Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε
Title: | Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε |
Date of Publication: | 1984 |
Pagination: | 380 |
Subject: | Κείμενα (1815-1818) |
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Si l’ Europe a un système, comme il serait difficile d’ en disconvenir sans désavouer le recès de Vienne et les actes de Paris, si les puissances aiment à reconnaître les avantages qui sont résultés de la fidélité avec laquelle ces transactions ont été resperctivement exécutées, il ne s’agira plus aux conférences d’ Aix-la-Chapelle de discuter de nouvelles combinaisons politiques, mais de se garantir mutuellement le maintien inviolable de celles qui ne sont point l’ oeuvre des conseils et des passions humaines, mais des événements et de cette sagesse suprême qui seule les a produits comme elle seule décide du sort des individus et de celui des nations.
Hors des développements proposés par le publiciste prussien que pourrait-on ajouter sans prétendre juger de l’ avenir et sans donner lieu involontairement aux complications auxquelles tend la fausse politique de quelques cabinets et l’ esprit de revolution qui plane encore sur plusieurs contrées de l’ Europe?
En bornant nos regards au présent et en méditant le passé, nous ne pouvons point nous dissimuler que deux tendances bien avérées et reconnues menacent et menaceront encore pour de longues années le repos du monde.
La première est celle qui porte les peuples ou, pour mieux dire, les meneurs des peuples à vouloir établir de nouveaux rapports entre les nations et les souverains respectifs, à faire, comme dit M. Ancillon, des révolutions du bas en haut.
La seconde porte les cabinets à vouloir par des vues illégales reproduire ou soutenir l’ ancienne politique, savoir l’ arbitraire quant à l’ administration intérieure et les alliances partielles quant aux relations extérieures.
Si les faits dont nous sommes témoins, ne nous prouvaient point que ces deux tendances sont générales, la réflexion seule nous persuaderait a priori.
Nul État européen n’a été à l’ l’ abri de l’ influence de la révolution. L’ Empire britannique qui seul lui a fait la guerre constamment, en a été néanmoins atteint. En manufacturant exclusivement pour les deux hémisphères durant 25 ans, le peuple anglais s’ est démoralisé. Nous connaissons les symptômes révolutionnaires qui y ont eu lieu après la conclusion de la paix générale. Les ténèbres du temps nous en laissent ignorer les suites.
Que dirons-nous de tous les pays où la révolution a exercé directement sa malfaisante influence?
Or, fixer par des mesures générales comme foyer d’une révolution future telle ou telle autre contrée de l’ Europe, ce serait commettre inutilement et dangereusement une injustice majeure, exciter plutôt qu’éteindre le principe du mal ou bien sacrifier à dessein l’ existence politique d’une nation au pretendu salut des autres.
Et de quel droit et à quelle fin les puissances admettraient - elles de pareilles mesures?
Serait-ce pour raffermir la fausse opinion qu’on a essayé d’accréditer dans
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le monde sur la nature et sur le but de l’ Acte du 14(26) septembre? Voudrait - on persuader les peuples que cette sainte ligue est celle des souverains contre les nations?
En statuant par contre une association générale sur la base de cet acte, les puissances excluraient pour toujours de tout trône quelconque la révolution personnifiée dans le prisonnier de Ste Hélène, dans les membres de sa famille et dans tout individu qui comme eux prétendrait au pouvoir suprême.
Toutes les espérances, toutes les menées seraient dès lors découragées. Les prestiges disparaîtraient peut - être. Nulle ambition révolutionnaire n’ aurait plus de crédit, nulle n’oserait plus s’ élever. Elle n’ aurait plus ni asile, ni protection, tous les États étant également engagés à conserver le principe de vie de leurs alliés, comme celui de leur propre existence. C’est ainsi que l’ alliance générale en voudrait, comme dit M. Ancillon, aux faux principes et non aux véritables, qu’elle serait armée non pour arrêter les progrès des institutions sociales, mais pour prévenir les innovations de la violence. C’est ainsi donc qu’en honorant les engagements déjà existants, en respectant la justice et tous les égards qu’elle impose, en faisant, pour ainsi dire, droit à l’ esprit du temps sans encourir aucune responsabilité, les puissances peuvent se préserver elles-mêmes, ainsi que la famille européenne de la tendance révolutionnaire du siècle.
Si même en élevant hardiment la pensée à la région des causes on voulait se persuader que la France est et demeurera constamment l’ unique foyer des troubles civiles, si une révélation nous désignait même cette nation comme celle qui est destinée d’ en haut à expier toutes les perfidies et toutes les erreurs du genre humain, cette grande catastrophe serait encore consommée par l’ alliance générale, mais aucun cabinet ne pourait alors se reprocher de l’ avoir devancée de ses voeux, ni de sa coopération ou prématurée, ou intéressée.
Il serait maintenant facile de prouver que le système de la Quadruple alliance serait inconciliable avec cette manière d’ envisager l’ état général de l’ Europe et celui de la France.
Les quatre puissances en excluant de leur association les autres Etats, se considéreraient et s’ avoueraient de leur propre mouvement comme la seule partie saine du monde civilisé, la seule partie forte en principes de morale et de justice, celle conséquemment qui a le droit et le pouvoir de préserver par son exemple et par son autorité l’ autre partie du monde des dangers dont la menace sa corruption.
Quelles seraient dans cette hypothèse les suites les plus probables par rapport à l’ autre tendance, celle qui porte les États à l’ ancienne politique et à l’ arbitraire en fait d’ administration intérieure?
Ces résultats sont faciles à prévoir. Ils sont du moins dans l’ ordre des événements qui nous sont connus, tels que les scènes scandaleuses et
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démocratiques de la Wartbourg, les sophismes aristocratiques de l’ électeur de Hesse, les inconséquences du cabinet espagnol, les efforts du royalisme outré contre la charte constitutionnelle en France et l’ ensemble effrayant de toutes les fauses mesures législatives qui donnèrent lieu dans plusieurs pays aux prétentions exagérées du peuple à la représentation nationale.
Or, les souverains exclus de la Quadruple alliance régleront -ils plus sagement leurs intérêts? Le pourront - ils, se trouvant, pour ainsi dire, isolés contre le torrent dévastateur de l’ esprit de révolution?
D’ autre part, forcés à se ménager un appui exterieur, ne seront-ils pas autorisés à le chercher dans l’une ou dans l’ autre des quatre puissances?
C’est ainsi que chacune d’elles se composerait un système fédératif ou bien que tous ces États seraient forcés à composer, du moins entre eux, une confédération opposée à celle de la Quadruple alliance.
Nous nous arrêtons ici pour nous résumer.
Résumé
La paix existe en Europe. Faire avancer ou améliorer le système dont résulte cet état de choses, ce n’ est pas le refaire.
Il n’est plus question de nouvelles combinaisons en politique. Il s’ agit de conserver avec loyauté et de faire prospérer dans un esprit moral et chrétien celles qui existent. Ces combinaisons ne sont pas dans la pensée des cabinets. Elles se trouvent consignées dans des actes formels: dans celui du 14(26) septembre et dans toutes les transactions de Vienne et de Paris.
Ces transactions embrassent dans toute leur étendue tous les intérêts de la famille européenne.
Les moyens de rendre d’une utilité universelle et permanente les clauses de ces actes sont connus. Ils sont à l’ épreuve de l’ expérience. Leur choix donc, comme leur admission unanime, semblent assurés.
L’ alliance générale est préférable à la Quadruple alliance.
L’ une n’ offre d’ autre garantie au repos du monde que la moralité des quatre cabinets.
