Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄
Title: | Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄ |
Date of Publication: | 1984 |
Pagination: | 322 |
Subject: | Κείμενα (1819-1822) |
Temporal coverage: | 1815-1822 |
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S.m. a su justement apprécier les intentions pures qui vous ont dicté cette lettre. Elle applaudit à la sagesse des vues que vous y avez énoncées, et elle se félicite de vous voir, mon prince, revêtu de la confiance de votre gouvernement; c’est un titre de plus pour obtenir celle d’ l’ empereur. Aimant à faire toujours présider une complète franchise à toutes ses relations politiques, s.m. veut vous faire connaître sa pensée toute entière. Je m’ estime heureux d’en être l’ interprète.
V. a. est suffisamment instruite sans doute de la marche qu’ont suivie depuis quatre ans nos négociations avec le gouvernement ottoman. Sans entrer donc ici dans des détails inutiles, il importe toutefois de fixer votre attention sur la dernière démarche que le baron de Stroganoff a eu ordre de faire auprès du Divan. Il est essentiel que vous puissiez méditer profondément l’ esprit et la lettre du mémoire rédigé sous les yeux de l’ empereur et remis au reis-effendi dans la conférence du 19 février dernier. V. a. en trouvera ci-joint une copie. Mais afin de vous pénétrer plus intimement encore des véritables intentions qui ont guidé le cabinet impérial dans cette occasion, s.m. a voulu qu’il vous soit également donné communication d’une dépêche réservée que le ministère a écrite au baron de Stroganoff, en accompagnant le mémoire précité. Elle est ci-annexée en copie. Lisez et relisez ces pièces, mon prince, et vous y trouverez la solution de toutes les questions que vous m’avez adressées. Vous reconnaîtrez, j’en suis sûr, qu’il ne dépend aujourd’hui que de la Porte d’ ouvrir les voies à un accommodement solide et équitable, en admettant franchement le principe de la discussion collective des griefs réciproques, parce que c’est en les examinant de bonne foi et dans un esprit de conciliation qu’on sera conduit à rechercher, de part' et d’autre, les moyens d’ effectuer un arrangement satisfaisant.
On ne peut s’ expliquer l’ extrême répugnance que la Porte a montrée jusqu’ici a admettre ce mode simple et naturel, qu’en lui supposant la crainte de se laisser entraîner par là dans une négociation dont le but serait d’apporter sous la forme d’une transaction supplémentaire des modifications décisives aux clauses du traité de Bucorest qui sont à l’ avantage de la Porte. Si telle est la conséquence qu’elle redoute, nous ne demandons pas mieux que de dispirer entrièrement ses appréhensions, et nous croyons entrer plus particulièrement dans l’ esprit de votre lettre, mon prince, en développant ici l’ idée du cabinet de l’ empereur. Il ne s’agit nullement d’obtenir de la Porte un acte par lequel elle admette le principe de la négociation collective; il ne s’agit pas de confectionner une nouvelle transaction pour assurer l’ exécution des stipulations relatives aux deux principautés et à la Servie. Le traité de Bucorest restera intact et dans toute sa force. Du moment que le Divan aura fait connaître, même dans une forme confidentielle, si tel peut être le bon plaisir du sultan, son adhésion au principe de la négociation collective, et qu’il se sera expliqué franchement tant sur le mode d’ après lequel il se propose de faire droit à nos griefs, que sur celui qui
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pourra rendre utile la discussion ayant trait au littoral, nous nous expliquerons de notre côté sans réserve. Voilà la discussion collective et, en vérité, mon prince, peut-on douter du résultat, si la Porte le désire aussi sincèrement que la cour impériale?
C’est au ministère ottoman que nous laissons volontiers le choix des formes diplomatiques dont cette oeuvre de conciliation serait revêtue. Il n’a qu’ à nous proposer celle qui peut le plus lui convenir, et elle sera préferée par le cabinet de Russie dès qu’elle pourra constater l’ arrangement complexif dont les bases seront déjà arrêtées.
Considérons maintenant quel peut être 1’ intérêt de la Russie à amener le résultat qu’elle poursuit avec une persévérante sollicitude? La partie du littoral sur laquelle porte la seule et unique réclamation des Turcs contre nous, se trouve en notre possession et cette possession est fondée sur un droit. Néanmoins, nous ne refusons pas de discuter ce droit à côté des griefs dont nous demandons le redressement à la Porte. Mais si, comme nous aimons à le croire, on parvenait enfin à s’ entendre et à régler à l’ amiable les points en discussion, un pareil arrangement, à l’ avantage de qui tournera-t-il? Ce sont les principautés et les hospodars, c’est la Servie, ce sont les Grecs établis en Orient qui en jouiront sous une double sauvegarde, celle des traités et celle plus essentielle encore de la fidélité avec laquelle les parties contractantes auront un intérêt légitime à vouloir leur stricte exécution.
Ne voulant ni la guerre, ni des conquêttes dans la vue d’ étendre ses possessions ou son influence en Orient, la Russie ne cherche qu’à maintenir inaltérable ce qui est. Elle désire assurer par l’ influence légale que lui accordent les traités, une existence honorable et tranquille aux chrétiens sujets ottomans qui ont des titres à sa protection. Elle ne prétend pas pour cela les soustraire au sceptre de leur souverain. Tout au contraire, elle aime à les savoir heureux sous l’ empire de sa hautesse.
Or, quels avantages la Porte ne devra-t-elle pas recuiellir de ces dispositions de l’ empereur? Certes, depuis longtemps l’ horizon politique n’a montré une perspective plus rassurante pour elle. Lorsque les principautés régies par une administration fondée sur des principes de justice et de modération, jouiront de leur sort sous l’ égide tutélaire des stipulations les plus solennelles, lorsque la Servie, oubliant ses désastres, aura vu asseoir les bases et les garanties de son existence civile et aura pressenti sa tranquillité et son bonheur dans la stabilité de sa nouvelle situation, lorsqu’enfin les Grecs en général auront trouvé dans le raffermissement des liens entre les deux Etats un motif de securité et l’ espoir d’un meilleur avenir, peut-on douter que l’ Empire Ottoman, ébranlé jusqu’ici par de continuelles agitations, ne recouvre sa tranquillité à l’ aide d’un concours de circonstances aussi heureuses?
C’est là le voeu que forme l’ eprereur, et ce voeu est sincère, car il est dicté
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par les conceptions de la plus haute, mais aussi de la plus pure politique.
Ne voulant plus ni pour le présent, ni pour l’ avenir des conquêtes nulle conserver ce qui est à la Russie, il faut aussi que les Etats qui l’ entourent, se conservent tels qu’ils sont actuellement, mais par eux-mêmes et hors de toute dépendance étrangère.
Ce principe est général, mais il devient plus particulièrement applicable à la Turquie.
