Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε

Title:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε
 
Date of Publication:1984
 
Pagination:380
 
Subject:Κείμενα (1815-1818)
 
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C’est cette grande provision de nourriture pour l’âme et pour l’ esprit qui devra me soutenir avant mon séjour en Russie, je m’y rends, parce que l’ empereur me l’ a ordonné et parce que, après le bien que S.M. a fait à mon pays, ses droits sur ma pauvre personne n’ont plus des bornes...

Με την επιστολή του αυτή προς τον στενό φίλο και συνεργάτη του φομ Στάϊν,2 ο Καποδίστριας ενημέρωνε τον μεγάλο Γερμανό πολιτικό για τις τελευταίες ενέργειες του υπέρ των Ελλήνων και της Επτανήσου προτού αναχωρήσει, επιστρέφοντας στην Πετρούπολη. Πανηγυρίζοντας για τη διευθέτηση του Ζητήματος των συμπατριωτών του (Επτανησίων)3 ευχόταν, με διπλωματικότητα, να δικαιωθούν κάποτε και οι Έλληνες αποκτώντας μια δικιά τους πατρίδα.

1. Βλ. Ε. Botzenhart, Freiherr vom Stein. Briefwechsel, Denkschriften und Aufzeichungen, τομ. Ε' σ. 287-288.

2. Η αλληλογραφία και η επικοινωνία — πέρα από τη συνεργασία κυρίως στο ελβετικό και το γερμανικό Ζήτημα — του Καποδίστρια με τον φομ Στάϊν, υπήρξε τακτική και διατηρήθηκε ακόμη ως τη συγκρότηση του ελληνικού κράτους. Για την προγενέστερη συνεργασία τους στο Συνέδριο της Βιέννης, βλ. 77. Πετρίδη, Η συμβολή του Ιωάννη Καποδίστρια στην κατοχύρωση της ελβετικής ουδετερότητας, Μελέτες τομ. Α σ. 81 επ., του ίδιου. Ο Ιωάννης Καποδίστριας και η Γερμανική Ομοσπονδία, ό.π., σ. 54 επ., βλ. εξάλλου Πρ. Δαγτόγλου, Ο Ιωάννης Καποδίστριας, ο βαρώνος φομ Στάϊν και ο πρίγκηψ Λεοπόλδος. Επιστημ. Επετ. Σχολής Ν.Ο.Ε, τομ. IB', 1966, σ. 84 κ.ε., Κ. Mendelssohn-Bartholdy, Graf Johann Kapodistrias, 1864, σ. 26 επ. Πολυάριθμες επιστολές, τέλος, απηύθυνε προς τον Καποδίστρια και ο ίδιος ο Στάϊν, βλ. τις δύο σχετικές εκδόσεις, Freiherr vom Stein, Briefwechsel, Denkschriften und Aufzeichnungen, 7 τόμοι, 1932-1937 (παλ. έκδοση) και Freiherr vom Stein, Briefe und amtliche Schriften επιμ. E. Botzenhart ανατυπωμένο από τον W. Hubatsch, 6 τόμοι, 1957-1966.

3. Με τη συνθήκη της 5ης Νοεμβρίου 1815 στο Παρίσι.

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ΚΕΙΜΕΝΑ

1816

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Επιστολή προς τον γενικό πρόξενο της Ρωσίας στο Ιάσιο A.A. Πίνι (Αγία Πετρούπολη 1/13 Απριλίου 1816).1

Le prince Callimachi a témoigné le désir d’être en relation directe avec moi dans la vue de mériter plus particulièrement la bienveillance protectrice de l’ empereur et de nous tenir au courant des notions sur les affaires de Turquie qui sont à sa portée.

S.m.i. a daigné m’ autoriser à cette correspondance. C’est par le courrier du jour que le prince recevra la lettre dont vous trouverez ci-joint une copie. Elle a été consignée à Manouk-bey qui à son tour en 1’ enveloppant d’ une autre adresse, vient de me la remettre pour la confier à vos soins.

J’ ai jugé convenable de vous informer en détail de l’ objet et des formes de cette correspondance pour vous mettre à même de continuer vos rapports avec le prince sur le pied de la plus grande confiance. Vous sentez bien, Monsieur, que sans une ouverture directe de sa part il ne serait point convenable de lui faire pressentir que vous êtes instruit de ce que j’ai l’ honneur de vous communiquer par la presente.

Connaisant les dangers dont sont environnés les princes de Moldavie et de Valachie et le surcroît de précaution qu’ils doivent prendre pour s’en garantir, vous ne serez nullement étonné des moyens dont le prince Callimachi s’ est servi pour faire parvenir ici l’ expression des voeux qu’il forme. Quel que soit d’ ailleurs le fond et la vérité des sentiments qui les a motivés, vous aurez lieu de vous apercevoir, Monsieur, que la teneur de ma réponse au prince est de nature à ne compromettre aucun égard, si même elle était portée à la connaissance du ministère ottoman.

C’est dans ce sens que vous pourriez dans chaque occurrence vous expliquer avec le prince. La dépêche que vous recevez par la présente expédition et qui concerne l’ Acte du 14 septembre, vous fera connaître davantage les intentions de s.m.i. sur tout ce qui a trait à la gestion politique qui vous est confiée et dont

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vous vous acquittez avec autant de zèle que de distinction.

Recevez l’ assurance....

Όπως είναι γνωστό, ο αυτοκράτορας της Ρωσίας Αλέξανδρος είχε εμπιστευθεί το χαρτοφυλάκιο των υποθέσεων της Βεσσαραβίας στον Καποδίστρια, ο οποίος επιδείκνυε ιδιαίτερο ενδιαφέρον για το μέλλον της Μολδαβίας, της Βλαχίας και της Σερβίας.2 Το 1816 μάλιστα, είχε προτείνει τον σχηματισμό τριών ομόσπονδων ηγεμονιών για τις ελεγχόμενες από την Τουρκία αυτές χώρες, αποβλέποντας στην εξασφάλιση των χριστιανών της Ανατολής από το μουσουλμανικό ζυγό.3

Στα πλαίσια των σχετικών αρμοδιοτήτων του ο Καποδίστριας επικοινωνούσε με τον Πίνι, ενημερώνοντας τον γύρω από τις τουρκικές απειλές που περιέβαλαν τους πρίγκιπες της Μολδαβίας και της Βλαχίας. Δεν παρέλειπε παράλληλα να ενημερώσει και τον συνεργάτη του, υπεύθυνο πληροφοριών του υπουργείου του για τις ηγεμονίες της Ρουμανίας, Μανούκ Μπέη.4

1. VPR, τομ. Θ' σ. 137.

2. Βλ. Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τομ. Α' (1976) σ. 31 επ. και στον τόμο Γ΄ δημοσίευση των επιστολών προς τον πατέρα του της περιόδου 1816, σ. 328-351.

