent la liberté d’accepter ou de refuser. Nous n’avons pas le pouvoir d’accepter l’acte du 3 février et ceux qui en font le complément; et quand même la nation nous aurait investis de ce pouvoir, il nous serait encore impossible de l’exécuter sans manquer à ce que nous nous devons à nous-mêmes, à ce que nous devons à nos frères de la Grèce continentale, de Candie, de Samos, et des autres îles qui seront rendues aux Turcs. Votre Excellence fera ce qu’elle jugera le plus utile au salut de la patrie; mais nous ne donnerons jamais notre adhésion à ce que vous vous chargiez, Monsieur le président, au nom et de la part de la nation, des mesures relatives à l’exécution du protocole du 3 février. Les Puissances alliées peuvent accomplir leur décision, mais nous y demeurerons étrangers. Nous sommes prêts à consigner dans un mémoire les motifs qui nous imposent la pénible nécessité de ne pas nous écarter de cette ligne de conduite. Nous vous supplions de porter notre mémoire aux pieds des

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souverains alliés. Dans leur justice et dans leur humanité ils en jugeront».

Votre Altesse Royale ne doute pas, j’espère, de tous les efforts que j’ai faits pour ramener cette députation à des opinions moins extrêmes. Je lui ai fait le tableau le plus frappant des dangers majeurs auxquels de semblables déterminations exposeraient et les provinces qui doivent rentrer sous la domination musulmane, et celles qui constitueront désormais le nouvel état Grec. L’un des membres de la députation, Monsieur) Ainian de Patradjik, me dit alors: «Votre Excellence donnera des ordres dans nos provinces; mais personne n’y obéira. Qu’aurons-nous gagné de consentir à des mesures dont l’exécution est impossible?» Je lui ai répondu: «Pourquoi serait-elle impossible, si nous offrons à nos concitoyens une patrie dans le territoire qui reste à la Grèce, et si nous leur donnons les moyens do s’y assurer une paisible et honorable existence?»

Je ne fatiguerai pas Votre Altesse Royale de tous les détails de ce long entretien. Le fait est que les esprits se montent, et que ce ne sera pas chose aisée que de les calmer. J’ai fait tout ce qui dépendait de moi pour y réussir, et je le ferai encore; mais je le répète à Votre Altesse, qu’elle vienne elle-même y contribuer, et j’aime à croire qu’alors ma tâche deviendra moins difficile.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ ΛΕΟΠΟΛΔΟ ΤΟΥ ΣΑΞ ΚΟΒΟΥΡΓΟΥ

Correspondance, τόμος III, σ. 521 - 527.

[Στην ιδιωτική αυτή επιστολή που γράφει την ίδια ημέρα με την προηγούμενη επίσημη επιστολή, ο Καποδίστριας επαναλαμβάνει στον πρίγκηπα Λεοπόλδο ότι θεωρεί απαραίτητη την όσο το δυνατόν ταχύτερη άφιξή του στην Ελλάδα. Τον προειδοποιεί επίσης ότι θα πρέπει να κάνει ορισμένες υποχωρήσεις, ερμηνεύοντας τους όρους του πρωτοκόλλου της 3ης Φεβρουαρίου σύμφωνα με τα ψηφίσματα της Δ' Εθνικής Συνελεύσεως, ώστε να γίνει ευμενέστερα

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στερα αποδεκτός από τον ελληνικό λαό, αφού θα ανταποκρίνεται στις προσδοκίες των πληρεξουσίων του.]

A S(on) A(ltesse) R(oyale) le Prince Leopold.

Nauplie, 25 mars/6 avril 1830

Votre Altesse Royale a la bonté de me demander un homme de confiance, qui puisse lui rendre compte de l’état où se trouve la Grèce dans ce moment décisif.

Dans l’impossibilité de faire ce choix sans exciter des jalousies, et sans donner aussi à l’esprit de parti une nouvelle occasion d’aggraver par des menées odieuses les difficultés qui ne sont que trop dans la situation des hommes et dans la nature des intérêts de ce pays, j’ai dû prendre le parti de vous écrire, mon prince, la longue lettre que j’accompagne de la présente.

Mettant un grand prix à vous la faire parvenir une heure plus tôt, sans attendre les courriers des agents étrangers qui ne peuvent pas partir de sitôt, je confie ces lettres à M(onsieur) le prince de Wrède. Il a ordre de se rendre à Marseille ou à Toulon, et d’annoncer à M(onsieur) le chevalier Eynard qu’il est porteur de dépêches pour Votre Altesse Royale. Ce dernier s’empressera de vous en informer, mon prince; et vous voudrez bien alors envoyer à la quarantaine, où se trouvera Monsieur) de Wrède, quelqu’un qui puisse les recevoir d’une manière sûre.