Vous voyez donc, mon prince, qu’il ne s’agit pas seulement d’une négociation secondaire ou de circonstance. C’est un grand système auquel il faut associer la Porte, parce que les intérêts les plus chers de l’Empire Ottoman s’y rattachent. V. a. saura sans doute les servir, en employant toute son influence auprès des conseils du sultan pour faire adopter le seul moyen qui puisse laisser une chance à ce si beaux et de si désirables résultats.
Cette tâche est honorable. Efforcez-vous, mon prince, de la remplir. Vous nous trouverez toujours prêts à vous seconder.
Agréez...
Η επιστολή είχε ως αντικείμενο την πορεία των ρωσοτουρκικών σχέσεων. Όπως έγραφε ο Καποδίστριας, κύριος υπεύθυνος της μη βελτίωσης των σχέσεων αυτών υπήρξε αποκλειστικά η Τουρκία, αποφεύγοντας να υιοθετήσει την άρχή της συλλογικής συζήτησης των αμοιβαίων διαφορών. Παρά τις τουρκικές διεργασίες όμως η συνθήκη του Βουκουρεστίου όφειλε να παραμείνει «ανέπαφη και σε πλήρη ισχύ». Η Ρωσία δεν αποσκοπούσε σε τίποτε άλλο από την εξασφάλιση μιας έντιμης και ήσυχης διαβίωσης στους χριστιανούς οθωμανούς υπηκόους που δικαιούνταν την προστασία της. Αυτή ήταν η επιθυμία του αυτοκράτορα Αλεξάνδρου.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 416-418.
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Επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Λονδίνο κόμη Λίεβεν (14/26 Ιουλίου 1820)1
Monsieur le comte. En prenant lecture de la réponse que lord Bathurst vient de faire à nos communications du 6(18) octobre 1819, l’ empereur a été au regret
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d’ignorer si le duc de Wellington avait eu quelque part au travail du ministre des colonies, s’il connaissait au moins se réplique et quel jugement il en avait porté.
Sans doute, les ministres anglais ne sont point au courant des affaires de détaila en instance dans des départements de leurs collègues, mais nous avons sous les yeux les lettres que lord Castlereagh et le duc de Wellington ont écrites à l’ emprereur lui-même concernant le sort des Etats Ioniens, et ces lettres nous portent à croire que la réponse du comte de Bathurst a dû nécessairement être discutée en conseil.
Toutefois, si le maréchal de Wellington partageait entièrement l’ opinion de lord Bathurst, pourquoi nous en aurait-il fait un mystère, et par quel motif se serait - il épargné la peine de m’adresser directement quelques lignes pour imprimer un caractère plus solennel à l’ arrêt porté contre mes malheureux compatriotes? Il y a donc lieu de présumer que le maréchal n’ approuve point dans son particulier la décision du comte de Barthurst.
C’est dans cette conviction qu’en adressant à ce dernier la lettre ci-jointe en copie et en original, j’en écris une autre au duc de Wellington lui-même dans laquelle j’ aborde toutes des questions avec une entière franchise.
Vous trouverez également ici l’ original et la copie de cette seconde lettre, et en la remettant au duc, veuillez, M. le comte, ne point lui laisser ingorer le contenu de la présente.
Engagez-le de la part de l’ empereur à s’occuper des intérêts des îles Ioniennes. Ces intérêts sont secondaires, à la vérité, mais les habitants des Iles ont des droits imprescriptibles à la bienveillante sollicitude de s.m.i.
Nous sommes loin de désirer des mesures d’éclat. Tous nos voeux seront accomplis dès que nous saurons seulement que le ministère anglais est dans l’ intention de faire droit à nos justes griefs. A lui seul appartiendra toujours le choix des formes, des moyens et du temps.
Il est inutile de vous répéter que toutes nos espérances se fondent sur la coopération du duc de Wellington, sur le désir qu’il manifestera de voir nos demandes favorablement accueillies.
En ce qui me concerne, je vous serai sincèrement obligé des soins que vous donnerez aux réclamations de mes concitoyens.
Veuillez, M. le comte, recevoir dès à présent l’ expression de ma gratitude et agréez en même temps l’ assurance...
Η επιστολή αναφερόταν στην απάντηση του Βρετανού υπουργού των αποικιών Μπάθουρστ «εις τας εμπιστευτικάς βολιδοσκοπήσεις αίτινες αφεώρων εις τας Ιονίους Νήσους»2. Το οξύτατο ύφος της απάντησης έκανε τον
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Καποδίστρια να διερωτηθεί κατά πόσο ο Ουέλλιγκτων γνώριζε το περιεχόμενο της. Κατά τη γνώμη του ο στρατάρχης δεν ήταν διόλου ενήμερος και η απάντηση του Μπάθουρστ θάπρεπε ν’ απασχολήσει το βρετανικό υπουργικό συμβούλιο. Στη συνέχεια καλούσε τον Λίεβεν να εκθέσει για μια ακόμη φορά στη βρετανική ηγεσία τα δίκαια παράπονα των συμπατριωτών του.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 429-430.
2. Αρχείον Ι. Καποδίστρια, τομ. A' σ. 60.
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Επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στη Νεάπολη κόμη Στάκελμπεργκ (Βαρσοβία 21 Αυγούστου/2 Σεπτεμβρίου 1820)1
Monsieur le comte. L’ empereur a voué une haute attention aux rapports par lesquels v. ex. lui a rendu compte des événements qui viennent de reproduire dans le Royaume des Deux-Siciles la catastrophe que l’ Espagne a subie au mois de mars.
Nos communications en date du 20 avril aux cours alliées et les directions tracées aux ministres de s.m.i. dans le mémoire qui explique et développe la réponse adressée au chevalier de Zea Bermudez, ne nous laissent dans les circonstances présentes rien à ajouter pour déplorer cette calamité nouvelle ou pour faire pressentir les dangers qui environnent les peuples que plusieurs affinités pourraient associer à ceux de l’ Espagne et des Deux-Siciles, ou enfin pour signaler le remède et les moyens de salut.
Néanmoins s.m.i. nous ordonne de consigner ici quelques instructions supplémentaires destinées à mettre dans tout leur jour l’ évidence et la précision de celles du 20 avril. L’ attitude que les ministres de Russie ont à garder soigneusement dans la crise actuelle près les cours respectives où ils sont accrédités, sera ainsi encore une fois définie d’une manière très positive.
Quelque variées que puissent sembler les causes qui ont amené à Madrid le 8 mars et à Naples le 2 juillet, les conséquences de ces événements importants s’ offrent sous un aspect uniforme, soit qu’on les envisage dans leur nature propre, soit qu’on observe leur influence directe sur l’ ordre moral et politique des nations. Cette identité de causes, cette dangereuse communauté d’ effets qui paraît s’ étendre dans les dimensions les plus vastes, à en juger par ses explosions reitérées, trouveraient dans des oppositions exclusives ou des mesures isolées
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plutôt des germes de vie que des actes de répression. Ici partiellement abattues, supposé même avec énergie, elles renaîtraient ailleurs d’autant plus redoutables. Dès lors les chances de l’ avenir et la sanction journalière du temps s’ associeraient aux entreprises de l’ insurrection, et dans une voie d’où l’ harmonie avec la sainte exécution des traités se seraient momentanément écartées, vainement dans l’ intervalle chacune des puissances de l’ Europe pourrait-elle espérer de prêter un secours efficace à la cause des gouvernements qui l’ invoqueront, plus vainement encore se flatteraient-elles de pouvoir chacune se garantir elle-même des ravages universels de la contagion.