L’ autre y ajoute une garantie de plus en rendant cette moralité nécessaire.
La force de cohésion qui unirait toutes les puissances par un même pacte à l’ Autriche, à l’ Angleterre, à la Prusse et à la Russie, opérerait ce grand résultat.
Cette association générale sans être stipulée par une transaction diplomatique a existé et existe de fait (première partie de ce rapport). Ses principes se trouvent consacrés par l’ Acte du 14(26) septembre.
Le mémoire de M. d’Ancillon en propose le développement et l’ application formelle (seconde partie de ce rapport).
Tout ayant donné à 1’ entrevue d’Aix-la-Chapelle un motif isolé et distinct,
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tel semble néanmoins devoir être l’ objet de ses délibérations.
Pour l’ atteindre facilement, on n’a qu’à consulter l’ expérience. Elle seule nous trace la route la plus droite et la plus courte.
En la suivant nous rencontrerons les mêmes difficultés par lesquelles le génie du mal a prétendu entraver la marche des cabinets durant les trois années qui se sont écoulées.
En y opposant le même résistance, ces difficultés disparaîtront, attendu que les opinions fondées en justice et dépouillées de tout intérêt particulier ou isolé et le langage de la vérité l’ emportent constamment sur tout autre langage et sur toute autre opinion d’une nature différente.
Si v.m.i. daigne honorer de son suffrage les observations articulées dans la seconde partie de ce rapport, elles feront la base du travail que le ministère préparera d’ avance pour l’ époque de l’ entrevue.
Το υπόμνημα είχε ως αντικείμενο τη συνάντηση των μοναρχών στο Αιξ λα Σαπέλ2 το φθινόπωρο του 1818. Εισαγωγικά ο Καποδίστριας έθιγε τις αρχές πάνω στις οποίες εδραζόταν το ευρωπαϊκό σύστημα και απέβλεπαν στην καλόπιστη και ειλικρινή τήρηση των συνθηκών που είχαν υπογραφεί το 1815. Επομένως, πρωταρχικά οι διαπραγματεύσεις στο Αιξ λα Σαπέλ έπρεπε να συντελέσουν στη σταθεροποίηση της φιλικής και αδελφικής ένωσης των κρατών ώστε να εξασφαλιστεί σ' ολόκληρο τον κόσμο η ειρήνη και η ευημερία3.
Στη συνέχεια καταγγελλόταν η τάση της Αυστρίας και της Αγγλίας για «κατ’ ιδίαν» αντιμετώπιση των διαφόρων θεμάτων έξω από τα πλαίσια της μεγάλης συμμαχίας. Μια τακτική αντίθετη προς τις αρχές του αυτοκράτορα για σύμπνοια και ομοφωνία. Η παρασκηνιακή αντιμετώπιση κρίσιμων ζητημάτων στη Γερμανία, την Ιταλία και την Ισπανία, εντελώς υστερόβουλα, το επιβεβαίωνε.
Αντίθετα η Ρωσία, έχοντας συμβάλει με ανιδιοτέλεια στην αποκατάσταση της συνταγματικής βασιλείας στη Γαλλία, στην εδραίωση της διηνεκούς ουδετερότητας και ανεξαρτησίας της Ελβετίας και στην εξασφάλιση της εθνικής ταυτότητας της Πολωνίας, επιβεβαίωνε την καλή της πίστη και το σεβασμό της στην τήρηση των συνθηκών. Η φαλκίδευση της από την Αυστρία και την Αγγλία δεν είχε αποδώσει.
Ωστόσο, οι παρασκηνιακές ενέργειες των δύο παραπάνω Αυλών, ως προς τον τρόπο εφαρμογής της συνθήκης της τετραπλής συμμαχίας4, δεν κατάφεραν την αποδυνάμωση της Ρωσίας. Ο Μέττερνιχ μάλιστα έλπιζε, με την ανανέωση της συμμαχίας αυτής, να ανατεθεί στη Γαλλία ο ρόλος «ενδιαμέσου». Έτσι θα παρέλυε η επιρροή της Ρωσίας στα ευρωπαϊκά ζητήματα. Όπως
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έγραψε αργότερα ο Καποδίστριας, «Απομονώνων αφ’ ενός την Γαλλίαν, και δεσμεύων αφ’ ετέρου την Ρωσίαν διά της τετραπλής συμμαχίας, ήλπιζε, χρείας τυχούσης, να αναγκάση την Αυλήν των Παρισίων να προσχωρήση εκ νέου εις την διαβόητον συνθήκην της 3 Ιανουαρίου 1815. Αφ’ ετέρου, διά της αποκλείσεως παντός άλλου ζητήματος εκ των εν Άχεν συζητήσεων, επετυγχάνετο εν τοις πράγμασιν η μεν Αγγλία να ρυθμίση μόνη της τα εν Νοτίω Αμερική ισπανικά ζητήματα, η δε Αυστρία να πράξη το αυτό διά τα ζητήματα της Γερμανίας και Ιταλίας απομακρύνουσα τα δευτερεύοντα κράτη από της Ρωσίας»5.
Η Πρωσσία, από την άλλη πλευρά, παρακολουθούσε θετικά τις ρωσικές πρωτοβουλίες, αποδεχόμενη τον απώτερο στόχο της Ιεράς συμμαχίας που δεν ήταν άλλος από την καθιέρωση μιας γενικής συμμαχίας6, με κατοχύρωση των εδαφικών κτήσεων του 1815 και διατήρηση της αρχής της νόμιμης κυριαρχίας. Με τον τρόπο αυτό «η ισχύς δεν θα απειλούσε και δεν θα έβλαπτε πια το δίκαιο»7. Επρόκειτο για το σύστημα των αμοιβαίων εδαφικών εγγυήσεων8. Όμως, σύμφωνα με διαπιστώσεις του Καποδίστρια, η Αγγλία και η Αυστρία είχαν κατορθώσει να απομακρύνουν την Πρωσσία από την ιδέα μιας γενικής συμμαχίας, ενσωματώνωντας την στο συντηρητικό «σύστημα» της τετραπλής συμμαχίας.
Αν δεχτούμε, αναρωτιόταν ο υπουργός των Εξωτερικών της Ρωσίας, ότι η συνθήκη της Ιεράς Συμμαχίας νομιμοποιούσε την αδελφωσύνη ανάμεσα σε μονάρχες και λαούς, «πως θα διατηρούνταν τότε η αμοιβαιότητα εφόσον μια κυβέρνηση όριζε τα συμφέροντα των άλλων χωρίς τη δική τους συμμετοχή· Δεν δεχτήκαμε ποτέ», υπογράμμιζε, «την ύπαρξη δικαιώματος των συμβαλλόμενων Δυνάμεων να παρεμβαίνουν9 στις σχέσεις που αφορούν τα άλλα κράτη, ακόμη λιγότερο στις σχέσεις εκείνες που δεν ορίζονται από συνθήκες».
Τέλος, ο Καποδίστριας με το πραγματικά μεγαλοφυές αυτό υπόμνημα, αμφισβητούσε επίσημα την παγκόσμια κυριαρχία των τεσσάρων μεγάλων Δυνάμεων που απέρρεε από τις συνθήκες του 1815. Μόνο μια γενικότερη συμμαχία με τη συμμετοχή όλων των κρατών θα μπορούσε να συντελέσει στη σταθεροποίηση της ειρήνης, σύμφωνα προς το πνεύμα της Ιεράς Συμμαχίας. Η τετραπλή συμμαχία αντίθετα ήταν καταδικασμένη από τη φύση της να σπείρει τη διχόνοια ανάμεσα στους λαούς.
