Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄
Title: | Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄ |
Date of Publication: | 1984 |
Pagination: | 322 |
Subject: | Κείμενα (1819-1822) |
Temporal coverage: | 1815-1822 |
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agitations de la société, on ne saurait les approfondir suffisamment. C’est dans le silence et dans le recueillement de la retraite que l’ esprit humain, libre des distractions journalières qui l’ absordent ou l’ épuisent, et fort de la connaissance intime de toute sa faiblesse, peut oser s’ élever à une aussi haute vocation.
A ce titre et dans les conjonctures réellement graves du moment personne plus que vous. Monsieur, n’est appelé à servir utilement s.m. l’ empereur.
Vous êtes invité en conséquence à nous communiquer vos idées:
1) sur la nature des délibérations que les cabinets alliés pourraient vouer à l’ examen des moyens d’ étouffer la révolution là où elle domine et d’extirper ses germes dans les contrées qui en sont menacées;
2) sur les moyens de mettre ce système réparateur et conservateur en exécution du consentement unanime de la fédération européenne.
Nous allons ajouter ici sommairement quelques observations propres à vous présenter ces deux questions sous le point de vue, sous lequel le cabinet de l’ empereur les envisage.
Ad primum
Nous avons dit que les cours alliées sont obligées par les traités existants à délibérer en commun sur les révolutions d’Espagne et des Deux-Siciles et, comme de raison, sur celle qui bouleverse maintenant le Portugal.
Cette vérité étant une fois reconnue, il, semble impossible de chercher, hors des transactions de 1815 et des actes supplémentaires d’ Aix-la-Chapelle, les principes de droit qui peuvent ou doivent régler désormais les jugements de la réunion européenne au milieu des crises déplorables auxquelles elle est appelée à porter un remède prompt et efficace.
Il ne s’ agira donc pas aux prochaines conférences d’adopter de nouveaux principes, mais de faire une juste application de ceux dont on s’est déjà servi en 1815 pour restaurer sur ses bases la royauté légitime en France.
En fixant ainsi le point de départ de toute délibération, le problème à résoudre est le suivant: "Comment pacifier les royaumes d’ Espagne, des Deux-Siciles et de Portugal avec eux-mêmes et avec l’ordre social et politique de l’ Europe et garantir d’une manière stable l’ intégrité territoriale et l’ indépendance publique de ces Etats?”
En 1815 l’ alliance européenne a décidé avec succès une question semblable. Et c’est, à ce qu’il semble, en examinant dans les mêmes vues celle que motive la critique situation des deux péninsules aujourd’hui, que les puissances alliées peuvent espérer également de réussir dans la présente entreprise.
Ad secundum
Ces puissances doivent par conséquent désirer:
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1) que les oeuvres criminelles du 8 mars, 2 juillet et 23 août soient anéanties pour toujours dans les deux péninsules du midi;
2) que dans chacun des pays envahis par la révolution la royauté légitime soit rétablie de manière à ce que la puissance des institutions dont elle sera environnée, suffise à maintenir l’ ordre, l’ intégrité, l’ indépendance de l’ Etat;
3) que de l’ ensemble des mesures qui seront adoptées et mises en exécution il résulte pour l’ association européenne une nouvelle garantie de sa cohésion intime, pour le monde - un nouveau gage de tranquillité et de paix.
Quelles seront ces mesures?
Faut-il isoler les contrées atteintes de la contation révolutionnaire, du reste de l’ alliance générale?
Une résolution pareille serait assurément la plus conforme aux principes, de droit, si d’une autre part il n’ était prouvé par une expérience mémorable que laisser à la révolution le bénéfice du temps, c’est la rendre plus redoutable en elle-même, c’est en outre lui abandonner l’ espace et l’ inviter à se déborder à l’ entour.
Il paraît donc tout aussi juste et plus urgent d’attaquer la révolution jusque dans ses propres retranchements.
Est-ce uniquement par la force des armes qu’on peut esperer de la combattre et de la vaincre victorieusement?
Ou bien, ne vaudra-t-il pas mieux de préparer ce résultat au moyen de négociations sagement combinées avec les obligations et les égards que les souverains se doivent à eux-mêmes et mutuellement envers les princes dont la sécurité personnelle peut être compromise au moindre signal de réaction?
Nous nous expliquons. Et prenont pour exemple Naples.
Les puissances alliées décident d’ une voix unanime que les actes insurrectionnels du 2 juillet doivent être de droit et de fait annulés. Elles expriment le désir que le gouvernement de s.m. sicilienne rétablisse l’ administration sur ses bases et qu’ensuite il accorde aux peuples des Deux-Siciles des institutions propres à assurer leur bien-être intérieur et leur indépendance politique.
Les puissances alliées proposent en conséquence au gouvernement actuel des Deux-Siciles de se modifier soudain et d’ effectuer la réforme indiquée. Ou bien elles lui déclarent que leurs armées fortes de... hommes vont entrer à Naples pour y prendre les mesures nécessaires au rétablissement del’ ordre.
C’est cette proposition à adresser au gouvernement napolitain que nous considérons comme le thème d’une négociation préalable.
Elle offrirait un double avantage. Celui de ne compromettre aucunement le roi et son auguste famille et de prévenir au cas de besoin en faveur des opérations de l’ armée alliée, la confiance de tous les hommes bien-pensants du Royaume des Deux-Siciles.
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En établissant une semblable négociation sur la justice évidente de son principe et en l’ étayant du mouvement simultané d’une forte armée, il est à espérer que son succès sera complet.
Dans cette hypothèse l’ ordre à Naples serait rétabli par la vue seule de la force militaire.
Dans le cas contraire cette force le rétablirait.
Lorsque cette première partie des mesures arrêtées par l’union européenne aurait obtenu son plein accomplissement, une déclaration solennelle au nom des puissances alliées pourrait la suivre et rendre compte à l’ univers de leurs opérations, des principes qui les avaient réglées, du résultat qu’elles ont obtenu.
Cet acte préparerait les mesures à prendre pour faire éprouver le même bienfait à l’ Espagne et au Portugal.
En supposant maintenant que le plan de conduite que nous venons de tracer, soit adopté, la pièce la plus importante à rédiger serait cette note, que les cinq cabinets adresseraient au gouvernement napolitain.
Si vous partagez, Monsieur, cette note, que les cinq cabinets adresseraient au gouvernement napolitain.
Si vous partagez, Monsieur, cette opinion, vous pourriez vous charger de ce travail et vous y mettrez à profit sans doute vos propres idées que vous avez développées d’une manière si lumineuse dans votre dépêche sur les affaires d’ Espagne.
Pour ne vous point laisser ignorer aucune des données qui sont à notre connaissance, nous vous dirons que la cour de St. James semble portée à se constituer médiatrice entre Naples et les puissances alliées. Nous croyons aussi que la France se chargerait volontiers de ce rôle.