Indépendamment donc des considérations générales, celles qui se déduisent des principes positifs du droit, semblent à l’ envi ramener, pour aisni dire, les affaires d’ Espagne et de Naples dans le domaine que les traités ont tracé à la juridiction de la grande alliance.
En effet, les puissances alliées ne peuvent connaître qu’une Europe, celle qui sous les auspices divins de la providence jouit de la pacifique situation que lui ont assurée les dernières transactions. Sans doute, cette situation ne pouvait exclure à jamais ni le réveil des passions haineuses de la discorde, ni les trames sourdes de l’ ambition individuelle, ni les écarts de l’ exaltation qui suit quelquefois le progrès des lumières. Cependant, en se constituant dans une unité non seulement politique, mais encore chrétienne et morale, l’ Europe des traités fondait sur les bases régulières de l’ ordre et de la vérité sa toute-puissance relativement à sa rivale, l’ Europe de l’ insurrection et de la révolte. Certes, le triomphe ne saurait être douteux, et le passé a légué au présent assez de garanties rassurantes pour l’avenir. C’est donc en nous appuyant sur les leçons vivantes de l’ expérience, que nous retrouvons le remède intact et infaillible à, côté des explosions du mal. Et d’autre part, dans des conjectures heureusement gratuites nous ne saurions jamais admettre qu’une seule crainte - celle de la rupture des liens de la grande union.
Sont-ils brisés un jour, y a-t-il séparation et dissidence? Alors seulement l’ empire des insurrections vacillantes et éparses, inanimées encore aujourd’-hui, se concentrera, dans la plus funeste cohésion et pourra se propager avec cette rapidité que les premiers succès extérieurs de la révolution de France ont appris à connaiître et à redouter au détriment de l’ indépendance commune des peuples et, des Etats.
Tel a été sans variation le point de vue fixé tout ensemble par le devoir et la sollicitude qui a réglé les opinions de l’ empereur et son langage aux cours alliées. Nulle exception non seulement quant au fond de ces principes, mais aussi quant aux formes des actions qui en dérivent, n’a eu jamais d’accès pour les uns, ni pour les autres.
Une nouvelle occasion s’est présentée de renouveler ces témoignages du respecte inviolable des traités.
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Elle a été saisie avec empressement.
Les pièces ci-jointes en copie (lit A, B, C, D) le prouvent. Elles vous portent, M. le comte, nos réponses aux cours de Vienne et de Paris motivées par leurs ouvertures sur les progrès menaçants du mal qui trouble la tranquillité de l’ Italie, et la communication que nous en transmettons simultanément à nos missions à Londres et à Berlin.
L’ ensemble de ces informations fondées sur un principe unique démontrera aux ministres de l’ empereur qu’ils ne sauraient produire exclusivement aucune opinion officielle sur les événements de l’ Espagne et de Deux-Siciles, préjugeant de celle qui résultera, nous aimons à le croire, des délibérations unanimes des cabinets alliés. Réunis en vertu de leur propre respect pour lès transactions existantes, ils sauraient aisément les faire respecter avec les droits qu’elles stipulent, mais aussi avec les obligations qu’elles commandent.
Cette conduite réservée est analogue parfaitement au contenu de notre réponse fondamentale au chavalier de Zea. Nous y disions en effet: "Plus les circonstances où se trouve l’ Europe sont graves, plus elles peuvent être funestes à la tranquillité générale dont le monde goûte à peine les premiers fruits, et moins il appartient aux puissances garantes de ce bienfait universel de prononcer isolément avec précipitation ou dans des vues étroites en exclusives un jugement définitif sur les actes qui ont signalé les premiers jours de mars en Espagne”.
Mais si dès cette époque même l’ empereur, en espérant que l’ Europe toute entière parlerait au gouvernement espagnol le langage unanime de la vérité, de l’ amitié, de la bienveillance, ne s’ en était pas interdit l’ expression anticipée que le ministre de s.m. catholique invoquait de ses instances et de ses voeux confiants, c’est qu’aucune réticence ne doit jamais faire croire ou espérer que s.m.i. transigerait jamais volontairement avec le pouvoir révolutionnaire de l’ insurrection.
Un cabinet, comme un individu privé, peut faire à des considérations d’ intérêt majeur le sacrifice de la manifestation de ses opinions. Mais la consience de l’une et de l’autre serait - elle empêchée d’ avouer celle qui, déduite des principes les plus légitimes, remplit déjà leur sentiment intérieur et doit par conséquent diriger leurs actions?
Supposant donc que le ministère napolitain vous provoque, M. le comte, à l’ effet d’obtenir des lumières sur l’ opinion que l’ empereur émettrait lors d’une réunion européenne motivée par l’ événement du 2 juillet, et dans la seule hypothèse qu’un silence obstiné de notre part pourrait induire ledit gouvernement en erreur sur la pensée et les principes de s.m.i., v. ex. est autorisée à articuler verbalement:
1. La haute et ferme improbation de l’ origine de la révolution de Naples et de ses moyens actifs.
2. Le désir de voir le gouvernement s’ élever spontanément à cette force
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réelle et supérieure qui le mettrait aussi à même d’improuver l’ insurrection, de la terminer, de se garantir du retour.
3. Cette propre force et ces moyens spontanés seront l’ apanage inséparable du gouvernement dès l’ instant où il sera redevenu la source de laquelle émaneront des institutions légalement adaptées aux besoins intimes de la nation et faites pour rallier en conséquence autour du trône tous les intérêts moraux, toutes les affections et tous les voeux.
Pour ce qui est de la mission du prince Cimitile, v. ex. trouvera dans la copie ci-jointe de la dépêche adressée aujourd’hui à M. le comte Golowkin, l’ énoncé de la mesure que nous adoptons à son égard. M. le duc de Serra Capriola fils en attendant doit être déjà rendu à St. Pétersbourg.
Enfin, M. le comte, et pour clôturer cette dépêche conformément à toutes les intentions de l’ empereur, nous devons vous inviter à continuer d’entretenir avec le roi et son auguste famille vos rapports habituels de dévouement et de respect, avec les amis de l’ ordre ceux de la bienveillance et de l’ intérêt, de préférer dans la noblesse qui vous caractérise, jusqu’envers les passions hostiles, l’ indulgence à la sévérité, la générosité au mépris, mais sans pour cela laisser le moindre doute aux perturbateurs du repos public et aux agents du crime sur le sentiment de réprobation et d’horreur qu’ils doivent inspirer. De simples accusés de réception seront les seules réponses que v. ex. voudra bien adresser dans ses relations avec le ministère des Deux-Siciles.