1. VPR τομ. I' σ. 409 - 423.
2. Που πραγματοποιήθηκε τελικά το φθινόπωρο του 1818. Βλ. εκτενέστερα Π. Πετρίδη, Η διπλωματική δράσις του Ιωάννου Καποδίστρια υπέρ των Ελλήνων, 1814 - 1831 (1974) σ. 94 επ. Ως προς τις πηγές, βλ. Αρχεία Βιέννης, St. Κ., Kongressakten Aachen, Fsz. 29 - 32 και Archives Diplomatiques pour l’ Histoire du temps et des Étas (1823) τομ. l’ σ. 517 - 527. Επίσης, R.
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Cisternes, Le Duc de Richelieu, son action aux Conférences d’Aix la Chapelle (1896) E. Molden, Zur Geschichte des österreichischrussischen Gegensatzes (1916) s. 133 - 168, Viel - Castel, La Conférence de Paris et le Congrès d’ Aix la Chapelle (Revue des deux Mondes, 1854) τομ. ΣΤ' σ. 1110 επ., Guizot, Mémoires (1858), τομ. A σ. 211 επ., J. Pirenne, Le Congrès d’Aix la Chapelle et l’ apogée de l’ influence russe après Napoleon (Revue de l’ Université de Bruxelles, 1953) σ. 411 - 422, M. Boy ce, The diplomatie relations of England with the Quadruple Alliance (1918) σ. 19 - 35.
3. Πρβλ. Π. Πετρίδη, Τα πολιτικά σχέδια του Καποδίστρια για μια νέα τάξη πραγμάτων στην Ευρώπη, Μελέτες τομ. Α' σ. 154 επ.
4. Βλ. εκτενέστερα, Μ. Boyce, The diplomatic relations of England with the Quadruple Alliance (1918) passim.
5. Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τομ. A σ. 47.
6. Επρόκειτο για την «Alliance Solidaire», βλ. Π. Πετρίδη, Η διπλωματική δράσις του Καποδίστρια υπέρ των Ελλήνων, σ. 95 - 96. Πρβλ. Η. Kissinger, Grossmacht Diplomatie, σ. 261, W. Schwarz, Die Heilige Allianz,tragik eines europäischen Friedensbundes (1935) σ. 125, G. Steckhan, Preussen und die Neuorientierung der europäischen Staaten - gesellschaft auf dem Aachener Kongress (1934) σ. 66, l’. Kennedy - Grimsted, Capodistrias and a New Order for Restoration Europe κλπ. (Journal of Modern History, 1968) σ. 188 επ.
7. Π. Πετρίδη, Η ευρωπαϊκή πολιτική του Ιωάννη Καποδίστρια, Μελέτες τομ. Α σ. 40-41.
8. Πρβλ. W. Gresson, The Holy Alliance. The European Background of the Monroe Doktrin (1922) σ. 133 - 134.
9. Πρβλ. Π. Πετρίδη, Η διπλωματική δράσις του Καποδίστρια, ό.π., σ. 95 κ.ε.
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Ερμηνευτική εγκύκλιος προς τους διπλωματικούς εκπροσώπους της Ρωσίας στο Λονδίνο, τη Βιέννη, το Βερολίνο και τη Μαδρίτη (10/22 Ιουλίου 1818).1
Monsieur. L’ ambassadeur d’ Angleterre ayant désiré dans l’une de ses dernières conférences de discuter confidentiellement les objets principaux qui intéressent à la présente époque la politique générale, il en est résulté en échange d’ opinions consignées dans le resumé ci-joint.
L’ empereur en a daigné approuver la teneur, et c’est pour donner suite aux intentions de s.m. que le ministère vous communique, Monsieur, cette pièce destinée à compléter les notions que vous possédez déjà sur la manière dont notre cabinet envisage la pacification des colonies espagnoles et les questions relatives à la prochaine entrevue.
Recevez etc.
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Résumé de l’ entretien que M. le comte de Cathcart, ambassadeur d’ Angleterre, a eu avec le secrétaire d’ État comte Capodistrias le 20 mai 1818 à St.-Pétersbourg
Pacification des colonies. Après quelques généralités touchant le voyage de s.m.i., le séjour de Varsovie et les communications du ministère britannique en date du 27 mars, M. le comte de Cathcart récapitula la teneur de notre mémoire du 8(20) avril et témoigna la satisfaction que sa cour éprouverait en apprenant que s.m.i. est disposée d’ accueillir les ouvertures qui lui seront faites avant même l’ époque de l’ entrevue relativement aux questions d’un intérêt général, qui sont maintenant du ressort des divers centres de négociation établis en Europe. La plus grave de toutes, celle de la pacification des colonies espagnoles, semblait à Μ. l’ ambassadeur pouvoir être utilement discutée lors de la réunion. Il serait, ajouta-t-il, très heureux si dès ce moment la Russie voulait s’ expliquer sur cette grande affaire avec le ministère britannique à l’ effet de porter aux conférences d’Aix-la-Chapelle un vote mûrement arrêté entre des deux cabinets. Qu’ à cet effet, il était à même de traiter de cet objet avec moi et que si je n’ étais point préparé ou autorisé à une discussion officielle, il me serait néanmoins très reconnaissant, si je voulais, dans mon particulier, lui faire part de mes idées. Un pareil entretien, dit-il, n’ imposera aucune obligation aux gouvernements respectifs, mais il facilitera les explications formelles qui pourraient avoir lieu par la suite.
Ma réponse a été conçue dans les termes suivants: "Assurément, Milord, lors de 1’ entrevue et avant même, la discussion de ces intérêts pouvait être entamée régulièrement, vous trouveriez l’ empereur prêt à y contribuer de tous ses voeux et de tous ses efforts.
Mais quelle est la position de cette affaire actuellement? Et où se trouverat-elle lors de l’ entrevue?
L’ Espagne en appelle à l’ amitié et à la coopération des puissances européennes. Mais elle n’ articule point ce qu’elle se propose de faire pour ramener les colonies à la mère-patrie. Moins encore laisse-t-elle entrevoir, quelle est la nature de la coopération qu’elle attend de la part de ses alliés.
Votre gouvernement qui connaît à fond cette question, qui est le seul à portée de la discuter avec connaissance de cause et qui est le plus intéressé des États étrangers à sa prompte décision, pose des principes généraux quant à la pacification des colonies, que 1’ Espagne rejette.
Maintenant v. ex. désire s’ expliquer et s’ entendre sur ces mêmes principes avec la Russie.
Vous observez, Milord, que notre mémoire du 8(20) avril décline toute
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réponse positive à cet égard, et je n’ hésite point à vous l’ avouer. Donnez-vous la peine de m’écouter et jugez-en.
Vous proposez une médiation entre la même-patrie et les colonies. D’ abord, l’ Espagne ne vous l’ a jamais demandée, et en second lieu peut-on à une époque où tous les efforts tendent à relever la dignité des couronnes, admettre une médiation étrangère entre le souverain et ses sujets rebelles?
L’ Angleterre veut garantir aux colonies les avantages que lui assurera cette médiation. Dans cette hypothèse, quelle autorité sera plus imposante sur l’ opinion de l’ autre hémisphère: celle de la même-patrie ou celle des puissances médiatrices?
On parle dans vos communications confidentielles de suspension d’ hostitités et d’ amnistie. Ce langage prononcé au nom de l’ Europe une fois entendu par les habitants des colonies, comment leur faire accroie qu’ils sont des peuples sujets de l’ Espagne et qu’ils doivent rentrer sous sa domination?