Il vous appartient de méditer aussi la question sous cette face. Elle présente quelques chances heureuses, surtout si la médiation est réglée conformément aux principes de la grande alliance et si ses opérations sont concertées d’avance et décrétées d’un commun accord par les cinq cabinets réunis.
La médiation blesserait moins l’ orgueil national des peuples qu’il s’ agit de ramener à l’ ordre.
Je finis, en vous laissant pleine et parfaite latitude de traiter les questions que je vous ai proposées, selon que vous jugerez le plus analogue aux principes de morale et de justice qui caractérisent la politique de notre auguste souverain.
Recevez...
Ο Καποδίστριας ζητούσε τη γνώμη του πιστού συνεργάτη του Αλ. Στούρτζα ενόψη της σύγκλησης του συνεδρίου του Τρόππαου. Κυρίαρχο
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πρόβλημα οι επαναστάσεις που είχαν ξεσπάσει στην Ιταλία και Ισπανία. Πώς θα μπορούσε κανείς να αποκαταστήσει την τάξη εκεί - αναρωτιόταν ο υπουργός των Εξωτερικών της Ρωσίας - περιφρουρώντας παράλληλα «με σταθερό τρόπο» την εδαφική τους ακεραιότητα και την εθνική τους ανεξαρτησία. Μόνη λύση η αποκατάσταση των θεσμών και της ηρεμίας ώστε να εξασφαλιστεί «η εσωτερική ευημερία και η πολιτική ανεξαρτησία» στα «ταραγμένα» αυτά κράτη.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 527-530. Βλ. επίσης αξιοποίηση σημαντικών επιστολών του Καποδίστρια προς τον Αλ. Στούρτζα (Sturdza Papers) στης Patricia Kennedy Grimsted, The Foreign Ministers of Alexander I, Political Attitudes and the Conduct of Russian Diplomacy, 1801-1825 (1969) σ. 241 κ.ε.
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Επιστολή προς τον προσωρινό προϊστάμενο του υπουργείου Εξωτερικών Π. Ντιβώφ (Βαρσοβία 3/15 Οκτωβρίου 1820)1
Monsieur. Au moment de quitter St. Pétersbourg M. le comte de Nesselrode a dû déposer entre les mains de v.ex. la note original destinée à répondre de notre part à celles que M. le ministre d’Espagne nous a adressées le 1(13) et le 18(30) août.
Vous avez été informé en même temps, Monsieur, du motif qui engageait s.ex. à différer la remise de cette pièce jusqu’ à la réception des ordres définitifs de l’ empereur.
Je suis chargé en conséquence de vous inviter à ne plus consigner au ministre d’Espagne l’ office susmentionné et à le considérer vous-même comme non avenu.
En vouant son attention à cet objet qui intéresse vos rapports avec le corps diplomatique à St. Pétersbourg, s.m.i. m’a ordonné de vous répéter ce qui aura été déjà suffisamment développé à v.ex. par M. le comte de Nesselrode, lorsqu’il lui a remis les affaires du département. C’est que la réserve scrupuleuse et le langage toujours dicté par l’ empereur lui-même, que nous avons invariablement tenu au milieu de nos relations avec les ministres étrangers durant notre présence dans la capitale, vous imposent aujourd’hui, Monsieur, des devoirs d’autant plus difficiles à remplir que la distance qui nous sépare et les événements critiques dont l’ Europe est le théâtre, vous feront sans cesse
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éprouver le besoin d’instructions positives. Aussi l’ empereur désire-t-il que vous vouliez bien y avoir recours et n’ accueillir toutes les communications politiques qui peuvent vous être adressées, que pour réclamer à leur sujet par notre entremise les ordres de s.m.i., vous bornant à répondre à ces ouvertures que vous les avez reçues ad referendum.
Recevez...
Η επιστολή αναφερόταν στην τακτική που όφειλε ν’ ακολουθήσει στο Υπουργείο των Εξωτερικών ο προσωρινός προϊστάμενος - λόγω της απουσίας του Καποδίστρια - Ντιβώφ, μια τακτική που θάπρεπε να συμβαδίζει με τις αρχές που είχε υιοθετήσει και εφάρμοζε στη ρωσική εξωτερική πολιτική ο αυτοκράτορας Αλέξανδρος.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 538.
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Επιστολή προς τον γενικό πρόξενο της Ρωσίας στην Κρακοβία Σ. Ζαζέτσκι (Βαρσοβία 5/17 Οκτωβρίου 1820)1
Monsieur. Les rapports que vous avez adressés successivement au ministère impérial depuis l’ arrivée de l’ empereur à Varsovie, ont été mis sous les yeux de s.m.
Nous nous faisons un devoir de vous communiquer aujourd’hui ses ordres.
Votre rapport concernant les travaux de la commission rurale a excité l’ attention de notre auguste souverain. Comme nous étions incompétents pour prononcer sur une pareille matière, votre dépêche a été portée à la connaissance de M. le comte Sobolewski, lequel a cru devoir consulter M. le ministre de la justice Badeni qui paraissait posséder toutes les connaissances locales, nécessaires pour apprécier d’aussi importantes réformes.
C’est donc d’après l’ opinion de M. de Badeni que l’ empereur vous autorise à témoigner sa haute satisfaction aux membres de la commission rurale.
Engagez-les, Monsieur, à redoubler de soins et d’ efforts pour améliorer la condition des cultivateurs, pour leur assurer une existence aisée et indépendante, pour former leurs moeurs et les élever successivement à un plus haut degré de
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lumières et de civilisation.
L’ établissement d’une caisse de secours destinée à indemniser les nouveaux censitaires des pertes que pourront leur causer des accidents imprévus, a obtenu l’ approbation de s.m.
Quant à la confirmation générale de tous les actes et règlements émanés de la commission rurale, confirmation que vous sollicitez, l’ empereur attendra avant de la prononcer que les travaux de la commission soient achevés dans tous les domaines auxquels ils doivent s’ étendre.
Vos dépêches relatives à la fixation de la dîme dans l’ enceinte de la république de Cracovie et à la pétition présentée à l’ empereur par les Juifs de cette ville ont été également transmises à M. le comte Sobolewski. Ce ministre après en avoir communiqué le contenu à l’ administration polonaise, fera connaître son avis au ministère des affaires étrangères et se concertera avec nous sur la réponse qui doit vous être adressée.
L’ empereur a daigné accueillir le voeu que le sénat de Cracovie a exprimé dans la note qu’il vous a présentée le 15 juillet dernier.
En conséquence dès que s.m. l’ empereur d’Autriche et s.m. le roi de Prusse auront consenti à ce que leurs agénts accordent une protection publique et avouée aux sujets de la ville libre de Cracovie dans les pays désignés par le sénat, s.m.i. s’ empressera de suivre cet exemple.
Elle veut bien même interposer ses bons offices auprès des cours de Vienne et de Berlin pour les engager à se prêter aux désirs du gouvernement de Cracovie.