J’ai l’ honneur....
Post-scriptum réseré au comte Stachelberg
Sans nous livrer à des espérances sur un résultat heureux d’événements dont nous considérons la source comme impure, nous nous plaisons toutefois à admettre pour les affaires du Royaume des Deux-Ciciles ces mêmes conjectures fondées sur le désir du bien, qui ont dicté dans le mémoire du 20 avril notre proposition relative au premier acte que nous désirions de la part des cortès d’ Espagne. Il se peut, M. le comte, que la nouvelle administration napolitaine acquière de la consistance et de la vertu, qu’elle cherche de bonne foi à concilier les divergences, à faire triompher le droit et à fixer sur des institutions sages et régulières les destinées futures du souverain, de la nation et du pays. Témoin et juge de la sincérité de ces dispositions, vous serez sans doute le premier, M. le comte, à les apprécier et à leur rendre justice. Dès lors plus d’intimité dans vos rapports avec le ministère de s.m. sicilienne pouvant s’ établir naturellement, v. ex. sera peut-être invitée à se prononcer sur la perspective d’une occupation du Royaume de Naples dont le soupçon serait motivé par les mouvements militaires des armées autrichiennes au nord de l’ Italie. Soit qu’une pareille détermination résulte des désirs mêmes du gouvernement napolitain ou des combinaisons de la
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politique générale, elle ne serait que l’ effet d’un concert préalable entre les cours alliées ou de leur suffrage préliminaire. Et dans les voeux de toutes les puissances, analogues comme les nôtres au système conservateur de la paix de l’ Europe, nul doute que le choix d’une influence modératrice et tutélaire ne soit préféré à toute oeuvre de sévérité coercitive. Eloignant donc de notre pensée un avenir de guerres et de désastres, nous le supposons également étranger aux vues des puissances, nos alliées, et aucune communication de leur part n’a jusqu’ à présent autorisé l’hypothèse contraire.
Tel sera par conséquent le thème de l’ explication qui vous serait demandée, M. le comte, et que vous jugeriez devoir accueillir dans votre sagacité la plus prudente, si la double condition signalée au début du présent post-scriptum se trouvait vérifiée et remplie entièrement.
Post-scriptum aux dépêches du jour à MM. les ministres de s.m.i. près les cours alliées
Au moment de l’ expédition du présent courrier des dépêches de M. le comte de Golowkin avec des communications de la cour de Vienne nous apprennent l’ assentiment empressé de s.m. l’ empereur d’ Autriche aux motifs qui ont dicté nos premières réponses sur l’ entrevue proposée. Il semble en conséquence que cette réunion dans les formes les plus analogues aux voeux qu’autotisent les transactions existantes et qui par cela même garantissent le meilleur succès, aura lieu dans les premiers jours d’octobre v. st. à Troppau.
Nous nous bornons d’ ailleurs à vous en donner, Monsieur, cet avis préalable qui sera accompagné plus tard de tous les renseignements nécessaires.
Η επιστολή αναφερόταν στα επαναστατικά γεγονότα που διαδραματίστηκαν στην Ιταλία και την Ισπανία. Η Ρωσία, ως μέλος της ευρωπαϊκής συμμαχίας, καταδίκαζε οποιαδήποτε βίαιη ενέργεια και καλούσε τους επαναστάτες να υποχωρήσουν. Οι συμφωνίες της Βιέννης και των Παρισίων έπρεπε, με κάθε θυσία, να τηρηθούν. Μόνο μέσο αντιμετώπισης της κατάστασης που είχε διαμορφωθεί απέμενε η σύγκληση μιας νέας ευρωπαϊκής συνδιάσκεψης. Μέχρι τότε η ρωσική κυβέρνηση ήταν υποχρεωμένη να αποδοκιμάσει την «καταγωγή της επανάστασης στη Νεάπολη και τα δραστήρια μέσα της», αναμένοντας τη σύγκληση του συνεδρίου των συμμάχων Δυνάμεων στο Τρόππαου.
1. VPR. τομ. ΙΑ' σ. 485-488.
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Οδηγίες προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στη Ρώμη Α. Ιταλίνσκυ (Βαρσοβία 21 Αυγούστου/2 Σεπτεμβρίου 1820)1
Monsieur. L’ interruption des négociations entamées avec le siège de Rome au sujet de l’ église romaine en Russie, ayant été occasionnée par des incidents secondaires, plutôt que par des difficultés inhérentes à la nature des objets en discussion, et les communications réitérées du ministère des affaires du culte et de l’ instruction publique servant à attester la nécessité d’une conclusion prompte et satisfaisante sur quelques points importants déjà consentis par le ministère pontifical, l’ attention de l’ empereur s’est fixée sur ces arrangements indispensables auxquels est attaché le repos des consciences de ses sujets du rit romain, et il a plu à s.m.i. d’ enjoindre à son ministère de tracer à v.ex. les directions suivantes selon la teneur desquelles il voues est prescrit de renouer immédiatement une négociation trop longtemps suspendue.
La série entière de nos rapports avec la cour du Vatican a suffisamment prouvé qu’il ne s’agissait pas de concessions extraordinaires à obtenir, mais uniquement de certains arrangements de discipline qui, loin de porter atteinte à la conviction du pontif romain et sans léser le moindre de ses droits, ne tendent qu’ à régulariser le service de l’ église romaine en Russie et à concilier l’ exercice des pouvoirs spirituels avec les localités et les distances qui interdisent le recours trop fréquent au siège revêtu de la suprême autorité.
En conséquence, s.m. déterminée à n’ insister pour le moment que sur deux articles de discipline de nécessité urgente, il vous est enjoint, Monsieur, d’entrer sur-le-champ en pourparlers avec le cardinal secrétaire d’ Etat à l’ effet d’ obtenir:
1) l’ expédition immédiate des pouvoirs requis pour la sécularisation de douze prêtres réguliers à préposer aux paroisses vacantes par le ministère du métropolitain;
2) l’ autorisation au même prélat d’accorder des dispenses matrimoniales pour les divers degrés d’ affinité, sans insister toutefois sur le nombre de quarante dispenses qui avait été demandé pour le premier degré.
La manque de prêtres voués à 1’ exercice des fonctions sacerdotales, ainsi que la nécessité d’ obvier à des maux plus graves pour le maintien des bonnes moeurs, sont les seuls motifs qui portent le gouvernement à revenir sur des concessions déjà accordées en principe et dont la mise en vigueur ne saurait être sujette à de nouvelles difficultés. V.ex. servira essentiellement les intentions paternelles de notre auguste maître, en amenant une prompte conclusion par
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rapport aux deux articles précités.
Quant aux autres questions en litige, savoir:
1) celle du procès canonique qui précède l’ institution des évêques;
2) l’ érection d’une métropole en Russie avec investiture des pouvoirs accordés aux primats;
3) l’ ordre à établir dans les rapports d’ office entre l’ église romaine de Russie et le siège pontifical; ■
4) les distinctions et pouvoirs réclamés pour la personne de Monseigneur Sestrinczewicz.