Enfin, il est question de l’ indépendance des relations commerciales des colonies. Que veut dire cela? Si l’on considère cette clause comme l’ équivalent de l’ abolition du système exclusif du régime colonial, pourquoi ne pas l’ articuler dans ces temres:
Les colonies rentrées dans le sein de la mère-patrie, suivront dans leurs relations commerciales les mêmes lois qui sont en vigueur dans la monarchie espagnole.
Or, je vous supplie, Milord, pesez dans votre équité ces observations, ayez sous les yeux le long mémoire que l’ Espagne nous a donné pour rejeter votre plan, mettez-vous à la place d’ un cabinet qui ne peut être fort que de son impartialité rigoureuse, de son désintéressement et de sa justice, et qui ne peut se permettre en conséquence d’ autre opinion que celle qui est strictement appuyée par les principes de droit, et dictez-moi la réponse que nous aurions pu faire à vos ouvertures.
D’ ailleurs, supposons-nous complètement d’ accord entre nous et avec toutes les puissances de l’ Europe sur ce plan de pacification: je vous demanderai toujours, voulons-nous le faire adopter à l’ Espagne par les voies de la persuasion ou sommes-nous disposés à le lui faire exécuter par la force de l’ autorité? Dans le premier cas, pourquoi exclure l’ Espagne de cette discussion? Donnez-moi ici un plénipotentiaire espagnol, débattez entre vous vos thèses. Il sera très facile alors aux ministres les moins initiés aux affaires coloniales, de prononcer leur opinion et peut-être de vous mettre d’ accord.
Votre cabinet a des titres incintestables à la confiance de ses alliés. Mais peut-il prétendre également à cette même confiance de'leur part pour des intérêts qui leur sont étrangers?
L’ empereur peut déférer au vote de s.a.r. le prince régent dans une affaire qui regarde exclusivement la Russie. Il en est le maître. Mais en est-il même
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lorsqu’il s’agit d’une affaire espagnole? Ou de celle d’une autre État quelconque?”
"D’ après ce que je viens d’entendre, — reprit ici M. le comte de Cathcart, — il n’y a pas moyen de vous faire parler sur le plan de pacification”.
'Tout de même, Milord, que personne au monde ne me ferait parler arabe dans ce moment.
Je ne puis pas vous parler de ce que j’ ignore. Et si j’ étais même fort des connaissances locales et des intérêts compliqués qui se rattachent à cette question, si je pouvais former une opinion sur ce que l’ Espagne devrait faire pour reconquérir ses colonies, encore, je le répète, j’ aurais préféré de ne former cette opinion en la discutant avec le plénipotentiaire espagnol qui devrait l’ adopter, qu’à moi seul”.
Entrevue. Cette observation ramena lord Cathcart à l’ entrevue. "Vous voyez donc que sans la participation d’une ministre espagnol, il serait difficile de profiter de la réunion des souverains à l’ effet de concerter les instructions uniformes que les ministres des quatre puissances, alliés auprès de la cour de Madrid devraient suivre pour régler cette négociation”.
"Très difficile, Milord, impossible même, du moins d’ après ma manière voir. En voici la raison. Nous partons du principe que c’est sur l’ initiative de l’ Espagne que les cours intervenantes doivent se concerter. Or, où trouverons-nous cette initiative? Non dans les communications qui ont eu lieu jusqu’ici. Non dans celles qu’elle pourrait nous faire, à moins que son plan ne soit de nature à être adopté sans restriction ni modification.
Supposons que lors de la réunion les souverains aient sous les yeux ce plan, que d’un commun accord ils jugent nécessaire d’y apporter des modifications est-il juste, est-i! utile de se prononcer définitivement à cet égard, sans écouter la partie intéressée?
Cependant c’est à elle que les puissances alliées doivent s’ adresser, pour donner une action réelle à leurs intentions bienveillantes. Or, je demande, après avoir délibéré sur les intérêts de l’ Espagne sans l’ Espagne, pouvons nous prétendre que cette puissance accepte les ouvertures qui lui seront faites unanimement par les cours intervenantes? Sa dignité ne serait-elle pas compomise?
Devenez, Milord, pour un moment le ministre du roi d’ Espagne. Recevez quatre notes. Tenez quatre conférences avec les ministres des cours alliées. Trouvez-y sans votre consentement ou contre votre opinion, les mêmes opinions, le même langage, la même volonté sur un intérêt qui regarde votre patrie et votre souverain. Soyez obligé à y souscrire et servez l’ une ou l’ autre, si vous le pouvez.
Une fois dégradé à ses propres yeux et dans l’ opinion de son pays, un gouvernement ne gouverne plus.
Aussi, quelle cause a-t-elle le plus contribué à l’ insurrection des colonies?
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On peut les résumer toutes dans une seule: la déconsidération dont le gouvernement et non la nation espagnole a été frappé durant la grande crise européenne”.
En offrant ce tableau sous des couleurs très animées plus au représentant de la nation britannique qu’à l’ ambassadeur, j’ai eu la satisfaction de recueilir de la vive voix de M. le comte de Cathcart le témoignage plein et entier de la conviction dont il a été pénétré. "Je ne puis pas en disconvenir, dit-il, si il’on veut en venir à une conclusion, il faudra bien entendre l’ Espagne”.
"Dites plutôt, Milord, il faut la faire parler, raisonner avec elle et vaincre tous les préjugés par l’ ascendant seul de la vérité, de l’ impartialité et de la justice”.
"Pourquoi donc n’ avez-vous pas donné une pareille indication dans votre mémoire de Varsovie?”
"Je vous observerai, Milord, avec la franchise dont je fais profession, que les ouvertures de votre cabinet comme celles de la cour de Vienne relativement à l’ entrevue, n’y donnaient point lieu.
Notre réponse dans cette occasion, comme dans toute autre, n’a été que l’ assentiment pur et simple donné dans des formes régulières aux résolutions arrêtées déjà par la majorité des votes des cabinets alliés.
Ils ont jugé dans leur sagesse qu’il est utile d’ écarter de l’ entrevue les puissances qui n’y sont pas appelées par le traité de la Quadruple alliance et par celui de Paris. Et l’ empereur y a consenti.
Trouveront-ils convenable de faire intervenir les cabinets dont ils se proposent de discuter les intérêts? Et l’ empereur y consetira.
Voudront-ils discuter ces intérêts sans la participation des parties intéressées? Et quand a-t-on fixé des bornes à la pensée et à la parole des hommes réunis?
Mais dans ce cas décidera-t-on de ces intérêts? J’ai eu l’honneur de le dire tantôt, Milord, on suivrait, selon mon humble opinion particulière, une fausse direction qui ne mènerait point au but.
Au reste, si l’ empereur avait pris l’ initiative pour proposer à ses alliés de ne point écarter de l’ entrevue les puissances dont ils jugeront convenable de prendre en considération les intérêts, que de suppositions et d’inquiétudes dans le monde politique!
On a appuyé l’ idée de restreindre l’ entrevue aux quatre cabinets avec la participation de la France, à la teneur de traités et plus encore, à la sage précaution de ne point faire croire que c’est un congrès qu’on va ouvrir à Aix-la-Chapelle et qu’on y discutera conséquemment des intérêts déjà arrêtés par celui de Vienne de l’ année 1815. Mais ce respect pour les traités et cette précaution auraient été plus solennellement efficaces dans l’ opinion publique si l’on avait déclaré:
1. Que l’ objet principal de la réunion regarde la question relative à la mise à
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exécution de l’ article 5 du traité de Paris et que par conséquent c’est aux quatre puissances signataires du traité d’alliance à la décider de concert avec la cour des Tuileries.