Il nous reste à vous prévenir que par une marque particulière de bienveillance l’ empereur vient d’accorder sur votre rapport la croix de St. Vladimir de la 4eme classe à M. Ricard et le grade d’actuaire au collège des affaires étrangères à votre neveu M. Antoine Zarzecki.
Recevez...
H επιστολή περιείχε οδηγίες ως προς τον τρόπο αντιμετώπισης της αγροτικής επιτροπής που είχε συσταθεί και λειτουργούσε στην Κρακοβία. Ο Καποδίστριας συνιστούσε την τόνωση «της διάθεσης» των καλλιεργητών και την παράλληλη εξασφάλιση μιας άνετης και ανεξάρτητης διαβίωσης ώστε «να διαμορφώσουν (ελεύθερα) τα ήθη τους» και να ανυψωθούν «πολιτιστικά».
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 539.
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Υπόμνημα προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (Βαρσοβία 5/17Οκτωβρίου 1820)1
Esprit des communications échangées entre les cabinets alliés
Les cours d’ Autriche, de France, d’ Angleterre, de Prusse et de Russie reconnaissent l’ impérieuse nécessité de faire cause commune contre la révolution, cet ennemi de tous les peuples et de tous les gouvernements.
Mais deux systèmes partagent leurs opinions sur le plan de conduite à suivre pour réaliser un voeu unanime.
L’un est le système des convenances.
L’autre - le système du devoir.
Le système des convenances se fonde sur la supposition que les traités n’ imposent pas aujourd’hui aux puissances alliées l’ obligation de combattre la révolution, parce que la révolution n’a point choisi la France pour théâtre.
Le système du devoir n’a, au contraire, pour base que l’ esprit des transactions existantes et notamment des traités de Paris de 1815 et des actes d’ Aix-la-Chapelle de 1818. Selon ce système, quel que soit le pays où la révolution détruise l’ ordre de choses établi par l’alliance générale, les cours alliées doivent s’armer contre la révolution et chercher à la vaincre.
En considérant la prochaine réunion des cabinets sous le point de vue des convenances, on a élevé des questions sur la forme d’après laquelle ils doivent se réunir et sur le caractère que porteront leurs délibérations.
En ne prenant pour règle que le devoir, aucune question, aucun doute ne peut subsister sous ces deux rapports, car toutes les questions sont jugées, tous les doutes résolus par une double autorité par celle des traités et par celle de l’ expérience.
L’ Angleterre professe hautement et uniquement le système des convenances. L’ Autriche aimerait à l’ adopter sans restriction, si elle pouvait faire partager ses voeux à la Russie. La Prusse ne se permet d’autre opinion que celle de l’ Autriche. La France, quoiqu’animée du désir de ramener toutes les cours au système du devoir, n’ose cependant pas s’écarter du sentier des opinions britanniques.
Observations
Telles étant les vues des cabinets qui doivent se réunir à Troppau, il est difficile de concevoir, lorsqu’une fois leurs plénipotentiaires seront assemblés, ni une complète unité d’ intention, quand on délibérera, ni une complète unité d’
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action, quand il faudra prendre des mesures décisives.
Cet accord est néanmoins indispensable il convient donc de chercher les moyens de l’ établir.
Ces moyens sont de deux espèces, et nous nous empresserons de les signaler avec franchise, car une divergence d’opinions entre les cabinets alliés assurerait à la révolution un immanquable triomphe et préparerait à l’ Europe de longues années de deuil et de désastres.
Premiers moyens
Ils consistent à démontrer aux cours alliées qu’en suivant le système des convenances, elles s’ exposeront au reproche de manquer à la foi des traités et de leur donner dans chaque circonstance une interprétation arbitraire; qu’elles rendront ainsi plus grave la responsabilité qui pèse sur elles, plus difficile la mission qu’elles ont à remplir, plus incertaines les chances de succès, plus probables celles des revers.
On peut pousser jusqu’ à l’ évidence la démonstration de ces vérités, et il serait assurément fort à désirer qu’elles fussent unanimement avouées par les cinq cours.
Mais si l’ Angleterre demeure inébranlable dans ses déterminations, il s’ agira de porter au moins les quatre autres cabinets à se prononcer pour le système du devoir.
Seconds moyens
Après avoir tenté toutes les voies pour faire prévaloir ce système tutélaire, on énoncerait une proposition qui placerait les cours alliées dans l’ alternative ou de reconnaître dans toute leur étendue les engagements imposés par les transactions existantes, ou d’en stipuler de nouveaux, en concluant d’ autres traités.
Cette proposition pourrait être conçue dans les termes suivants:
"Engageons-nous à ne pas nous écarter dans nos délibérations actuelles des principes consacrés et des règles établies par les transactions existantes”.
Ou bien:
"Convenons de définir de la manière la plus positive les obligations nouvelles que nous allons contracter, pour nous liguer contre la révolution et pour détruire sa désastreuse influence. Signons par conséquent un traité qui nous soumettra à ces obligations précises”.
A l’ appui de cette seconde proposition on citerait l’ exemple du traité du 25 mars 1815 par lequel les puissances alliées statuèrent un casus foederis et belli contre la France, envahie par la révolution personnifiée alors dans l’homme de l’île d’ Elbe.
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En établissant une comparaison fort juste à tous égards entre l’ ennemi qu’il fallait combattre à cette époque, et celui qu’il s’agit de vaincre maintenant, on prouverait sans peine qu’aujourd’hui il est plus difficile, mais plus important encore d’ adopter un système commun.
Le développement de ce parallèle ne laisserait aucune incertitude sur l’ urgente nécessité de discutèr et de décider avant toutes les autres les deux questions que nous venons de poser.
On est autorisé à croire que cette première partie des travaux de Troppau aurait forcément pour résultat:
1) un système de conduite général et fondé en droit;
2) la définition de ce système dans des termes clairs par les actes des conférences.
Mais quel sera le second objet des délibérations ou quel doit être le but de ce système?
Soit que les actes de 1815 et 1818 constituent la doctrine que professeront en commun les cours alliées, soit qu’elles arrêtent de nouvelles stipulations, ces puissances ne pourront se proposer que d’anéantir le pouvoir des insurrections dans les pays qui ont eu le malheur d’en éprouver les fatales conséquences, de rétablir dans ces contrées l’ autorité légitime des souverains, d’l’ asseoir sur des principes sages et réparateurs et d’ assurer ainsi aux Etats, victimes des excès révolutionnaires, et à l’ association européenne de double bienfait d’une heureuse tranquillité au-dedans et d’une complète indépendance audehors.
Ce grand problème a été résolu par les cours alliées en 1814 et 1815 lors de la restauration de la monarchie française.
Cependant it y a des hommes d’Etat qui n’ approuvent point les déterminations qu’elles prirent dans ces graves conjonctures, et sous ce rapport les opinions sont partagées.