Tous ces objets de négociation qui ont mis au jour tant de divergences entre le ministère du Vatican et le nôtre, devront être omis pour le moment dans les communications que vous êtes chargé de faire au cardinal Consalvi. Les articuler en même temps, ce serait confondre des demandes commandées par une nécessité impérieuse avec des concessions dont les unes sont d’une nature délicate et les autres peuvent être envisagées comme surérogatoires, lorsqu’on les compare aux arrangements dont le sursis cause un mal réel aux sujets de notre auguste souverain. Les complications qui s’ ensuivraient, nuiraient aux résultats positifs que nous sommes en droit d’attendre du zèle qui nous distingue, Monsieur, ainsi que de votre prudence consommée, et dès lors ce serait contravenir aux dispositions bienfaisantes qui portent s.m.i. à désirer la reprise de la négociation.
Cependant le ministère est loin de méconnaître la nécessité d’un arrangement complexif et durable avec le siège de Rome. En tant que le repos des consciences d’une partie considérable des sujets de l’ emprereur est attaché à la stabilité d’un pareil arrangement, ce résultat définitif ne peut cesser de fixer la sollicitude particulière de notre auguste maître et à ce titre v. ex. ne tardera pas à recevoir des instructions ultérieures sur la totalité des objets en discussion. Mais jusque là c’est à vous, Monsieur, qu’il est réservé de préparer les voies à la clôture de la nécogiation dans son ensemble.
Vous vous occuperez donc dans l’ intervalle à recueillir les notions les plus complètes sur les concordats récemment conclus par le siège de Rome, ainsi que sur la nature des obstacles qui ont entravé la marche des négociations encore non terminées avec diverses puissances catholiques. Vous voudrez bien faire de touts ces renseignements l’ objet d’un travail exact et détaillé. Car il nous importe de posséder ces points de comparaison, à l’ aide desquels il sera plus facile d’asseoir les bases de la négociation que vous êtes appelé à conduire.
Les notions supplémentaires que nous attendons de v.ex., nous semplent une condition essentielle de la précision des ordres qui doivent lui être transmis. Pour vous mettre à même d’en pressentir la teneur, nous sommes autorisés à vous annoncer, Monsieur, que les directions projetées reposeront toutes sur le principe suivant: "Si telles sont (explicitement) les concessions déjà faites par le
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siège de Rome aux puissances dans le territoire desquelles l’ église romaine est dominante, le ministère de l’ empereur paraît en droit d’insister, plus ou moins, sur une extension de ces mêmes, concessions et privilèges en faveur de la communion romaine en Russie, vu qu’une protection spéciale emporte avec elle l’ idée d’une juste réciprocité de concessions, de ménagements et d’égards envers l’ autorité spontanément et évidemment protectrice”.
En négociant d’ après ce principe régulateur, il sera aisé de marquer l’ équitable gradation qu’il faudra suivre dans la marche des ouvertures successives, et en dernière analyse il sera rigoureusement juste d’ envisager comme ultimatum la norme des concessions auxquelles se sont arrêtés les autres cabinets.
Ce qui d’ ailleurs apportera, nous l’ espérons, de nouvelles, facilités à la clôture de la négociation projetée, c’est la résolution d’omettre entièrement dans l’ exposé futur de nos demandes toute insistance ultérieure par rapport aux distinctions personnelles qu’on avait désiré obtenir au métropolitain Sestrinczewicz. Ces distinctions purement honoritiques, les seules que de siege de Rome fut disposé à accorder, perdent de leur prix aux yeux même du prélat qui devait en être l’ objet, dès que ces marques d’honneur ne peuvent plus influer salutairement sur le bien de l’ église qui lui est confiée.
Ainsi, l’on est fondé à espérer que les pénibles discussions auxquelles cette demande a donné lieu, tomberont d’ elles-mêmes.
Enfin, le gouvernement est également disposé à se désister de la stricte teneur de ses propositions quant au droit de présider le procès canonique des évêques. Pourvu que la cour du Vatican consente à n’ accorder éventuellement ce droit qu’à des évêques sujets assermentés de l’ Empire de Russie, il sera libre à ce siège de ne point en investir le métropolitain.
V. ex. est invitée à garder pour sa propre information toutes ces indications préalables. Elles est invitée en même temps à presser d’une part la concession des pourvoirs et des dispences énumérées ci-dessus, et à soigner de l’ autre la confection du mémoire comparatif que le ministère attend de son active coopération.
Pour ce qui a trait à l’ arrangement préliminaire qui a motivé la présente dépêche, il vous est réservé de consulter, Monsieur, votre propre expérience pour vous déterminer à accompagner l’ ouverture qui vous est prescrite, de quelques expressions rassurantes à l’ égard de la future négociation ou bien à garder sur ce point un entier silence.
Dans tous les cas vous tâcherez de parler à la conscience éclairée du saint père quant aux arrangements préalables qu’on réclame de sa sagesse, et vous ne ferez pressentir à son ministère les vues conciliantes de l’ empereur quant à l’ ensemble de la négociation que dans vos entretiens confidentiels.
Recevez....
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Οι οδηγίες αφορούσαν στην πορεία των σχέσεων της Ρωσίας με την αυλή του Βατικανού, σχέσεις που είχαν διαταραχτεί λόγω της περιπλοκής του θέματος της ίδρυσης ρωμαϊκής εκκλησίας στη Ρωσία. Ωστόσο η ρωσική κυβέρνηση φερόταν αποφασισμένη να μην παραγνωρίσει «την αναγκαιότητα ενός πολυσύνθετου και σε διάρκεια συμβιβασμού με την έδρα της Ρώμης». Έτσι ο Καποδίστριας προέβαινε, με το κείμενο του αυτό, σε ορισμένες επισημάνσεις που εξυπηρετούσαν αυτό το σκοπό.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 491-493.
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Εμπιστευτική επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι στρατηγό Πότσο ντι Μπόργκο (Βαρσοβία 25 Αυγούστου/6 Σεπτεμβρίου 1820)1
J’ai déjà tant écrit d’ office pour l’ expédition de nos courriers d’ aujourd’-hui, que je n’ai plus le courage de vous adresser une dépêche à numéro. J’ai cependant encore un ordre de l’ empereur à vous communiquer. Je sort de son cabinet et s.m. me charge de vous répéter que vous ne devez pas laisser ignorer au duc de Richelieu et à M. de Pasquier qu’il ne s’agit plus dans ces moments à la fois si critiques et si précieux de se livrer, ni même de croire aux combinaisons d’une politique surannée. Tous les Etats de l’ Europe et surtout les principaux monarques sont appelés à trancher une question vitale; serait - ce donc le moment de craindre des extentions de frontière? D’ appréhender des rêves d’ambition et d’agrandissement? De se laisser influencer par de semblables hypothèses? D’ apporter des inquiétudes là ou la confiance seule doit régner, où seule elle peut faire trouver des moyens de salut? Que la France ne se laisse donc guider aujourd’hui que par des vues-grandes et élévées. Qu’aucun soupçon ne dénature les principes, n’ altère la pureté de la politique du cabinet des Tuileries et que les ministres du roi bannissent loin d’eux tout sentiment de jalousie contre la cour de Vienne. Les desseins de cette puissance ne peuvent point, ne doivent point en exciter. Elle ne saurait nourrir de projets de conquête, elle ne saturait ni concevoir, ni exécuter l’ idée de saisir les circonstances actuelles pour s’assurer une prétendue suprématie. L’ empereur en répond.