2. Que si à cette occasion les puissances qui ont déféré à l’ intervention des cours alliées la discussion de leurs intérêts non prévus ni réglés par les traités existants, désiraient les faire prendre en considération à l’ epoque de l’ entrevue, elles étaient invitées à y envoyer des plénipotentiaires.
Cette déclaration aurait amené à l’ entrevue les plénipotentiaires espagnol et portugais, peut-être aussi un Danois et un Suédois et un ministre du grand duc de Bade. Quels sont les inconvénients qui en seraient résultés?”
C’est ici que le comte de Cathcart a semblé regretter encore une fois que notre réponse à sa cour n’ ait point porté une pareille ouverture.
Et c’est ici que j’ai répété d’une manière très positive que cette opinion m’ était tout à fait particulière et que même si j’ avais osé la mettre sous les yeux de l’ empereur, je pouvais assurer M. de Cathcart d’avance qu’elle n’ aurait pas été adoptée, attendu que s.m.i. est irrévocablement résolue de ne pas dévier de sa ligne de conduite.
"Depuis l’ année 1815, citez-moi, Milord, l’ affaire dans laquelle la Russie ait parlé la première. Nous n’ avons fait que répondre. Aussi dans cette conjoncture comme dans toutes les précédentes, l’ empereur n’ a voulu qu’ accueillir pleinement et entièrement les propositions qui lui ont été adressées d’un commun accord avec ses alliés. Je doute très fort qu’on le fasse sortir de cette attitude”.
Question relative à la France. "Puisqu’il n’y a rien à faire pour avancer la négociation espagnole, dites-moi au moins ce que vous pensez particulièrement de la grande question qui va être décidée à l’ entrevue”.
"Si je vous disais, Milord, que je n’ai pas étudié et approfondi cette thèse, vous auriez assurément une bien mauvaise opinion de moi. Je vous dirai donc que je la connais et que je pourrai la discuter. Mais peut-on le faire dans ce moment? Pourquoi donc les souverains et leurs cabinets se donneraient-ils la peine de s’ assembler?
Il y a telle matière politique sur laquelle aucune puissance n’aime à être la première à se prononcer. J’en appelle au témoignage des communications de votre cabinet. Peut-on, après, les avoir méditées, se dire, quelle est l’ opinion de votre gouvernement? Si vous ne vous prononcez par les premiers, pourquoi le ferions-nous?
Il n’en est pas de même d’une conférence. C’est elle qui parle et décide au nom de tous par un protocole. Alors la personnalité des cabinets disparaît. Ayons donc un peu de patience”.
"Oui, dit Milord, mais en attendant, on se prononce bien autrement en France. Avez-vous lu le discours de M. de Richelieu? L’ approuvez-vous?”
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"Je puis trouver autant que v.ex. le discours de M. de Richelieu trop outré. Il promet en effet avec une assurance absolue l’ évacuation du territoire français à l’ expiration de la 3eme année. Mais sans présenter aux chambres une pareille perspective, aurait-il obtenu le crédit que nous lui demandons, d’autre part, pour terminer les liquidations?
Lors de l’ ouverture de la session actuelle, le roi en a dit bien davantage. Je ne sache par que les cours alliées aient fait parvenir à s.m. très chrétienne quelque observation à cet égard. Le cabinet des Tuileries est donc, pour ainsi dire, autorisé à croire qu’en donnant à la nation la certitude de l’ évacuation complète du territoire français à l’ expiration de la 3eme année, il ne nous déplaît point.
Quoiqu’il en soit, à la place de M. de Richelieu j’ aurais parlé courageusement son langage, et à la mienne, en cas de besoin, je le combattrais”.
Après quelques autres digressions qui sont retombées sur des généralités, M. le comte de Cathcart a pris congé.
Ο Καποδίστριας ενημέρωνε τους εκπροσώπους της Ρωσίας για τις συζητήσεις που είχε στην Πετρούπολη με τον Βρετανό πρεσβευτή Κάθκαρ πάνω σε ζητήματα γενικής πολιτικής, όπως ήταν η ειρήνευση των ισπανικών αποικιών και οι εξελίξεις στη Γαλλία. Όπως σημείωνε ο υπουργός της Ρωσίας, ο Κάθκαρ του είχε ζητήσει μια απευθείας συνεννόηση στο ζήτημα των αποικιών, όμως η Ισπανία ήταν αντίθετη επιθυμώντας τη φιλική συνδρομή όλων των Δυνάμεων. Πέρα απ’ αυτό η βρετανική πολιτική καταγγελόταν ως ιδιοτελής, αφού αποσκοπούσε στην εξασφάλιση προνομίων από τη διαμεσολάβηση.
Παράλληλα ο Καποδίστριας υπογράμμιζε την ιδιαίτερη σημασία και της ισπανικής παρουσίας κατά τη διεξαγωγή των σχετικών διαπραγματεύσεων. Άλλωστε η οποιαδήποτε απόφαση θάπρεπε να ληφθεί από κοινού με την Ισπανία, γιατί «αν ληφθούν αποφάσεις χωρίς τη συμμετοχή των ενδιαφερομένων μερών αυτό θ’ αποτελούσε μια λανθασμένη κατεύθυνση».
Τέλος, ως προς τις εκκρεμότητες που αφορούσαν στη Γαλλία, ο Καποδίστριας αναφερόταν στις δηλώσεις του Ρισελιέ για οριστική απομάκρυνση των δυνάμεων κατοχής από την πατρίδα του. Δηλώσεις παράτολμες που όμως ο φιλελεύθερος υπουργός των Εξωτερικών ενστερνιζόταν απόλυτα, τονίζοντας στον Κάθκαρ πως αν βρισκόταν στη θέση του Ρισελιέ θα μιλούσε την ίδια γλώσσα.
1. VPR τομ. I΄ σ. 447 - 451.
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Απόρρητη επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Λονδίνο κόμη Λίεβεν (10/22 Ιουλίου 1818).1
Monsieur le comte. Je suis très sensible aux témoignages de confiance que v.ex. veut bien me donner par sa lettre secrète et confidentielle du 13(25) mai.
J’ai cru de mon devoir de la mettre sous les yeux de l’ empereur, et c’est pour remplir les ordres de s.m.i. que je vais consigner ici quelques observations relatives à son contenu.
Un ministre n’ est comptable de ses intentions qu’à son souverain. Les cours étrangères ne peuvent le juger que par sa conduite.
Si M. le vicomte de Castlereagh reconnaît ce principe, nous doutons qu’il puisse accuser de partialité M. le général Pozzo di Borgo, a moins qu’en signalant ce ministre, on ne veuille rejeter indirectement le blâme sur le cabinet dont il suit les directions.
La gestion du général Pozzo dans toutes les affaires dont il a été chargé, n’est que la plus fidèle et la plus stricte exécution des ordres qui lui ont été transmis et dont la teneur a été communiquée régulièrement au cabinet britannique. Pouvait-il faire autre chose que de s’y conformer? Si lord Castlereagh a lu et commenté, comme nous avons lieu d’en être convaincus, notre mémoire du 23 octobre 1817, comment peut - il dire qu’en traitant des liquidations avec le général Pozzo, on aurait dit que sous les dehors d’un représentant de la Russie on trouvait un ministre de France identifié de coeur aux intérêts de cet État?
Pour être ministre de Russie aurait - il dû laisser dénaturer le vote de l’ empereur dans la discussion des créances particulières, comme on Fa essayé infructueusement à l’ égard de l’ opinion énoncée par rapport aux questions portugaises et espagnoles?
Nous avons encore entre les mains les notes de M. le comte Palmella que la conférence n’a point adoptées, tandis que plusieurs des médiateurs en avaient par avance approuvé la composition.