3. Με αφορμή την αντικατάσταση του Ιταλίνσκη από τον Στρόγγανωφ στην πρεσβεία της Κωνσταντινούπολης, βλ. Αρχείον, ό.π., σ. 33.

4. Για τις επαφές του Καποδίστρια με τον Μανούκ Μπέη βλ. N. Camariano, Trois lettres de Jean Capodistria, Ministre des Affaires Etrangères de Russie, envers Manouk Bey (1816-1817), Balkan Studies, 11 (1970) σ. 97-105, όπου και σχετικές επιστολές του Ρώσου Γραμματέα της Επικρατείας.

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Οδηγίες προς τον Επιτετραμμένο της Ρωσίας στην Κωνσταντινούπολη βαρώνο Στρόγγανωφ (Αγία Πετρούπολη 20 Μαΐου/l Ιουνίου 1816).1

Les deux pièces sub lit. A et B qui précédent ce mémoire, font connaître les griefs du gouvernement turc contre la Russie et ceux que la Russie a plein droit de former contre la Porte.

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L’ objet principal de la mission dont est chargé l’ envoyé de s.m.i., consiste à faire valoir les uns contre les autres à l’effet d’ obtenir par une suite des négociations l’ affermissement de la praix existante entre les deux Empires.

Pour déterminer maintenant les principes d’après lesquels ces négociations peuvent être réglées, il semble nécessaire:

1) de faire quelques observations sur la manière d’ envisager la situation intérieure de l’ Empire Ottoman;

2) de considérer la politique des puissances étrangères relativement à cet État.

Muni de ces notions l’ envoyé de s.m.i. pourra rectifier sur les lieux et d’ après ses propres observations les données d’ après lesquelles il lui est recommandé de faire l’ application des principes généraux développés dans la présente instruction.

§ I. Mode d’ envisager l’ Empire Ottoman

En considérant cet Empire dans ses rapports intérieurs pour en découvrir la situation véritable, il importe de s’ ecarter soigneusement des deux extrêmes vers lesquels l’ esprit de parti entraine ordinairement l’ observateur.

D’un côté les chrétiens sujets de la Porte et notamment les Grecs ne voient dans l’ Empire Ottoman qu’un colosse monstrueux et décrépit, prêt à s’ écrouler sous son propre poids et sous celui non moins accablant de l’ anarchie. De l’ autre, les hommes intéressés à profiter exclusivement de l’ exploitation facile des richesses de l’ Orient se persuadent sans peine de la stabilité indestructible de cet État.

Ces deux manières de voir les choses en Turquie sont évidemment dirigées par des passions excentriques et par des intérêts que la justice et la morale reprouvent avec une égale indignation.

L’ envoyé de s.m.i. doit donc se prémunir d’ avance contre toutes les préventions qui caractérisent la doctrine de l’ un et de l’autre parti.

Il atteindra heureusement ce but, en choisisant d’ abord, pour observer l’ état des affaires, un juste milieu également distant du système des apologistes, comme de celui des ennemis du gouvernement turc. Dans cette attitude il gagnera la confiance des uns et des autres. Il profitera des notions qu’ils s’ empresseront de mettre à sa portée. Il pourra conséquemment en reconnaître par lui-même la valeur réelle.

Les précis sur l’ Empire Ottoman et sur les rapports de la Russie avec cet État, présentés dans le temps à s.m.i. par le métropolitain Ignace et dernièrement par M. le prince Ipsilanti, peuvent être considérés comme l’ expression la plus raisonnée et la plus ingénieuse des voeux formés par la nation grecque.

Sans partager d’ avance aucune des opinions consignées dans ces écrits

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(annexés ici sub No I, II, III, IV), l’ envoyé de s.m.i. aura soin d’en faire l’objet de ses propres recherches et de ses méditations à l’ effet de porter ensuite un jugement solide sur les questions qui se rapportent à la situation intérieure du gouvernement avec lequel il a à traiter. Ce n’est que sur l’ ensemble des faits positifs qui la aractérisent, qu’il doit fonder le système le plus conforme aux intentions de l’ empereur.

§ II. Politique étrangère

C’est en procédant avec la même précaution, que l’ envoyé de s.m.i. pourra apprécier au juste la politique des puissances étrangères relativement à la Turquie.

Elle a été de tout temps peu favorable à la Russie. Si elle persistait à cette époque dans la même direction, elle mériterait assurément une attention plus particulière de notre part et surtout au moment d’entamer des négociations avec la Porte.

Soit qu’on considère l’ Empire Ottoman comme séparé du corps politique des nations, soit qu’on le considère comme un poids matériel qui peut être placé dans la balance européenne, plusieurs puissances semblent avoir voué un grand intérêt:

1) à l’ effet de maintenir cet État dans l’ avilissement et dans la dégradation ou il se trouve actuellement, et

2) dans la vue de s’ en emparer comme d’une instrument dont elles pourraient se servir pour compliquer les relations extérieures de la Russie.

Ad primum

L’ Empire Turc est le plus arriéré des États en fait de civilisation, d’ industrie, d’art, de commerce et de navigation. Il est d’autre part le plus fertile et le plus riche de tous en productions naturelles et en grands moyens de les utiliser. Or les États qui mettent au profit exclusif de leur industrie, de leur commerce et de leur navigation les richesses de tout genre de cette terre classique, ne pourraient - ils pas être considérés avec raison comme étant intéressés non seulement à maintenir cet Empire dans l’ abrutissement ou’ il se trouve, mais même à oter à ses habitans indigènes les moyens d’améliorer leur sort et ceux conséquemment de profiter eux-mêmes des faveurs dont la providence a voulu enrichir leur sol natal?