Veuillez donc, cher général, calmer, s’il le fallait, le duc de Richelieu et le baron Pasquier et invitez-les à ne fixer leur attention que sur les périls et le salut
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du monde.
Le courrier me presse. A peine ai-je le temps d’ajouter de ma main quelques mots d’amitié.
Η επιστολή περιλάμβανε συστάσεις προς τη γαλλική κυβέρνηση και τον δούκα Ρισελιέ να εγκαταλείψουν τις τυχόν επεκτατικές βλέψεις και φιλοδοξίες που τους είχε «υπαγορεύσει» η τακτική της Αυστρίας μετά το ξέσπασμα των ταραχών στην Ιταλία και Ισπανία2.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 496 επ.
2. Πρβλ. Π. Πετρίδη, Η διπλωματική δράσις του Ι. Καποδίστρια υπέρ των Ελλήνων, σ. 103.
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Προσωπική επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Λονδίνο κόμη Λίεβεν (Βαρσοβία 6/18 Σεπτεμβρίου 1820)1
Après avoir examiné sous toutes les faces la question de la réunion des cabinets, après avoir prouvé d’un côté qu’elle était indispensable dans ces jours de crise et de péril, d’un autre, qu’elle était prévue par les transactions qui ont complété il y a deux ans le code du droit public européen, il me reste à vous faire connaître l’ importance que l’ empereur attache à voir son opinion adoptée par toutes les cours qui se trouvent appelées à prendre part aux délibérations de Troppau.
Il est surtout d’une haut intérêt que l’ Angleterre partage sous ce rapport les vues de s.m.i. Quelles seraient en effet les conséquences d’un refus de la cour de Londres?
En restant étrangère à la réunion des autres cabinets, elle rendrait redoutable la classe des sectaires et des novateurs. Ces derniers se persuaderaient qu’un gouvernement légal et responsable ne se reconnaît point à lui-même et ne reconnaît pas non plus aux autres puissances le droit de prendre des mesures générales pour préserver le monde des bouleversements qu’entraîne la force subversive des insurrections.
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Dès lors, les cabinets réunis et délibérant sans l’ Angleterre, seraient représentés par les ennemis de l’ ordre et de la paix, comme une ligue de gouvernements arbitraires qui se voient en danger et qui vont prendre d’ énergiques précautions pour conserver un pouvoir sans bornes et sans garantie et pour priver les peuples des bienfaits d’une organisation sociale, analogue à leurs voeux et à leurs besoins.
Quelles que soient les résolutions de la Grande-Bretagne, les souverains parleront sans doute à l’ Europe un langage qui déjouera tous les calculs et démentira toutes les prédictions de là malveillance. Mais ce langage unanime offrirait aux peuples un nouveau motif de confiance, si le vote de l’ Angleterre y ajoutait tout le poinds d’une autorité forte par les principes sur lesquels elle se fonde, plus forte encore par les formes qui environnent l’ exercice de son pouvoir protecteur.
Nous vous communiquons, M. le comte, ces considérations pour vous mettre à même de juger du prix que l’ empereur mettrait à apprendre qu’un plénipotentiaire britannique va être délégué aux conférences de Troppau.
Jamais v.ex. n’eut une plus glorieuse occasion de signaler les talents qui la distinguent,, et jamais elle n’aura acquis un titre plus réel à la reconnaissance de s.m.i.
Votre tact et votre sagacité nous sont trop connus, pour que nous ayons besoin de vous prévenir que cette lettre est destinée à votre information particulière et que vous ne ferez usage des observations qu’elle renferme, que dans le cas où vous les croiriez propres à hâter l’ accomplissement de nos désirs.
Recevez....
Η επιστολή αναφερόταν στις δραστηριότητες του Καποδίστρια ενόψη της συνδιάσκεψης των συμμάχων Δυνάμεων στο Τρόππαου. Εκφραζόταν η επιθυμία για τη συμμετοχή σ’ αυτό όλων των κυβερνήσεων χωρίς την παραμικρή απουσία. Αναμφίβολα η βρετανική παρουσία και εκπροσώπηση κρινόταν παραπάνω από αναγκαία τόσο για τη συμμαχία όσο και για την Ευρώπη γενικότερα.
Γιατί, όπως ο ίδιος ο υπουργός των Εξωτερικών έγραψε στην αυτοβιογραφία του, «Επρόκειτο αφ’ ενός μεν να καθορίσωμεν την φύσιν των ανατροπών τούτων και να εξακριβώσωμεν τα αίτια αυτών2, αφ’ ετέρου δε να αναζητήσωμεν θεραπείαν εις τα δεινά ταύτα και να την εφαρμόσωμεν συμφώνως πάντοτε προς το πολιτικόν σύστημα όπερ αι συνθήκαι της Βιέννης, των Παρισίων και του Άαχεν είχον κατοχυρώσει... αγόμεθα κατ’ αδήριτον ανάγκην να αναγνωρίσωμεν επίσης ότι πάσαι αι χώραι αι υποστάσαι
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επαναστατικάς ανατροπάς δεν ηδύναντο εν ουδεμιά περιπτώσει να προλάβουν την επανάληψιν των ανατροπών τούτων κατ’ άλλον τρόπον ή μόνον διά συνετών θεσμών ικανών να συνδυάσουν τα συμφέροντα των παλινορθωθέντων θρόνων και τα παρόντα συμφέροντα των λαών»3.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 504-505.
2. Αρχείον Ι. Καποδίστρια, τομ. A' σ. 63.
3. Αρχείον, ό.π., σ. 64. Σ’ αυτό το στόχο αποσκοπούσε και η επιστολή που είχε απευθύνει ο Καποδίστριας προς τον Μέττερνιχ στις 31 Αυγούστου / 12 Σεπτεμβρίου 1820, βλ. Αρχεία Βιέννης, Gesandtschaftsaschive (St. Petersburg) Kongrese von Troppau und Laibach, K. 60, Fol. 12-16 και Π. Πετρίδη, Η διπλωματική δράσις του Ι. Καποδίστρια, ό.π., σ. 103 κ.ε.
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Επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στην Κωνσταντινούπολη βαρώνο Στρόγγανωφ (Βαρσοβία 20 Σεπτεμβρίου/2 Οκτωβρίου 1820)1
Monsieur le baron. Lorsque nous avons fait partir au commencement du mois d’août le Sr Paparigopulos de St. Pétersbourg pour Constantinople, j’ai eu l’honneur de prévenir v. ex. que s.m. l’ empereur s’ occuperait de l’ expédition que le consul Vlassopulos lui avait confiée.