C’est là ce qui déplaît et ce qui déplaira tant qu’on croira pouvoir régler à l’ époque actuelle, comme par le passé, les intérêts européens par des voies détournés et mystérieuses. Celles que l’ empereur fait suivre à ses serviteurs sont droites et pleines de jour: et c’est à ce titre seul que la conduite officielle de ses ministres est inattaquable.
Ne pouvant pas censurer l’ homme public on s’ efforce d’ approfondit l’ homme, pour ainsi dire, intérieur dans la même personne. Et c’est de ses affections intimes, de ses vues particulières et de ses arrière-pensées qu’on porte
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plainte! Ce qui est dit maintenant du général Pozzo a été répété à satiété à l’ égard de M. de Tatischeff. Cependant, l’ experience a bien démontré que si ce ministre a su mériter l’ estime et la confiance du roi d’Espagne, c’est encore pour les succès de la cause générale et plus particulièrement pour les intérêts britanniques qu’il en a fait un emploi honorable. La part active qu’il a prise aux dernières qu’il en a fait un emploi honorable. Le part active qu’il a prise aux dernières transactions qui terminent la question de la traite, a été justement appréciée par le ministère de s.a.r. et nous aimons à espérer qu’on ne tardera pas à rendre la même justice au général Pozzo.
Mais supposons même qu’il affectionne la restauration de la monarchie française et que cette oeuvre soit celle de sa prédilection la plus décidée.
Tant que la restauration ne sera pas la révolution, est-ce que le cabinet de St.-James ne désirera pas de même que son ambassadeur partage au même degré ces sentiments?
En exagérant la méfiance, on affecte la crainte de voir notre ministre quitter le service de Russie et embrasser celui de la France. Nous sommes loin d’ admettre une pareille conjecture. Nous la rejetons même hors de la sphère des probabilités. Mais se réaliserait-elle, que nous demanderions, quel mal pourrait-il en résulter?
Le général Pozzo, ministre du roi de France, pourrait-il être considéré comme un instrument de révolution? Sa vie toute entière et le suffrage de la Grande-Bretagne en répondraient.
Ces considérations, M. le comte, ne sont pas de nature à faire l’ objet de vos eintretiens d’office avec le principal secrétaire d’État, mais elles peuvent vous suggérer quelques réticences et des demi-mots dont le sens donnerait à entendre que ses confidences relatives au général Pozzo n’ont pas eu un grand succès.
V. ex. jugera peut-être convenable de saisir à cet effet l’ occasion que lui offrent les dernières ouvertures non officielles par lesquelles le ministère anglais a répondu à celles que nous lui avons adressées relativement à l’ ambassade du général Yermoloff.
En portant le schah de Perse à renoncer au projet d’envoyer une nouvelle ambassade à Londres pour revenir sur des prétentions illégales et désavouées, M. le vicomte Castlereagh a fait preuve d’ amitié et de loyauté à l’ égard de ce gouvernement, et sous ce point de vue l’ empereur a appris avec une bien véritable satisfaction les détails que v.ex. nous transmet par ses dépêches.
Toute intervention étrangère non autorisée ni légitimée par les traités étant inadmissible de la part de la Russie, comme nous l’ avons démontré par la note du 22 avril 1816 remise à M. le comte de Cathcart, la Perse ayant au surplus formellement reconnu elle-même que nulle rétrocession territoriale ne pouvait plus avoir lieu sans compliquer les rapports existant entre les deux États
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limitrophes (note du grand vizir au général Yermoloff), comment la cour de St.-James aurait-elle pu loyalement faire espérer au schah de Perse que son ambassade aurait eu un résultat avantageux?
Tout en témoignant au premier secrétaire d’État l’ accueil que l’ empereur a fait à vos communications touchant cet objet de vos rapports confidentiels, il ne serait pas déplacé peut-être de lui faire pressentir de loin les embarras, dans lesquels se trouverait M. le général Yermoloff, si Abbas Mirza destinait à la délimitation dont on va s’ occuper des officiers anglais et revêtus de l’ uniforme des armées britanniques. Cependant toutes les notions que nous avons jusqu’ici nous en donnent l’ assurance.
C’est bien là un fait comme plusieurs autres de la même catégorie qui semblent donner aux représentants britanniques en Perse un double rôle assurément peu favorable à la confiance que doivent s’ insprirer mutuellement les cabinets européens.
Cependant nous n’avons relevé aucun de ces faits et en les ayant sous les yeux, nous ne nous sommes pas même permis d’y trouver des motifs de nous en expliquer sous aucune forme quelconque, avec le gouvernement anglais.
L’ empereur voit dans tous ces incidents les restes de la vieille politique. Vouloir les faire disparaître par la force de la raison, c’est vouloir l’ impossible. C’est le sentiment seul de la persuasion qui puisse produire ce beau résultat. Or, celui-là ne se commande pas. Moins encore peut-il être le fruit des négociations diplomatiques. C’est la droiture de notre conduite d’une part et l’ autorité silencieuse, mais imposante du temps et de l’ expérience de l’ autre, qui désarmeront enfin toutes les méfiances en imprimant à la politique des cabinets ce caractère de vérité et de franchise dont les dehors seuls ont fait déjà et font un bien immense à l’ humanité.
Cette doctrine qui se laisse plaider hautement, acquiert de nouveaux charmes lorsque c’est dans le cercle de la lus stricte intimité qu’on en développe les principes. Nous croyons donc que par un juste retour d’amitié et de déférence personnelle, vous pourriez, M. le comte, amener indirectement vos conversations confidentielles sur ce chapitre.
Il serait peut-être important de faire comprendre sous ces auspices à M. le vicomte de Castlereagh que si les officiers britanniques sous les ordres d’Abbas Mirza ne nous donnent aucunement la mesure de la pensée du cabinet de St. James à notre égard, nous aurions le droit d’ espérer que la tendance intentionnelle et supposée du général Pozzo en faveur de la restauration française, ne doit non plus donner à ce cabinet la mesure ni de notre politique générale, ni de celle qui règle notre opinion dans les affaires qui se discutent en France.
Pour ajouter au reste un argument qui seul ferait tomber sans retour tous
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ces griefs déplacés, il ne resterait que de rendre M. le vicomte de Castlereagh attentif à une observation qui ne saurait échapper, à sa sagacité.
Si le cabinet de St.-Petersbourg se permettait de relever amicalement l’ influence que les opinions personnelles d’un agent britannique auprès d’une cour étrangère peuvent exercer sur la marche du ministère de s.a.r. ou sur la confiance qu’elle peut insprirer, ce ministère ne jugerait-il pas une pareille démarche comme une atteinte portée au respect qu’il se doit? Car ce serait en d’ autres termes lui dire qu’il est si peu le chef de son département que ses subalternes peuvent tôt ou tard le diriger à volonté. Or, si le ministère anglais se respecte pourquoi les cabinets de ses alliés ne doivent-ils pas se respecter de même?
Nous le répétons: toutes ces indications ne sont destinées qu’à vous mettre à même, M. le comte, de nuancer votre langage de manière à ce que lord Castlereagh se persuade de deux vérités:
La première que le général Pozzo n’ est que le serviteur zélé et fidèle de l’ empereur et que sa gestion a été constamment approuvée parce qu’elle a contribué au maintien de l’ union la plus intime entre les cours alliées et aux progrès du système européen.