Aussi longtemps que plusieurs nations avaient une marine puissante et un commerce libre, l’ exploitation de l’ Orient s’opérait par une concurrence qui mitigeait en parti de poids énorme dont la politique européenne a accablé constamment de malheureux pays

Il en est bien autrement depuis 25 ans. La révolution française, les combinaisons extraordinaires auxquelles elle a donné lieu, et les grandes catastrophes qui en sont dérivées, livrèrent nécessairement le commerce du Levant à l’ Angleterre seule. Elle en possède paisiblement tous les avantages et

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nul doute que pour de longues années aucune puissance ne pourra prétendre les partager avec elle.

Mais sans former aucune prétention à cet égard, sans envier a l’ Angleterre des avantages qui sont inhérents à la marche des événements, on ne saurait concevoir cependant comment ils pourraient devenir la base de la politique européenne vis-à-vis des Turcs sans supposer à ce système des vues peu amicales envers la Russie.

Ad secundum

En effet, 1’ intérêt commercial et maritime qui fait l’ objet essentiel de la politique anglaise, ne peut être actuellement partagé par aucune des puissances du continent. Si elles en adoptent, néanmoins les principes, en suivant les errements du cabinet de St. James dans les relations du Levant, les motifs de cette conduite doivent se trouver dans des combinaisons fondées sur des jalousies et des craintes inconsidérées qu’elles nourrissent relativement à la Russie.

Si les chrétiens sujets de la Porte placent toutes leurs espérances dans la protection de la Russie, si cet Empire, fort de sa religion, de ses droits, de ses armées et de son voisinage, peut et doit la leur accorder, pourquoi supposer que cette protection soit incompatible avec l’ existence le l’ Empire Turc ou nuisible aux intérêts des autres puissances européennes.

Ce n’est cependant que dans cette supposition et dans toutes les hypothèses arbitraires qui en résultent, que l’ Autriche, que les autres États peuvent trouver des motifs pour alarmer continuellement la Porte sur les prétendus dangers qui la menacent, et pour lui offrir d’ accord avec l’Angleterre leur appui dans ses différends avec la Russie.

Si tel était le caractère distinctif de la politique étrangère en Turquie, elle serait illibérale envers la Porte, injuste et inhumaine envers ses sujets chrétiens, peu amicale, pour ne pas dire hostile, envers la Russie.

La première base de l’ amitié entre les États, comme parmi les hommes, c’est la confiance. Et la confiance n’ est réelle que lorsqu’elle se fonde sur la conformité des principes et sur l’identité parfaite des intérêts qui la font naître.

Or, les intérêts qui sont les plus chers à la Russie, et les principes politiques que l’ empereur se plaît à professer relativement au gouvernement turc sont de nature à ispirer non seulement une confiance entière aux puissances européennes, mais même à commander celle de la Porte.

Le paragraphe suivant mettra l’ envoyé de s.m.i. dans le cas d’en offrir les preuves les plus rassurantes tant aux puissances amies et alliées de la Russie, qu’au gouvernement ottoman. Ce ministre sera conséquemment dans la situation la plus avantageuse pour connaître d’une manière positive le système des cabinets respectifs relativement à la Porte, et c’est aussi d’ après les données qui résulteront de ses propres observations, qu’il réglera dans cette partie importante de sa mission ses opinions et sa conduite.

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§ III. Politique de la Russie

La Russie autant que tout les États européens a besoin de repos. Les grands sacrifices qui ont amené la paix dont jouit maintenant le monde, seraient perdus pour les nations respectives, si une guerre injuste en Orient mettait encore en action et en pratique le droit du plus fort.

Les intérêts politiques les plus divergents s’ identifieraient dans un seul intérêt, toutes les puissances s’ armeraient contre la Russie pour soutenir l’ Empire Ottoman ou bien pour faire naître des complications en France, en Allemagne, dans les Pays-Bas dont l’ effet immédiat serait d’ obliger la Russie à partager son attention et ses moyens militaires.

Puisqu’une guerre injuste en Turquie légitimerait un pareil système de réaction contre la Russie, la guerre la plus juste, sans le légitimer, le motiverait également à cette époque.

Ce n’ est pas en effet la plus stricte justice qui règle souvent la conduite politique des Etats. Mais c’est plutôt des passions secondaires et personnelles qu’elle emprunte ses directions. Ce qui prouve la vérité de cette observation, ce sont les traits les plus saillants de la politique de plusieurs cabinets vis-à-vis, de la Russie durant les négociations de Vienne et postérieurement et toutes les fois qu’il s’ est agi de l’ Empire Ottoman.

De ces considérations il résulte que dans les négociations dont est chargé le ministre de s.m.i. à Constantinople, il doit non seulement rejeter hautement la conception ou l’ idée la plus lointaire n’une guerre injuste envers les Turcs, mais qu’il lui est prescrit d’ écarter soigneusement la possibilité et toute occasion de guerre quand bien même elle serait fondée sur les droits les plus incontestables.

C’est en partant de ce principe général qui prend sa source dans un intérêt européen, que l’ envoyé de s.m.i. entamera la négociation dont il est chargé.

Pour l’ amener conséquemment à une issue satisfaisante il faut que les griefs réciproques soient discutés dans des vues conciliatoires et que les arrangements qui en résulteront, portent en eux-mêmes la garantie la plus rassurante de leur maintien inviolable pour l’ avenir.

Or, on manquerait complètement ce but, si, pour satisfaire aux prétentions des Turcs et à celles des cabinets étrangers, l’ empereur admettait dans la frontière asiatique une délimitation incompatible avec la solidité des rapports qu’on veut établir, et si s.m.i. abandonnait encore dans cette occasion aux vengeances musulmanes et aux spéculations européennes le sort et les intérêts des chrétiens sujets ottomans et notamment des Serviens, des Moldaves et des Valaques.

Le mémoire ci-joint sub lit. D porte en substance les propositions qu’en dernier ressort l’ envoyé de s.m.i. est autorisé à faire à la Porte. On se bornera ici à expliquer l’ intention dans laquelle elles ont été conçues.