Si Votre Altesse Royale trouve à propos de me faire parvenir sa réponse par ce même messager, il s’en chargera avant même d’avoir terminé sa quarantaine. Dans le cas contraire M(onsieur) de Wrède aura l’honneur d’aller présenter ses hommages à Votre Altesse Royale, et elle lui donnera les ordres qu’elle jugera convenables.

M(onsieur) de Wrède a fait un long séj our en Grèce ; il y a servi comme militaire, et s’est toujours conduit d’une manière honorable. En mon particulier je ne le connais que par l’intérêt que lui portait M(onsieur) le colonel Heideck. Je le crois cependant assez au fait de ce qui s’est passé et de ce qui se passe en Grèce, et il pourra, si Votre Altesse Royale le désire, lui donner une idée générale de l’état où j’ai trouvé ce pays, et de celui où il est dans ce moment.

Que Votre Altesse Royale me permette de lui réitérer encore une fois l’expression des vœux que je forme pour qu’elle se décide à arriver le plus tôt possible en Grèce. Tout retard pourrait devenir funeste à ce pays, et compliquerait de plus en plus les affaires dont Votre Altesse Royale veut se charger.

Ces affaires sont par leur nature très-difficiles, et je crois l’avoir

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démontré dans ma dépêche. Du moment que Votre Altesse Royale accepte l’immense tâche d’accomplir les destinées de la Grèce, les moyens de commencer cette grande œuvre sous d’heureux auspices ne se trouvent plus qu’entre vos mains. Vous ne pouvez, mon prince, la confier à d’autres sans atténuer leur action, et sans la rendre peut-être inefficace. D’ailleurs la délimitation doit de toute nécessité faire subir à la Grèce une forte crise. Pourquoi Votre Altesse Royale ne saisirait-elle pas cette première occasion de lui donner la mesure des sentiments paternels qui l’animent en sa faveur, et des sacrifices qu’elle est décidée à faire pour son salut?

Si j’ai eu quelque succès dans l’opinion de ce peuple, s’il ne cesse de me donner les preuves d’une confiance sincère et illimitée, c’est qu’il me voit constamment partager en personne ses misères et ses souffrances, dans le but unique de les soulager. C’est au bivouac, c’est sous le pauvre abri d’une chaumière, n’importe l’intempérie des saisons, mon âge et mes infirmités, que le peuple et les soldats m’ont souvent entretenu de leurs intérêts, qu’ils ont appris à me connaître, et que j’ai pu aussi leur inspirer le sentiment de tout ce qu’ils se doivent à euxmêmes, à leur gouvernement et au monde civilisé. J’oserai, mon prince, vous le dire: c’est à cette première épreuve que les Grecs vous attendent. Si vous vous présentez à leurs yeux comme un grand seigneur qui ne peut endurer leur pauvreté et leurs privations, au lieu de leur imposer, vous vous priverez volontairement du moyen le plus sûr d’agir utilement sur leur esprit. L’occasion de faire ce premier sacrifice vous est offerte. Venez donc assister en personne aux opérations difficiles et douloureuses de la délimitation, et ne souffrez pas que d’autres s’en chargent à votre place.

Je dois aussi à Votre Altesse quelques explications particulières sur la première partie de ma dépêche. Il m’est impossible de trouver le temps de vous faire, mon prince, l’analyse des actes de la conférence de Londres; mais il me semble évident qu’elle a jugé plus utile et plus expéditif d’imposer à la Grèce les arrangements desquels doit résulter son indépendance, au lieu de les lui faire adopter dans les formes légales. Il ne m’appartient pas d’approfondir les motifs qui peuvent avoir donné la préférence à ce mode; mais ce que je sais, c’est qu’il est moins favorable aux intérêts de ce malheureux pays et à ceux de Votre Altesse Royale.

L’acte du 3 février et celui qui confère à Votre Altesse le pouvoir souverain et héréditaire n’articulent pas un seul mot sur le droit public des Hellènes. Ce silence ferait croire de deux choses l’une: ou que les Puissances alliées considèrent que la personne du prince absorbe et concentre en elle-même tous les droits des Grecs, ou que c’est au prince

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souverain qu’elles ont réservé la faculté de les reconnaître, par une déclaration qu’il donnerait au moment de prendre la direction des affaires. C’est cette seconde explication que j’ai donnée aux membres du sénat, et à tous les citoyens qui m’accablent de questions depuis que les transactions de Londres sont connues, et c’est dans celte pensée que sera probablement conçue l’adresse du sénat.

Il dépendra maintenant de Votre Altesse de faire le reste. Votre réponse, mon prince, sera attendue avec anxiété; et elle remplira tous les vœux, si elle s’exprime dans des termes positifs sur les points que je vais prendre la liberté de vous signaler.