La seconde que si ce ministre s’ était écarté des directions qui lui ont été tracées, il aurait été immédiatement rappelé à l’ ordre, qu’il en serait de même à l’ avenir, tant à son égard qu’à celui de ses collègues, et que dans tous les cas aucune tendance ni vue individuelle ou particulière de la part des ministres de l’ empereur n’ amenera son cabinet à la moindre déviation.
J’ai l’ honneur...
Η επιστολή αναφερόταν στις μομφές του Κάστελρυ εναντίον του πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι Πότσο ντι Μπόργκο λόγω των φανατικά γαλλόφιλων τοποθετήσεων του τελευταίου. Όπως διευκρίνιζε ο Καποδίστριας, ο στρατηγός ήταν πιστός εκτελεστής των οδηγιών του υπουργικού συμβουλίου τις οποίες τηρούσε με συνέπεια. Ομως κι αν είχε πράγματι επιδείξει μεγαλύτερο ενδιαφέρον για τις πολιτικές εξελίξεις στη Γαλλία, μια τέτοια στάση ήταν αντίθετη στις αρχές των Δυνάμεων, που είχαν ταχθεί υπέρ της παλινόρθωσης; Στη συνέχεια ο Καποδίστριας γνωστοποιούσε, για μια ακόμη φορά, τις προθέσεις της Ρωσίας ν’ αντιταχθεί σε οποιαδήποτε παρέμβαση μεγάλης Δύναμης θ’ αντέβαινε στις συνθήκες, καθώς είχε συμβεί πρόσφατα με τη βρετανική επέμβαση στην Περσία.
1. VPR τομ. I' σ. 457 - 460.
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Προσωπική επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι στρατηγό Πότσο ντι Μπόργκο
(Αγία Πετρούπολη 12 Ιουλίου 1818).1
Mon cher général,
Tout le travail destiné à la réunion du mois de septembre est achevé. Et l’ empereur en a été content. Indépendamment du rapport dont je vous ai parlé, et qui a bien réussi, il a désiré le canevas d’une mémoire par lequel peut-être nous débuterons aux conférences. Cette pièce est faite. Elle a été agréée et approuvée. Toute sa pensée se trouve dans la leçon que je vous ai donnée par ma lettre particulière. Nous ne faisons que répéter naïvement ce que l’ Autriche, l’ Angleterre et la Prusse ont dit... Et nous démontrons comme deux et deux font quatre que ces trois cabinets, d’un commun accord, déclarent que la quadruple alliance ne peut désormais plus subsister qu’avec l’ alliance générale, en se confondant enseble, et ne formant qu’une unité morale et politique. Le dilemme que nous nous sommes fait à nous-mêmes se réduit à ceci: — ou les alliés en parlant de la quadruple alliance ont eu l’intention que nous leur supposons, et dans ce cas nous sommes d’accord, — ou bien c’est dans d’autres intentions, et alors ils n’ont qu’à les articuler ouvertement et publiquement. Nous sommes donc convenus des principes suivants:
1o Toutes les mesures qui seront arrêtées à l’ effet de préserver la France et l’ Europe du retour des révolutions, et du droit du plus fort, seront également obligatoires pour les puissances contractantes, comme pour les accédantes;
2o La France sera puissance contractante;
3o Une association générale explicitement statuée, ayant pour base une parfaite solidarité entre les parties contractantes, en sera la garantie générale.
C’est dans ce sens que tout le mémoire est travaillé. Je doute qu’on puisse y répondre négativement. J’ espère donc que les résultats des conférences d’ Aix-la-Chapelle ajouteront au bien général et à la gloire de notre empereur.
Il faut cependant que la France elle même y contribue, en honorant loyalement ses engagements, et en se présentant à Aix-la-Chapelle comme une grande puissance, qui offre par l’ aissance de son attitude la plus imposante des garanties morales.
Qui donc la représentera à Aix-la-Chapelle? Plutarque dit que pour que justice se fasse, il faut troit choses: avoir raison, savoir le dire, trouver lui l’ écoute. La France a raison, et trouvera beaucoup de monde qui devra l’ écouter... Saura-t-elle le dire? qui sera donc son avocat? M. de Richelieu?... Ce n’est pas
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assez... On le considère comme créature de la Russie; il faut donc plus.
Ο Καποδίστριας γνωστοποιούσε στον στρατηγό τις θέσεις του για την αναγκαιότητα της κατάλυσης της τετραπλής συμμαχίας και της σύναψης μιας νέας γενικής συμμαχίας. Τα προληπτικά μέτρα για την περιφρούρηση της διεθνούς ειρήνης έπρεπε να δεσμεύουν όλες τις συμβαλλόμενες Δυνάμεις, ενώ η Γαλλία2 θα αναγνωριζόταν ως συμβαλλόμενη Δύναμη. Η αλληλεγγύη, παράλληλα, θα διείπε τις σχέσεις όλων των συμμάχων. Τέλος, εξέφραζε την ελπίδα ότι τα αποτελέσματα των εργασιών στο Αιξ λα Σαπέλ θα συνεισέφεραν στο «γενικό καλό».
1. Ch. Pozzo di Borgo, Correspondance diplomatique du comte Pozzo di Borgo et du comte de Nesselrode, τομ. B σ. 565 - 566.
2. Tα αμέριστο ενδιαφέρον του Καποδίστρια για τη Γαλλία προέκυπτε και από ένα βαρυσήμαντο κείμενο που είχε απευθύνει τον Σεπτέμβριο του 1817 προς τον πρεσβευτή στο Παρίσι Πότσο ντι Μπόργκο: «Questions sur les affaires relatives à la France adressées particulièrement au Général Pozzo di Borgo par le comte Capo d’Istria», βλ. σχετικά, G Polovtsoff, Correspondance diplomatique des ambassadeurs et ministres de Russie en France et de France en Russie, τομ. B'σ. 349 κ.ε. Βλ. εξάλλου προγενέστερη επιστολή του με το ίδιο αντικείμενο και ημερομηνία 18 Ιουνίου 1818, Ch. Pozzo di Borgo, Correspondance diplomatique, κλπ., ό.π., σ. 539
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Υπόμνημα προς τον τσάρο Αλέξανδρο (Άαχεν 17/29 Σεπτεμβρίου 1818).1
A mon arrivée à Carlsbad les ministres et agents étrangers qui y avaient passé la saison, étaient déjà partis à l’ exception de M. le prince de Metternich qui terminait sa cure à Franzensbrunn, et de MM. de Gordon et de Gentz qui sans se traiter restèrent à Carlsbad jusqu’aux premiers jours du mois de septembre. M. le comte de Palffy sous le prétexte d’une cure interminable demeura à Carlsbad longtemps et fit toutes les avances pour lier avec moi des rapports d’une grande intimité.
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MM. le général Stuart et le prince Esterhazi se rendant de Londres à Vienne après avoir passé quelques jours à Franzensbrunn auprès du prince de Metternich, s’ arrêtèrent aussi à Carlsbad trois fois vingt-quatre heures.
Souffrant sérieusement de l’ action des eaux minérales, il m’a été impossible d’accueillir et de donner suite aux ouvertures que M. le prince de Metternich et ses alentours ont bien voulu me faire dans le vue d’ entamer avec moi des discussions concernant les affaires reservées à l’ entrevue d’ Aix-la-Chapelle.
On me proposa une course à Franzensbrunn que j’ ai dû refuser, l’ état de ma santé ne me laissant guère ni le temps, ni les forces à donner aux parties de plaisir.
