Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄
Τίτλος: | Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄ |
Εκδότης: | Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών |
Συντελεστές: | Κώστας Δαφνής |
Έτος έκδοσης: | 1984 |
Σελίδες: | 322 |
Θέμα: | Κείμενα (1819-1822) |
Χρονική κάλυψη: | 1815-1822 |
Περίληψη: |
Στον ΣΤ' Τόμο δημοσιεύονται τα κείμενα του Καποδίστρια που αναφέρονται στα χρόνια 1819, 1820, 1821, 1822. Ο αύξων αριθμός των εγγράφων είναι ενιαίος με εκείνο των εγγράφων του Ε' τόμου, δεδομένου ότι αποτελούν μια ενότητα. Αναφέρονται όλα - υπομνήματα, εκθέσεις, εγκύκλιοι, επιστολές - στη διπλωματική δραστηριότητα του Καποδίστρια ως υπουργού Εξωτερικών της Ρωσίας στα χρόνια 1815-1822.
Την ολοκλήρωση της δημοσίευσης των κειμένων της περιόδου αυτής συνοδεύουν σύντομες σημειώσεις, που διαγράφουν συνοπτικά το πλαίσιο της πολιτικής κατάστασης της Ευρώπης, μεταξύ 1819 καί 1822, μέσα στο οποίον κινήθηκε ο Καποδίστριας, πίνακας των εγγράφων των δύο τόμων με κατατοπιστικές περιλήψεις και ευρετήρια κυρίων ονομάτων, ώστε η έκδοση να είναι απόλυτα χρηστική. Εκτενής διεθνής βιβλιογραφία, όπου αναγράφονται εξαντλητικά πηγές και δημοσιεύματα, παρέχουν τη δυνατότητα στους ενδιαφερόμενους για μια γενικότερη θεώρηση, με αφετηρία πάντα τα Καποδιστριακά κείμενα, της ευρωπαϊκής ιστορίας σε μια κρίσιμη φάση εθνικών, πολιτικών και κοινωνικών μετασχηματισμών.
Σημειώνουμε ότι βασικό κείμενο για την πιο άνετη προσπέλαση των κειμένων της δημόσιας δράσης του Καποδίστρια είναι η «Αυτοβιογραφία» του, η οποία δημοσιεύθηκε στον Α' Τόμο του Αρχείου. Ανεξάρτητα από τις οποιεσδήποτε σκοπιμότητες, που δέσμευαν την απόλυτα ελεύθερη έκφραση των απόψεων και σκέψεων του Καποδίστρια σχετικά με πρόσωπα και γεγονότα, το κείμενο αυτό μας δίνει τη γραμμή πλεύσης για την αποκρυπτογράφηση των ενεργειών και κινήσεων του υπουργού της Ρωσίας κατά το χειρισμό καίριων θεμάτων.
Κ. ΔΑΦΝΗΣ
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den Grundsätzen der Heiligen Allianz (1822) σ. 306, De Pradt, L’ Europe par rapport à la Grèce (1826) σ. 54, A. Prokesch - Osten, Geschichte des Abfalls der Griechen, τομ. A' σ. 61 κ.ε.
3. Πρβλ. A. Papadopoulos - Vrétos, Mémoires biographiques et historiques, τομ. A' (1837) σ. 63 επ., J. Schnitzler, Geheimgeschichte von Russland unter der Herrschaft von Kaiser Alexander, τομ. A' (1847) σ. 127 επ., Κ. Stählin, Beziehungen zwischen Griechenland und der Türkei (1932) σ. 2 επ., M. Anderson, The Eastern Question (1966) σ. 53 επ., A. Despotopoulos, La Revolution Grecque. A. Ypsilantis et la politique de la Russie (Balkan Studies, 1966), τομ. Ζ' σ. 395 κ.ε., Η. Seton-Watson, The Russian Empire (1967) σ. 180, A. Beer, Die Orientalische Politik Österreichs (1883) σ. 286, Audiffret Pasquier, Mémoires du Chancellier Pasquier, τομ. Δ' (1894) σ. 190 επ.
4. Αρχεία Βιέννης, St. Κ. Türkei (16) Orientalische Angelegenheiten 1810-1822, Fol. 32-42. Πρβλ. A. Prokesch-Osten, Geschichte des Abfalls der Griechen, ό.π., τομ. A' σ. 30, l’. Nolte, L’ Europe militaire et diplomatique, τομ. A' (1925) σ. 114, M. Günther, Das Verhalten Englands und Österreichs zum Griechischen Aufstand in den Jahren 1821-27 (1957) σ. 3, A. Otetea, La Sainte Alliance et l’ insurrection Hetairiste de 1821 (Revue Roumaine d’Etudes Internationales 1967) σ. 163, N. Mikhailovitch, L’ Empereur Alexandre 1er, τομ. A' (1912) σ. 266, V. Potiemkine, Histoire de la Diplomatie, τομ. A' (1946) σ. 382, M. Paléologue, Alexandre 1er (1937) σ. 259, C. Wurm, Diplomatische Geschichte der Orientalischen Frage (1858) σ. 196.
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Προσωπική επιστολή προς τον επιτετραμμένο της Ρωσίας στο Λονδίνο Π. Νικολάϊ (22 Ιουνίου/4 Ιουλίου 1821)1
L’affaire dont vous parle, mon cher baron, la volumineuse expédition du jour, est immense. Vous avez une vaste tâche à remplir, mais j’ose espérer que vous la remplirez avec succès, parce que la cause que vous allez plaider, est juste et que vos juges sont éclairés.
Je vais vous dire en peu de mots, sur quoi se fonde notre conviction sous ce double rapport.
Vos juges sont éclairés; vous en doutez moins que personne, car vous connaissez le ministère anglais et, quelque inexplicable que soit la conduite de lord Stranfgord, l’opinion de l’ empereur sur la politique du cabinet de Londres ne varie point.
En second lieu, la cause que vous allez plaider, est juste. Il vous sera facile de vous en persuader, en lisant avec attention et nos dépêches, et les notices historiques que nous y avons jointes, vous n’ auriez dès lors aucune peine à démontrer au ministère britannique que non seulement nous n’ avons point à nous reprocher la crise qui menace l’ Orient, mais que nous avons, au contraire, fait tout ce qui dépendait de nous pour la prévenir et pour y apporter un prompt
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remède. Frappé d’ aveuglement et de délire, la Porte méconnaît ses véritables intérêts, la situation ou elle se place, et ce qu’elle doit à la Russie. La Russie ne voulait que lui rendre le bien pour le mal, elle le veut encore à présent et elle pousse la patience jusqu’ à ses dernières bornes. Mais il est un terme à toute chose. Que le gouvernement anglais se mette dans notre position et qu’il prononce. Souffrirait il que des entraves inopinées et contraires aux plus formelles stipulations, amenassent la ruine de son commerce? Souffrirait-il que son pavillon fût insulté en pleine paix et qu’une injurieuse exception arrêtât ses navires, tandis que ceux des autres puissances européennes jouiraient d’un libre passage? Permettrait - il que son ministre fût entrouré de gardes, privé de toute communication avec sa cour et exposé à des offenses journalières pour prix des éminents services qu’il aurait rendus à la Porte depuis quatre mois? Nous en appelons avec confiance à l’ opinion du cabinet de Londres, car nous ne la jugeons pas d’ après la conduite de son ambassadeur.
Quant à cette conduite même, elle n’ est que trop à regretter. C’est en effet lord Strangford qui le premier a élevé des objections contre la démarche proposée par le baron de Stroganoff après l’ affreux supplice du patriarche de Constantinople; c’est lui qui par ce refus a fortifié dans le gouvernement turc la fause idée qu’aurait détruite, selon toute apparence, le caractère imposant d’une représentation collective et, il faut bien le dire, c’est encore à lui qu’on doit attribuer toutes les funestes conséquences de cette idée déplorable. Si les principaux ministres européens eussent averti la Porte d’un commun accord des dangers auxquels l’ exposait le système qu’elle avait adopté, peut-être ce système n’ affligerait-il plus l’ Europe, peut-être sa réaction se serait-elle tempérée, peut-être enfin y aurait -il eu moyen de ramener en Turquie l’ ordre et la paix et d’affermir ainsi les relations politiques de la Porte avec les Etats de la chrétienté.