Les uns pensent et soutiennent que s’il existe des germes de révolution en Europe, que s’ils viennent de se développer avec une effrayante rapidité en Espagne, à Naples et au Portugal, c’est parce que la révolution n’a point été étouffée dans son berceau, parce que toutes ses suites n’ont point été annihilées en 1814 et 1815 et qu’au contraire elle a reçu une espèce de sanction par la charte constitutionnelle qui soumet à des restrictions le pourvoir souverain.
D’après ce jugement, si les puissances alliées ont une résolution à accomplir, pour sauver les peuples qu’opprime encore une fois le joug dont ils étaient à peine délivrés, c’est d’ adopter une marche et des principes entièrement contraires à ceux qui ont été suivis en 1814 et 1815 à l’ égard de la France.
D’autres considèrent l’ état actuel de choses d’un point de vue différent.
En examinant la révolution française dans ses causes et dans ses effets comme toute autre révolution politique, ils invoquent le témoignage de l’ expérience de tous les siècles et prétendent démontrer, l’histoire à la main, qu’il
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n’y a pas de puissance humaine qui fasse rétrograder à volonté les révolutions, qui parvienne instantanément à les arrêter, qui les arrête même par la seule action de la force.
Selon cette opinion on pourrait dire que l’ Espagne, que Naples, que le Portugal ont subi la révolution, parce que l’ autorité publique dans ces Etats n’a pu lui résister, et qu’elle n’a pu lui résister, parce qu’elle était absolue sans avoir ni l’ energie, ni les moyens nécessaires pour l’être.
Suivant ce même avis, les cours alliées, en délibérant sur les mesures les plus propres à ramener le règne de l’ ordre dans les deux péninsules, n’ auraient qu’à faire une prudente application des principes qui ont rassis sur ses bases la France réconciliée avec l’ Europe.
Ces doctrines paraissent exagérées. Professées l’une et l’ autre par l’ esprit de parti, elles touchent aux extrêmes, tandis que la vérité réside toujours dans un juste milieu; or, c’est la vérité qu’il faut avant tout et par-dessus tout chercher de bonne foi.
C’est donc à reconnaître ce qu’il y a de vrai dans ces deux manières d’ envisager la situation de l’Europe et de ses deux presqu’îles que doivent s’ appliquer les plénipotentiaires assemblés à Troppau, et c’est aussi uniquement sur des notions recueillies par une stricte impartialité que peut être résolue la question suivante:
"Quelles sont les mesures qui dans la position présente de tous les gouvernements européens peuvent assurer à l’ autorité souveraine les moyens de délivrer le monde du fléau des révolutions?”
Une fois fixées en principe, ces mesures pourraient être facilement exécutées en Espagne, au Portugal et dans le Royaume des Deux-Siciles.
Observations
Il est douteux que des combinaisons ordinaires puissent augmenter et relever de sitôt le pouvoir moral des gouvernements qui se sont vus réduits à la triste extrémité de signer des actes dictés par une insurrection triomphante.
Il en est des gouvernements dans leurs relations publiques, comme des individus dans leurs relations particulières. Une circonstance heureuse, comme un événement malheureux, un trait de courage, comme une marque de faiblesse, décident de leur considération et de leur sort.
De nos jours un gouvernement déconsidéré peut difficilement trouver son salut en lui-même et s’il demande un secours au-dehors, il risque de compromettre à la fois et ses propres intérêts et ceux de la puissance qui essayerait de lui prêter son appui.
Il est donc évident que des mesures extraordinaires et inattendues peuvent seules produire un aussi important résultat.
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Un fait récent dépose en faveur de cette assertion. L’acte du 14(26) septembre 1815 était sans doute une combinaison inattendue. Il fut porté à la connaissance de toutes les cours de l’ Europe et quelques différents qu’aient pu être les motifs de leur accession, cette accession devint universelle.
Pourquoi donc, en méditant les hautes vérités énoncées dans cet acte, ne pourrait-on se flatter de rencontrer la combinaison extraordinaire, objet de nos voeux et de nos recherches? Pourquoi les souverains refuseraient - ils de déclarer que leur autorité est inférieure à l’ autorité de la loi divine, dès que cette loi déviendrait la première base de la législation politique, dès que les monarques seraient fermement résolus de remplir avec une religieuse exactitude les engagements contractés le 14(26) septembre?
Ce grand et généreux dessein ne pourrait se réaliser que par la confection d’un code qui fût une émanation pure des préceptes du législateur suprême de tous les peuples chrétiens.
Ce code consacrerait tous les droits, respecterait toutes les propriétés morales et matérielles, tracerait des règles d’administration, produirait nécessairement un système de lois extraordinaire, inattendu et rallierait peut-être à la cause de l’ ordre et du pouvoir légitime une grande masse d’hommes, amis du bien et convaincus que la religion fait seule prospérer les Empires.
Mais ces lois bienfaisantes, comment les préserver d’une influence qui pourrait en paralyser les salutaires effets? Comment les garantir de la corruption des moeurs qui rend inutiles toutes les précautions de la sagesse, et comment épurer les moeurs de la génération actuelle, pervertie par tant d’années de crimes et d’immoralité?
Ce qui afflige le plus tout observateur bienveillant, c’est la persuasion que la jeunesse de notre siècle croit et se développe au milieu des plus dangereux exemples, car des moeurs impures sont tout ensemble l’ effet et la cause des révolutions, et depuis près de trois siècles l’Europe ne voit que se succèder les révolutions religieuses et politiques.
L’on a souvent répété que l’ éducation devait amener la réforme des moeurs. Cela est vrai, mais par une singulière et déplorable erreur on ne fait que multiplier les moyens d? instruction. C’est évidemment confondre deux choses bien différentes: l’ instruction et l’ éducation. Une bonne éducation présuppose de bonnes moeurs et le respect de la morale publique. Elle exige que la vertu forme la règle dans un pays et le vice - l’ exception; or, partout où s’est consommée une révolution politique, les moeurs sont corrompues; donc, une bonne éducation est impossible, à moins que le temps n’ait sanctionné la révolution, en effaçant toutes ses traces.
L’ examen de ce vaste sujet démontrerait que l’unique moyen d’ arranger notre génération aux égarements les plus funestes serait de lui ouvrir de l’ espace et de lui imprimer du mouvement.
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Resserrée dans les limites trop étroites pour son activité, elle s’ écarte, tous les jours plus vive et plus mobile, du chemin de la vertu et aucune loi ne semble pouvoir prévenir ce malheur.
Que l’on sépare la partie saine de la partie infectée par les erreurs du temps, la partie morale et tranquille - de la partie qui sent le besoin d’un mouvement excentrique; alors la législation reprendra son pouvoir conservateur et la société pourra se reconstituer utilement sur les principes de la religion chrétienne.
L’ idée de cette séparation peut sembler un paradoxe; elle s’est cependant réalisée dans d’autres siècles.
Les colonisations ont sauvé la Grèce, et Rome, pour conserver ses lois, a fait la conquête du monde.