1o. Si Votre Altesse est disposée à embrasser la religion du pays, qu’elle veuille le lui annoncer. Par le fait seul de cette déclaration, le lien le plus sacré unira désormais cette nation à Votre Altesse et à sa dynastie.

2o. Vous ne voulez pas sans doute, mon prince, gouverner sans suivre des formes légales, et sans faire participer la Grèce à l’adoption de ces formes. Veuillez, mon prince, jeter un coup d’œil sur le second décret du congrès d’Argos, et vous verrez qu’en déclarant que vous adoptez les bases posées par le dit décret, vous vous réservez (en respectant tous les droits des Hellènes) la faculté de leur donner des institutions sages, en suivant les leçons infaillibles de l’expérience.

3o. Les autres décrets du congrès d’Argos garantissent les intérêts légitimes de toutes les classes de citoyens, qui ont fait de grands sacrifices durant la guerre. Si Votre Altesse Royale annonce par un seul mot qu’elle fera droit à ces intérêts, en se conformant aux dispositions de ces mêmes décrets, elle ne laissera rien à désirer, et la nation ira à votre rencontre en vous comblant de ses bénédictions.

Je voudrais pouvoir être maître de quelques heures, pour vous développer, mon prince, les motifs qui m’engagent à vous soumettre ces trois propositions. Votre Altesse Royale me rendra, j’espère, la justice de croire que je puise ces motifs dans le fond de ma conscience. Je me trompe peut-être, mais je n’oserais pas vous répondre d’un accueil tel que cette nation le doit à son souverain, si vous arriviez au milieu d’elle, précédé ou accompagné du silence le plus complet sur les trois points mentionnés ci-dessus.

Que Votre Altesse Royale me pardonne la franchise de ce langage. C’est le mien, c’est celui qui m’a valu dans d’autres temps vos bontés.

J’aurais vivement désiré vous entretenir, mon prince, de nos finances, de l’armée, de la marine, et en général de toute l’administration; mais je doute qu’il me soit donné de m’acquitter de ce devoir. Telle est la masse de détails qui m’accablent aujourd’hui plus que de coutume, tel est le surcroît de travail auquel me condamne dans ce

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moment la diplomatie, que mes forces commencent déjà à m’abandonner, et que je suis contraint de dicter même cette lettre particulière. J’en fais mes excuses à Votre Altesse.

M(onsieur) le chevalier Eynard, auquel ce pays doit tant, vous fera connaître sa détresse et l’impérieuse nécessité d’envoyer des secours pour la fin du mois d’avril. Que Votre Altesse Royale les apporte ellemême. Tel est le vœu que je ne cesserai de vous exprimer.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος III, σ. 527 - 532.

[Την ίδια ημέρα που απευθύνεται στον πρίγκηπα Λεοπόλδο του Σαξ Κοβούργου, ο Καποδίστριας γράφει και στον Εϋνάρδο για να τον ενημερώσει για το περιεχόμενο των δύο επιστολών του προς το μελλοντικό ανώτατο άρχοντα της Ελλάδος. Του υπενθυμίζει επίσης τις πιεστικές ανάγκες που έχει η κυβέρνηση για οικονομική ενίσχυση.]

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Paris.

Nauplie, 25 mars/6 avril 1830

C’est avec les courriers qui ont apporté à Messieurs les résidents des cours alliées les ordres relatifs à l’exécution des transactions de la conférence de Londres, que j’ai reçu, mon cher Eynard, vos dépêches et vos lettres particulières jusqu’à la date du 7 mars, avec la lettre que S(on) A(ltesse) R(oyale) le prince Léopold m’a fait l’honneur de m’écrire en date du 16/28 février.

J’attache un si grand prix à faire arriver une heure plus tôt ma réponse au prince, que je vous la transmets aujourd’hui par un courrier ad hoc, afin que vous la lui fassiez parvenir en mains propres, quand même il se trouverait encore à Londres.

C’est M(onsieur) le prince de Wrède, officier de cavalerie qui a servi la Grèce avec distinction, que je charge de la présente. Dès qu’il aura

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atteint Marseille ou Toulon, il vous enverra par estafette un mot de ma part, et vous aurez alors la complaisance de faire retirer par une personne sûre le paquet que je lui ai confié. Vous y trouverez la présente, et celle que j’adresse au prince.

Si le prince est à Paris, S(on) A(ltesse) R(oyale) trouvera peut-être à propos de faire retirer le paquet par une personne de son choix. En l’ouvrant il y trouvera celui qui lui est adressé, et la présente pour vous.

M(onsieur) de Wrède fera sa quarantaine, et ne refusera pas de revenir en Grèce avant même de l’achever, du moment que S(on) A(ltesse) R(oyale) jugera devoir lui confier ses dépêches. Dans le cas contraire il aura l’honneur d’aller présenter ses hommages au prince et de prendre ses ordres.