Il en a été autrement grâce à la vieille diplomatie dont lord Strangford a suivi les malheureuses traditions. Les Turcs ont pensé qu’ils pouvaient tout ce qu’ils voulaient, et qu’aucun gouvernement ne serait capable de s’ opposer au cours de leurs cruautés et de leurs vengeances. D’une autre part, l’ ambassadeur britannique perdant de vue les actes sur lesquels se fonde la paix de l’Europe et les liens qui unissent les puissances européennes, a probablement cru devoir prévenir l’ influence qu’aurait donnée à la mission de Russie à Constantinople le succès des efforts du baron de Stroganoff. Mais lord Strangford a méconnu tout à la fois les époques, les hommes et les choses. Les époques, car aujourd’hui cette influence qu’il paraît avoir redoutée, aurait tourné tout entière à l’ affermissement de la paix générale, en consolidant l’ existence inoffensive du gouvernement turc. Les hommes, car il a oublié qu’il avait à faire à des fanatiques et qu’il les précipitait dans une voie où il serait bientôt impossible de les diriger, ni de les retenir. Les choses, car dès qu’il s’ agissait d’une guerre contre la religion chrétienne et contre la foi que professe l’Empire russe, dès que les Turcs ne
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devaient chercher que l’ anéantissement de la nation grecque, en se plaisant à confondre les innocents avec les coupàbles, il aurait dû s’ apercevoir que la cour de Constantinople sapait les bases des transactions les plus solennelles et se plaçait volontairement en état d’ hostilité contre la Russie.
Cette explication de la conduite de lord Strangford est la seule que nous croyons admissible. Dans toute autre hypothèse, on serait en droit de conclure qu’il a travaillé, de propos délibéré et avec connaissance de cause, à provoquer une guerre entre la Russie et la Porte - conséquence absurde que nous devons rejeter, convaincus comme nous le sommes, de la pureté des maximes que le cabinet de Londres fait présider à sa politique.
Sans doute tous les hommes d’Etat de l’ Europe et, j’oserai le dire, l’ Europe entière devaient être persuadés que l’ empereur ne favoriserait jamais une insurrection. J’ ajoute même avec confiance que cette persuasion existe et continuera d’exister. Les faits parlent et leur langage ne saurait être démenti. Le premier moteur des troubles et ses adhérents n’ont reçu que la haute improbation de s.m.i. Tous les Grecs qui se trouvent au service de l’ empereur et qui voulaient prêter secours à leurs compatriotes, ont été retenus en Russie. En ce moment même l’ empereur ne demande à la Porte que les moyens de légitimer sa neutralité et l’ intérêt qu’il lui témoigne. Ces preuves seraientelles encore insuffisantes? Exigerait-on encore de l’ empereur qu’en désapprouvant l’ insurrection, il approuvât des actes que condamnent la religion, la morale, l’humanité et qui tendent à détruire tout ce qu’il y a de juste et de sacré parmi les hommes? Faudrait-il que, pour démontrer qu’il n’ encourage pas les troubles de la Grèce, il tolérât la violation des traités, l’oubli de tous les égards, l’ infraction de toutes les règles du droit des gens et de continuels outrages à la dignité de la Russie?
Une pareille thèse ne se laisse pas soutenir. Tout au contraire, en réclamant pour les traités le respect qu’ils commandent, en annonçant que les principes et l’ honneur de la religion chrétienne ne seront pas impunément attaqués, l’ empereur, loin de soutenir la cause criminelle de l’ insurrection, soutient la cause sainte de la paix et des maximes qui seules peuvent en conserver à l’ Europe les précieux avantages.
Dès lors, pour revenir à la conclusion de nos dépêches, dès lors nous sommes en droit d’inviter nos alliés à appuyer nos démarches, dès lors aussi nous pouvons affirmer qu’il est de leur intérêt commun d’ unir leurs efforts pour empêcher non seulement que la Porte ne rejette nos propositions, mais aussi que par une violence quelconque commise sur la personne du ministre de l’ empereur, elle n’ oblige la Russie, malgré elle, à ne plus prolonger l’ immobilité de son attitude.
Je me résume: appui au baron de Stroganoff dans la dernière tentative qu’il fera pour éclairer le gouvernement turc, coopération franche et unanime, afin de
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prévenir tout attentat contre la liberté du représentant de la Russie. Dans toutes les hypothèses, expression des voeux que l’on forme, des mesures que l’on prendra et de celles qu’on juge les plus propres à établir un prompt accord entre les cours alliées, - voilà ce que l’ empereur vous charge d’obtenir du gouvernement britannique.
S.m.i. attache une extrême importance à recevoir vos réponses le plus tôt possible. Veuillez donc, mon cher baron, nous réexpédier notre courrier dès que le marquis de Londonderry vous aura fait connaître les déterminations de son cabinet.
Adieu, mes voeux vous accompagnent. Tout à vous.
P.S. La lettre confidentielle, mon cher Nicolay, est écrite sous les yeux de l’ empereur. Et c’est dans l’ intention de la faire lire au marquis de Londonderry, qu’elle a été écrite. S.m.i. attache infiniment de prix à savoir au juste à quoi s’en tenir. Elle parle donc clair ef net et espère par un juste retour qu’on nous répondra avec la même franchise et avec la même précision. Toute réponse évasive ou vague de la part du ministère anglais n’ amènerait à aucun résultat. Qu’on songe cepemdant que les événements marchent, qu’ils accumulent les résultats et que notre situation est donnée et que ce n’est pas d’aujourd’hui que nous nous la sommes donnée. Vale te me ama.
Ο Καποδίστριας καυτηρίαζε με ξεχωριστό θάρρος την παρελκυστική πολιτική της Μεγάλης Βρετανίας στο Ανατολικό Ζήτημα. Το ενδιαφέρον της Ρωσίας για την αναχαίτιση των τουρκικών ωμοτήτων σε βάρος των Ελλήνων χριστιανών της Κωνσταντινούπολης, είχε ενοχλήσει ιδιαίτερα τον εκεί βρετανό πρεσβευτή Στράτφορδ Κάννινγκ. Αλλά ο υπουργός των Εξωτερικών της Ρωσίας δεν είχε την παραμικρή αναστολή να καταγγείλει την έντονα φιλότουρκη στάση του και την αντιπαράθεση του με τον Ρώσο πρεσβευτή βαρώνο Στρόγγανωφ, απαιτώντας ταυτόχρονα την επίσημη συμπαράσταση της βρετανικής κυβέρνησης στις φιλειρηνικές πρωτοβουλίες του τσάρου στην Ανατολή.
1. VPR, τομ. IB' σ. 192-194.
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Νότα (κατόπιν οδηγιών του Καποδίστρια) προς την Υψηλή Πύλη (6/18 Ιουλίου 1821)1
Le soussigné a rendu compte à sa cour des événements qui se sont succédés depuis trois mois à Constantinople et dans toute la partie européenne des Etats de sa hautesse.
Il a fait parvenir en même temps à la connaissance de l’ empereur, son maître, les protocoles des conférences qu’il a eues avec s. ex. M. le reis-effendi jusqu’au 25 avril, ainsi que toutes les pièces officielles échangées entre la mission de Russie et le ministère ottoman durant cette époque de crise et de malheurs.
Muni des ordres de s.m.i., le soussigné va les remplir, en résumant dans la présente note les faits sur lesquels ces conférences ont roulé. Il y joindra des observations où la Sublime Porte va trouver de nouvelles preuves de la franchise accoutumée du cabinet de Russie et qui ne pourront laisser à sa hautesse aucun doute sur la manière dont l’ empereur envisage et juge l’ état actuel de choses dans l’ Empire Ottoman, la position du gouvernement turc et l’ attitude que toute puissance qui respecte ses devoirs, est dans la nécessité de prendre envers la Sublime Porte et les chrétiens soumis à sa domination.
A peine les premiers symptômes d’une révolution se furent-ils manifestés en Valachie et Moldavie, que la Russie s’ empressa de proclamer hautement combien elle improuvait les hommes qui en étaient les moteurs et les chefs, et d’engager le Divan à prendre les mesures nécessaires pour étouffer dès sa naissance un mal dont le principe et les progrès paraissaient également redoutables. Des motifs que le ministère de sa hautesse ne saurait méconnaître, portèrent la Russie e publier cette déclaration. Elle voyait dans la conservation du gouvernement turc un moyen de plus de maintenir et de consolider la paix de l’ Europe. Elle devait par conséquent condamner toute entreprise qui pouvait porter atteinte à l’ existence de ce gouvernement. Elle le devait encore comme puissance toujours loyale et toujours desintéressée dans ses relations avec un Etat qu’elle invitait depuis cinq ans à s’ environner des garanties qu^assure l’ accomplissement religieux des traités et l’ absence de tout motif de discussion. La Russie fit plus. Elle offrit à la Sublime Porte une coopération franchement amicale dont l’ efficacité n’ était pas douteuse et dont l’ objet devait être d’ isoler le plus promptement possible la contagion révolutionnaire et d’ épargner des calamités sans nombre au peuple valaque et moldave, à ce peuple qui n’avait cessé de donner au gouvernement turc des preuves de son innocence et de sa fidélité.
La force des armes devait agir, selon l’ opinion de la Russie, pour délivrer les deux principautés des étrangers qui en avaient compromis la tranquillité
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intérieure. Mais la force des armes sagement employée devait avoir un but salutaire. Elle devait être mise en usage sous la protection d’un gouvernement réparateur et des lois, ainsi que des transactions qui constituent le droit public de la Valachie et de la Moldavie, jamais sous les bannières du fanatisme, jamais pour assouvir les passions qu’il enfante.