Με το υπόμνημα του αυτό ο Καποδίστριας συνόψιζε τα ζητήματα που επρόκειτο να απασχολήσουν τους συμμάχους στο Συνέδριο του Τρόππαου2. Παρά τις αντιρρήσεις της Αυστρίας, που προτιμούσε μονομερή τη συνάντηση, επιτεύχθηκε τελικά η σύμπραξη όλων των μελών του Διευθυντηρίου «και οι υπουργοί της Πρωσσίας, Γαλλίας και Αγγλίας μετέσχον μετά των κυβερνήσεων Αυστρίας και Ρωσίας εις τας διασκέψεις αίτινες ήρχισαν κατά Νοέμβριον του 1820»3.
Κυρίαρχο ζήτημα, σύμφωνα προς τη γραμμή που επέβαλε ο τσάρος Αλέξανδρος, η ενότητα των μεγάλων Δυνάμεων και η κατάπνιξη των εξεγέρσεων εναντίον της νομιμότητας. Κύρια επιδίωξη ο σεβασμός των συνθηκών και η απεμπόληση των ιμπεριαλιστικών επιδιώξεων. Τέλος, η εγκαθίδρυση ενός συστήματος «γενικής συμπεριφοράς θεμελιωμένης στο· δίκαιο»4.
1. VPR. τομ. ΙΑ' σ. 540-544.
2. Πρβλ. γενικότερα, Αρχεία Βιέννης, St. Κ. Kongressakten Troppau 1820, Fsz. 37-39, Gesandtschaftsarchive, Kongresse von Troppau und Laibach K. 60, M. Bignon, Du Congrès de Troppau (1821) passim, A. Stern, Geschichte Europas, τομ. B' (1924) σ. 129 κ.ε., Ch. Seignobos, Histoire politique de l’ Europe contemporaine, τομ. B' (1924), σ. 107 κ.ε., H. Schmalz, Versuche einer gesamteuropäischen Organisation, σ. 66 κ.ε. Για την αντιπαράθεση του Καποδίστρια με τον Μέττερνιχ, βλ. Ch. Mazade, Un Chancelier d'ancien Régime (1889) σ. 249, H. Srbik, Metternich, der Staatsmann und der Mensch, τομ. A' (1925) σ. 604, Ch. Webster, The Foreign Policy of Castlereagh (1934) σ. 285, M. Winkler, Zarenlegende Alexander (1948) σ. 119, M. Bourquin, Histoire de la Sainte Alliance (1954) σ. 277, P. Schroeder, Metternichs Diplomacy (1962) σ. 60 επ.,
p. 124
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Επίσης R. Metternich - A. Klinkowstroem, Aus Metternich’s nachgelassenen Papieren τομ. Γ΄ (1881-83) σ. 353, M. Boyce, The Diplomatic Relations of England with the Quadruple Alliance, σ. 40.
3. Αρχείον Ι. Καποδίστρια, ό.π., σ. 64.
4. Βλ. την Réponse του Καποδίστρια «aux communications de l’ Autriche et de la France, in date du mois d’ Août 1820, à être adressée circulairement aux Cours de Vienne, du Paris, Londres et de Berlin», στα Αρχεία Βιέννης, St. K. Kongressakten, Troppau, Fsz. 38, Fol. 28-35 και αξιοποίηση της στου Π. Πετρίδη, Η διπλωματική δράσις του Ι. Καποδίστρια, σ. 105 κ.ε.
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Υπόμνημα προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (Τρόππαου 14/26 Οκτωβρίου 1820)1
Premier entretien confidentiel avec M. le prince de Metternich
Conformément aux ordres de v.m.i. nous venons d’annoncer à M. le prince de Metternich qu’elle a lu et médité le mémoire autrichen du 23 octobre que, d’ailleurs, avant de nous autoriser à discuter formellement et en conférence les grandes questions qu’il renferme, vous désiriez connaître, Sire, dans la plus intime confiance la pensée du cabinet de Vienne sur la nature du secours moral qu’il demande aux cours alliées pour la seconde période de son entreprise sur Naples.
Nous avons dit au ministre:
"La cour d’Autriche a conçu le plan d’ opération au moyen duquel elle espère atteindre son but. Elle doit donc avoir en même temps tracé d’ avance celui qu’elle verrait suivre avec le plus de satisfaction par ses alliés. Supposant que cette partie essentielle de son travail formerait l’ objet du second mémoire que M. le prince de Metternich nous avait promis, nous le prions de nous en faire part sans délai, vu que si nous n’avons par sous les yeux l’ ensemble de ses idées, il nous serait difficile d’ articuler avec succès une opinion sur les propositions consignées dans le mémoire du 23 octobre”.
Le ministre nous a répondu qu’il s’ attendait à cette observation de notre part et qu’il était prêt en conséquence à nous communiquer sans restriction sa pensée tant sur la nature de la coopération morale qu’il réclamait des cours alliées, que relativement au second mémoire qu’il nous avait promis.
Nous l’ avons prié alors de remettre à un seconde entretien qui pourrait avoir lieu le lendemain, les explications qu’il se proposait de nous donner, vu que M. le comte de Nesselrode n’ avait pu encore prendre connaissance du mémoire
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autrichien et de toutes des pièces relatives aux questions qu’il traite.
"J’y consens, - reprit le prince, - mais permettez - moi en attendant de vous développer mon point de vue. Vous aurez le temps d’y réfléchir et notre entretien en sera plus utile”.
Il a parlé longtemps ensuite de la crise dont l’ Europe est menacée, de la situation respective des divers gouvernements, de celle en particulier des cabinets réunis à Troppau.
Ces généralités l’ont ramené à son entreprise sur Naples. Il s’ est efforcé de démontrer que quelque dangereuse qu’elle lui semble sous plusieurs rapports, il ne saurait cependant y renoncer sans voir la péninsule Italienne et le reste du continent européen devenir la proie des sectaires.
"Elle n’est pas dangereuse, - dit-il, - en elle-même, cette entreprise. Nous arriverons à Naples sans difficulté. Mais que ferons-nous, lorsque nous y serons rendus? C’est là que commencent les embarras véritables et les grands périls. Cependant il n’y a qu’un moyen de sortir de ces complications et ce moyen, nous le tenons. Dès que le roi sera délivré, que sa pensée lui appartiendra de nouveau, que son action pourra être légale, c’est lui qui voudra bien pourvoir à la sécurité de ses Etats, et ce sera aux cours alliées à l’ aider dans la grande oeuvre de la restauration de la monarchie des Deux-Siciles”.
M. le comte de Nesselrode l’a interpellé:
"Croyez-vous, mon prince, que le moyen dont vous parlez, en soit un?”
"Oui, sans doute, lisez les lettres que le roi nous a écrites. Il nous déclare qu’il est captif et qu’aucun des actes qu’il a sanctionnées depuis le mois de juillet, ne porte l’ expression de sa volonté”.