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Quant au littoral asiatique

La Russie voulant la paix avec la Porte ne peut, ni ne doit renoncer a une position militaire sur le littoral. Ses communications libres avec les provinces asiatiques, la police de ses frontières, enfin la tranquillité des peuples montagnards qui environnent ses Etats, rendent cette mesure aussi juste qu’indispensable. Par contre, la Porte, en insistant sur la restitution d’Anakra, de Kemhal et Sohoum-Kalé, dévoile la persévérance de ses vues hostiles contre la Russie ou bien l’ impuissance dans laquelle elle se trouve de donner à son administration un caractère différent.

Rien ne prouve plus cette vérité que la conduite des pachas replacés au commandement d’ Anapa, de Potti, de Sudjuk et d’ Achalkalaki.

Soit que ces officiers aient suivi fidèlement les ordes de la Porte, soit qu’ils aient agi de leur propre chef et en rebelles, il n’ est pas moins vrai que du moment qu’ils ont eu la possession de cette partie du littoral, les troubles ont commencé dans tous les pays adjacents, et que le commerce des esclaves a repris un cours plus rapide et plus intolérable. Les sujets de la Russie ne furent point épargnés.

Comment tolérer cet état de choses? Comment lui donner une extension plus grande et vouloir en même temps consolider les relations existantes et écarter même pour l’ avenir les motifs de la guerre entre les deux Empires?

Lorsqu’on veut de bonne foi le but, on doit vouloir aussi fermement les moyens. Pour ce qui concerne donc le littoral asiatique, la Porte ne saurait se refuser à des arrangements dont l’ effet serait d’extirper les germes des désordres et de toute complication ultérieure, en faisant reposer la situation respective des deux Etats limitrophes sur l’ intérêt qu’ils auraient de la maintenir inviolable.

Quant à la protection des chrétiens sujets ottomans

Les droits incontestables sur lesquels cette protection se fonde, indépendamment de leur justice, trouvent un appui majeur dans la réciprocité parfaite des intérêts qu’ils concilient entre les parties contractantes.

Il est utile et même urgent que la Sublime Porte cesse une fois d’ être en guerre avec ses propres sujets.

La Russie le désire très sincèrement, car elle ne saurait admettre dans aucun cas que le sort présent ou l’ avenir de ces peuples puissent résulter ni de leur état d’ insurrection perpétuelle contre les Turcs, ni d’un système qui en favorise la continuation ou la réproduction.

Bien au contraire, les avantages que l’ empereur se propose de leur procurer, doivent concourir à les rendre sujets paisibles et obéissants du souverain, sous le sceptre duquel ils se trouvent placés.

Ce n’ est assurément ni par la terreur des armes, ni par la persécution du fanatisme, ni par la cupidité d’ une administration avide de gain, que la Porte

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peut contribuer à ce grand résultat.

Elle n’ a qu’à admettre des principes complètement contraires à ceux qu’elle a suivis jusqu’ici par rapport aux Serviens aux Moldaves, aux Valaques et en général aux chrétiens, pour faire disparaître tous les motifs de mécontentement, pour attirer ces peuples dans son sein, pour les arracher enfin à l’ influence étrangère. Dans cette déclaration, ainsi que dans les arrangements qui peuvent en résulter, les Turcs verront que l’ empereur ne médite contre eux aucun projet hostile non seulement pour le présent, mais même que les voeux sincères de s.m.i. la portent à désirer l’ affermissement de la puissance intérieur de leur Empire pour l’ avenir.

Si en effet des intentions contraires réglaient la politique de l’ empereur, plutôt que de mettre de l’ empressement à faire disparaître les griefs dont il est question actuellement, on n’ aurait qu’ à les laisser subsister, comme autant d’ éléments dont le développement progressif aurait multiplié les motifs et les chances d’une guerre avantageuse contre les Turcs.

S.m.i. veut maintenir la paix. Elle veut la consolider. Elle l’ espère de la sagesse du gouvernement ottoman.

Μετά την αντικατάσταση του Ρώσου πρεσβευτή στην Κωνσταντινουπολη Ιταλίνσκη από τον Στρόγγανωφ, ο Καποδίστριας, ως αρμόδιος υπουργός, επιφορτίστηκε με την προετοιμασία των οδηγιών που σχετίζονταν με την αποστολή του βαρώνου στην υψηλή Πύλη. Πρέπει να υπογραμμιστεί, ότι ο Καποδίστριας είχε διαφωνήσει με τον τσάρο Αλέξανδρο ως προς τον ρόλο που όφειλε να διαδραματίσει στην Κωνσταντινούπολη ο Στρόγγανωφ, ρόλο παραδοσιακά συμφιλιωτικό και φιλειρηνικό. Είχε αντιπροτείνει μάλιστα την αναθεώρηση της συνθήκης του Βουκουρεστίου, ώστε «να δυνηθή η Ρωσία να απαλλάξη διά παντός τους Μολδαβούς, τους Βλάχους και τους Σέρβους από της αυθαιρέτου και καταθλιπτικής διοικήσεως ήτις τους καταπιέζει».2. Ωστόσο, όπως σημείωνε ο ίδιος, ο αυτοκράτορας στάθηκε άκαμπτος, επιθυμώντας να «στερεώση την μετά των Τούρκων ειρήνην επί τη βάσει της συνθήκης του Βουκουρεστίου»3.

Έτσι, «αι οδηγίαι του βαρώνου Στρόγγανωφ συνετάγησαν συμφώνως προς τας προθέσεις του Αυτοκράτορος».4 Στις οδηγίες του αυτές ο Καποδίστριας προχωρούσε αρχικά στη θεώρηση της εσωτερικής κατάστασης της Οθωμανικής αυτοκρατορίας και κατόπι εξέταζε την πολιτική των ξένων Δυνάμεων απέναντι της, καταγγέλοντας την ιδιοτελή πολιτική της Μεγάλης Βρετανίας. Τόνιζε μάλιστα, ότι συχνά αγγλοαυστριακές κοινές ενέργειες θορυβούσαν την Πύλη, στρέφοντας την εναντίον της Ρωσίας, παρά τη συνεπή πολιτική πού

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ακολουθούσε σε διεθνές επίπεδο η τελευταία.