C’est avec le plus vif regret que la Russie a vu que ses propositions à cet égard n’ avaient poine été appréciées par la Sublime Porte, que le gouvernement turc paraissait se méprendre sur l’ importance d’ apaiser les troubles avec la certitude d’en prévenir le retour et que par le système qu’il adoptait, il allait émouvoir en faveur des hommes qui avaient attaqué son autorité, les sentiments dont tous les peuples s’honorent, les sentiments de la religion, de l’humanité, de la patrie et de l’ intérêt qu’inspire une nation réduite au désespoir.
Ce que l’ empereur craignait le plus pour la Sublime Porte, c’est que les mesures décrétées par le ministère ottoman n’imprimassent à l’ entreprise des auteurs de la révolution le caractère d’une défense légitime contre une destruction totale de la nation grecque et du culte qu’elle professe.
Ces craintes, il faut bien en convenir, ces craintes ne semblent s’être que trop réalisées.
Plus d’une fois les provinces où viennent d’avoir lieu les premières attaques contre la Puissance Ottomane, étaient devenues le théâtre des mêmes tentatives, et cependant jamais le gouvernement turc n’avait armé contre la population de ces pays la totalité de ses sujets musulmans au nom de leur religion en péril. Plus d’une fois des dangers non moins réels avaient menacé la Sublime Porte à des époques mêmes où des guerres extérieures aggravaient sa position, et cependant jamais en Turquie une proscription générale n’ avait enveloppé une nation tout entière, ni livré la religion chrétienne aux plus sanglants outrages.
Il était heureusement sans exemple qu’un patriarche de l’ Eglise d’Orient subît un affreux supplice aux lieux où il exerçait ses augustes fonctions, un jour que toute la chrétienté révère et lorsque ce vénérable pasteur venait de combler pour le gouvernement turc la mesure de la loyauté et de l’ obéissance.
L’ Europe n’avait point encore eu la douleur de voir tous les chefs spirituels et temporels d’une peuple chrétien, ceux même qui avaient rendu les plus éclatants services à la Sublime Porte, périr sous la main du boureau, leurs cabavres profanés, leurs familles contraintes de fuir une terre de malheur, leurs propriétés détruites par le fer et le feu.
Elle n’avait pas vu surtout depuis quatre siècles la guerre déclarée au culte du Christ par la mort de ses ministres, par la ruine de ses temples, par les insultes prodigués au symbole de sa foi divine.
La Sublime Porte s’ expliquera facilement les conséquences qu’entraînerait un tel système, si elle devait le poursuivre ou si elle ne pouvait en réparer les désastreux effets. Elle se trouverait forcément et malgré les intentions les plus
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bienveillantes qu’auraient eues pour elle toutes les puissances de l’ Europe, placée en état d’ hostilité contre le monde chrétien.
Cette vérité que l’ empereur se hâte de faire signaler au ministère de sa hautesse, est d’autant plus incontestable qu’elle a été implicitement reconnue par les prédécesseurs du souverain qui règne sur la Turquie. Il suffit d’ouvrir leur histoire pour s’en convaincre. Dès qu’ils acquirent des possessions en Europe, leurs premières transactions avec les puissances chrétiennes vinrent prouver qu’ils sentaient assez, qu’afin que le gouvernement turc pût coexister avec elles, sa coexistence ne devait ni être un signal de guerre et d’ outrages contre leur religion, ni présager l’ anéantissement d’un peuple qui leur était unipar tous les liens qu’établissent le culte, les moeurs et les souvenirs.
Aujourd’hui il y a plus; pour être admise dans la situation présente de l’Europe, cette coexistence devait favoriser l’ affermissement des relations de paix et d’ amitié qui subsistent entre tous les gouvernements européens, et que tous s’ appliquent d’un mutuel accord à rendre de plus en plus intimes et durables.
Or, en premier lieu, si les désordres dont le soussiqné a été obligé de retrace l’ affligeant tableau, devaient continuer ou ne comportaient plus de remède, la Russie, loin de trouver un gage de paix dans la durée de l’ Empire Ottoman, se verrait au contraire forcée d’accomplir tôt ou tard ce que lui commanderaient sa religion insultée, ses traités enfreints, ses coreligionnaires proscrits.
Au reste, le ministère ottoman doit av,oir déjà jugé par l’ unanimité des représentations qui lui ont été faites, que la cause que plaide la Russie, est une cause européenne.
Les deux autres conditions de coexistence indiquées plus haut sont en effet évidemment violées.
La foi que professent les monarques chrétiens, a reçu des outrages qu’ils ne peuvent oublier à moins d’une solennelle réparation, et des actes publics vouent aux supplices et à la mort un peuple qu’avaient protégé jusqu’à ce jour et des stipulations positives et un respect tacite, mais indispensable pour les autres peuples de l’ Europe.
Il serait superflu de citer tous les décrets de sa hautesse, qui attestent l’ exactitude de cette assertion. Ce qu’il y a de trop certain, c’est que ce ne sont pas uniquement les auteurs des troubles et les hommes qui se rangent sous leurs drapeaux, mais la nation grecque prise en masse, mais les sources de son existence et de sa reproduction qu’atteignent les mesures arrêtées par la cour de Constantinople, et pour résumer en peu de mots les observations qui ont été développées ici: la Sublime Porte place la chrétienté dans l’ alternative de se demander, si elle peut rester spectatrice immobile de l’ extermination d’un peuple chrétien, si elle peut tolérer de continuelles insultes à sa religion, si elle peut admettre l’ existence d’un Etat qui menace de troubler cette paix que l’ Europe a
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achetée au prix de tant de sacrifices.
Forte de la justice de ses réclamations, sûre d’avoir inspiré à tous ses alliés la conviction de la pureté de ses vues, la Russie, en prenant la défense d’un intérêt général, n’a pas cité jusqu’ à présent les titres plus particuliers sur lesquels elle pourrait fonder sa démarche auprès du gouvernement turc. Il ne dépendrait que d’elle néanmoins d’ invoquer les stipulations du traité de Kaynardji et le droit de protection que cet acte l’ autorise à exercer en faveur de la religion grecque dans tous les Etats d sa hautesse. Il lui serait cependant permis de relever une infraction évidente du traité de Bucorest, en citant les propositions que s.ex. M. le reis-effendi a consignées au protocole de la conférence du 25 avril, p ropositions qui tendent à rendre illusoires tous les droits que ledit traité assure à la cour de St. Pétersbourg en Valachie et en Moldavie, et qui enlèvent même aux habitants de ces malheureuses contrées la perspective d’un terme à leurs souffrances. Il ne tiendrait enfin qu’au gouvernement russe de prouver qu’en vertu de ces mêmes traités, jamais il ne peut séparer l’ intérêt qu’il témoignera au gouvernement turc, de l’ intérêt qu’il doit porter aux chrétiens qui peuplent la Turquie européenne. Mais c’est sur des considérations d’un ordre supérieur, s’il est possible, sur des considérations qui se rattachent aux engagements contractés par toutes les puissances chrétiennes pour le maintien de leur union et de leur sécurité, que la Russie appelle aujourd’hui la plus sérieuse attention de la Sublime Porte: Peut-être plus heureux qu’il ne l’a été jusqu’ à présent auprès de sa hautesse, l’ empereur aura-t-il la satisfaction d’ apprendre que ses intentions amicales ont enfin été appréciées, et c’est dans cet espoir qu’il a donné au soussigné l’ordre d’offrir en son nom à la Sublime Porte le dernier service que lui doive la Russie.
La Russie veut encore à l’ égard du gouvernement turc ce qu’elle a toujours voulu. Elle Veut, en lui faisant connaître avec franchise les dangers auxquels ils’ expose, lui indiquer en même temps la voie de son salut et s’il persistait à s’en écarter, elle veut le prévenir d’avance de l’ attitude qu’il l’ obligerait à prendre.
Les mesures adoptées jusqu’ à ce jour par la Sublime Porte ne peuvent être considérées que comme l’ effet ou d’une volonté libre et d’un plan raisonné, ou d’un système que les circonstances et le fanatisme de quelques hommes égarés forcent le ministère ottoman à suivre malgré lui.
L’ empereur se plaît à croire que cette dernière supposition est la seule qui puisse être juste, mais il demande à ce sujet une explication catégorique.
Si, comme il aime à le penser, c’est contre le gré de la Sublime Porte que s’ exécutent en Turquie les mesures dont gémissent la religion et l’ humanité, s.m.i. désire que sa hautesse prouve qu’elle possède encore le pouvoir de changer un système qui, tel qu’il est, ne permettrait plus aux gouvernements chrétiens de traiter, ni de composer avec le gouvernement turc.