Les événements nous dispensent de ce soin. Si en effet les pays envahis par les armes et l’ administration d’Aly pacha se trouvent au pouvoir du sultan, nous n’avons plus de directions à donner sur les précautions et la réserve qui devraient guider pendant la guerre la conduite de nos agents en Epire et dans le Péloponèse, afin de ne point entretenir ou de dissiper les opinions erronnées sur nos prétendus rapports avec Aly et sa famille.
L’empereur désire cependant que v.ex. reitère au consul Vlassopulos et à tous ses collègues les ordres les plus positifs à cet égard, supposé que les conflits de juridiction entre la Porte et les pachas ne soient pas encore complètement terminés dans les pays de leur résidence.
Quant au Sr Paparigopulos lui-même, il peut maintenant retourner à Patras, chargé des instructions dont vous jugerez utile, M. le baron, de munir notre consul.
Il nous a en outre témoigné le désir d’ entrer à notre service et d’ être activement employé dans la partie du dragomanat. Tout ce qui nous est revenu
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sur son compte, dépose en sa faveur, mais pour cela nous ne le croyons pas appelé à servir avec utilité en Morée. Nous pensons en général que les influences locales et, pour ainsi dire, domestiques de ces agents subalternes ne manquent pas de susciter de grands inconvénients et l’ exemple du Sr Maracini n’a que trop malheureusement justifié cette opinion. Elle réglera vos choix, M. le baron, et vous voudrez bien l’ étendre à l’ examen des voeux de l’ autre aspirant à la place de drogman en Morée dont nous vous entretenons dans l’une des dépêches de ce jour.
Si. d’ailleurs v. ex. juge que les services antérieurs du Sr Paparigopulos, vu les témoignages dont il a été muni par M. Vlassopulos, méritent la récompense d’un grade, c’est sur vos propositions que 1’ empereur en décidera.
Il dépendra aussi de vous, M. le baron, d’ admettre plus ou moins les prétentions de cet aspirant à une carrière active et c’est conformément aux considérations que nous venons de vous indiquer, que vous êtes autorisé à 1’ employer.
Recevez....
Η επιστολή υπογράμμιζε την ουδέτερη στάση της Ρωσίας μετά τη διένεξη του Αλή πασά με την Υψηλή Πύλη. Παράλληλα θιγόταν το ζήτημα της ενδεχόμενης αξιοποίησης στη διπλωματική υπηρεσία της Ρωσίας του Παπαρηγόπουλου, συνεργάτη του προξένου στην Πάτρα Βλασσόπουλου.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 524-525.
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Υπόμνημα προς τον Αλέξανδρο Στούρτζα (Βαρσοβία 23 Σεπτεμβρίου/5 Οκτωβρίου 1820)1
Monsieur. Les cabinets alliés vont s’ assembler à Troppau.
L’ aperçu ci-joint vous donnera, Monsieur, l’idée la plus distincte des négociations préliminaires qui ont amené cette bienfaisante résolution. Il vous fera connaître aussi les grands intérêts qui en dépendent.
Les questions qu’on est à la veille de discuter, décideront peut-être du sort de l’univers et de la civilisation européenne. En les méditant au milieu des
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agitations de la société, on ne saurait les approfondir suffisamment. C’est dans le silence et dans le recueillement de la retraite que l’ esprit humain, libre des distractions journalières qui l’ absordent ou l’ épuisent, et fort de la connaissance intime de toute sa faiblesse, peut oser s’ élever à une aussi haute vocation.
A ce titre et dans les conjonctures réellement graves du moment personne plus que vous. Monsieur, n’est appelé à servir utilement s.m. l’ empereur.
Vous êtes invité en conséquence à nous communiquer vos idées:
1) sur la nature des délibérations que les cabinets alliés pourraient vouer à l’ examen des moyens d’ étouffer la révolution là où elle domine et d’extirper ses germes dans les contrées qui en sont menacées;
2) sur les moyens de mettre ce système réparateur et conservateur en exécution du consentement unanime de la fédération européenne.
Nous allons ajouter ici sommairement quelques observations propres à vous présenter ces deux questions sous le point de vue, sous lequel le cabinet de l’ empereur les envisage.
Ad primum
Nous avons dit que les cours alliées sont obligées par les traités existants à délibérer en commun sur les révolutions d’Espagne et des Deux-Siciles et, comme de raison, sur celle qui bouleverse maintenant le Portugal.
Cette vérité étant une fois reconnue, il, semble impossible de chercher, hors des transactions de 1815 et des actes supplémentaires d’ Aix-la-Chapelle, les principes de droit qui peuvent ou doivent régler désormais les jugements de la réunion européenne au milieu des crises déplorables auxquelles elle est appelée à porter un remède prompt et efficace.
Il ne s’ agira donc pas aux prochaines conférences d’adopter de nouveaux principes, mais de faire une juste application de ceux dont on s’est déjà servi en 1815 pour restaurer sur ses bases la royauté légitime en France.
En fixant ainsi le point de départ de toute délibération, le problème à résoudre est le suivant: "Comment pacifier les royaumes d’ Espagne, des Deux-Siciles et de Portugal avec eux-mêmes et avec l’ordre social et politique de l’ Europe et garantir d’une manière stable l’ intégrité territoriale et l’ indépendance publique de ces Etats?”
En 1815 l’ alliance européenne a décidé avec succès une question semblable. Et c’est, à ce qu’il semble, en examinant dans les mêmes vues celle que motive la critique situation des deux péninsules aujourd’hui, que les puissances alliées peuvent espérer également de réussir dans la présente entreprise.
Ad secundum
Ces puissances doivent par conséquent désirer:
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1) que les oeuvres criminelles du 8 mars, 2 juillet et 23 août soient anéanties pour toujours dans les deux péninsules du midi;
2) que dans chacun des pays envahis par la révolution la royauté légitime soit rétablie de manière à ce que la puissance des institutions dont elle sera environnée, suffise à maintenir l’ ordre, l’ intégrité, l’ indépendance de l’ Etat;
3) que de l’ ensemble des mesures qui seront adoptées et mises en exécution il résulte pour l’ association européenne une nouvelle garantie de sa cohésion intime, pour le monde - un nouveau gage de tranquillité et de paix.
Quelles seront ces mesures?
Faut-il isoler les contrées atteintes de la contation révolutionnaire, du reste de l’ alliance générale?
Une résolution pareille serait assurément la plus conforme aux principes, de droit, si d’une autre part il n’ était prouvé par une expérience mémorable que laisser à la révolution le bénéfice du temps, c’est la rendre plus redoutable en elle-même, c’est en outre lui abandonner l’ espace et l’ inviter à se déborder à l’ entour.
Il paraît donc tout aussi juste et plus urgent d’attaquer la révolution jusque dans ses propres retranchements.
Est-ce uniquement par la force des armes qu’on peut esperer de la combattre et de la vaincre victorieusement?