Στη συνέχεια, ο Καποδίστριας υπογράμμιζε υποχρεωτικά: « Η Ρωσία όπως και όλα τα ευρωπαϊκά κράτη έχουν ανάγκη από ηρεμία. Οι μεγάλες θυσίες, που έφεραν την ειρήνη, που τώρα απολαμβάνουν οι λαοί, θα είχαν εξανεμιστεί για τα αντίστοιχα έθνη, αν ένας άδικος πόλεμος στην Ανατολή ενεργοποιούσε ξανά το δίκαιο του ισχυροτέρου». Κάτω από τις συνθήκες αυτές, επιφορτιζόταν ο Στρόγγανωφ να συζητήσει με την Τουρκία, γύρω από τα αιωρούμενα αμοιβαία παράπονα, με πνεύμα καλής θέλησης και κατανόησης. Ωστόσο, δεν ήταν δυνατό να «εγκαταλειφθούν κάτω από τη μουσουλμανική εκδικητικότητα η τύχη και τα συμφέροντα των Ελλήνων οθωμανών υπηκόων καθώς και των Σέρβων, των Μολδαβών και των Βλάχων». « Η υψηλή Πύλη», εξακολουθούσε ο Καποδίστριας, «όφειλε να σταματήσει να μάχεται τους δικούς της υπηκόους». Έτσι, «είναι υποχρεωμένη να αποδεχτει ολοσδιόλου αντίθετες αρχές απ’ αυτές που έφάρμοσε μέχρι σήμερα σε σχέση με τους Σέρβους, τους Μολδαβούς και τους Βλάχους και τους χριστιανούς γενικότερα, ώστε να απαλειφθεί κάθε δυσαρέσκεια και να προσελκυσθούν οι λαοί αυτοί, αποσπώμενοι, τελικά, από ξένες επιρροές». Ο αυτοκράτορας, κατέληγε ο Καποδίστριας, θα στηρίξει αντίστοιχες τουρκικές προσπάθειες και πρωτοβουλίες, γιατί ειλικρινά «επιθυμεί να περιφρουρήσει και να σταθεροποιήσει την ειρήνη».

1. VPR. τομ. Θ' σ. 168-172.

2. Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τομ. Α' ( 1976) σ. 32 επ.

3. Αρχείον, ό.π., σ. 34.

4. Αρχείον, ό.π., σ. 35.

37

Υπόμνημα προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στη Βιέννη κόμη Στάκελμπεργκ (Αγία Πετρούπολη 24 Ιουνίου / 6 Ιουλίου 1816).1

Mémoire relatif aux communications de la cour de Vienne pour servir d’ instruction à M. l’envoyé comte de Stackelberg

Traité de Munie. Discussion avec la cour de Bade. Mode de conciliation

Le traité de Munie porte des stipulations qui se placent naturellement dans

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deux catégories bien distinctes. La première embrasse les stipulations qui exécutent littéralement les arrangements arrêtés par le protocole des conférences de Paris du 3 Novembre 1815. La seconde - les conditions auxquelles la cour de Bavière y a consenti par une transaction formelle avec la cour de Vienne.

La mise en exécution de cette partie du traité demande le concours de s.a.r. le grand duc de Bade. Il y est obligé en principe. Il s’agit maintenant de faire l’ application de ce principe. Les puissances intéressées s’en occupent au moyen des négociations de Francfort.

Tant que l’ objet de cette négociation n’ est point atteinte, la Russie ne pourrait accéder qu’ à la seule partie du traité de Munie, qui effectue les dispositions du protocole du 3 novembre. Sans cette restriction le vote de l’ empereur de Rusie préjugerait des questions encore indécises sur lesquelles aucun droit n’ autorise l’ intervention directe de son cabinet.

S.m.i. a énoncé à s.a.r. le grand duc de Bade les voeux qu’elle forme relativement à ces questions. Ces voeux sont connus de la cour de Vienne et de celle de Munie, ainsi que des puissances alliées. Ils ont obtenu même leur suffrage. L’ empereur ne saurait donc que les réitérer, lorsqu’il énonce ses opinions pour répondre aux ouvertures renfermées dans la dépêche de M. le prince de Metternich du 7 mai, ou pour employer de nouveau ses bons offices auprès du grand duc de Bade.

Le ministère autrichien désire faire admettre par les quatre puissances le principe suivant: elles ont le droit de porter le grand duc de Bade à souscrire à l’ arrangement que la cour de Vienne lui propose dans la vue de remplir toutes les clauses du traité de Munie.

Cet arrangement consiste dans la cession du cercle du Mein et Tauber contre une juste indemnité pécuniaire à être prélevée sur les sommes destinées au système de défense du Haut-Rhin.

Indépendamment des considérations relatives à l’ ensemble de cette mesure l’ empereur ne saurait se reconnaître le droit d’en proposer au grand duc de Bade aucune comme un ultimatum.

Ce que la Russie croit devoir et pourvoir, se borne à engager la cour de Carlsruhe à faire des sacrifices à l’ effet d’accélérer les arrangements territoriaux en Allemagne.

La nature et l’ étendue de ces sacrifices forment l’ objet de la négociation de Francfort et elle cesserait d’être libre du moment que les puissances alliées se seraient prononcées formellement pour telle ou telle autre manière de la terminer.

La cour d’ Autriche elle-même a corsacré ces principes de modération. Le traité de Munie et le projet dont il est question ici, en offrent la preuve.

S. m. le roi de Bavière reçoit une indennité pécuniaire jusqu’ à ce qu’il

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territoriale. Le cabinet autrichien ne s’est donc point reconnu le droit de disposer de ces objets; il a espéré le pouvoir par une suite des négociations. En les demandant maintenant à la cour de Bade, il se montre disposé à lui offrir une compensation également pécuniaire. Le cour de Vienne reconnaît donc ne pourvoir point exiger la cession du cerle de Mein et Tauber sans présenter en échange au grand duc de Bade quelque indemnisation.