Qu’alors les églises détruites ou pillées Soient immédiatement remises en
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état de servir à leur sainte destination; que la Sublime Porte, en rendant à la religion chrétienne ses prérogatives, en lui accordant la même protection que par le passé, en lui garantissant son inviolabilité à l’ avenir, s’ efforce de consoler l’ Europe du supplice du partiarche de Constantinople et des profanations qui ont suivi sa mort; qu’une sage et équitable distinction s’ établisse entre les auteurs des troubles, les hommes qui y prennent part, et ceux que leur innocence doit mettre à l’ abri de la sévérité du Divan; qu’à cet effet on ouvre un avenir de paix et de tranquillité aux Grecs qui seront restés soumis ou qui se soumettront dans un délai donné, et qu’en tout état de cause on se ménage les moyens de distinguer les innocents des coupables; que pour mieux constater cet indispensable changement, le gouvernement turc, en acceptant les propositions antérieures du soussigné, mette la Russie à même de contribuer dans l’ esprit des traités à la pacification des principautés de Valachie et de Moldavie; qu’on cherche uniquement à y rasseoir l’ ordre et la tranquillité publique sur des fondements durables; que, en un mot, l’ exemple de ces provinces puisse être de nature à ramener à l’ obéissance tous les Grecs qui aiment sincèrement leur patrie.
L’ empereur écartera de sa pensée jusqu’ au dernier moment l’hypothèse contraire à celle dont il vient d’ être question.
Si cependant le gouvernement turc témoignait contre toute attente que c’est par suite d’un plan librement arrêté qu’il prend les mesures, touchant lesquelles le soussigné lui a déjà exposé l’ opinion de son auguste maître, il ne resterait à l’ empereur qu’ à déclarer dès à présent à la Sublime Porte, ainsi qu’il le lui a fait pressentir, qu’elle se constitue en état d’hostilité ouverte contre le monde chrétien, qu’elle légitime la défense des Grecs qui dès lors combattraient uniquement pour se soustraire à une perte inévitable, et que, vu le caractère de cette lutte, la Russie se trouverait dans la stricte obligation de leur offrir asile, parce qu’ils seraient persécutés, protection, parce qu’elle en aurait le droit, assistance conjointement avec toute la chrétienté, parce qu’elle ne pourait livrer ses frères de religion à la merci d’un aveugle fanatisme.
En faisant ces déclarations à la Sublime Porte, l’ empereur croit avoir achevé de remplir jusqu’au scrupule tous ses devoirs envers elle.
Une politique moins loyale eût peut-être profité de l’entreprise des moteurs de la révolution.
L’ empereur Fa hautement Condamnée.
Avec des intentions moins franches on se serait contenté d’avoir tenu ce langage.
L’ empereur, loin d’y borner sa droiture, a signalé aussitôt au gouvernement turc le moyen de prévenir les conséquences et les progrès des troubles.
Il lui a prouvé qu’observateur fidèle des traités, il souhaitait sincèrement sa conservation, puisqu’il lui a indiqué les mesures qui pouvaient le sauver, qu’il a même manifesté le désir de coopérer à son salut.
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Il le lui prouve encore aujourd’hui, puisqu’il lui fait savoir les seules conditions auxquelles la Sublime. Porte puisse éviter une entière ruine, et qu’il la prévient d’avance que si elle persistait dans la poursuite d’un plan destructeur, elle ne laissaerait à la Russie que l’option de méconnaître ses obligations ou de les respecter, et que dans Une semblable circonstance le choix de l’ empereur ne saurait être douteux.
Il a été enjoint au soussigné de laisser à la Sublime-Porte un délai de huit jours pour répondre à la présente communication.
Au cas que le gouvernement turc exauce tous les voeux et réalise toutes les espérances de s.m.i., en adhérant à ces propositions, le soussigné est autorisé à convenir avec la Sublime Porte d’un nouveau délai qui lui garantira la faculté de démontrer â l’ Europe par le te moignage des faits que non seulement elle accepte les conditions qui doivene constater de sa part un retour à des principes plus modérés et qui ont toutes été indiquées plus haut, mais encore qu’elle s’empresse de les remplir, et que non seulement elle ne veut pas le mal, mais encore qu’elle peut et qu’elle sait l’ emprêcher.
Dans toute autre alternative le soussigné a reçu l’ ordre d’ annoncer à la Sublime Porte qu’il quitterait immédiatement Constantinople avec tous les employés et individus appartenants à la légation de s.m. l’ empereur de toutes les Russies.
Le sousssigné saisit l’ occasion...
Επίσημος συντάκτης του παραπάνω κειμένου ο πρεσβευτής της Ρωσίας στην Κωνσταντινούπολη βαρώνος Στρόγγανωφ, ο οποίος επιφορτιζόταν να διαβεβαιώσει την οθωμανική κυβέρνηση για την αποδοκιμασία, από τη ρωσική πλευρά, του κινήματος του Υψηλάντη. Η αποδοκιμασία όμως αυτή δεν σήμαινε διόλου πως η τουρκική κυβέρνηση κατείχε το δικαίωμα να καταστέλλει τις εξεγέρσεις στις παραδουνάβιες ηγεμονίες και στη Βαλκανική ποδοπατώντας οποιοδήποτε θρησκευτικό, ανθρώπινο και πατριωτικό αίσθημα.
Έτσι, η Υψηλή Πύλη καλούνταν επιτακτικά να εκπληρώσει ορισμένους όρους εντός τακτής προθεσμίας προχωρώντας στην εξασφάλιση μέλλοντος ειρηνικού και ήσυχου στους Έλληνες χριστιανούς υπήκοους καθώς και στον διαχωρισμό των πραγματικά υπεύθυνων από τους άνεύθυνους2.Ωστόσο, καθώς σημείωνε ο Καποδίστριας, «η Πύλη απέρριψεν αγερώχως πάσας τας προτάσεις της Ρωσίας· εξηκολούθησε να αφήνη την Μολδαβίαν και την Βλαχίαν υπό τας φρικώδεις συνεπείας της μουσουλμανικής εισβολής· παρεσκεύαζε την αυτήν τύχην εις την Ελλάδα προάγουσα δραστηρίως τον κατά του Αλή Πασσά πόλεμον· συμπεριεφέρθη εχθρικώς προς την πρεσβείαν της Αυτού
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αυτοκρατορικής μεγαλειότητος, προσέβαλε την ρωσικήν σημαίαν και παρέσχε πράγματα εις το ρωσικόν εμπόριον»3.
1. A. Prokesch - Osten, Geschichte des Abfalls der Griechen, τομ. Γ΄ σ. 95-101.
2. Πρβλ. A. Springer, Geschichte des Revolutions Zeitalters (1849) σ. 455, K. Mendelssohn -Bartholdy, Die orientalische Politik des Fürsten Metternich (Historische Zeitschrift, XVIII, 1867) σ. 55 κ.ε., P. Kennedy - Grimsted, The Foreign Ministers of Alexander I, σ. 238, C. Raffenel. Histoire des événements de la Grèce, τομ. A' (1822-25) σ. 283 επ., A. Ramband, Geschichte Russlands (1891) σ. 676, V. Gittermann, Geschichte Russlands, τομ. B' (1949) σ. 386, C. Grünwald, Alexandre Ιer (1955) σ. 269.
3. Αρχείον Ι. Καποδίστρια, τομ. A' σ. 69.
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Υπόμνημα περί της τύχης της Ελλάδος» (17 Ιουλίου 1821)
«Η θέσις της Ρωσίας δεν είναι πλέον άγνωστος, ούτε εις την Πόρταν, ούτε εις τας Ευρωπαϊκάς δυνάμεις. Ή οι Τούρκοι έχουν την θέλησιν και την δύναμιν του να παύσουν να είναι Τούρκοι και επομένως θέλουν δεχθή και βάλει εις πράξιν ειλικρινώς τας προτάσεις μας, και τότε αι με αυτούς σχέσεις μας θέλουν είναι ευσυμβίβαστοι με τα προς τους Χριστιανούς καθήκοντα χρέη μας, και θέλουν δυνηθή να στερεωθούν καλύτερα, παρά ότι εστερεώθησαν διά της συνθήκης του Βουκουρεστίου, ή το πραγμα είναι διαφορετικόν· και τότε δεν ημπορούμεν, αλλ’ ούτε χρεωστούμεν να έχωμεν καμμίαν σχέσιν φιλίας με την Πόρταν. Αν υποτεθή το δεύτερον, αι συμμαχικαί δυνάμεις έχουν να ιδούν αν ταις συμφέρη ν’ αφήσουν εις μόνην την Ρωσίαν την φροντίδα να ειρηνεύση την Ανατολήν, ή να συναγωνισθούν με αυτήν, διά να επιτύχουν τον αυτόν σκοπόν και να ελευθερώσουν, ίσως διά πάντα, την Ευρώπην από την μουσουλμανικήν θεοβλάβειαν και βαρβαρότητα.