Ou bien, ne vaudra-t-il pas mieux de préparer ce résultat au moyen de négociations sagement combinées avec les obligations et les égards que les souverains se doivent à eux-mêmes et mutuellement envers les princes dont la sécurité personnelle peut être compromise au moindre signal de réaction?
Nous nous expliquons. Et prenont pour exemple Naples.
Les puissances alliées décident d’ une voix unanime que les actes insurrectionnels du 2 juillet doivent être de droit et de fait annulés. Elles expriment le désir que le gouvernement de s.m. sicilienne rétablisse l’ administration sur ses bases et qu’ensuite il accorde aux peuples des Deux-Siciles des institutions propres à assurer leur bien-être intérieur et leur indépendance politique.
Les puissances alliées proposent en conséquence au gouvernement actuel des Deux-Siciles de se modifier soudain et d’ effectuer la réforme indiquée. Ou bien elles lui déclarent que leurs armées fortes de... hommes vont entrer à Naples pour y prendre les mesures nécessaires au rétablissement del’ ordre.
C’est cette proposition à adresser au gouvernement napolitain que nous considérons comme le thème d’une négociation préalable.
Elle offrirait un double avantage. Celui de ne compromettre aucunement le roi et son auguste famille et de prévenir au cas de besoin en faveur des opérations de l’ armée alliée, la confiance de tous les hommes bien-pensants du Royaume des Deux-Siciles.
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En établissant une semblable négociation sur la justice évidente de son principe et en l’ étayant du mouvement simultané d’une forte armée, il est à espérer que son succès sera complet.
Dans cette hypothèse l’ ordre à Naples serait rétabli par la vue seule de la force militaire.
Dans le cas contraire cette force le rétablirait.
Lorsque cette première partie des mesures arrêtées par l’union européenne aurait obtenu son plein accomplissement, une déclaration solennelle au nom des puissances alliées pourrait la suivre et rendre compte à l’ univers de leurs opérations, des principes qui les avaient réglées, du résultat qu’elles ont obtenu.
Cet acte préparerait les mesures à prendre pour faire éprouver le même bienfait à l’ Espagne et au Portugal.
En supposant maintenant que le plan de conduite que nous venons de tracer, soit adopté, la pièce la plus importante à rédiger serait cette note, que les cinq cabinets adresseraient au gouvernement napolitain.
Si vous partagez, Monsieur, cette note, que les cinq cabinets adresseraient au gouvernement napolitain.
Si vous partagez, Monsieur, cette opinion, vous pourriez vous charger de ce travail et vous y mettrez à profit sans doute vos propres idées que vous avez développées d’une manière si lumineuse dans votre dépêche sur les affaires d’ Espagne.
Pour ne vous point laisser ignorer aucune des données qui sont à notre connaissance, nous vous dirons que la cour de St. James semble portée à se constituer médiatrice entre Naples et les puissances alliées. Nous croyons aussi que la France se chargerait volontiers de ce rôle.
Il vous appartient de méditer aussi la question sous cette face. Elle présente quelques chances heureuses, surtout si la médiation est réglée conformément aux principes de la grande alliance et si ses opérations sont concertées d’avance et décrétées d’un commun accord par les cinq cabinets réunis.
La médiation blesserait moins l’ orgueil national des peuples qu’il s’ agit de ramener à l’ ordre.
Je finis, en vous laissant pleine et parfaite latitude de traiter les questions que je vous ai proposées, selon que vous jugerez le plus analogue aux principes de morale et de justice qui caractérisent la politique de notre auguste souverain.
Recevez...
Ο Καποδίστριας ζητούσε τη γνώμη του πιστού συνεργάτη του Αλ. Στούρτζα ενόψη της σύγκλησης του συνεδρίου του Τρόππαου. Κυρίαρχο
p. 115
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- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄, 1987
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄, 1983
S.m. a su justement apprécier les intentions pures qui vous ont dicté cette lettre. Elle applaudit à la sagesse des vues que vous y avez énoncées, et elle se félicite de vous voir, mon prince, revêtu de la confiance de votre gouvernement; c’est un titre de plus pour obtenir celle d’ l’ empereur. Aimant à faire toujours présider une complète franchise à toutes ses relations politiques, s.m. veut vous faire connaître sa pensée toute entière. Je m’ estime heureux d’en être l’ interprète.
V. a. est suffisamment instruite sans doute de la marche qu’ont suivie depuis quatre ans nos négociations avec le gouvernement ottoman. Sans entrer donc ici dans des détails inutiles, il importe toutefois de fixer votre attention sur la dernière démarche que le baron de Stroganoff a eu ordre de faire auprès du Divan. Il est essentiel que vous puissiez méditer profondément l’ esprit et la lettre du mémoire rédigé sous les yeux de l’ empereur et remis au reis-effendi dans la conférence du 19 février dernier. V. a. en trouvera ci-joint une copie. Mais afin de vous pénétrer plus intimement encore des véritables intentions qui ont guidé le cabinet impérial dans cette occasion, s.m. a voulu qu’il vous soit également donné communication d’une dépêche réservée que le ministère a écrite au baron de Stroganoff, en accompagnant le mémoire précité. Elle est ci-annexée en copie. Lisez et relisez ces pièces, mon prince, et vous y trouverez la solution de toutes les questions que vous m’avez adressées. Vous reconnaîtrez, j’en suis sûr, qu’il ne dépend aujourd’hui que de la Porte d’ ouvrir les voies à un accommodement solide et équitable, en admettant franchement le principe de la discussion collective des griefs réciproques, parce que c’est en les examinant de bonne foi et dans un esprit de conciliation qu’on sera conduit à rechercher, de part' et d’autre, les moyens d’ effectuer un arrangement satisfaisant.
On ne peut s’ expliquer l’ extrême répugnance que la Porte a montrée jusqu’ici a admettre ce mode simple et naturel, qu’en lui supposant la crainte de se laisser entraîner par là dans une négociation dont le but serait d’apporter sous la forme d’une transaction supplémentaire des modifications décisives aux clauses du traité de Bucorest qui sont à l’ avantage de la Porte. Si telle est la conséquence qu’elle redoute, nous ne demandons pas mieux que de dispirer entrièrement ses appréhensions, et nous croyons entrer plus particulièrement dans l’ esprit de votre lettre, mon prince, en développant ici l’ idée du cabinet de l’ empereur. Il ne s’agit nullement d’obtenir de la Porte un acte par lequel elle admette le principe de la négociation collective; il ne s’agit pas de confectionner une nouvelle transaction pour assurer l’ exécution des stipulations relatives aux deux principautés et à la Servie. Le traité de Bucorest restera intact et dans toute sa force. Du moment que le Divan aura fait connaître, même dans une forme confidentielle, si tel peut être le bon plaisir du sultan, son adhésion au principe de la négociation collective, et qu’il se sera expliqué franchement tant sur le mode d’ après lequel il se propose de faire droit à nos griefs, que sur celui qui