Il reste à savoir si l’ indemnisation proposée en est une, si elle pourrait être de nature à contenter le grand duc et dans ce cas, si elle est au nombre de celles qui sont encore à la disposition des alliés. Le cabinet de St. James paraît ne point de croire et celui de St. Pétersbourg partage cette opinion. Cependant son vote à cet égard s’unira invariablement à celui sur lequel s’ accorderaient au préalable la Prusse, l’ Angleterre et l’ Autriche.

Dans cet état de choses il importe de fixer un mode de procéder à cet arrangement avec prompritude de sussées. Le plus régulier et le plus analogue à tous les égards et à tous les usages serait celui de mettre la Cour de Carlsruhe à même de s’ expliquer sur les propositions autrichiennes. Au cas d’ une divergence inconciliable dans les opinions respectives les ministres d’Angleterre, de Prusse et de Russie pourraient se charger d’une intervention amicale à l’ effet de les concilier. Le conseiller privé d’Anstett recevra des instructions analogues à cette marche de la part du cabinet de St. Pétersbourg.

S.m.i. fera plus. Elle adressera encore à son beau-frère s.a.r. le grand duc de Bade les offices les plus instants dans la vue d’ aplanir indirectement toutes les difficultés qui pourraient retarder ou entraver l’ issue de cette affaire.

Négociation relative au sort du prince Eugène Beauhamais

Le sort de ce prince a fait l’ objet de plusieurs actes revêtus de la sanction des cours alliées. Quelques-uns des engagements mutuels qui en sont résultés, ont eu leur accomplissement. Le prince Eugène jouit de la fortune qu’il possédait en Italie. Il n’ attend plus que la réalisation des mesures arrêtées à l’ égard de 1’ établissement qui lui a été promis. A cet effet une négociation est ouverte à Naples. Il s’ agit de la mener, à l’ issue désirée.

Le ministère autrichien paraît élever des doutes sur la possibilité de son succès et dans cette hypothèse il désire aviser d’avance aux moyens de satisfaire le prince Eugène tant en cherchant ailleurs ces moyens, qu’en établissant des conférences à Vienne à l’ effet d’ utiliser promptement ceux qu’on aurait obtenus, et cela du plein grè de la cour de Bavière et du prince Eugène lui-même.

Dans la supposition que s.m. la reine d’ Etrurie persiste à refuser la principauté de Lucques, la cour de Vienne propose de trouver dans les arrangements, auxquels ce refus pourra donner lieu, des ressources pécuniaires propres à offrir au prince Eugène l’ établissement que les puissances lui ont promis.

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L’ empereur de Russie ne saurait adopter cette idée. Elle diminue la force des engagements réciproques relatifs au prince Eugène; elle en rejette l’ accomplissement à une époque indéterminée; elle l’ associe à des combinaisons étrangères à la négociation de Naples; elle piece enfin sous un jour peu favorable l’ intervention des puissances alliées auprès de la cour de Madrid à l’ effet d’ engager celle-ci à accéder au recès de Vienne.

Il paraît préférable de ne point compliquer davantage la marche de cette affaire et de la poursuivre auprès de s.m. le roi des Deux Siciles, en se tenant in goureusement à ce qui a été convenu pour l’ amener ainsi à un terme satisfaisant. Les dernières nouvelles de Naples en donnent l’ espoir depuis que les alliés peuvent compter sur le concours efficace de l’ Angleterre.

Si Dour accélérer ce résultat les cours alliées trouvaient convenable d’offrir à s.m. le roi des Deux Siciles quelques compensations pour les sacrifices qu’il aurait portés à l’ établissement du prince Eugène et cela lorsqu’il aurait été arrêté et effectué, si on tombait d’ accord de trouver ces compensations dans l’ hypothèse que le refus persévérant de la reine d’Etrurie mettrait à la disposition des alliés les arrangements relatifs à Lucques, l’ empereur de Russie unirait son suffrage à celui que ses alliés auraient prononcé sur cet objet.

Quoiqu’il en soit de cette question et de ces moyens accessoires, il semble éminemment urgent de terminer d’abord la négociation de Naples. L’ empereur la considère invariablement comme faisant partie de celles dont on s’ occupe à Francfort dans la vue de mettre en exécution des mesures arrêtées entre les alliés. S.m.i. a insisté d’une manière très positive sur ce que les arrangements territoriaux avec la Bavière marchassent de front avec tous ceux qui se rapportent à l’ établissement du prince Eugène. On a déclaré postérieurement qu’aux yeux de s.m. les uns ne seraient terminés que lorsque les autres le seraient aussi. L’ empereur persiste dans cette opinion étant persuadé que ses alliés la partagent complètement.

Pour ce qui regarde les conférences qu’on propose d’établir dans la vue l’ utiliser du consentement de la Bavière et avantageusement pour le prince Eugène les moyens qu’on lui aura procurés, elles semblent, du moins pour le moment, sans un but positif. Ces pourparlers ne pourraient avoir lieu que lorsque les alliés auront obtenu au prince Eugène ce qu’ils lui ont promis à la charge de la cour de Naples et qu’il sera en état de disposer des objets qui en seront résultés. Il dépendra de lui alors d’ en faire l’ emploi qu’il jugera le plus conforme à sa situation et à ses intérêts.

Et si par une suite de la confiance qu’il place dans la bienveillance des puissances alliées, c’ est d’elles qu’il désirerait prendre des directions à cet égard, l’ empereur se fera un devoir bien agréable de reunir ses conseils et ses bons offices à ceux de ses alliés tant pour indeiquer au prince Eugène la meilleure

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manière de consolider son sort, que pour obtenir à cete effet l’ assentiment de la cour de Munie.

Accession de l’ Espagne au recès de Vienne

Les puissances signataires du recès de Vienne doivent assurément réunir et identifier leurs efforts afin de décider l’ Espagne à y accéder.

L’ empereur est prêt à y contribuer et s.m.i. n’ hésiterait point à donner dès à présent à son minitsre à Madrid les instructions désirées par la cour de Vienne, si les opinions des cabinets de St. James et de Berlin lui étaient également connues. S.m.i. ne doute pas de leur conformité. Mais dans une question aussi grave il parait convenable de ne point hasarder des ordres éventuels.