»Ταύτα τα εμβριθή ζητήματα θέλουν αποφασισθή από τας αποκρίσεις των Αυλών, οπού προσμένομεν, και εις την λύσιν των ιδίων ζητημάτων θέλουν συνεισφέρει ουσιωδώς τα αποτελέσματα του Βαρώνου Στρογανώφ.
»Είναι βέβαια δυσκολώτατον να προβλέψωμεν έν μέλλον, το οποίον φαίνεται να κρέμεται από τόσα συμφέροντα, γνώμας και περιστάσεις ποικίλας. Αν όμως τα προηγούμενα ημπορούν να δεικνύουν κάποιον συμπερασμόν, όσα γνωρίζομεν μας κάμνουν να πιστεύωμεν, ότι η Τουρκική διοίκησις ποσώς δεν
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δύναται εις το εξής να επιστρέψη οικειοθελώς εκεί, όπου ευρίσκετο προ των συμβεβηκότων του Μαρτίου, τόσον ως προς τους Έλληνας, όσον και ως προς την Ρωσίαν, δύναμιν, ήτις χρεωστεί αναγκαίως να θέλη την άσειστον διατήρησην των δικαιωμάτων και προνομίων, τα οποία αι συνθήκαι εγγυώνται εις τους ομοθρήσκους της εν Τουρκία.
»Αλλ’ αν ίσως πρέπει βιαίως να ξαναγίνη Τουρκική διοίκησις ό,τι ήτον, αμφιβάλλω ακόμη, ότι ηθική δύναμις και ακόμη ολιγώτερον ηθική δύναμις ξένη ημπορεί να ενεργήση τοιαύτην ασυνήθιστον μεταβολήν· μόνη η υλική δύναμις ή η δύναμις των όπλων έχει ταύτην την ισχύν. Τοιαύτη είναι όμως η παρούσα κατάστασις των πραγμάτων εν Τουρκία, ώστε μία παρούσα δύναμις, αφού άπαξ παρρησιασθή, δεν θέλει είναι δυνατόν να σταθή, παρά εκεί όπου ημπορεί, και όπου πρέπει να σταθή, δηλ. εκεί, όπου δεν θέλει έχει πλέον εχθρούς να πολεμήση.
»Όλα με φαίνεται να συντρέχουν εις ταύτην την μεγάλην λύσιν και αυταί αι δυστυχίαι, τας οποίας οι Έλληνες έπαθαν εις τας Ηγεμονίας θέλουν συνεισφέρει μεγάλως να τυφλώσουν επί μάλλον τους Τούρκους περί της θέσεώς των. Πιστεύουν πάντοτε ότι η Ρωσία δεν δύναται τίποτε, επειδή αι άλλαι δυνάμεις δεν θέλουν την συγχωρήσει να θελήση μήτε να δυνηθή, παρά κατά την θέλησίν των και εντεύθεν ορμώμενοι οι Τούρκοι θέλουν αυξήσει τας επιθυμίας και την αυθάδειάν των, πέραν παντός όρου· ο Θεός θέλει κάμει τα επίλοιπα.
»Εκείνο, όπου ημπορώ να σας είπω εν τοσαύτω, Κύριέ μου, είναι, ότι η Προυσσία, χωρίς να γνωρίζη τας συνομιλίας μας, εφανέρωσε την προθυμίαν της, είναι διόλου της γνώμης μας, και το περισσότερον, κηρύττει, ότι είναι έτοιμη να συναγωνισθή με ημάς και με τας άλλας συμμαχικάς δυνάμεις.
Κάθε ημέρα ημπορεί να μας φέρη ειδήσεις αποφασιστικάς. Εκείναι τας οποίας ελάβαμεν από τας Ηγεμονίας, αναγγέλλουν την διάλυσιν του στρατεύματος του Πρίγκιπος Υψηλάντου.
Φρονώ καθώς και σείς, Κύριέ μου, εκάμαμεν ό,τι ημπορέσαμεν, διά να αποτρέψωμεν από την πατρίδα μας τας δυστυχίας, αι οποίαι την θλίβουν οι αγώνες μας εστάθησαν ανωφελείς. Η Επανάστασις άρχισε να κάμνη ταχείας προόδους· μόνον κακοί ή αμαθείς ημπορούν να θεωρήσουν τα εις τας Ηγεμονίας γινόμενα ως δείγμα των γενησομένων εις την Ελλάδα, ή Αλβανίαν, ή εις τας Νήσους του Αρχιπελάγους. Οι Μολδαυοί και Βλάχοι έμειναν δι’ όλου ξενοι εις την επανάστασιν. Πλην τί κοινόν είναι μεταξύ τούτων και της καταστάσεως της Πελοποννήσου, της Ελλάδος και του Αρχιπελάγους; Ο κάθε άνθρωπος, όστις επήρε τα όπλα εις την Ελλάδα, έχει ένα τάφον, μίαν οικίαν, μίαν γενεάν να υπερασπισθή· ο κάθε ναύτης, εις την παρούσαν των πραγμάτων κατάστασιν, έχει ή να νικήση ή να αποθάνη έξω αν οι ναύται μας διεφθάρησαν δι’ όλου. Δεν βλέπω λοιπόν πιθανότητα διαλλαγής μεταξύ Ελλήνων και Τούρκων η μόνη, η οποία ήθελε φανή ολίγον δυνατή, ήθελεν είναι αποτέλεσμα ξένης μεσητείας, και μάλιστα αν η Ρωσία ήτον η
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μεσιτεύουσα. Έξω τούτου, πρέπει να νικήσωμεν ή ν’ αποθάνωμεν. Οι Έλληνες λοιπόν έχουν σήμερον ειπέρποτε χρείαν μιας καλής και σοφής οδηγίας, και που θέλουν την εύρει οι δυστυχείς! Δεν αμφιβάλλω περί της οδηγίας, την οποίαν θέλετε τους δώσει, Κύριέ μου, με τας συμβουλάς σας. Αν ήμουν ελεύθερος, και αν ημπορούσα, καθώς ευρίσκομαι, να μοιρασθώ εις δύο, βέβαια δεν ήθελα αποφύγει να τους είπω καθαρά, πως θεωρώ τα χρέη, τα οποία έχουν να εκπληρώσουν, και τα οποία πρέπει να εκπληρώσουν επί ποινή θανάτου, και το χειρότερον θανάτου ανηλεούς. Θέλομεν είσθαι καταδικασμένοι, Κύριέ μου, να ακούσωμεν να συγκριθούν οι συμπατριώται μας με τους Νεάπολίτας και Πιεμοντίτας. Ηξεύρω, ότι οι εδικοί μας θέλουν με είπει: Διά τί λοιπόν δεν διαμοιράζεσαι; ή διά τί δεν δίδεσαι ολόκληρος εις την πατρίδα σου; Η απόκρισίς μου είναι εύκολος· (Αον) είμαι μικρός, διά να μοιρασθώ, και μοιραζόμενος ήθελα αξίζει ολιγώτερον του μηδενός υπέρ των Ελλήνων, ήθελα τους βλάψει. (Βον) μένω εις τον τόπον μου και θέλω μείνει εν όσω θέλω ελπίζει να τους είμαι ωφέλιμος. Οποίαν ημέραν ίδω, ότι τα χρέη του υπουργήματος μου είναι ασυμβίβαστα με τα χρέη τα οποία με απαιτεί η πατρίς, πιστεύσατέ με, Κύριέ μου, ότι δεν θέλω αναβάλει ουδεποσώς ν’ ακολουθήσω τον δρόμον, τον οποίον πρέπει ν’ ακολουθήση πας τίμιος άνθρωπος.
Αφού σας έκαμα την εξομολόγησίν μου, συγχωρήσατέ με να σας είπω τί στοχάζομαι περί υμών και των εκδουλεύσεων, τας οποίας ημπορείτε να κάμετε προς τους συμπατριώτας μας, μένων όπου είσθε, έως ότου να μάθωμεν, πού και πώς η Πρόνοια θέλει μας οδηγήσει εις τον δρόμον των χρεών μας.
Δεν αγνοώ την εξοδον του Π(ρίγκιπος) Μ(αυροκορδάτου), και τον επαινώ· ό,τι παρόμοιον ημπορεί να γίνη είναι τίμιον και ωφέλιμον αλλά χρειαζόμεθα περισσότερον πρέπει να διδάξωμεν τους ανθρώπους, οίτινες κυβερνούν τα πράγματα εις την Πελοπόννησον και Ελλάδα, ότι πρώτον χρέος των είναι να στήσουν εις ισχυράν βάσιν την ασφάλειαν του τόπου· αντί να εκτείνουν την ενέργειαν, πρέπει να την συγκεντρώσουν αντί να διασπείρουν τας δυνάμεις, πρέπει να τας ενώσουν, να τας κατασκευάσουν και να τας υποβάλουν εις ισχυράν παιδείαν. Η πληθύς των αρχηγών γεννά πληθύν συμφερόντων και εκείθεν προκύπτει η διάστασις των γνωμών και η εξασθενησις της ηθικής και στρατιωτικής δυνάμεως· τότε αι ατυχίαι είναι άφευκτοι. Ο των Ελλήνων πολέμιος είναι εις και οι βοηθοί του τείνουν ακόμη να ενδυναμώσουν την φοβεράν του ενότητα.