J’ai fait payer à M(onsieur) de Wrède 700 francs pour ses frais de route. S’il repart de la quarantaine, ou s’il arrive à Paris, et qu’il ait besoin d’argent, je vous autorise à faire mettre à sa disposition 1.000 francs.

Je n’ai fait que jeter les yeux sur les actes de la conférence de Londres. Messieurs les résidents d’Angleterre et de Russie, dans l’attente de leur collègue qui va arriver d’Égine, n’ont eu avec moi que quelques entretiens confidentiels; mais l’ensemble des notions que j’ai pu recueillir me donne assez à connaître les arrangements que les cours ont définitivement arrêtés, et le mode absolu et péremptoire avec lequel ces arrangements sont imposés à Grèce.

Il était de mon devoir d’appeler avant tout l’attention du prince Léopold sur les difficultés presque insurmontables que rencontrera, je ne dirai pas leur adoption, mais leur mise à exécution.

La Grèce n’a qu’à obéir, et elle obéira; mais ce n’est pas tout. Elle doit aussi faire preuve de gratitude pour les nombreux bienfaits de ses augustes protecteurs. J’aime à espérer qu’elle remplira cette tâche d’une manière honorable. Elle placera désormais toute sa confiance dans les intentions nobles et paternelles de son souverain. Elle le rendra dépositaire de ses vœux et de ses espérances, et ce sera à S(on) A(ltesse) R(oyale) à faire le reste.

Telle est la pensée du plan de conduite que je suivrai, tant pour répondre aux communications officielles des cours alliées, que pour porter les Grecs à comprendre les avantages que leur réservent les transactions de Londres. Telle est aussi la substance de la longue dépêche et de la longue lettre particulière que j’écris aujourd’hui au prince Léopold.

Je démontre à S(on) A(ltesse) R(oyale) que ses devoirs, comme ses intérêts le plus chers, doivent l’engager à se rendre sans aucun retard en

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    C’est dans le courant de mars que les revenus de l’état sont affermés d’après les usages du pays. D’après les mêmes usages, les fermiers paient d’avance un tiers; mais ce tiers n’entre d’ordinaire dans la caisse que dans l’espace de six ou huit semaines.

    Avec ces minces ressources le gouvernement pourra-t-il faire honneur à ses engagements envers les soldats et les marins? Pourra-t-il développer graduellement l’organisation des troupes régulières, en diminuant graduellement le nombre des irrégulières? Pourra-t-il en même temps fournir aux marins d’Hydra, de Spetzia et de Psara, les moyens de radouber leurs bâtiments marchands, qui dépérissent dans les ports?

    Je viens de faire en tout dernier lieu, malgré la rigueur de l’hiver, une tournée dans ces îles; et je me suis convaincu de mes propres yeux que le gouvernement ne pourrait pas se dispenser de venir à leur secours.

    La misère, et plus que la misère le désœuvrement de quelques milliers de marins, compromettent les plus grands intérêts de la nation. Les Turcs leur offrent dans l’arsenal de Constantinople des places et des emplois. Pourquoi ne les accepteraient-ils pas? Les chancelleries commerciales des ambassadeurs alliés à Constantinople leur offrent provisoirement les pavillons de leurs souverains. Pourquoi les refuseraientils? Or s’ils les acceptent, la Grèce aura-t-elle plus tard un pavillon et une marine?

    Ces considérations, que je m’abstiens de développer, m’ont porté à accorder 50.000 talaris aux communautés des trois îles maritimes, afin qu’elles puissent radouber quelques-uns de leurs bâtiments, et donner ainsi de l’occupation, du pain et de bonnes espérances, à leurs matelots. Cette mesure a produit pour le moment un effet salutaire. Mais ce n’est pas tout. Pour sauver notre marine des périls dont elle est menacée, le gouvernement devrait lui faire des avances plus considérables. Mais où les prendre?

    Si l’imprimerie m’envoie à temps les nouveaux règlements de notre banque, vous les recevrez par la poste d’aujourd’hui, et vous verrez les garanties que le gouvernement offre aux prêteurs de notre 8 pour 100. Si les placements répondent à mes vœux, l’affaire majeure de la marine sera réglée sur une base nationale et complètement indépendante de toutes les combinaisons de la politique, si toutefois la politique ne s’oppose pas ouvertement à ce que la Grèce ait une véritable existence maritime et commerciale.

    Plus je médite cette question grave, et moins je comprends toutes les notions qui parviennent à ma connaissance sur les mesures provisoires que les cours alliées semblent avoir adoptées. Elles offrent, ainsi que je viens de vous le dire, aux Grecs leur pavillon et leur protection