A cette considération il s’en joint une autre non moins digne d’attention. Ce ne sont pas les quatre puissances seules qui aient un intérêt direct à ce que l’Espagne accède au recés de Vienne. Toutes les autres puissances qui y interviennent comme parties contractantes, ont des intérêts, des droits et des obligations parfaitement égaux. Elles sont conséquemment appelées à prendre part aux démarches qu’on jugerait convenable d’ adresser à la cour de Madrid pour cet objet.

Avant cependant de les effectuer d’une manière péremptoire et solennelle, il semble aussi d’une convenance très usitée en cas pareil d’engager la cour des Tuileries à interposer à elle seule ses bons offices dans la vue de persuader s.m. catholique à lever spontanément les obstacles qui rendent inexécutables jusqu’ à présent les stipulations qui concernent la principauté de Lucques.

Au cas que ces démarches demeurent sans aucun sussès, ce serait alors que les cours alliées sembleraient autorisées à inviter formellement la cour de Madrid à se décider dans un temps donné tant su la question de Lucques, que sur celle de son accession pleine et entière au recès de Vienne.

Cette marche semble concilier tous les égards. Si elle obtient l’ assentiment des alliés, s.m.i. fera parvenir sans délai des ordres qui y soient analogues, à ses ministres accrédités à Paris et à Madrid. Au reste la discussion sur les moyens de faire cesser l’ état provisoire de la principauté de Lucques semble également ne point devoir être entamée actuellement. Elle ne s’ accorderait point avec les témoignages de déférence et d’ empressement que les cours alliées sont intentionnées de donner à l’ Espagne pour l’ engager à prendre une part réelle et effective au système général de l’ Europe.

Cette discussion, d’après l’ opinion de s.m.i., ne devrait avoir lieu que dans le cas où les démarches amicales que s.m. le roi de France serait invité à faire, comme il est indiqué ci-dessus, auprès de la cour de Madrid, auraient manqué leur but.

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Mesures à prendre pour le cas où le gouvernement français viendrait à suspendre ses payements

Ce cas paraît heureusement s’ eloigner à mesure que l’ administration française prend une assiette plus stable. Les dernières nouvelles sont plus rassurantes à cet égard. Néanmoins si les payements venaient à manquer, l’ initiative sur cette question éminemment européenne semble du ressort de la conférence des quatre ministres résidant à Paris et notamment de la sagesse, de l’ impartialité et des lumières de M. le maréchal duc de Wellington.

L’ empereur de Russie écouterait alors les propositions qu’on porterait à sa connaissance. Ses décisions ne peuvent que se conformer à celles de ses alliés, les principes consacrés par le traité du 8 (20) novembre offrant avec assez de précision les moyens de résoudre toutes les complications qu’un pareil état de choses pourrait peut-être amener.

Question de Lucédio

Le prince Starhemberg a proposé, d’accord avec ses collègues, au ministère sarde de renvoyer cette affaire à l’ arbitrage de la conférence des ministres des puissances alliées réunis à Paris.

La cour de Russie y consent et donne des instructions analogues au général Pozzo di Borgo.

Instruction générale aux ministres des puissances alliées quant à la mise en exécution des traités existants

Le cour de Russie a donné cette instruction à ses agents aux principales cours de l’ Europe et elle la leur réitérera. Le princeipe ducquel elle part, constiste à ne consentir par aucun motif quelconque à ce que l’ on s’ écarte de la lettre des transactions existantes et à ce que les mesures qui en sont une suite, soient concertées d’ avance entre les quatre cabinets des puissances alliées.

Dans les cas où ces mesures sont simplement et strictement exécutives, les ministres respectifs doivent, sans attendre des ordres ultérieurs, se prêter mutuellement leurs bons offices et leur cooperation dans la vue de les voir réalisées.

Mais lorsqu’elles sortent de cette sphère et qu’elles sont de nature à admettre une discussion qui se rapporte aux principes, alors chaque ministre semble devoir s’ adresser à sa cour pour en connaître les intentions précises. Et il serait à désirer que celle des puissances qui prend l’ initiative dans une question, s’ occupât elle-même à recuieillir les suffrages de ses alliés. Ceux-ci instruiraient leurs agents de la manière dont ils envisagent cette question, et il en naîtrait avec promptitude une résolution combinée.

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Donner une base immuable au système d’ alliance

Rien ne saurait être plus satisfaisant pour l’ empereur que les occasions d’ énoncer avec franchise et étendue ses vues sur cet objet de sa constante sollicitude. Tous ses soins y sont et seront consacrés, et sous peu Μ. l’ envoyé comte de Stackelberg sera dans le cas de donner à cet égard d’ amples communications au cabinet de Vienne.

Σύμφωνα με τις αποφάσεις που πάρθηκαν στη Βιέννη, μετά την αναγνώριση της Γερμανικής Ομοσπονδίας2, στην Αυστρία είχε δοθεί η πρωτοκαθεδρία στην ομοσπονδιακή Συνέλευση3. Η πρωτοκαθεδρία αυτή αποτέλεσε συχνά την αιτία για έντονες και μακρόχρονες προστριβές ανάμεσα στα ενδιαφερόμενα μέρη. Με το υπόμνημα του αυτό προς τον Στάκελμπεργκ, ο Καποδίστριας προέβαινε σε σύντομες προτάσεις για να διευκολύνει, σύμφωνα προς το πνεύμα του αυτοκράτορα, την άρση των διαφωνιών γύρω από τα εκκρεμή εδαφικά και οικονομικά ζητήματα στη Γερμανία. Αναφερόταν επίσης στο εκκρεμές ακόμη ζήτημα του πρίγκιπα Ευγένιου, στην αναγκαιότητα της προσχώρησης της Ισπανίας στην τελική πράξη του Συνεδρίου της Βιέννης και στη λήψη ενδεχόμενων μέτρων, εφόσον η γαλλική κυβέρνηση ανέστελλε τις πληρωμές της.

1. VPR, τομ. Θ’ σ. 199-203.

2. Βλ. 77. Πετρίδη, Ο Ιωάννης Καποδίστριας και η Γερμανική Ομοσπονδία. Μελέτες νεώτερης ευρωπαϊκής πολιτικής ιστορίας, τομ. Α' (1981) σ. 59.