M. le prince de Metternich arriva alors à Carlsbad. Il s’ empressa de venir me voir. Les compliments d’usage épuisés, il parla seul une heure de suite, en récapitulant à sa manière les communications qui avaient eu lieu entre les cabinets depuis l’ année 1815, et en se félicitant du bonheur que promettait à l’ Europe l’ accord existant entre les principes de v.m.i. et ceux de l’ empereur d’ Autriche. Il déploya ensuite avec infiniment d’ esprit et d’ éloquence son système. Je n’ oserais pas le retracer ici. Il se trouve en substance énoncé dans les pièces que sa cour nous adressa au mois d’ avril.
Ne voulant et ne pouvant qu’écouter, je me suis borné pour ma part à lui faire des phrases de politesse. Il posa alors différentes questions dont voici les principales.
Que ferons-nous de la France? Livrée à elle-même, est-ce qu’elle ne nous échappera pas?
Il faut terminer les affaires de l’ Espagne et faire du bien à cet État malgré lui.
Les malheureux différends territoriaux en Allemagne resteront-ils éternellement indécis?
Le jacobinisme de l’ Allemagne ne mérite-t-il pas l’ attention bienveillante des puissances alliées?
Tout ceci doit être discuté amicalement entre nous. "Oui, mon prince, — ajoutai-je, — mais à Aix-la-Chapelle et non à Carlsbad”.
"C’est pour cela, — reprit alors le prince, — que je laisse ici Gentz. C’est un employé que je considère non comme au service de l’ Autriche, mais des puissances alliées. Il connaît mes idées et il a entre ses mains différents projets que j’ ai minutés pour avancer et faciliter la besogne d’ Aix-la-Chapelle. Nous n’avons qu’un seul grand intérêt, c’est de faire de bonnes choses, mais en peu de jours. Je craindrais le retour du congrès de Vienne. Il fatiguerait la patience des souverains. N’êtes-vous pas d’ accord?” "Parfaitement d’ accord, mon prince”.
N’ayant pas témoigné la moindre envie de connaître les projets de rédaction dont le prince venait de me parler, la conversation changea de sujet et fut
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terminée par des lieux communs.
Le prince partit le lendemain pour Franzensbrunn, J’ai vu ensuite presque tous les jours M. de Gentz. Il a essayé à différentes reprises de parler des travaux qui nous attendaient à Aix-la-Chapelle. En le prenant au mot, je me suis félicité constamment de ce que c’ est à Aix-la-Chapelle et non à Carlsbad qu’il fallait vouer du temps et du travail à la cause commune.
M. de Gordon que j’ai tout lieu de croire parfaitement au fait de toutes ces démarches officieuses du ministère autrichien, a voulu aussi entamer des conversations sur les affaires générales et surtout sur la situation de la France et sur les colonies espagnoles.
Les observations que ce ministre a faites, n’ ajoutent aucune lumière. Elles portent la stricte répétition du langage tenu par son gouvernement. Je l’ ai payé de la même monnaie. Mes courtes réponses n’ ont fait que répéter ce que nous avons écrit de Varsovie et de Pétersbourg au cabinet de St.-James.
Le général Stuart m’a entretenu également des dispositions qu’apportait le ministère anglais aux conférences d’ Aix-la-Chapelle: "Resserrer les liens qui unissent les grandes puissances à l’ effet de maintenir la paix”.
En répondant par des généralités de la même force, je n’ ai pas eu de peine à laisser partir lord Stuart très satisfait de moi.
M. le comte de Palffy, personnage avec lequel je n’ai jamais pensé entretenir des relations, s’ est presque établi chez moi et a voulu m’ ouvrir son coeur. Il a joué le mécontent, le grand patriote, l’ ami des institutions libérales, l’ ennemi du prince de Metternich, l’ adorateur de v.m.i.
Pour couper court à ces méprisables menées, j’ai fait semblant de croire à la sincérité et à la vérité des confidences qu’il venait de me faire. Mais en le sermonnant avec une grande véhémence, je lui ai témoigné la peine que j’éprouvais de le voir s’ abaisser de la sorte auprès d’une étranger.
"Le plus grand mal, M. le comte, que puisse se faire un homme qui se respecte, c’est celui de faire intervenir un voisin dans ses brouilleries de ménage.
Etes-vous brouillés chez vous, votre Hongrie est-elle malheureuse, votre Autriche veut-elle une meilleure administration? Soyez meilleurs vous-mêmes et tout cela se fera par la force des choses et par l’ action paternelle de votre gouvernement.
N’ avez-vous pas honte de désirer qu’une main, qu’une pensée étrangère intervienne dans vos affairs? D’ ailleurs, ce désir est absurde, parce qu’il ne se fonde sur aucun principe de droit, ni même de justice”.
"Et bien, — reprit le comte Palffy, — puisque vous ne voulez pas vous intéresser à nous à l’ effet de nous rendre plus forts par notre administration intérieure, occupez-vous du moins à nous délivrer des grandes craintes que nous inspire votre attitude colossale et vis-à-vis de l’ Empire d’Autriche et vis-à-vis de
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- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Γ΄, 1980
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Δ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ζ΄, 1986
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄, 1987
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄, 1983
Si l’ Europe a un système, comme il serait difficile d’ en disconvenir sans désavouer le recès de Vienne et les actes de Paris, si les puissances aiment à reconnaître les avantages qui sont résultés de la fidélité avec laquelle ces transactions ont été resperctivement exécutées, il ne s’agira plus aux conférences d’ Aix-la-Chapelle de discuter de nouvelles combinaisons politiques, mais de se garantir mutuellement le maintien inviolable de celles qui ne sont point l’ oeuvre des conseils et des passions humaines, mais des événements et de cette sagesse suprême qui seule les a produits comme elle seule décide du sort des individus et de celui des nations.
Hors des développements proposés par le publiciste prussien que pourrait-on ajouter sans prétendre juger de l’ avenir et sans donner lieu involontairement aux complications auxquelles tend la fausse politique de quelques cabinets et l’ esprit de revolution qui plane encore sur plusieurs contrées de l’ Europe?
En bornant nos regards au présent et en méditant le passé, nous ne pouvons point nous dissimuler que deux tendances bien avérées et reconnues menacent et menaceront encore pour de longues années le repos du monde.
La première est celle qui porte les peuples ou, pour mieux dire, les meneurs des peuples à vouloir établir de nouveaux rapports entre les nations et les souverains respectifs, à faire, comme dit M. Ancillon, des révolutions du bas en haut.
La seconde porte les cabinets à vouloir par des vues illégales reproduire ou soutenir l’ ancienne politique, savoir l’ arbitraire quant à l’ administration intérieure et les alliances partielles quant aux relations extérieures.
Si les faits dont nous sommes témoins, ne nous prouvaient point que ces deux tendances sont générales, la réflexion seule nous persuaderait a priori.
Nul État européen n’a été à l’ l’ abri de l’ influence de la révolution. L’ Empire britannique qui seul lui a fait la guerre constamment, en a été néanmoins atteint. En manufacturant exclusivement pour les deux hémisphères durant 25 ans, le peuple anglais s’ est démoralisé. Nous connaissons les symptômes révolutionnaires qui y ont eu lieu après la conclusion de la paix générale. Les ténèbres du temps nous en laissent ignorer les suites.
Que dirons-nous de tous les pays où la révolution a exercé directement sa malfaisante influence?
Or, fixer par des mesures générales comme foyer d’une révolution future telle ou telle autre contrée de l’ Europe, ce serait commettre inutilement et dangereusement une injustice majeure, exciter plutôt qu’éteindre le principe du mal ou bien sacrifier à dessein l’ existence politique d’une nation au pretendu salut des autres.
Et de quel droit et à quelle fin les puissances admettraient - elles de pareilles mesures?
Serait-ce pour raffermir la fausse opinion qu’on a essayé d’accréditer dans