Είναι πληθύς αρχηγών, επειδή οι Έλληνες ματαίως ζητούν ακόμη μεταξύ των τον άνθρωπον, όστις ημπορεί να γίνη ο μόνος αρχηγός. Το ομολογώ· πλήν χρειάζεται με κάθε τρόπον να εύρωμεν ή να ζητήσωμεν αυτόν τον άνθρωπον, αυτόν τον μόνον αρχηγόν χωρίς τούτου δεν κατορθούται τίποτε· οι κίνδυνοι θέλουν πλησιάσει, και δεν θέλει είσθαι πλέον καιρός να συνδράμωμεν την δυστυχή μας πατρίδα. Εξετάσατε, Κύριέ μου, το άπειρον τούτο ζήτημα και μην αμελήτε κανέν από τα δυνατά σας μέσα διά να το λύσετε όσον ταχέως και
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ωφελίμως ημπορείτε.
Πολλοί ελπίζουν, ότι τα φρονήματά μου περί του απείρου τούτου ζητήματος είναι όμοια με τα της διοικήσεως, την οποίαν δουλεύω· η ότι, όπως γυρίσουν τα πράγματα, η διοίκησις αύτη δεν θέλει τα αποδοκιμάσει ποτέ, επειδή εγώ τα έδωκα.
Ας εννοηθώμεν μίαν φοράν διά πάντοτε περί του ουσιώδους τούτου πράγματος. Η Ρωσία απεδοκίμασε την επανάστασιν και η επανάστασις άρχισεν ούτως, ώστε η Ρωσία δεν ημπορούσε και δεν έπρεπε μήτε να σιωπήση μήτε να επικυρώση. Ημπορεί να ενασχοληθή εις τας συνεπείας της, με σκοπόν να τας κάμη να ευτυχήσουν; δεν ημπορεί βέβαια, παρ’ όταν βιασθή από κραταιάν ανάγκην από ανάγκην ανυπόστατον. Αυτή η ανάγκη θέλει είσθαι κραταιά και ανυπόστατος, όταν αποδειχθή, ότι δεν είναι πλέον δυνατόν να επανέλθη εις την Τουρκίαν, διά μέσου της τουρκικής διοικήσεως, μία κατάστασις ευσυμβίβαστος με την διατήρησιν της ειρήνης. Αν τεθή τούτο το πρόβλημα, οι Τούρκοι δεν θέλουν πολεμηθή πλέον κατά χάριν της επαναστάσεως· θέλουν πολεμηθή διά να παύση η σταξία, την οποίαν η Πόρτα προκαλείται, ακολουθούσα κατά των Χριστιανών σύστημα ολέθριον και αίματος.
Εις το ιδιαίτερόν μας και ακούοντες μόνον τα αισθήματά μας, ημπορούμεν να είμεθα καταπεισμένοι, ότι η απόδειξις αύτη έδόθη ήδη εις τους Τούρκους· και έξω μόνον αν αλλάξουν φύσιν, ή αν αι Ευρωπαικαί δυνάμεις γίνουν αυταί Μουσουλμάναι, δεν θέλει είσθαι πλέον δυνατόν να ανακληθή διά των Τούρκων εις την Τουρκίαν μία κατάστασις ευσυμβίβαστος με την ύπαρξιν των υπ’ αυτήν Χριστιανών αλλ’ ημπορούμεν να καταπεισθώμεν, ότι όλαι αι άλλαι υπόκεινται εις την αυτήν πεποίθησιν; Επειδή είμεθα πεπεισμένοι ημείς, χρειάζεται να καταπεισθούν και αυταί· και εις τούτο καταγινόμεθα, ίσως επιτύχωμεν τον σκοπόν μας. Αλλ’ η Πρόνοια θέλει αποφασίσει και θέλομεν μάθει, αν το αποφασίζη ευθύς αφού γνωρίσωμεν τας αποκρίσεις της Πόρτας εις την αναφοράν μας.
Έως τότε η Αυλή της Ρωσίας δεν ημπορεί ειμή να οικτείρη την επανάστασιν, και να μείνη δι’ όλου ξένη εις άλας τας συνεπείας.
Περί των ιδιαιτέρων μου φρονημάτων, τα συνάγω εις μίαν μόνην γνώμην να κάμωμεν όλα τα δυνατά να φυλάξωμεν την Πελοπόννησον και τας νήσους του Αρχιπελάγους· να συστήσωμεν μίαν ισχυράν και καλήν κυβέρνησιν να εμφανίσωμεν εις τον πολιτικόν κόσμον τον τόπον μας με την εθνικήν του στολήν, και χωρίς να δανεισθώμεν κανέν σχήμα των νεωτέρων, αλλ’ ούτε την γλώσσαν των.
Να διαφυλάξωμεν τον τόπον, ο οποίος ηλευθερώθη ήδη από τον Οθωμανικόν ζυγόν. Δεν επαναλαμβάνω εδώ ό,τι είπον ανωτέρω.
Να συστήσωμεν μίαν ισχυράν και καλήν κυβέρνησιν καταγινόμενοι εις το μέγα τούτο έργον, δεν πρέπει να αποδεχθώμεν μίαν υπόθεσιν, αλλά να κινήσωμεν από εν πράγμα. Ποίον είναι τούτο; Η Πελοπόννησος επέστρεψε
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πάλιν εις εαυτήν το πρώτον συμφέρον και πρώτον χρέος της είναι να προφυλαχθή διά πάντα από τον συντριβεντα ζυγόν.
Πολιτευομένη λοιπόν πρέπει να σκοπή κυρίως τούτο το τέλος. Κάθε άλλος σκοπός, πάσα άλλη θεωρία ήθελεν είσθαι κατά το παρόν υποθετική, και πάντοτε θέλει έχει τον δεύτερον λόγον.
Εν όσω ο εχθρός είναι εις την Ευρώπην, πρέπει να προφυλαττώμεθα, και διά να πραφυλαχθώμεν, πρέπει να είμεθα δυνατοί. Αλλά δύναμις δεν γίνεται παρά συγκεντριζομένων όλων των μέσων, και ενεργουμένων μονοειδώς. Το επαναλαμβάνω· αυτή η διεύθυνσις δεν ημπορεί να έχη άλλον σκοπόν, παρά την φύλαξιν του αποκτηθεντος καλού. Στοχάζομαι λοιπόν, ότι η κατασκευή των δημοσίων δυνάμεων εις τους ελευθερωθέντας τόπους πρέπει να είναι απλουστάτη και όσον το δυνατόν παρομοία με την παλαιάν των κατασκευήν. Οι νεωτερισμοί θέλουν κάμει περισσότερον κακόν παρά καλόν. Ο τόπος πρέπει να έχη μίαν διοίκησιν, τί μέλει αν αυτή η διοίκησις έχη τοιούτον ή άλλον σχήμα; Απαιτείται να είναι καλή και ισχυρά. Εις όλους τους καιρούς η της Ελλάδος διοίκησις ήτον πραγματικώς επιτροπική (représentative)· όσοι άνθρωποι είχον υπόληψιν από τους συμπατριώτας των, έμβαινον εις την διοίκησιν των πραγμάτων. Άλλοτε η μόνη των φροντίς ήτον, πώς να υπακούουν και πώς να υποφέρουν την Οθωμανικήν μάστιγα· σήμερον πρέπει να ζητήσουν τους τρόπους του να έχουν τον λαόν ευπειθούντα, διά να τον φυλάξουν πάντοτε ελεύθερον από τον συντετριμένον ζυγόν. Με φαίνεται, ότι τούτο είναι ευκολώτατον, αν οι άρχοντες των διαφόρων τόπων είναι νοήμονες, και μάλιστα αφιλοκερδείς. Ας αποφύγουν όσον το δυνατόν πάσαν πομπώδη ονομασίαν και όλους τους μεγάλους λόγους, των οποίων εσχάτως οι Ιταλοί παρέστησαν το γελοίον δραμα. Έχομεν χρείαν να ενδυναμώσωμεν τον εχθρόν; τον ενδυναμώνομεν οσάκις με την πολιτείαν η με τους λόγους δικαιώνομεν την καθ’ ημών συκοφαντίαν. Χαρακτηρίζουν την επανάστασιν της Ελλάδος ως έργον αυτόχρημα των Ιταλικών, Γερμανικών και Γαλλικών εταιρειών. Η κατηγορία αυτή είναι ψευδής· τουλάχιστον δεν την βοηθεί καμμία απόδειξις· εν τοσούτω αυτή πιέζει το έθνος μας. Αι ανόητοι προκηρύξεις του Υψηλάντου εδικαίωσαν πολλά τους εχθρούς μας (και δεν είναι μόνον οι Τούρκοι εχθροί μας) να σημειώσουν την ελληνικήν επανάστασιν ως περισπασμόν, τον οποίον οι Ιακωβίνοι της Ευρώπης ενήργησαν προς βοήθειαν των ολεθρίων σκοπών των κατά Ιταλίας, Γερμανίας και Γαλλίας. Συμφέρει τα μέγιστα ν’ αναιρεθή η συκοφαντία και οι εις την Ελλάδα προύχοντες ημπορούν ευκόλως να το κατορθώσουν διά των προφυλάξεων, τας οποίας σχεδιάζω ακολούθως.