3. 77. Πετρίδη, Μελέτες, ό.π., σ. 218 επ.

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Υπηρεσιακό έγγραφο προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι στρατηγό Πότσο ντι Μπόργκο

(Αγία Πετρούπολη 9/21 Ιουλίου 1816).1

Monsieur le général,

Les dépêches que Votre Excellence m’a adressées jusqu’à la date du 3/15

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juin renferment des notions assez satisfaisantes sur le redressement de la marche administrative et politique du gouvernement français, et annoncent en même temps les vues du ministère de Sa Majesté Très Chrétienne relativement aux moyens qu’il désire pouvoir employer, à l’ effet d’ obtenir de la nouvelle législation des résultats plus favorables aux progrès de la restauration.

Sa Majesté Impériale me charge de vous témoigner l’ approbation qu’elle se plaît à accorder aux observations dont vous avez accompagné les ouvertures que M. le duc de Richelieu vous a faites à cet égard.

Celles-ci se rapportent à deux objets: à la réduction de l’ armée alliée placée temporairement en France, et au mode plus libre d’ acquitter le payement des contributions destinées aux puissances qui ont accédé au traité du 8/20 novembre de l’ année dernière.

Il n’ appartient point à Sa Majesté Impériale de prendre l’ initiative sur ces deux questions, ni d’exprimer d’avance officiellement le vote qu’elle énoncera. Toutefois, s’ il peut être agréable au ministère du roi de le connaître pour son information particulière, l’ empereur n’ hésite point à vous autoriser de le manifester confidentiellement à M. le duc de Richelieu dans les termes suivants:

Quant à la réduction de l’ armée alliée, l’ empereur consentira par son vote à ce que l’ armée d’ occupation soit de fait réduite d’ un tiers, au moment où la nouvelle législature aura clôturé ses séances, et dès qu’il sera définitivement établi que les principes consacrés par la charte constitutionnelle forment la base immuable de la restauration de la royauté légitime en France.

On dit réduite de fait, parce qu’elle pourrait l’ être en principe par une suite de négociations que le cabinet des Tuileries entamerait dès ce moment avec les puissances alliées.

En prenant des mesures convenables pour faire terminer ces négociations à l’ epoque même de l’ ouverture des séances législatives, et en réservant l’ exécution de cet acte au temps déterminé plus haut, on remplirait, avec plus de sécurité et sans rien compromettre, le but que le ministère du roi veut atteindre.

Quant au second point, les puissances alliées ont fixé des règles pour la perception des contributions destinées aux États qui ont accédé au dernier traité de Paris.

Nul doute que, du consentement des puissances alliées, le gouvernement ne puisse en adopter d’ autres qui soient plus à sa convenance.

L’ empereur ne voit aucun inconvénient à ce que, par un acte arrêté d’un commun accord, les ministres alliés réunis à Paris déclarent, au nom de leurs cours respectives, tant- au ministère du roi qu’aux ministres des puissances copartageantes, que rien ne s’oppose à l’ adoption, de gré à gré, de nouveaux arrangements relatifs à cette partie des stipulations de Paris, indépendamment des ordonnances réglementaires fixées à cet égard par les plénipotentiaires des

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    C’est cette grande provision de nourriture pour l’âme et pour l’ esprit qui devra me soutenir avant mon séjour en Russie, je m’y rends, parce que l’ empereur me l’ a ordonné et parce que, après le bien que S.M. a fait à mon pays, ses droits sur ma pauvre personne n’ont plus des bornes...

    Με την επιστολή του αυτή προς τον στενό φίλο και συνεργάτη του φομ Στάϊν,2 ο Καποδίστριας ενημέρωνε τον μεγάλο Γερμανό πολιτικό για τις τελευταίες ενέργειες του υπέρ των Ελλήνων και της Επτανήσου προτού αναχωρήσει, επιστρέφοντας στην Πετρούπολη. Πανηγυρίζοντας για τη διευθέτηση του Ζητήματος των συμπατριωτών του (Επτανησίων)3 ευχόταν, με διπλωματικότητα, να δικαιωθούν κάποτε και οι Έλληνες αποκτώντας μια δικιά τους πατρίδα.

    1. Βλ. Ε. Botzenhart, Freiherr vom Stein. Briefwechsel, Denkschriften und Aufzeichungen, τομ. Ε' σ. 287-288.

    2. Η αλληλογραφία και η επικοινωνία — πέρα από τη συνεργασία κυρίως στο ελβετικό και το γερμανικό Ζήτημα — του Καποδίστρια με τον φομ Στάϊν, υπήρξε τακτική και διατηρήθηκε ακόμη ως τη συγκρότηση του ελληνικού κράτους. Για την προγενέστερη συνεργασία τους στο Συνέδριο της Βιέννης, βλ. 77. Πετρίδη, Η συμβολή του Ιωάννη Καποδίστρια στην κατοχύρωση της ελβετικής ουδετερότητας, Μελέτες τομ. Α σ. 81 επ., του ίδιου. Ο Ιωάννης Καποδίστριας και η Γερμανική Ομοσπονδία, ό.π., σ. 54 επ., βλ. εξάλλου Πρ. Δαγτόγλου, Ο Ιωάννης Καποδίστριας, ο βαρώνος φομ Στάϊν και ο πρίγκηψ Λεοπόλδος. Επιστημ. Επετ. Σχολής Ν.Ο.Ε, τομ. IB', 1966, σ. 84 κ.ε., Κ. Mendelssohn-Bartholdy, Graf Johann Kapodistrias, 1864, σ. 26 επ. Πολυάριθμες επιστολές, τέλος, απηύθυνε προς τον Καποδίστρια και ο ίδιος ο Στάϊν, βλ. τις δύο σχετικές εκδόσεις, Freiherr vom Stein, Briefwechsel, Denkschriften und Aufzeichnungen, 7 τόμοι, 1932-1937 (παλ. έκδοση) και Freiherr vom Stein, Briefe und amtliche Schriften επιμ. E. Botzenhart ανατυπωμένο από τον W. Hubatsch, 6 τόμοι, 1957-1966.

    3. Με τη συνθήκη της 5ης Νοεμβρίου 1815 στο Παρίσι.