"Quelle que soit l’importance de ces déclarations, - a repris M. le comte de Nesselrode, - toujours sera-t-il vrai que le roi de Naples aux yeux de sa nation aura eu recours à une force étrangère pour gouverner ses Etats. S’il dépend aujourd’hui des sectaires, il dépendra alors de 1’ armée autrichienne. Une situation semblable n’est mullement propre à lui offrir les éléments nécessaires à la reconstruction de sa monarchie”.
Le prince ayant désiré entendre l’opinion du comte de Capodistrias là dessus, ce dernier lui a observé qu’il était assurément à déplorer que les moyens mis par le roi à la disposition de l’Autriche paraissent peu efficaces.
"Les lettres de s.m. à 1’ empereur François, ses instructions au commandeur Ruffo sont en effet des instruments dont la cour de Vienne ne saurait faire usage durant la seconde période de son entreprise. Leur publicité exposerait à d’ imminents dangers la vie du roi. De même, pour la troisième période il serait difficile de les employer comme termes de conciliation. Peut-on présenter ces pièces à la nation sicilienne, sans attester 1’ affligeante nullité morale du prince, qu’il s’agit de constituer l’ arbitre de ses destinées? D’une part, il a prêté sermen solennel à des actes qui appellent autour du trône une masse considérable de ses
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sujets. De l’ autre, il cherche à punir cette même masse, en amenant au sein de son pays des troupes étrangères. Et pourquoi veut-il punir ses sujets?... Parce qu’ils ont, comme lui, prêté serment à ces acts sanctionnés, du moins suivant toutes les apparences, par sa propre autorité”.
"Oui, j’en conviens, - a répliqué le prince, - l’ alternative est malheureuse, déplorable. Mais que voulez-vous faire? Offrez-moi un autre mode d’étouffer la révolution d’Italie dans son foyer, et je ne demanderai pas mieux que de l’ adopter. L’Autriche vous en saura gré. Croyez-vous donc que nous n’ayons pas mesuré l’ étendue, l’immensité des dangers auxquels nous nous exposons? Et pourquoi n’avons-nous pas fait marcher jusqu’ici nos troupes sur Naples, pourquoi sommes-nous ici? Nous désirons avant et par-desus tout discuter avec le cabinet de Russie la grande question. Nous vous faisons connaître nos idées, prenez-les en considération, donnez-nous les vôtres en retour. Peut-être parviendrons-nous enfin à résoudre le désespérant problème.
Voici en attendant la manière dont nous envisageons l’appui moral que nous vous demandons et sur laquelle nous vous prions de dire votre avis.
Avant d’entrer à Naples l’ Autriche doit se faire précéder par un manifeste. Nous répondrons ainsi à la note du duc de Campochiaro en date du 5 octobre qui est elle-même une déclaration de guerre.
Le gouvernement napolitain a communiqué sa note aux autres cabinets. C’est par leur réponse qu’ils annonceront leur adhésion au manifeste autrichien.
Nous ne prétendons pas que tous ls cabinets donnent des réponses également fortes. Chacun dira ce qu’il pourra. La France et 1’ Angleterre parleront leur langage constitutionnel. Les puissances qui ont la volonté aussi libre que la pensée, élèveront une voix et plus imposante et plus salutaire.
Les cours alliées n’ont pas reconnu le nouveau gouvernement napolitain. Le premier pas est fait. Le second est celui d’appuyer 1’ Autriche dans la tâche qu’elle s’impose de punir les conspirateurs. Le troisième sera celui de reconstruire sous les auspices de 1’ alliance européenne la monarchie des Deux-Siciles. Notre mémoire ne laisse rien à ajouter à ce sujet”.
Reprenant ici la parole, nous avons fait sentir au prince que c’est dans l’ entretien du lendemain que nous examinerons ensemble la thèse qu’il venait de proposer. Mais que nous le prions instamment de nous communiquer son second mémoire, attendu que, selon ce qu’il a observé lui-même, la question de Naples était secondaire et qu’il n’ était guère possible de l’ aborder utilement dans tous ses rapports, sans s’être expliqué au préalable sur le travail préliminaire qui doit coordonner les opinions des cabinets, afin de les présenter au monde sous l’ aspect d’une unité morale et politique.
"C’est fort just. En lisant mon mémoire du 23 octobre, vous ne pouvez pas me comprendre, parce qu’il n’est qu’un chapitre de mon ouvrage. Je le comprends, moi, car j’en suis l’ auteur. Vous, en lecteurs, vous avez raison de
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désirer vivement de connaître le reste. Je vais l’achever. Le mémoire était fait. Il remplissait 24 feuilles. J’en ai retranché les deux tiers depuis que j’ai eu ma première conversation avec l’ empereur Alexandre. Je vais le finir. Ce n’est pas une pièce faite, elle est à faire, et je désire que nous y travaillons en commun. Dans une matière si difficile on ne s’explique jamais aussi clairement que sur parler. Il faut du noir sur du blanc. Les principes sont connus, mais il faut les revêtir de formules, et ce qui n’est pas aisé, c’est de trouver des formules qui puissent réunir les suffrages des différents cabinets”.
Cette explication, toute abstraite et peu intelligible qu’elle nous ait semblé, nous a donné lieu néanmoins à rendre M. le prince de Metternich attentif aux points suivants:
"I. Vous convenez, prince, que dans la situation actuelle des choses ce n’est plus de la diplomatie que nous devons et pouvons faire. Mais qu’une politique basée sur des principes d’équité et surtout de morale pure et consciencieuse, peut seule sauver le monde et nous-mêmes.
II. Il faut donc nous entendre de bonne foi et ne nous contenter d’aucun résultat qui fût produit par une demi-conviction, moins encore par une conviction forcée. Il est indispensable par conséquent que les délibérations de nos cabinets manifestent tout entière leur plus intime conviction.
III. Donc, l’ accord qui doit résulter de nos présents travaux, ne saurait ressembler à celui qui a signalé précédemment nos relations réciproques et avec les autres puissances.
Soyons de bon compte, nous avons depuis 1815 répété incessamment que nous étions d’accord sur les grandes questions de l’Europe, tout en portant au fond de notre conscience la certitude que notre conviction intime ne sympathisait point pleinement. Ce qui était possible jusqu’ici, paraît ne pouvoir plus l’être. Si le système que nous adopterons, nous laisse quelque chose à désirer, si nous ne croyons pas que nos voeux mutuels soient accomplis, parce que nous fiant peu à nous-mêmes, nous n’ avons pas une plus grande confiance l’un envers l’autre, pourrons-nous espérer de vaincre avec triomphe la crise qui nous environne?
IV. Nous devons convaincre l’Europe que nos deux cabinets n’en font qu’un. Mais pour obtenir ce résultat désirable, il importe que le monde puisse être persuadé qu’il est impossible à chacun de nous de dévier de la ligne de conduite que nous nous serons tracée.
V. Pour que chacun de nos cabinets-maintienne dans l’ esprit des autres gouvernements et dans le domaine tous les jours plus vaste de l’opinion publique toute l’ influence qui lui appartient, il faut qu’il apporte une extrême attention à être, à demeurer sévèrement conséquent.