Αον. Να πολιτεύσουν τους ελευθερωθέντας τόπους με μόνον σκοπόν μικράς προφυλάξεως πάσης επιδρομής, τόσον από μέρους των Τούρκων, όσον από μέρους των Αυλών, αι οποίαι προτιμούν την Μουσουλμανικήν δύναμιν από πάσαν άλλην εις την Ανατολήν.
Οι Τούρκοι θέλουν ενεργήσει διά των όπλων και έτι πλέον διά της
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διαφθοράς· αι άλλαι δυνάμεις μη δυνάμεναι φανερά να ενωθούν με τους Τούρκους εις τα δυναστικά κινήματα, θέλουν συμπράξει με αυτούς διά το αυτό τέλος, μεταχειριζόμεναι την διαφθοράν.
Βον. Διά να συστηθή η διοίκησις ώστε να προφυλαχθή από τόσους κινδύνους, πρέπει να συγκεντρωθή η πραγματική δύναμις εις ολίγας χείρας, αν όχι εις χείρας ενός. Ο λαός πρέπει να μετέχη της διοικήσεως διά της συγκαταθέσεώς του· και κατά τους ανέκαθεν συνηθισμένους και εθνικούς τρόπους.
Γον. Τα παλαιά σχήματα έπρεπε να διαφυλαχθούν επιμελώς επί τέλει ωφελείας, και να μη δικαιώσωμεν, καθώς είπα ανωτέρω, τας κατά των Ελλήνων διεσπαρμενας φήμας ως τυφλών οργάνων των Ευρωπαίων στασιαστών.
Δον. Αν αι περιστάσεις απαιτούν, ώστε και αι νέαι διοικήσεις των ελευθερωθέντων τόπων να δώσουν δημόσια ψηφίσματα, άξια να παρρησιασθούν εις την Ευρώπην, επιθυμητόν ήτον να παρρησιάσουν εις απλήν και εθνικήν γλώσσαν· πρέπει να λέγουν τα πράγματα χωρίς φράσεις και με δύναμιν και αξίωμα· Όσον ολίγα ομιλούμεν, τόσον περισσότερα, πράττομεν αλλά αν γράφωμεν πολλά και πολλά αν διακροτώμεν, αναγγέλλομεν ότι δεν ηξεύρομεν και ότι δεν ημπορούμεν τίποτε να πράξωμεν.
Εον. Η τελευταία προφύλαξις είναι, να μη κάμωμεν κατά το παρόν προβλήματα εις καμμίαν από τας ξενας αυλάς, έξω από τας Ενωμένας Επαρχίας της Αμερικής· λέγω κατά το παρόν, ότι, αν το ζήτημα, το οποίον εξετάζεται τώρα εις Κωνσταντινούπολιν, αποφασισθή, η θέσις αλλάζει· έως τότε, αν αι προτάσεις των Ελλήνων εγίνοντο δεκταί, ήθελε μένει να ηξεύρωμεν αν μία ξένη Αυλή ήθελε μόνη επιχειρισθή να πραγματευθή με αυτούς, έχουσα διάθεσιν καθαράν. Όμως αν μία ξένη Αυλή έκαμνεν αφ’ εαυτής προβλήματα, τότε ήθελεν είσθαι άνοησία να τ’ απορρίψουν. Αλλ’ ακόμη δεν είμεθα εις τοιαύτην ύψωσιν θέλομεν την φθάσει, και διά να την φθάσωμεν, πρέπει να αγωνιζώμεθα».
1. Εμμ. Πρωτοψάλτη, Υπομνήματα συναφή Ιγνατίου Μητροπολίτου Ουγγροβλαχίας και Ιω. Καποδιστρίου περί της τύχης της Ελλάδος (1821) (Αθήνα, τομ. Ξ', 1956) σ. 162-168.
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Υπόμνημα προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (29 Ιουλίου/10 Αυγούστου 1821)1
Je prends la liberté de mettre sous les yeux de v.m.i. le travail concernant les communications britanniques.
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La lecture de la dépêche adressée à lord Strangford, me porte à croire que l’ Angleterre tâche de se sonstituer de fait médiatrice entre la Porte et la Russie.
En lui demandant sa coopération à Constantinople pour faire réussir les démarches du baron Stroganoff et en l’ invitant (pour le cas où ces démarches vinssent à échouer) à s’expliquer et à s’ entendre avec nous et avec les autres puissances alliées pour délibérer d’un commun accord sur les mesures qui pourraient rétablir l’ ordre et la tranquillité en Orient, nous n’ avons jamais pensé de livrer nos griefs contre les Turcs à sa médiation, ni à celle des autres puissances.
C’est sur cette grave question que j’ai déjà préparé mon travail. M. le comte Nesselrode à qui je l’ai communiqué, m’a proposé d’en ajourner la confection finale jusqu’ au moment où nous recevrons les réponses que nous attendons de la part du baron Stroganoff.
En déférant à l’ opinion de M. de Nesselrode, je crois néanmoins de mon devoir d’en prévenir v.m.i. Elle jugera peut être convenable de reconnaître elle-même, par son entretien avec M. l’ ambassadeur d’Angleterre, si sa cour se considère dans les questions relatives à la situation actuelle de la Turquie comme une puissance alliée de la Russie ou bien comme une puissance qui se réserve le rôle de médiatrice entre la Russie et la Porte.
Je suis....
Des communications britanniques du 16 juillet
Les communications que le chevalier de Bagot a faites verbalement· au ministère impérial, consistent en une lettre du roi d’Angleterre à l’ empereur et en deux dépêches du marquis le Londonderry adressées la première à lord Strangford à Constantinople, la seconde à lord Stewart à Vienne.
Ces communications ont pour objet de nous faire connaître l’opinion du ministère britannique sur les événements de la Turquie et de nous donner la mesure de l’ importance majeure qu’il attache au maintien de la paix entre la Russie et la Porte ou, en d’autres termes, aux moyens d’ empêcher que les circonstances actuelles n’occasionnent une rupture et par conséquent une guerre entre les deux Etats.
Nous n’ avons fait que lire une seule fois la pière principale, c’est-a-dire, la dépêche adressée à lord Stranfgord. Nous oserons néanmoins retracer ici la pensée dans laquelle cette pièce est conçue et signaler le but vers lequel tend le cabinet de Londres.
L’ Angleterre déplore les excès auxquel se sont livrés les Turcs en sévissant contre les Grecs, blâme la conduite de la Porte envers le baron de Stroganoff et donne à l’ ambassadeur britannique l’ ordre de mettre tout en oeuvre pour
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ramener le gouvernement turc à des principes plus modérés et à des mesures où l’ empereur de la Russie puisse retrouver la preuve des égards dus à la personne de son représentant.
Dans le cas où la Porte pousserait l’ aveuglement jusqu’ à se permettre quelques actes de violence contre le baron de Stroganoff ou contre un de ses collègues, lord Stranglord quittera aussitôt Constantinople et déclarera au gouvernement turc que le roi d’ Angleterre ne saurait conserver une mission dans un pays où le droit des gens et le caractère d’un représentant public d’une puissance étrangère cesseraient d’ être respectés.
Si le fanatisme et l’obstination des Turcs rendent inutiles tous les efforts de lord Strangford, l’ Angleterre souhaite que la Russie persévère dans son système de loganimité, afin de producer aux Turcs le temps de se calmer et de revenir de leurs erreurs et de leurs méfiances. Il serait possible, à ce que pense le ministère anglais, de rétablir alors entre la Russie et la Porte des relations conformes aux égards dus à l’ empereur et aux intérêts de ses peuples. L’ Angleterre se flatte que la Russie persévérera dans son système de longanimité:
1) parce que les troubles de la Turquie ne portent aucune atteinte à la tranquillité intérieure de la Russie;
2) parce qu’une intervention armée en Turquie compromettrait l’ existence de la paix entre la Russie et la Porte non seulement pour le présent, mais encore pour l’ avenir et amènerait peut-être de fâcheuses complications en Europe;
3) parce qu’un semblable événement serait le triomphe des ennemis de l’ ordre, ces hommes coupables ayant été les moteurs de la révolution qui agite la Grèce, et ne l’ ayant excitée que pour occuper la Russie et pour l’ empêcher de suivre et de réprimer leurs funestes complots dans le reste des Etats européens.