Si l’ empereur François changeait tout d’un coup dans ce moment sa manière de juger les questions relatives aux affaires intérieures des Etats, il
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porterait sans doute une pernicieuse atteinte à sa considération politique. On le croirait vaincu par la crainte seule de la révolution d’ Italie.
Si l’ empereur Alexandre dans ce moment et subitement renonçait à sa manière d’ envisager les mêmes questions, s’il vouait à l’oubli tout ce qu’il a témoigné depuis 1814 dans le totalité de ses rapports politiques concernant ses opinions à ce sujet, il porterait également atteinte à sa considération. Il ne serait utile à la cause commune que par la force de ses armes. Celle de l’ opinion deviendrait nulle. Les hommes les plus paisibles et les mieux intentionnés se méfieront toujours d’un cabinet dont le sentiment et le langage varient au gré du jour, de l’heure, du moment.
VI. D’ après cela, et ne nous dissimulant pas que les cours d’Autriche et de Russie ont professé depuis 1814 des principes divergents sur les questions importantes que présente de nos jours la politique intérieure des Etats, il semble que le problème à résoudre pour établir un accord de conviction réele et permanente et salutaire entre les deux cabinets peut se réduire aux termes qui suivent:
quel est le milien juste que nous avons à choisir, et la ligne droite sur laquelle nous pouvons marcher pour discuter et décider ces questions à la satisfaction mutuelle, sans qu’aucune de nos cours ait à désavouer tacitement ou explicitement la conduite qu’elle a tenue depuis 1814?
Nous espérons de trouver ce juste milieu et de remplir cette condition indispensable. Lé salut du monde l’ exige, nos souverains sont fermement résolus de l’ opérer. C’est à v.a. à travailler la première. Nous nous empresserons de concourir à l’ oeuvre et de partager le labeur, lorsque nous aurons été mis en possession du second mémoire”.
Le prince nous a écoutés avec attention, et il a paru frappé de la franchise, nous osons le dire, de la vérité de nos observations.
"Je m’occuperai immédiatement de mon mémoire, je vous ai prévenus cependant que ce ne sera qu’un canevas. Vous en ferez une pièce. Mais il faut cependant qu’ à mon tour je vous demande votre opinion particulière sur les axiomes que nous avons posés dans notre mémoire du 23 octobre.
Reconnaissez-vous le principe de droit que nous y établissons? Etes-vous d’ accord que lorsque les rapports intérieurs d’un pays prennent un caractère offensif envers les Etats voisins, ceux-ci aient le droit de les improuver et d’agir efficacement, afin de se préserver de la contagion?”
"Nous avons clairement articulé, prince, l’opinion de l’ empereur et les principes régulateurs de sa politique. Donnez-vous la peine de lire notre réponse au chevalier de Zea et le mémoire du 20 avril. Peut-on élever après cela des doutes sur le système du cabinet de Russie?”
"Nullement, aussi je profiterai de vos pièces du 20 avril. Vous verrez mon travail et vous serez contents”.
p. 129
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L’entretien a été remis au lendemain.
Το υπόμνημα συντάχθηκε με τη συνεργασία του δεύτερου τη τάξει υπουργού κόμη Νέσσελροντ. Αντικείμενο του οι συζητήσεις των δύο υπουργών της Ρωσίας με τον ηγέτη της αυστριακής εξωτερικής πολιτικής πρίγκιπα Μέττερνιχ2. Κύρια επιδίωξη των Αυστριακών η μεμονωμένη επέμβαση τους στα εσωτερικά της Ιταλίας προς τον σκοπό της κατάπνιξης της επανάστασης στη Νεάπολη. Όμως η ιδιοτελής αυτή επιδίωξη ήταν μοιραίο να αναχαιτιστεί από την άκαμπτη στάση των δύο εκπροσώπων της ρωσικής εξωτερικής πολιτικής και κυρίως του Καποδίστρια που εναντιώθηκε σφοδρότατα στην τακτική των ξένων παρεμβάσεων στις εσωτερικές κρατικές υποθέσεις, καθώς στην Ιταλία και Ισπανία3.
1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 555-559.
2. Για τις αντικρουόμενες απόψεις Μέττερνιχ - Καποδίστρια, βλ. αντί άλλων R. Metternich A. Klinkowstroem, Aus Metternichs nachgelassenen Papieren, τομ. Γ' σ. 353 κ.ε., Η. Kissinger, Grossmacht Diplomatie, σ. 296, E. Rohl, Metternich und England (1967) σ. 101, G. Lukacs, Im Kampfe für die Neugestaltung Europas (1938) σ. 4, K. Mendeissohn-Bartholdy, Briefe von Fr. von Gentz an Pilat, τόμ. B' (1868) σ. 436.
3. Βλ. την απάντηση της ρωσικής κυβέρνησης στο «Mémoire présenté par le Cabinet d’Autriche dans la Conférence du 11/23 et aux communications faites par le Cabinet de Prusse dans la Conférence du 17/29 Octobre”, στα Αρχεία Βιέννης, St. K., Kongressakten Troppau 1820, Fsz. 38, Fol. 32-48 και αξιοποίηση της στου Π. Πετρίδη, Η διπλωματική δράσις, ό.π., σ. 109 κ.ε.
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Υπόμνημα προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (Τρόππαου 15/27 Οκτωβρίου 1820)1
Second entretien confidentiel avec M. le prince de Metternich
Monsieur le prince de Metternich travaillait avec M. de Lebzeltern. Nous fûmes introduits. Après les politesses d’usage le prince nous dit: "Lebzeltern restera avec nous. Il fera la lecture pour moi. Je suis menacé d’une rhume de poitrine et je désire me ménager”.
p. 130
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L’ entretien commença en effet par la lecture des dépêches du prince Esterhasi arrivées de Londres le même jour. "Les principales sont encore chez l’empereur, - dit le prince, - je vais vous en donner connaissance par un extrait que j’ai fait faire à la hâte”.
Le baron de Lebzeltern lut cet extrait, ainsi que trois autres dépêches en original.
L’ extrait dont il s’ agit, porte en substance les communications que nous avons reçues en dernier lieu par M. le comte de Lieven. Le prince Esterhasi rend compte de ses entretiens avec lord Castlereagh et annonce que le cabinet britannique fera assister lord Stewart aux conférences de Troppau à condition toutefois qu’il n’y prenne aucun engagement et ne livre aucune signature.
Les autres dépêches traitent du procès de la reine, des explications de M. de Decazes sur les instructions éventuelles que les cours alliées ont données à leurs ministres pour le cas de succession au trône de France, et de quelques objets secondaires.
M. le comte de Nesselrode fit ensuite la lecture des dépêches que nous venions de recevoir de Turin. On échangea quelques observations sur les nouvelles qu’elles renferment, et M. le comte de Nesselrode prit la parole.