Quelles que soient les bornes qu’il plaira à s.m.i. d’assigner à sa longanimité envers les Turcs, nous osons croire qu’il n’ appartient à aucune puissance étrangère de les tracer et bien moins encore de motiver leur jugement sur les raisons qu’allègue le gouvernement anglais.
Il est facile en effet d’en démontrer l’ insuffisance par les observations suivantes.
Ad primum. Si les troubles de la Turquie ne portent aucune atteinte à la tranquillité intérieure de la Russie, ils en portent en revanche une très grave aux intérêts les plus essentiels de ses provinces méridionales et détruisent la considération dont étaient environnés ses rapports avec le gouvernement turc.
Le commerce de la mer Noire est paralysé; notre marine marchande dans ces parages est sans protection, puisqu’elle n’ose plus arborer le pavillon russe. Que l’ état actuel de choses se prolonge, et l’un et l’ autre seront bientôt anéantis. Le commerce et cette marine sont l’ ouvrage des cinquante dernières années.. Les laisser détruire, c’est reculer d’un demi-siècle. D’une autre part, les principautés de Valachie et de Moldavie jouisent de la protection spéciale de la Russie en vertu
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des traités par lesquels cette puissance les a replacées trois fois sous la domination ottomane. Les habitants de ces contrées sont demeurés étrangers à la révolution. Cependant les Turcs y portent le ravage et la morte malgré nos protestations les plus formelles. Si un pareil scandai doit être toléré, que deviendra la juste considération dont la Russie jouissait dans le Levant?
Ad secundum. Une intervention armée doit, dit-on, irriter les Turcs et perpétuer l’état d’ hostilité entre les deux Empires, mais quels est le moyen que l’on propose pour calmer la Porte et pour rétablir entre elle et la Russie des relations amicales et confiantes? La modération d’une part, c’est-à-dire, l’ impunité de l’ autre. Toutefois, sans faire attention à cette dernière circonstance, quel a été depuis le mois de mars l’ effet de notre modération?
L’ Angleterre trouve que si les Turcs manquent aux égards qu’ils doivent aux représentants des puissances étrangères, lord Strangford doit quitter Constantinople. Cependant les Turcs ont réduit le baron de Stroganoff en état de véritable captivité. Ils n’ont fait aucun cas de ces remontrances. Ils Font accablé de procédés outrageants. Ils ont, en un mot, comme dit l’ Angleterre, manqué aux égards qu’ils lui doivent, et le jour où ils y ont manqué, le baron de Stroganoff aurait, d’après les principes mêmes que pose le ministère britannique, dûquitter Constantinople. Comment avons-nous néanmoins répondu aux Turcs? Par la patience. Et comment ont-ils répondu à notre patience? Par la lettre du grand vizir à M. le comte de Nesselrode.
Supposer maintenant, après une si longue et si malheureuse expérience, que c’est encore par des temporisations et par la longanimité qu’on peut porter les Turcs à redresser nos trop légitimes griefs, c’est supposer l’ impossible. Les Turcs ne font pas la guerre à la Russie. Mais ils détruisent ce que la Russie protège en Orient, ce qui constitue pour elle le fruit de trois guerres glorieuses et l’ essence de ces plus honorables transactions. Tant que les Turcs peuvent croire que cette destruction restera impunie, pourquoi renonceraient-ils à de tels avantages?
Mais l’ anéantissement de la population moldave, valaque, grecque, la profanation de l’ église n’ attaque aucun intérêt européen. Il y a plus; on pourrait dire que les puissances européennes y gagneraient, si elles faisaient abstraction des sentiments que l’ humanité inspire, puisqu’elles acquerraient par la destruction des Grecs dans le Levant ce que la Russie y possède aujourd’hui par la protection qu’elle exerce.
Nous ne discuterons point au reste cette dernière question. Ce qui nous semble démontré par une autorité digne de foi, par l’ autorité même la plus irréfragable de toutes, par l’ expérience, c’est que les Turcs ne renonceront ni spontanément, ni par des insinuations amicales, ni par des menaces au système qu’ils poursuivent et dont parle la lettre du grand vizir.
L’ Angleterre doit plus que toute autre puisance être convaincue de cette
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vérité. En 1809 1’ amiral Duckworth menaça de bombarder le sérail en Constantinople, si la Porte ne romprait son alliance avec Buonaparte. La Porte resta inébranlable et la démonstration de l’ escadre anglaise ne produisit aucun effet.
Halib effendi expliqua ce fait lors des négociations de Bucarest à un des plénipotentiaires russes.
"La Porte savait bien, dit-il, que l’ Angleterre ne voulait ni s’ emparer de Constantinople, ni le livrer à la Russie. Elle savait donc que le sérail et la capitale ne couraient aucun risque”.
Les Turcs jugeront de même de toutes les menaces de rupture que lui feront les autres puissances de l’ Europe. Ils continueront à égorger et à détruire les chrétiens, sachant que s’ils font du tort à la Russie, ils n’en font aux autres Etats européens, et persuadés que les intérêts matiériels l’ emporteront sur les sentiments.
En parlant de ce fait et des inductions qu’il est facile d’en tirer, nous répondrons au troisième motif allégué par le ministère britannique.
Ad tertium. Si, d’un côté, i} est impossible que les Turcs souscrivent de leur propre gré ou par suite d’insinuations amicales à un accommodement équitable, et si malgré cela on veut abandonner au temps seul et aux chances qu’il peut amener le sort présent et futur de l’ Orient, on est autorisé à craindre qu’en dernier résultat les puissances alliées ne se trouvent seconder les desseins pervers des hommes qui ont provoqué les troubles de la Turquie.
Si la longanimité et l’ inaction pouvaient terminer la révolution de la Grèce ou si l’on pouvait espérer de hâter et de faciliter par ce moyen un arrangement entre la Russie et la Porte, certes, ce serait déjouer les calculs des révolutionnaires que de ne point agir.
Mais tant que la Turquie sera le théâtre d’une guerre de religion et de peuple à peuple entre les musulmans et les Grecs. l’ attention de la Russie et même une grande partie de ses forces seront nécessairement distraites par le vaste incendie qu’elle verra allumé sur ses frontières. Si cette guerre finit par la destruction des Grecs, les Turcs victorieux et qui auront impunément violé tous leurs traités avec la Russie, seront - ils pour cette puissance les voisins tranquilles et pacifiques qui conviennent le plus au système européen? Nous ne sommes point en droit de le croire. Si ce sont les Turcs qui succombent sous les efforts de l’ insurrection grecque, la paix de l’Europe en sera-t-elle mieux assurée? Nous ne le croyons par non plus.
Ainsi, quand bien même on admettait pour un moment l’ hypothèse sur laquelle raisonne le ministère britannique, encore serait-il vrai que le seul moyen de déjouer les calculs des artisants des troubles en Europe est de faire cesser le plus tôt possible la révolution de la Grèce et d’en prévenir les conséquences qu’elle entraînerait aujourd’hui, soit que les Turcs triomphent, soit qu’ils éprouvent des revers.
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Ψηφιοποιημένα βιβλία
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Α΄, 1976
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Β΄, 1978
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Γ΄, 1980
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Δ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄, 1984
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ζ΄, 1986
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄, 1987
- Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄, 1983
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den Grundsätzen der Heiligen Allianz (1822) σ. 306, De Pradt, L’ Europe par rapport à la Grèce (1826) σ. 54, A. Prokesch - Osten, Geschichte des Abfalls der Griechen, τομ. A' σ. 61 κ.ε.
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Προσωπική επιστολή προς τον επιτετραμμένο της Ρωσίας στο Λονδίνο Π. Νικολάϊ (22 Ιουνίου/4 Ιουλίου 1821)1
L’affaire dont vous parle, mon cher baron, la volumineuse expédition du jour, est immense. Vous avez une vaste tâche à remplir, mais j’ose espérer que vous la remplirez avec succès, parce que la cause que vous allez plaider, est juste et que vos juges sont éclairés.
Je vais vous dire en peu de mots, sur quoi se fonde notre conviction sous ce double rapport.
Vos juges sont éclairés; vous en doutez moins que personne, car vous connaissez le ministère anglais et, quelque inexplicable que soit la conduite de lord Stranfgord, l’opinion de l’ empereur sur la politique du cabinet de Londres ne varie point.
En second lieu, la cause que vous allez plaider, est juste. Il vous sera facile de vous en persuader, en lisant avec attention et nos dépêches, et les notices historiques que nous y avons jointes, vous n’ auriez dès lors aucune peine à démontrer au ministère britannique que non seulement nous n’ avons point à nous reprocher la crise qui menace l’ Orient, mais que nous avons, au contraire, fait tout ce qui dépendait de nous pour la prévenir et pour y apporter un prompt