"J’ai lu avec attention et infiniment d’intérêt, mon prince, votre mémoire du 23 octobre et toutes les pièces justificatives qui l’ accompagnent. Je vous répéterai ce que je viens de dire à l’ empereur. Votre premier travail fait désirer la seconde partie. Il nous serait difficile, pour ne pas dire impossible, de vous prêter un secours moral utile dans votre entreprise sur Naples, sans connaître au préalable vos idées relativement au système que les cours alliées auraient à suivre en général dans la crise actuelle, et sans savoir précisément en quoi consiste ce même secours moral que vous nous demandez”.
"Comme j’ai eu l’honneur de vous l’ annoncer hier, Messieurs, je suis prêt à vous faire part de toutes mes pensées et, je vous le répète, c’est en comptant sur vous et sur les fruits de nos discussions confidentielles, que je m’anime et prends courage.
Pour procéder donc avec ordre et pour nous mieux comprendre mutuellement, distinguons les objets.
Quoique l’ affaire de Naples ne soit qu’un épisode du drame général, nous ne perdons rien à la considérer séparément. Commençons par la question de l’appui moral que je vous demande.
Je vous ai dit hier ce que nous en pensons. Je n’ai aucune raison aujourd hui de vous en dire moins ou davantage. Voyez un peu si la communication que le duc de Campochiaro vous a faite de sa note du 5 octobre, ne vous offre pas le moyen de vous expliquer envers le gouvernement napolitain de la manière la plus favorable au succès de nos opérations militaires. Nous les ferons précéder d’une déclaration. Votre réponse à Campochiaro et celles que les autres cours pourront
p. 131
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lui adresser en même temps, convaincront la nation napolitaine de l’ unanimité des intentions et des volontés des cours alliées au sujet des plans conçus par l’ Autriche pour délivrer le Royaume des Deux-Siciles des mais des sectaires”.
"Vous dites, prince, unanimité d’intention et dé volonté des cours alliées. Il ne s’agit donc pas tant de répondre au duc de Campochiaro, pour soutenir moralement votre entreprise sur Naples, que de savoir surtout comment répondre de manière à satisfaire vos voeux, à recueillir la totalité des suffrages des cours alliées et à offrir ainsi à Naples et au monde entier un véritable gage de notre unanimité.
Nous ne pouvons nous faire illusion à cet égard. Il n’ya que les trois cours, d’ Autriche, de Prusse et de Russie, qui soient libres de se prononcer sur la grande question. Mais en usant de cette faculté, en s’ acquittant de ce devoir, ne sont-elles pas tenues de prendre en considération la situation respective de la Grande-Bretagne et de la France?
Aujourd’hui ces deux puissances desirent, autant que nous, le succès de votre entreprise, mais encore pour qu’elles puissent avouer hautement leurs voeux, faut-il environner cette entreprise de tout l’ éclat de la légalité?
Mais si l’ Empire Britannique vient à être gouverné par l’opposition et si le ministère actuel en France succombe dans la lutte des elections prochaines?
La question dans cette perspective devient encore plus difficile et va présenter deux faces.
Le changement de ministère à Londres peut nous donner une Angleterre neutre et bienveillante, comme il peut aussi nous affliger d’une Angleterre, amie et associée de la cause des révolutions.
Dans cette double hypothèse il est clair que le cabinet des Tuileries ne pourra suivre que le système anglais, sauf de plus les chances hostiles et les complications immédiates que la France est à même de susciter en raison de sa position, de sa puissance compacte, de ses rapports, de son ipfluence active sur l’ esprit révolutionnaire.
C’est dès lors en mesurant au juste ces situations et en calculant toutes, les probabilités, autant qu’il est donné à la prudence humaine de le faire, que l’on doit, ce semble, oser la solution du problème qui nous occupe. Nous le poserions dans ces termes: comment atteindre notre but, sans être surpris dans la route que nous choisirons pour y arriver, d’aucune des complications qui nous menacent du côté de la Grande-Bretagne et de la France?”
"Je ne disconviens pas, - reprit le prince, - que vous ne posiez bien la question. Veuillez-vous en occuper vous-memes et communiquez-moi ce que vous aurez résolu. Quant à moi, je nè vois pas que pour le moment nous puissions faire autre chose que de marcher, que d’opérer la délivrance du roi de Naples. Peut-être, les résultats surpasseront-ils notre attente. Cependant, j’aime à vous le redire: tracez-moi un autre système de conduite. Je ne demande pas mieux que de
p. 132
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- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄, 1987
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄, 1983
agitations de la société, on ne saurait les approfondir suffisamment. C’est dans le silence et dans le recueillement de la retraite que l’ esprit humain, libre des distractions journalières qui l’ absordent ou l’ épuisent, et fort de la connaissance intime de toute sa faiblesse, peut oser s’ élever à une aussi haute vocation.
A ce titre et dans les conjonctures réellement graves du moment personne plus que vous. Monsieur, n’est appelé à servir utilement s.m. l’ empereur.
Vous êtes invité en conséquence à nous communiquer vos idées:
1) sur la nature des délibérations que les cabinets alliés pourraient vouer à l’ examen des moyens d’ étouffer la révolution là où elle domine et d’extirper ses germes dans les contrées qui en sont menacées;
2) sur les moyens de mettre ce système réparateur et conservateur en exécution du consentement unanime de la fédération européenne.
Nous allons ajouter ici sommairement quelques observations propres à vous présenter ces deux questions sous le point de vue, sous lequel le cabinet de l’ empereur les envisage.
Ad primum
Nous avons dit que les cours alliées sont obligées par les traités existants à délibérer en commun sur les révolutions d’Espagne et des Deux-Siciles et, comme de raison, sur celle qui bouleverse maintenant le Portugal.
Cette vérité étant une fois reconnue, il, semble impossible de chercher, hors des transactions de 1815 et des actes supplémentaires d’ Aix-la-Chapelle, les principes de droit qui peuvent ou doivent régler désormais les jugements de la réunion européenne au milieu des crises déplorables auxquelles elle est appelée à porter un remède prompt et efficace.
Il ne s’ agira donc pas aux prochaines conférences d’adopter de nouveaux principes, mais de faire une juste application de ceux dont on s’est déjà servi en 1815 pour restaurer sur ses bases la royauté légitime en France.
En fixant ainsi le point de départ de toute délibération, le problème à résoudre est le suivant: "Comment pacifier les royaumes d’ Espagne, des Deux-Siciles et de Portugal avec eux-mêmes et avec l’ordre social et politique de l’ Europe et garantir d’une manière stable l’ intégrité territoriale et l’ indépendance publique de ces Etats?”
En 1815 l’ alliance européenne a décidé avec succès une question semblable. Et c’est, à ce qu’il semble, en examinant dans les mêmes vues celle que motive la critique situation des deux péninsules aujourd’hui, que les puissances alliées peuvent espérer également de réussir dans la présente entreprise.
Ad secundum
Ces puissances doivent par conséquent désirer: